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20 juillet 2015
Les notes de la TOB indiquent ” Paul veut dire que la mort et la résurrection du Christ se sont réalisées en lui…En même temps qu’il évoque son expérience personnelle, il définit l’existence chrétienne qui est communion avec le Fils de Dieu. Cependant, elle est encore vie dans la condition mortelle de l’homme pécheur – vie dans la chair – , mais elle est déjà vie du Christ glorieux dans le croyant ”
C’est ce que décrit Calvin avec sa sobriété habituelle :
” Ainsi donc, connaissons l’unité que nous avons avec notre Seigneur Jésus-Christ. C’est à savoir qu’il veut avoir une vie commune avec nous et ce qu’Il a soit nôtre, et qu’Il veut habiter en nous, non par imagination, mais par effet ; non point d’une façon terrestre, mais spirituelle, et quoi qu’il en soit, qu’ Il besogne tellement par la vertu de son Esprit que nous sommes unis à Lui plus que ne le sont les membres d’un seul corps. Et tout ainsi que la racine d’un arbre jette sa substance et vertu par toutes les branches, ainsi nous tirons substance et vie de notre Seigneur Jésus – Christ ” [1]
” Ma vie présente dans la chair, je la vis dans la foi au Fils de Dieu ” Gal 2,20a
Cette pensée qui se voudrait un vécu et qui n’est souvent qu’un désir, nous rejoint chaque jour au milieu de nos soucis, nos peines, nos joies.
” L’ homme est à l’image de Dieu, toute vie est une histoire sacrée ” décrit l’un de nos cantiques.
L’histoire d’Israël , aussi, est notre histoire : errances, infidélités, ruptures, retrouvailles. Cette situation a bien été décrite par Charles Gounod commentant Jérémie:
” Jérusalem, Jérusalem, convertere ad Dominum ” (Gallia)
Vie chrétienne : “ …vie de Jésus manifestée dans notre corps ” nous décrit Paul en 2 Co 4 ,10 .
” Aliénation ! ” diront les sceptiques en souriant.
Certes, il y a toujours un risque dans tout engagement, qu’il soit philosophique, politique, religieux, voire amoureux ! ” Je suis malade d’amour ” dira la Sulamite du Cantique des Cantiques. ” (Ct 2:5 )
” Tu me fais perdre le sens par un seul de tes regards” lui répondra le Bien -Aimé . ( Ct 4 : 9 )
Aussi, ma condition d’ homme, dans son immédiat quotidien, je veux l’apporter au Christ, et ma prière devient cri: ” Des profondeurs , je crie vers Toi, Seigneur, écoute mon appel ” Ps 130 ( 129 ) ); ” Je lève les yeux vers les montagnes, d’où le secours me viendra-t-il ? Le secours me vient du Seigneur, l’auteur des cieux et de la terre ” Ps 121 ( 120 )
Cette dimension est aussi vécue dans la communion fraternelle, car le peuple chrétien, dont nous sommes, a besoin d’être rassuré, continuellement.
Cette communion fraternelle, dans son amplitude et sa plénitude, se retrouve dans nos Assemblées du Dimanche. Après l’audition de la Parole de Dieu, vient le Mémorial du Christ. Et de la Communauté, jaillit le chant de l’Anamnèse :” Nous proclamons Ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons Ta résurrection, nous attendons Ta venue dans la gloire ”
Proclamation – Célébration – Attente – ” Ma vie présente, dans la chair, je la vis dans la foi ”
Vient alors le moment de la Communion.
Dans la tradition catholique, les fidèles s’avancent pour recevoir le Corps du Christ.
Ces hommes et ces femmes qui se lèvent, je les observe: ce sont des hommes et des femmes ordinaires, comme nous sommes tous des hommes et des femmes ordinaires.
Piétaille du Christ, Fantassins de la Foi.
Dans cette file qui s’avance pour la Communion, je vois comme un Fleuve Profond : ” Deep River “;
Je vois cet immense cortège de tous les Saints , si bien décrit dans la dynamique et l’exubérance des Gospels : ” Oh when the Saints go march away …”
Alors, dans ce grand fleuve qui passe, je m’abandonne et je crois.
” Ma vie présente, dans la chair, je la vis dans la foi ”
[1] Jean Calvin – Pages spirituelles – 9 ème sermon sur la Passion, O.C., XLVI, 953 ) Revue Unité Chrétienne 1969