Sommaire
- 1 Le pilote, c’est l’Esprit-Saint
- 1.1 Quand l’avion est en vol, il semble avancer lentement
- 1.1.1 Être en chemin ensemble
- 1.1.2 l’œcuménisme authentique vit dans la participation mutuelle à la vie des autres,
- 1.1.3 nous, chrétiens, nous nous approchons davantage les uns des autres quand nous écoutons ensemble la Parole de Dieu et que nous en parlons ensemble.
- 1.1.4 nous, les hommes, nous ne pouvons pas faire l’unité tout seuls, ni en décider la forme et le temps, mais nous pouvons seulement nous la faire donner.
- 1.1.5 que les chrétiens qui, dans la rencontre avec le Christ, trouvent aussi l’unité entre eux, ne restent pas commodément assis mais qu’ils se mettent en chemin
- 1.1.6 Partager :
- 1.1.7 J’aime ça :
- 1.1 Quand l’avion est en vol, il semble avancer lentement
Le pilote, c’est l’Esprit-Saint
L’œcuménisme peut se comparer à un avion qui a décollé rapidement mais qui, une fois en vol, semble avancer lentement, écrit le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, dans l’édition italienne de L’Osservatore Romano du 8 juillet 2016.
Il invite à ne pas oublier que le pilote de cet avion est l’Esprit-Saint. Il donne aussi cinq indications pour le cheminement œcuménique, tirées du récit évangélique des pèlerins d’Emmaüs.
Quand l’avion est en vol, il semble avancer lentement
À l’époque, la promulgation de Vatican II a suscité de grandes espérances et alimenté chez un bon nombre de personnes l’attente d’une unité imminente des chrétiens. Entre temps, il est apparu clairement que le cheminement œcuménique est plus long et aussi plus difficile que ce que l’on pensait alors. C’est pourquoi il est opportun de laisser l’image du voyage en avion pour passer à celle du cheminement terrestre et, plus précisément, au chemin des disciples vers Emmaüs, nous demandant ce qu’il peut nous dire pour les prochains pas dans la réconciliation œcuménique.
Être en chemin ensemble
l’œcuménisme authentique vit dans la participation mutuelle à la vie des autres,
Dans l’échange d’expériences de la souffrance, sur la route d’Emmaüs, les disciples regardent autour d’eux à la recherche d’une parole libératrice et ils se la laissent offrir par leur compagnon de voyage inconnu qui leur explique l’Écriture Sainte.
De là émerge la troisième indication qui consiste dans le fait que:
nous, chrétiens, nous nous approchons davantage les uns des autres quand nous écoutons ensemble la Parole de Dieu et que nous en parlons ensemble.
La Réforme et le schisme qui s’en est suivi au XVIème siècle étaient liés à une interprétation controversée de la Bible et sont arrivés jusqu’à l’intérieur de la Sainte Écriture. C’est pourquoi dépasser la division et retrouver l’unité ne peuvent devenir possibles que sur le chemin d’une lecture commune de la Sainte Écriture. Plus nous nous immergeons dans le mystère de Jésus-Christ et de sa parole, plus nous réussissons à trouver la route les uns vers les autres. Certes, les yeux des disciples d’Emmaüs ne se sont ouverts que quand le Seigneur a rompu le pain avec eux, réveillant ainsi dans leur cœur un désir profond d’unité.
La quatrième indication est donc la compréhension que:
nous, les hommes, nous ne pouvons pas faire l’unité tout seuls, ni en décider la forme et le temps, mais nous pouvons seulement nous la faire donner.
Nous, les hommes, nous pouvons créer des divisions : l’histoire comme le présent nous le démontrent. Nous ne pouvons que recevoir l’unité, en nous orientant vers la volonté de Jésus et en lui présentant ce désir dans la prière. Au commencement du mouvement œcuménique il y a eu l’introduction de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Il s’est agi, dès le début, d’un mouvement de prière et c’est seulement ainsi qu’il demeurera sur le chemin. La prière pour l’unité des chrétiens est, et continue d’être, le cœur battant de tout le chemin œcuménique.
Après leur rencontre personnelle avec le Seigneur ressuscité, les disciples se mettent de nouveau en marche : « À l’instant même, ils se levèrent ».
Cela nous donne, au sens littéral, la cinquième indication pour le chemin :
que les chrétiens qui, dans la rencontre avec le Christ, trouvent aussi l’unité entre eux, ne restent pas commodément assis mais qu’ils se mettent en chemin
et, comme les disciples, annoncent ce qu’ils ont appris, bien conscients que la crédibilité de leur témoignage ne dépend pas de façon substantielle du fait qu’ils se dépassent mutuellement, mais qu’ils cheminent ensemble. Notre préoccupation à nous, chrétiens, pour un bon avenir de l’Europe ne sera écoutée que si nous témoignons dans la communion œcuménique et la remplissons de vie.