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Marie et l’Ange
La jeune fille qui reçoit la visite de l’Ange (Lc 1) est dans le présent d’une vie humaine ordinaire. Ce qui va changer radicalement le cour de sa vie c’est cette annonciation et la réponse qu’elle y donne.
L’Ange du Seigneur, expression de la parole de Dieu dans le temps humain, est toujours fracture dans cet espace limité qui se développe dans un temps qui s’écoule heure après heure sans possibilité de retour en arrière ni accélération vers l’avant.
Dieu, lui, est dans la non-temporalité ” A tes yeux Mille ans sont comme hier, comme un jour qui s’en va, une heure dans la nuit” (Ps 89,4). Dieu n’est pas présent à l’instant “T” du présent de l’histoire humaine, il est présent à toute l’histoire humaine. D’où son nom révélé a Moïse: “Je Suis”
L’irruption de l’Ange dans le présent de Marie, c’est l’irruption de l’intemporalité de Dieu dans sa vie de femme humaine. Sa réponse va être adhésion à ce plan de Dieu.
Il faut s’arrêter sur les versets 31-35 du chapitre 1 de l’Evangile de Luc: Les paroles de l’Ange ne peuvent se comprendre qu’a partir de sa “position” dans le plan de Dieu. Il lui expose ce qui va se passer alors qu’elle n’a pas ouvert la bouche, comme si tout était déjà d’accord !
Alors qu’en est-il de la liberté de Marie?
En fait sa réponse est totalement libre. Simplement elle est déjà connue de Dieu.
Son “fiat” va être mise en conformité de son “temps humain” avec l’intemporalité de Dieu. En recevant le message de l’Ange, elle entre de plein pied dans le vouloir de Dieu. Le terme qu’emploie Marie dans sa réponse n’est pas “servante du Seigneur” comme (mal) traduit le plus souvent, mais “esclave du Seigneur”. Elle se désapproprie de tout ce qu’elle est. Et cela a des conséquences. En acceptant que soit engendré en elle celui qui est “sans péché” le Saint (v 35) elle va être elle-même crée sans ce péché originel qui est rébellion contre Dieu
Son “fiat” entraîne son “innocence”. C’est donc dans la dynamique de son don total d’elle même à la volonté de Dieu qu’elle est faite “immaculée conception”, comme re-créée par Dieu pour recevoir Jésus. En entrant dans le “plan de Dieu” c’est toute sa vie qui est sanctifiée de sa naissance à sa mort.
Dieu “sait” que Marie va exercer sa liberté dans le sens de la grâce. Marie n’est pas prédestinée. Mais son oui prononcé dans l’espace-temps humain résonne de toujours à toujours dans l’intemporalité de Dieu. “L’immaculée conception” n’est pas a envisager dans le sens d’une préparation de Marie a dire oui, mais bien la conséquence de son oui à entrer dans l’intemporalité de Dieu (v 38)
Nous sommes loin des controverses sur l ‘ Immaculé Conception
[Thomas d’ Aquin n’y croyait pas . Était-il hérétique ? Non, car le dogme n’était pas encore formulé ! ]
Votre texte est très accessible et respecte toutes les sensibilités.
Merci Georges.
Jean Ayrault