Le pape de l’Eglise Catholique Romaine « redevient » Patriarche d’Occident

 

Le pape de l’Eglise Catholique Romaine « redevient » Patriarche d’Occident

 

 

La reprise du titre de Patriarche d’Occident, abandonné par Benoît XVI en 2006, a surpris.

Explication:

 

Dans l’Annuaire pontifical 2024, publié par Libreria Editrice Vaticana disponible le 9 avril, la page contenant les titres attribués au Pape François, évêque de Rome, comprend à nouveau celui de Patriarche d’Occident [1].

Cette définition avait disparu de la liste des titres pontificaux depuis 2006, à la demande du pape Benoît XVI,  suppression qui avait froissé les Églises Orthodoxes qui y voyaient une volonté du pape d’étendre sa juridiction aux Églises d’Orient. Le Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens avait dû s’en expliquer relevant que la suppression du titre patriarcal se référant à l’évêque de Rome n’impliquait pas la possibilité de nouvelles prétentions papales à l’égard des Églises d’Orient, mais exprimait un réalisme historique et théologique qui incitait à mettre de côté un titre considéré comme obsolète.

Le titre de  Patriarche d’Occident  rappelle l’expérience du premier millénaire chrétien, lorsque les cinq sièges de l’ancienne chrétienté (Rome, Constantinople, Alexandrie, Antioche et Jérusalem), malgré leurs histoires et leurs accents spirituels différents, coexistaient en se référant tous à l’unique tradition apostolique. Une période que les historiens de l’Église définissent comme la Pentarchie, les cinq Patriarcat étant également reconnus par les puissances impériales comme ayant une responsabilité partagée pour l’orthodoxie de la foi et le gouvernement de l’Église universelle.

Le patriarcat est le seul titre en commun entre les Églises grecque et latine

     En reprenant son titre de patriarche d’Occident François marquerait donc son désir de se mettre au niveau des autres patriarches des Eglises orthodoxes. Historiquement, le patriarcat est le seul titre en commun entre les Églises grecque et latine.

     La décision de François devrait permettre aussi à l’Eglise Catholique Romaine de réfléchir sur son fonctionnement interne. Depuis les années du Concile Vatican II, des théologiens, (dont un certain Joseph Ratzinger), ont proposé de décentraliser certaines prérogatives détenues par Rome, pour les attribuer à des juridictions régionales. Au lieu d’un bloc monolithique, on a envisagé l’émergence d’Églises « continentales », en communion évidemment avec le pape.
Une façon de préserver une figure forte dans un esprit de collégialité effective. Cette sorte de patriarcat « à l’orientale » aurait l’avantage de redonner au successeur de Pierre son véritable charisme de ministre de la communion, et d’atténuer son rôle de monarque absolu.

 

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