XLIX Jean-Paul II : entre continuité et rupture

Sommaire

 

XLIX Jean-Paul II : entre continuité et rupture

 

    Karol Józef Wojtyła, nait le 18 mai 1920 à Wadowice en Pologne, il est successivement prêtre, évêque puis archevêque de Cracovie, créé cardinal en 1967, avant de devenir le 264e pape de l’Église catholique Romaine à moins de cinquante huit ans [1]

Peu de temps après sa nomination comme évêque de Cracovie, le pape Jean XXIII décide d’ouvrir le concile œcuménique Vatican II.  Dans sa réponse au questionnaire pour la phase préparatoire, Karol Wojtyła demande que le concile se prononce clairement sur « l’importance de la transcendance de la personne humaine face au matérialisme croissant de l’époque moderne ». Il souhaite que soit renforcé le rôle des laïcs dans l’Église, mais aussi le dialogue œcuménique et le célibat des prêtres qu’il défend.

Pendant le concile, parlant le français, l’anglais, l’allemand, le polonais, le russe, l’espagnol, l’italien et le latin, il devient progressivement le porte-parole et le laeder de la délégation polonaise.

À l’issue du conclave d’octobre 1978, qui fait suite à la mort subite de Jean-Paul Ier (qui n’a régné que 33 jours) , il est élu, sur proposition du cardinal König. C’est le premier pape non italien depuis 1522, ainsi que le premier pape polonais et slave de l’histoire du catholicisme. Son pontificat est le second plus long de l’histoire : 1978-2005  (plus de 26 ans)

En tant que pape, il s’oppose à l’idéologie communiste et par son action, notamment en Pologne, favorise la chute du bloc de l’Est. Sa volonté de défense de la dignité humaine le conduit à promouvoir les droits de l’homme ( tant que cela concerne les pays communistes ).

 

Pontificat

     Le 22 octobre 1978, lors de la messe inaugurale de son pontificat, il lance à la foule « N’ayez pas peur » montrant sa détermination, appelant à un christianisme plus engagé et à l’ouverture des frontières : « N’ayez pas peur ! Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ. À sa puissance salvatrice, ouvrez les frontières des États, les systèmes politiques et économiques, les immenses domaines de la culture, de la civilisation et du développement. N’ayez pas peur! Le Christ sait ce qu’il y a dans l’homme ! Et lui seul le sait ! » [2]

Parmi les documents majeurs publiés par Jean-Paul II, on compte 14 encycliques, 15 exhortations apostoliques, 11 constitutions apostoliques et 45 lettres apostoliques [3].

La publication du Catéchisme de l’Église catholique en 1992 reste un acte majeur du magistère pontifical de Jean Paul II, par-là il voulut donner « une norme sûre pour l’enseignement de la foi » [4].

Par ailleurs Jean-Paul II a publié de nombreux enseignements, notamment sur la théologie du corps, évoquant le sujet de la sexualité sans tabous. Il souhaitait porter un regard neuf sur la question et changer les idées reçues sur l’Église en matière de sexualité [5].

En 1981, il fonde l’Institut pontifical Jean-Paul II d’études sur le mariage et la famille à Rome avec pour but d’approfondir les étude dans ce domaine ainsi qu’en bioéthique.

Jean-Paul II a créé les Journées mondiales de la Jeunesse, qui ont lieu tous les 2-3 ans et regroupent des milliers de jeunes catholiques du monde entier. Les premières JMJ ont eu lieu à Rome en 1986.

Un pape tourné vers l’extérieur

     Durant son pontificat, Jean-Paul II effectue 104 voyages en dehors du Vatican. Il rend visite à 317 des 333 paroisses de Rome. Il visite 129 nations, la plupart d’entre elles accueillant un pape pour la première fois

     Les trois pays les plus visités par Jean-Paul II sont : la Pologne, son pays natal (neuf fois) ; la France (huit fois, dont sept fois en métropole et une fois à La Réunion) ; et les États-Unis (sept fois).

     Jean-Paul II a un attachement particulier pour la France. Il rappelle, lors de son premier voyage en France en 1980, qu’elle est la « fille aînée de l’Église » et demande, à la fin de son homélie au Bourget : « France, Fille de l’Église et éducatrice des peuples, es-tu fidèle, pour le bien de l’homme, à l’alliance avec la sagesse éternelle ? ». Il effectue également deux voyages à Lourdes (1983 et 2004), un voyage « européen » à Strasbourg, Metz, et Nancy (1988), un voyage pour le 1 500e anniversaire du baptême de Clovis à Reims (1996), et un voyage pour les Journées mondiales de la jeunesse à Paris (1997)

     Alors que certains de ses voyages (comme aux États-Unis ou à Jérusalem) le mènent sur les traces de Paul VI, beaucoup d’autres pays n’ont jamais été visités par un pape. Il devient le premier pape à se rendre au Royaume-Uni où il rencontre la reine Élisabeth II, gouverneur suprême de l’Église d’Angleterre. Lui et l’archevêque anglican de Cantorbéry s’embrassent devant les médias dans la cathédrale de Cantorbéry.

Attentats

     Le mercredi 13 mai 1981, jour de l’audience générale hebdomadaire qui se tient place Saint-Pierre à Rome, et devant une foule de 20 000 fidèles, Jean-Paul II est victime d’un attentat. Mehmet Ali Ağca, un jeune turc de 23 ans fait feu sur le pape avec un pistolet 9 mm, à une distance de moins de six mètres. Atteint par trois balles, le pape doit être opéré en urgence, mais aucun organe vital n’est atteint.

     Le pape, qui venait remercier la Vierge Marie, dans le sanctuaire de Fatima, pour avoir échappé aux coups de feu tirés contre lui par Mehmet Ali Ağca, est attaqué par Juan María Fernández y Krohn, un prêtre intégriste espagnol opposé à la libéralisation de l’Église. Celui-ci se précipite sur le Pape avec un poignard à la main, mais il est rapidement maîtrisé. L’information n’est pas diffusée et le pape termine son voyage sans révéler ses blessures. « Je peux aujourd’hui révéler que le Saint-Père avait été blessé. Quand nous sommes entrés dans la salle, nous avons vu qu’il saignait », déclare son secrétaire d’alors, le P. Stanisław Dziwisz

Repentance de l’Église

Jean-Paul II a tenu à ce que l’Église catholique fasse acte de repentance pour les erreurs commises par les chrétiens dans l’histoire.

Cela concerne :

    • l’affaire Galilée : en 1992, la commission d’étude de la controverse ptoléméo-copernicienne a remis ses conclusions et a reconnu les erreurs commises par les théologiens de l’époque ;
    • les relations avec le judaïsme : en mars 1998, une déclaration émanant de la Commission vaticane pour les relations avec le judaïsme, comportant une introduction de la main du pape lui-même, admettait l’existence d’une culture antijudaïque diffusée par l’Église dans le passé ;
    • la repentance de l’an 2000 lors du Jubilé de l’an 2000, sur les erreurs commises pendant les deux premiers millénaires de l’histoire du christianisme : le pape a appelé à une purification de la mémoire

 

Encyclique « Redemptor hominis » (Le Rédempteur de l’homme)  15 mars 1979  

Comme pour chaque pape, cette première encyclique ressemble à une loi-cadre du pontificat. Après les révérences habituelles en début d’encyclique à ses prédécesseurs (1 à 4), les thèmes développés sont ceux qu’il veut promouvoir. Il est donc intéressant de s’y arrêter. Et particulièrement ceux qui touchent à l’œcuménisme et à l’interreligieux.[6]

Collégialité et apostolat (5): La collégialité s’exprime à travers le Synode des évêques mais aussi les différentes formes d’organisations cléricales (Conférences épiscopales, synodes locaux, etc…) ou laïques qui sont appelés à ( Organisations d’apostolat des laïcs, création de nouveaux organismes ayant souvent un aspect différent et un dynamisme exceptionnel)

Chemin vers l’union des chrétiens(6): « La véritable activité œcuménique signifie ouverture, rapprochement, disponibilité au dialogue, recherche commune de la vérité au sens pleinement évangélique et chrétien; mais elle ne signifie d’aucune manière, ni ne peut signifier, que l’on renonce ou que l’on porte un préjudice quelconque aux trésors de la vérité divine constamment professée et enseignée par l’Eglise. »

« Même si c’est d’une autre manière et avec les différences qui s’imposent, il faut appliquer les réflexions précédentes à l’activité qui tend au rapprochement avec les représentants des religions non chrétiennes » ce qui est dans la droite ligne de la déclaration sur les relations de l’Église avec les religions non chrétiennes (Nostra Ætate)

Les chapitres suivants (7 à 14) resituent le mystère de la rédemption et la place de l’homme dans ce mystère.

Viennent ensuite des analyses des « signes des temps» à travers « Ce que craint l’homme d’aujourd’hui » (15) à travers « le développement de la civilisation de notre temps marqué par la maîtrise de la technique,[qui] exigent un développement proportionnel de la vie morale et de l’éthique » avec l’interrogation « Progrès ou menace ? » (16) et la réponse : « les droits de l’Homme »(17)

C’est dans cette dynamique que se situe la mission de l’Eglise, qui est d’exprimer et d’agir au nom de « La sollicitude de l’Eglise pour la vocation de l’homme dans le Christ » (18) par le moyen de ses richesse propres : les sacrements (20) et le service (21)

L’encyclique se termine par une méditation sur l’Eglise, « Mère de notre espérance » (22)

 

Jean-Paul II en quelques points incontournables

[ Je développe essentiellement ce qui a trait à l’œcuménisme et à l’interreligieux qui est plus la cible de ce site ]

Les droits de l’Homme

     Ce sont ses discours à l’ONU en 1979 et 1995 qui permettent de saisir sa pensée sur les principaux problèmes abordés, notamment la liberté religieuse, les droits des femmes, des enfants et des familles, le « droit au développement », la discrimination raciale ou la question des réfugiés. Les observateurs du Saint-Siège regrettent que, trop souvent, il existe une contradiction entre les principes affirmés en matière de défense des droits de l’homme et leur mise en œuvre.
Le Saint-Siège observe et dénonce également ce que l’on pourrait appeler une certaine dérive dans la conception même des droits de l’homme tels qu’ils sont défendus ou interprétés à l’ONU par rapport au texte de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948. Cet éloignement par rapport à l’esprit des origines a été signalé notamment à propos de la question de la défense de la vie ou des droits de la femme [7].

Discours à l’ONU du 2 octobre 1979 [8]

    En 1979, son discours à l’ONU cadre bien avec la situation du monde. Jean Paul II fait siennes toutes les revendications des sans voix.
Il évoque la recherche de la paix, la justice, le respect des droits de l’homme et de la dignité humaine comme «des valeurs morales objectives communes» à l’Eglise et à l’organisation internationale.

     Dans la foulée, Jean Paul II a accéléré l’adhésion du Saint-Siège aux principales institutions onusiennes : l’organisation mondiale de la santé (OMS), l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), celle pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ou encore le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef). l’Eglise se fait représenter partout, prenant désormais sa part aux débats qui déterminent l’avenir du monde.

Discours à l’ONU du 5 octobre 1995 [9]

     A la tribune de l’ONU à l’occasion du 50eme anniversaire de sa création, Jean Paul II a salué le rôle de l’organisation et suggéré qu’à côté de la Déclaration universelle des droits de l’homme, elle se dote d’une « déclaration des droits des nations (6) ». Il a évoqué ce qu’il a appelé la « révolution non violente de 1989 » ( la libération des pays d’Europe de l’Est du communisme ) et souligné le facteur décisif qu’y avait joué la «solidarité sociale (4) ».
     Mais à l’heure du conflit bosniaque, il a aussi souligné les dangers du nationalisme étroit qui peut conduire au cauchemar.

      «  Jean-Paul II est convaincu que l’existence de l’Onu – dont la Charte proscrit la guerre, sauf le cas de légitime défense immédiate – représente une avancée de grande importance vers un monde où les conflits seraient réglés pacifiquement. Sans aller jusqu’à reprendre la formule audacieuse de Jean XXIII, appelant de ses vœux l’avènement d’une « autorité publique de compétence universelle » ( Pacem in terris, 137), Jean-Paul II mise sur les institutions internationales, si imparfaites soient-elles, pour défendre les droits des peuples faibles contre l’aventurisme unilatéral des forts. Ce n’est pas un hasard si, dix mois après la guerre d’Irak, il choisira de consacrer l’essentiel de son message du 1er janvier 2004 à une apologie du droit international et de l’Onu.

     Un chiffre significatif : en 1978, lorsque Karol Wojtyla accède au pontificat, le Saint-Siège entretient des relations diplomatiques avec 84 Etats; aujourd’hui (2004), avec 172 » [10]

Collégialité et apostolat

     L’organisation de l’Église a été profondément remaniée sous le pontificat de Jean-Paul II. Il a, au cours des 9 consistoires, créé 232 cardinaux et cherché à universaliser la Curie. Dès 1988, la majorité des cardinaux, ceux qui élisent le pape, venait des pays non européens. Il a également convoqué 6 réunions plénières du collège des cardinaux.

     S’il n’a pas fait évoluer la pratique des synodes des évêques, il a convoqué quinze synodes : six assemblées générales ordinaires (sur la famille en 1980, la réconciliation en 1983, les laïcs en 1987, la formation des prêtres en 1990, la vie consacrée en 1994 et en 2001 sur le ministère épiscopal), une assemblée générale extraordinaire (sur le concile Vatican II en 1985), sept assemblées spéciales (sur l’Europe en 1991 et en 1999, l’Afrique en 1994, le Liban en 1995, l’Amérique en 1997, l’Asie et l’Océanie en 1998) et un synode particulier (pour les Pays-Bas en 1980).

     Henri Tincq résume bien l’ambiguïté de ce pontificat à la fois d’ouverture et de fermeture : «  Il réaffirma l’autorité du pape sur les évêques et les églises locales afin de renforcer l’universalité de l’Église. [11] »

Chemin vers l’union des chrétiens

     Il y a une certaine ambigüité dans la démarche œcuménique de Jean-Paul II -que je crois sincère- mais qui se trouve bordée par la nécessité de ne pas renoncer aux « trésors de la vérité divine (RH6) » qui restent à préciser concrètement. Ce qui laisse une marge d’interprétation ténue étant donné que l’Eglise Catholique Romaine estime être de fait comme de droit la seule « vraie » Eglise. D’où une multiplication de dialogues qui se concrétisent rarement par des réceptions et des décisions par le magistère.

Message  aux membres de la Curie romaine

     Il faut évoquer ce texte très important. Il s’agit du message adressé par Jean-Paul II, le 28 juin 1985, aux membres de la Curie romaine auquel l’Encyclique Slavorum Apostoli renvoie à six reprises différentes :

     « Je ne me fatiguerai jamais, dans l’exercice du ministère pétrinien -qui est service de l’unité dans la vérité et la charité-  d’insister sur ce point et d’encourager tout effort en ce sens à tous les niveaux où nous nous rencontrons avec nos autres frères chrétiens…/… Je tiens à redire que c’est avec une décision irrévocable que l’Eglise catholique est engagée dans le mouvement œcuménique et qu’elle veut y contribuer de toutes ses possibilités. C’est pour moi, évêque de Rome, une des priorités pastorales. C’est une obligation qui m’incombe tout particulièrement, en vertu même de ma responsabilité propre. Ce mouvement est suscité par l’Esprit Saint, et je me sens profondément responsable en face de lui. Je lui demande humblement sa lumière et sa force pour servir au mieux cette sainte cause de l’unité. [12] »

L’encyclique Slavorum Apostoli (1985)

 

      Elle est consacrée aux saints Cyrille et Méthode, évangélisateurs des Slaves. (Le 31 décembre 1980, le pape Jean-Paul II les avait proclamés co-patrons de l’Europe avec saint Benoît.)

      Dans cette lettre, il appelle à un dialogue œcuménique : « Cyrille et Méthode sont comme les maillons d’unité, ou comme un pont spirituel, entre la tradition orientale et la tradition occidentale qui convergent l’une et l’autre dans l’unique grande Tradition de l’Eglise universelle. Ils sont pour nous les champions et en même temps les patrons de l’effort œcuménique des Eglises sœurs d’Orient et d’Occident pour retrouver, par le dialogue et la prière, l’unité visible dans la communion parfaite et totale, « l’unité qui n’est pas absorption, ni même fusion ». L’unité est la rencontre dans la vérité et dans l’amour que nous donne l’Esprit.[13] »

 L’encyclique Ut Unum Sint : « Qu’ils soient un) (1995). [14]

     Une préoccupation permanente de Jean-Paul II tout au long de son pontificat a été de communiquer à tous les fidèles de l’Église catholique et de proposer à tous les croyants en Christ la finalité œcuménique (dans les limites exposées ci-dessus) explicitement affirmée dans le premier document de Vatican II, la Constitution sur la liturgie Sacrosanctum Concilium [15].

     Le texte de Jean-Paul II se situe comme une réception du décret conciliaire sur l’œcuménisme Unitatis redintegratio (Vatican II). Le pape souhaite ainsi exhorter les croyants à prendre en compte et mettre en application les résultats du dernier concile, alors qu’approche la fin du deuxième millénaire. Dans l’ensemble, Ut unum sint ne présente guère d’innovations notables par rapport à Unitatis redintegratio ou Lumen gentium (si ce n’est sur la question du ministère propre du pape) [16]

Quelques jalons qui témoignent de cette préoccupation œcuménique de Jean-Paul II:

     Deux grands textes postconciliaires doivent être mentionnés avant tout, en raison de leur caractère volontairement œcuménique: le Code de Droit canonique (1983) et le Catéchisme de l’Eglise catholique (1992). La place de l’œcuménisme dans ces deux documents conclusifs de Vatican II a été souvent analysée. Pour le Code de Droit canonique [17] les canons 755 et 844 (que cite trois fois l’Encyclique, ainsi qu’aux canons 256 par.2; 364 par.6; 383 par.3; 825 par.2. Le Le Code des Canons des Eglises Orientales (CCEO 1990)  [18] est également cité par l’encyclique (canons 902-904, 671).

Le Catéchisme de l’Église catholique [19] consacre ses n° 813-822 [20] au devoir de l’unité de l’Église, mais renvoie plus de quarante fois au Décret conciliaire sur l’œcuménisme, et sans cesse à la Constitution ecclésiam suam sur l’Église.

Vers un dialogue sur le ministère d’unité ?

     L’Encyclique Ut unum sint reprend, ce projet du début du pontificat de Jean-Paul II. Après avoir redit que l’Eglise catholique a «reçu beaucoup du témoignage, des recherches et même de la manière dont ont été soulignés et vécus par les autres Eglises et communautés ecclésiales certains biens communs aux chrétiens» (UUS 87), le Pape parle du ministère d’unité de l’évêque de Rome.

     Le ministère pétrinien de l’unité dans l’Eglise fait aussi l’objet des réflexions de «Foi et Constitution», de la Communion anglicane, des Disciples du Christ, de la Fédération luthérienne mondiale et bientôt de la Commission mixte internationale pour le Dialogue théologique entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe. Jean-Paul II le signale et s’en réjouit (UUS 89).

     Après avoir rappelé les données scripturaires sur Pierre, sur Paul, leur place, leurs faiblesses humaines (UUS 91-92), Jean-Paul II ajoute ces considérations auxquelles les écrits pontificaux ne nous avaient pas habitués: « Le désir ardent du Christ est la communion pleine et visible de toutes les communautés… Je suis convaincu d’avoir à cet égard une responsabilité particulière, surtout lorsque je vois l’aspiration œcuménique de la majeure partie des communautés chrétiennes et que j’écoute la requête qui m’est adressée de trouver une forme d’exercice de la primauté ouverte à une situation nouvelle, mais sans renoncement aucun à l’essentiel de sa mission (UUS 95). »

     Et de rappeler ce qu’il disait le 6 décembre 1987 au Patriarche œcuménique de Constantinople: « Je prie l’Esprit Saint de nous donner sa lumière et d’éclairer tous les pasteurs et théologiens de nos Églises, afin que nous puissions chercher, évidemment ensemble, les formes dans lesquelles ce ministère pourra réaliser un service d’amour reconnu par les uns et par les autres (UUS 95) ».

Il ajoute alors une proposition sans précédent:

     « C’est une tâche immense que nous ne pouvons refuser et que je ne puis mener à bien tout seul. La communion réelle, même imparfaite, qui existe entre nous tous ne pourrait-elle pas inciter les responsables ecclésiaux et leurs théologiens à instaurer avec moi sur ce sujet un dialogue fraternel et patient, dans lequel nous pourrions nous écouter au-delà des polémiques stériles, n’ayant à l’esprit que la volonté du Christ pour son Église, nous laissant saisir par son cri «que tous soient un… afin que le monde croie que tu m’as envoyé» (Jn 17, 21)? (UUS 96) »

     Des Églises ont élaboré ou d’exprimé des réponse. Le Conseil Oecuménique des Eglises a lancé une consultation, et son secrétaire général d’alors, Konrad Raiser, n’hésite pas à se demander s’il ne faudrait pas remettre en question l’institutionnalité du C.O.E. pour faciliter «l’intégration ou la pleine participation de l’Eglise catholique romaine» parmi les autres Eglises chrétiennes. [21]

     Aux lendemains de l’Encyclique Ut unum sint, Jean-Paul II a manifesté qu’il était prêt à mettre en œuvre ce dialogue. Nous nous contenterons d’évoquer son homélie du 29 juin 1995 en présence du Patriarche Oecuménique de Constantinople, et ce qu’il y déclare sur l’adjonction du Filioque au Credo de Nicée-Constantinople. Cette homélie a déjà donné naissance à l’importante contribution qu’à sa demande, le Conseil pontifical pour la Promotion de l’Unité des Chrétiens a publiée. [22]

Dialogue avec les orthodoxes

JP II et Théoctite de Roumanie

En 1999, Jean-Paul II visite la Roumanie avec les personnalités locales de l’Église orthodoxe. Il est d’ailleurs le premier pape à visiter un pays à majorité orthodoxe depuis le schisme de 1054.

     Au cours de ce voyage, il demande pardon au nom des catholiques pour le sac de Constantinople [23], ce qui est particulièrement important la prise de Constantinople par la quatrième croisade et la création d’un patriarche latin en lieu et place du patriarche grec [24] est un traumatisme de la mémoire orthodoxe bien supérieur aux anathèmes de 1054. Et ce n’est pas le seul grief. [25]

     Lors du Jubilé de l’an 2000, il ouvre la Porte Sainte avec le métropolite orthodoxe Athanasios et le primat anglican George Carey, marquant la volonté d’unité des différents chrétiens.

     Cependant il ne put jamais se rendre en Russie, le patriarche de Moscou, Alexis II, refusant de le rencontrer. Les tentatives de réconciliation avec les orthodoxes ont aussi été entravées par des conflits de juridictions et de frontières, les Églises uniates réclamant les églises confisquées par les Soviétiques au profit des orthodoxes. Le pape fut critiqué du fait du prosélytisme des catholiques en Russie, conduisant au refus de l’épiscopat russe de le recevoir.

     Le 10 juin 2002, il signe avec le patriarche œcuménique Bartholomée Ier de Constantinople la déclaration de Venise « pour le bien de tous les êtres humains et pour la protection de la création », une des premières déclarations communes entre catholiques et orthodoxes depuis 1054.

     En 2004, lors d’un voyage en Grèce, il offre les reliques de Grégoire de Nazianze, conservées jusque-là au Vatican, au Patriarche Bartholomée Ier de Constantinople dans une logique de réconciliation.

Dialogue avec les protestants

     En 1983, Jean-Paul II entre dans un temple évangélique luthérien de Rome (aucun pape avant lui n’avait fait un tel geste) et y prononce un sermon en allemand, à l’occasion du 500e anniversaire de la naissance de Martin Luther.

     À plusieurs reprises il demande pardon, au nom des catholiques, pour les torts infligés aux autres chrétiens.  Ainsi, lors de son voyage en Slovaquie, il se rend devant un monument commémorant l’assassinat de calvinistes par des catholiques.

     En 1998, les Églises luthériennes signent avec le Vatican ensemble un texte, la Déclaration commune sur la justification par la foi [26]

Dialogue avec les Anglicans

   Le voyage de Jean-Paul II en Angleterre du 28 mai au 2 juin 1982, événement considéré par les deux Eglises comme «historique», a constitué un pas important dans le dialogue œcuménique.

     Le pape entame sa « visite pastorale et œcuménique » par une cérémonie à la cathédrale de Westminster. Il est ensuite reçu au palais de Buckingham par la famille royale.

     Le 29, à Cantorbéry, la rencontre avec le docteur Robert Runcie, Primat de la Communion Anglicane, marque la volonté œcuménique de ce voyage. C’était la première visite d’un souverain pontife après la séparation de l’Eglise d’Angleterre d’avec Rome, au 16ème siècle. « Dans l’église cathédrale du Christ de Cantorbéry, le Pape et l’archevêque de Cantorbéry se sont rencontrés à la veille de la Pentecôte pour rendre grâce à Dieu pour les progrès réalisés dans l’œuvre de réconciliation entre nos Communions. Ensemble avec les dirigeants d’autres Églises et communautés chrétiennes, nous avons écouté la Parole de Dieu ; ensemble, nous avons rappelé notre unique baptême et renouvelé les promesses alors faites ; ensemble, nous avons reconnu le témoignage de ceux dont la foi les a conduits à abandonner le don précieux de la vie elle-même au service des autres, tant dans le passé que dans les temps modernes [27] »

Dialogue avec les Eglises orientales (préchalcédoniennes)

Avec l’Église apostolique assyrienne de l’Orient

     Le pape Jean Paul II et le patriarche Mar Dinkha IV, en signant cette La déclaration christologique commune [28] le 11 novembre 1994, ont clos, pour leurs Églises, les différentes controverses liées à la querelle nestorienne.

« Sa Sainteté Jean-Paul II, Évêque de Rome et Pape de l’Église catholique, et Sa Sainteté Mar Dinkha IV, Catholicos-Patriarche de l’Église assyrienne de l’Orient, rendent grâce à Dieu qui leur a inspiré cette nouvelle rencontre fraternelle. Ils considèrent celle-ci comme une étape fondamentale sur la voie de la pleine communion à restaurer entre leurs deux Églises. En effet, ils peuvent désormais proclamer ensemble devant le monde leur foi commune dans le mystère de l’Incarnation.

Avec les Orientaux Orthodoxes (Eglises des trois conciles)

     Durant l’automne de 1988, deux dialogues, l’un officiel et l’autre non, se sont déroulés entre théologiens catholiques romains et théologiens orientaux orthodoxes. Les Églises Orientales Orthodoxes [29], que l’on pourrait caractériser comme l’«Orthodoxie des trois conciles», ne reçoivent ni la profession christologique du concile de Chalcédoine (451), IVe œcuménique, ni les conciles postérieurs

Les dialogues théologiques menés sous Paul VI avec le patriarche Mar Ignatius Jakoub III de l’Eglise syrienne-orthodoxe d’Antioche en 1971 et avec le patriarche Chenouda III de l’Église copte orthodoxe vont se prolonger :

          • en 1984 par l’accord très important signé entre le pape Jean-Paul II et le patriarche syrien-orthodoxe d’Antioche Mar Ignatius Zakka Ier :« Cette identité de foi, quoique incomplète, nous autorise à envisager une collaboration pastorale dans les situations qui se présentent fréquemment de nos jours en raison tant de la dispersion de nos fidèles à travers le monde que des conditions pastorales précaires que créent les difficultés des temps. Il n’est pas rare en effet que, pour nos fidèles, l’accès à un prêtre de leur Église s’avère matériellement ou moralement impossible. Soucieux de répondre à leurs nécessités et en vue de leur utilité spirituelle, nous les autorisons dans ce cas à demander aux pasteurs légitimes de l’autre Église le secours des sacrements de pénitence, d’eucharistie et d’onction des malades, selon leurs besoins. Coopérer aussi dans la formation des prêtres et dans l’enseignement théologique serait un corollaire logique de la collaboration pastorale. Nous encourageons les évêques à promouvoir la mise en commun des moyens à leur disposition pour l’éducation théologique partout où ils jugeront que c’est souhaitable. »[30]
          • JP II Karékine I

            en 1988 entre l’Eglise Catholique et l’Eglise Copte Orthodoxe[31] une déclaration commune sur la christologie

          • en 1996 avec le Patriarche Karékine Ier, Catholicos Suprême de tous les Arménien
          • en 1997 avec Aram Ier Kechichian,  catholicos de la Grande Maison de Cilicie de l’Église apostolique arménienne
 

Dialogue avec les Juifs [32]

     Son pontificat sera ponctué de nombreuses allocutions sur le judaïsme. Dans ce registre, bien qu’elle ne lui soit pas totalement consacrée, l’homélie du 7 juin 1979, prononcée à Auschwitz, constitue un moment inaugural. Elle se prolongera par d’autres textes essentiels, comme la déclaration Nous nous souvenons : une réflexion sur la Shoah [33] de 1998, ou des gestes de première importance, telles les visites à Yad Vashem et au Mur des lamentations en 2000.

     Mais l’affirmation trouve une expression superlative en avril 1986, lors de la visite que le pontife rend au grand rabbin Elio Toaff à la synagogue de Rome [34]. Les lieux marquent par leur solennité : c’est la première fois qu’un pape pénètre dans un lieu de culte israélite. Les paroles aussi : Jean-Paul II affirme, non point seulement une succession doctrinale comme le faisaient les pères conciliaires dans Nostra aetate, mais même une amitié fraternelle : « Vous êtes nos frères préférés et, d’une certaine manière, on pourrait dire nos frères aînés » et « Quiconque rencontre Jésus rencontre le judaïsme ».

Dialogue interreligieux

La rencontre d’Assise (27 octobre 1986)

   Lors de la rencontre de 1986, dans son discours d’accueil, Jean-Paul II, délimite soigneusement les objectifs de celle-ci. Il s’agit pour les différentes religions du monde de viser à satisfaire les aspirations des hommes à la paix, mais en évitant toute idée de syncrétisme :

« Le fait que nous soyons venus ici n’implique aucune intention de chercher un consensus religieux entre nous, ou de mener une négociation sur nos convictions de foi. Il ne signifie pas non plus que les religions peuvent être réconciliées sur le plan d’un engagement commun, dans une concession au relativisme en matière de croyances religieuses, car tout être humain doit suivre honnêtement sa conscience droite avec l’intention de rechercher la vérité et de lui obéir. Notre rencontre atteste seulement, et c’est là sa grande signification pour les hommes de notre temps, que, dans la grande bataille pour la paix, l’humanité, avec sa diversité même, doit puiser aux sources les plus profondes et les plus vivifiantes où la conscience se forme et sur lesquelles se fonde l’agir moral des hommes[35]»

Conformément à la formule rappelée avec insistance « non pas prier ensemble, mais être ensemble pour prier », il est pris soin de séparer les différentes prières par des temps de silence.

     Malgré tout, le cardinal Joseph Ratzinger, préfet la congrégation pour la doctrine de la foi depuis 1981, a une position critique à l’égard de la première rencontre d’Assise, craignant qu’on puisse y voir une affirmation de l’égalité des religions. Il n’a pas pris part à cette rencontre. La rédaction de la déclaration Dominus Iesus, par la congrégation pour la doctrine de la foi, réaffirmant que l’Église est seule source de salut pour l’humanité, est souvent citée comme une réponse à cette crainte.

Visite au Mali : appel au dialogue entre chrétiens et musulmans (28 janvier 1990)

     A cette occasion, il a affirmé que les chrétiens et les musulmans «avaient besoin de rechercher le pardon […] et de se l’offrir mutuellement», et souhaité que ceux-ci ne soient «plus jamais en conflit». «J’espère que notre rencontre sera le signe de notre détermination à faire progresser le dialogue interreligieux de l’Eglise catholique et de l’islam. Ce dialogue s’est accru lors des récentes décennies», a encore affirmé le pape, qui estime qu’«une meilleure compréhension mutuelle conduira sur le plan pratique à présenter nos deux religions non pas en opposition mais en partenariat».

 

Fin de vie

L’historien Philippe Levillain estime que trop malade, Jean-Paul II « n’a pas réellement gouverné l’Église » durant les cinq dernières années de son pontificat.

     Jean-Paul II avait réclamé dès l’ouverture de son pontificat que  les malades soient placés au premier rang. Il s’y retrouve lui-même ayant subi en tout six interventions chirurgicales.
     Après avoir perdu trois litres de sang lors de l’opération de cinq heures qui a suivi l’attentat de 1981, il a été transfusé avec du sang contaminé par un cytomégalovirus, ce qui l’affaiblira énormément par la suite.
Il a souffert de la maladie de Parkinson depuis le milieu des années 1990.

Le pape Jean-Paul II entre dans le coma en soirée puis s’éteint au Vatican le 2 avril 2005, à l’âge de 84 ans.

 

Une canonisation discutable et discutée

     Le 27 avril 2014, lors de la messe du dimanche de la divine Miséricorde, le pape François préside la cérémonie de canonisation conjointe des papes Jean XXIII et Jean-Paul II. C’est la première fois dans l’histoire de l’Église qu’une double canonisation de papes a lieu en présence de deux papes vivants, François, qui préside la cérémonie, accompagné de son prédécesseur Benoît XVI. Jean-Paul II est fêté le 22 octobre, date de son intronisation pontificale.

     Il y a des critiques concernant la couverture des affaires de pédophilie de prêtres catholiques. « Une série de révélations récentes ont écorné l’image de Jean Paul II, canonisé par l’Eglise catholique en 2014 au terme d’une procédure exceptionnelle. En se précipitant, l’institution a manqué de discernement et fait passer un agenda politique et théologique réactionnaire avant de respecter la tradition constante de prudence de l’Eglise catholique en la matière [36] », sans parler de ses complaisances envers le fondateur des « Légionnaires du Christ » Le Père Marcial Maciel Degollado [37].

Le rôle des femmes au sein de l’Église catholique [38] et les négociations financières opaques avec la banque Ambrosiano font aussi question.

Faut-il repenser la canonisation des papes ? Confusion entre sanctification et déification
     On peut être sceptique d’une certaine manière quant à la pratique selon laquelle les papes canonisent leurs prédécesseurs en aussi grand nombre, car il s’agit après tout d’une forme d’auto-sacralisation, et on peut aussi se poser la question de l’impartialité, lorsque l’on doit sa propre ascension à son prédécesseur.
     Mais l’historien admet également que la dévotion de beaucoup de catholiques est directement liée [hélas] à la figure des papes. Une situation toujours vraie dans notre société médiatique actuelle.

     La tendance à considérer les saints comme des figures divines n’est pas nouvelle. Tout au long de l’histoire, la vénération des saints a menacé à plusieurs reprises de se transformer en adoration. Les saints et les bienheureux sont des personnes qui ont abordé et vécu l’Evangile d’une manière particulière. Ils sont des modèles mais pas sans défauts…

 

[1] Pour une biographie complète : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_II
[5] https://www.theologieducorps.fr/tdc/theologie-du-corps-catecheses
[7] Cf article de Yves-Henri Nouailhat : NOUAILHAT Yves-Henri. Le Saint-Siège, l’ONU et la défense des droits de l’homme sous le pontificat de Jean-Paul II. In :  Relations internationales 2006/3 (n° 127), pages 95 à 110 in : https://www.cairn.info/revue-relations-internationales-2006-3-page-95.htm?contenu=article
[10] MELLON Christian. Jean-Paul II, pape de la paix. In : Revue Projet 2004/1 (n° 278), pages 43 à 46 (https://www.cairn.info/revue-projet-2004-1-page-43.htm)
[11] TINCQ Henri. Jean-Paul II. Éditions Librio (Flammarion). Paris, 2005.
[15] «Comme le saint Concile se propose de faire croître toujours davantage la vie chrétienne parmi les fidèles, de mieux adapter aux besoins de notre époque celles des institutions qui sont soumises à des changements, de favoriser tout ce
qui peut contribuer à l’union de tous ceux qui croient au Christ et de donner plus de force à tout ce qui concourt à appeler tous les hommes dans le sein de l’Église, il estime qu’il est de son devoir, à un titre tout particulier, de s’appliquer à restaurer et à promouvoir la liturgie» (Sacrosanctum Concilium, 1).
[16] Voir l’article de CHARRIERE Nicolas. Étude critique : réflexions œcuméniques autour de l’encyclique ut unum sint. Revue de Théologie et de Philosophie n°49 (1999) in : https://www.e-periodica.ch/cntmng?pid=rtp-003:1999:49::526
[21] Cf. le rapport de K. Raiser au Comité central du C.O.E. de Genève, du 14 au 22 septembre 1995
[22] Malgré d’importantes réserves de théologiens grecs restés très « byzantins » : https://www.oodegr.com/francais/papismos/Larchet_Filioque.htm
[25] Voir : MONCLOS Christine de. Le Pape à Athènes. Une main tendue à l’orthodoxie. In: CEMOTI, n°32, 2001. Drogue et politique. pp. 203-304. In : www.persee.fr/doc/cemot_0764-9878_2001_num_32_1_1610
[29] La famille orientale orthodoxe n’a resserré ses liens que depuis quelque vingt-cinq ans, et les contacts n’y ont pas encore atteint à toute la concertation souhaitable. Cette famille rassemble actuellement cinq Églises sœurs: l’Église Copte Orthodoxe (patriarcat d’Alexandrie), l’Église Syrienne Orthodoxe (patriarcat d’Antioche), l’Église Apostolique Arménienne (catholicossats d’Edjmiadzine et de Cilicie), l’Église Orthodoxe Éthiopienne (patriarcat d’Axoum et Addis Abeba) et l’Église Orthodoxe Syro-Indienne (catholicossat de l’Orient). Reste provisoirement absente du dialogue l’Église Apostolique et Catholique Assyrienne de l’Orient, que l’on pourrait appeler celle «des deux conciles», car elle demeure fidèle à la mémoire de Nestorius et des autres excommuniés du IIIe concile œcuménique, celui d’Éphèse (431).( DE HALLEUX André. Le dialogue théologique avec les Orientaux Orthodoxes. In: Revue théologique de Louvain, 20ᵉ année, fasc. 1, 1989. pp. 118-123 : www.persee.fr/doc/thlou_0080-2654_1989_num_20_1_2356
[38] « Sous l’influence déterminante du pape Jean Paul II, « la Femme » devient une idée, conçue exclusivement par des hommes – célibataires de surcroît. Son unique vocation, sa raison d’être est d’aider l’homme par le mariage et la maternité ou de servir l’Église dans la chasteté religieuse ; vision sans lien avec les femmes de chair, de sang, d’esprit et d’âme qui constituent, faut-il le rappeler, la moitié du genre humain et au moins les deux tiers des catholiques pratiquants.» https://www.temoignagechretien.fr/decanonisez-le/

 

Les articles sur l’histoire des Eglises resteront disponibles individuellement pendant trois mois
Ils sont ajoutés sur les pages [Histoire de l’Eglise: Eglise et unité] ou [L’Orthodoxie, Eglise des sept Conciles] au fur et à mesure de leur parution

 

 


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