Eglise orthodoxe Erythréenne

L’Église éthiopienne orthodoxe tehawedo

 

Fondation

L’Église éthiopienne orthodoxe est une des premières Églises chrétiennes du continent africain. Plusieurs versions ont existé quant à l’introduction du christianisme en Éthiopie.

La plus ancienne mention est celle du baptême d’un eunuque étant au service de la reine Candace par le diacre Philippe au ier siècle. Cependant rien ne prouve que cela ait eu des conséquences en Éthiopie même à cette époque. Une autre version, tirée d’un texte apocryphe, fait intervenir saint Matthieu lui-même qui serait venu baptiser un roi axoumite et y aurait connu le martyre4.

Toutefois, la version la plus vraisemblable renvoie au rôle de Frumence au ive siècle. Sa présence auprès du roi Ezana aurait permis au christianisme de devenir religion officielle du royaume d’Axoum vers 3325,6. Après sa création dans le royaume d’Aksoum, le christianisme s’étend vers l’ouest et le sud.

 

Une Église des trois conciles

L’Église d’Éthiopie est l’une des Églises d’orient de théologie miaphysite ayant rejeté les dogmes tels qu’exprimés lors du concile de Chalcédoine (451).

Au viie siècle, les conquêtes musulmanes et l’installation de plusieurs sultanats dans la Corne de l’Afrique l’isolent partiellement du reste du monde chrétien. C’est la source du mythe du royaume du prêtre Jean.

À partir du XIIIe siècle, avec la prise de pouvoir par la dynastie salomonide, l’Église connaît une période de renouveau théologique et de renforcement de ses positions. Elle diffuse la religion chrétienne dans le pays, y instaure un système éducatif, et poursuit le développement liturgique et artistique débuté sous les précédents régimes.

Au xvie siècle, avec la guerre contre le sultanat d’Adal, le christianisme éthiopien est sur le point de s’effondrer avec le Royaume, comme disparaît alors le christianisme en Nubie. C’est en partie l’arrivée de soldats portugais qui lui permet de survivre.

Les missionnaires qui les accompagnaient sont expulsés du pays en 1632 après avoir tenté de convertir le pays au catholicisme romain.

Sous les règnes de Yohannes IV et Menelik II, l’Église trouve de forts soutiens politiques, le premier tente de minimiser la présence de missionnaires étrangers tandis que le second profite des conquêtes menées pour encourager en même temps des campagnes de christianisation.

Une Eglise autocéphale :

À partir de 1926, l’Église entreprend une marche vers l’autonomie vis-à-vis du patriarcat d’Alexandrie et en 1951, elle devient officiellement autocéphale.

En 1948, un agrément entre les Églises d’Égypte et d’Éthiopie a mis en place un régime d’autocéphalie, les évêques éthiopiens obtenant le droit d’élire leur propre patriarche pour le remplacement futur de l’archevêque en poste. Jusqu’en 1959, le dirigeant de l’Église d’Éthiopie était un moine égyptien nommé archevêque (abouna) par le patriarche copte d’Alexandrie. Le terme « Église copte d’Éthiopie » était donc couramment utilisé, mais cette dénomination tend à disparaître depuis 1959.

Le premier patriarche éthiopien, l’abouna Basilios, fut désigné en 1959 et obtint une dernière fois la validation du patriarche d’Alexandrie, Cyrille VI.

En aout 2018 l’Eglise Ethiopienne se réunifie par la réconciliation des deux patriarches

L’Église est membre du Conseil œcuménique des Églises depuis 2003.

 

Église érythréenne orthodoxe tehawedo

 

 

Comme l’Église d’Éthiopie dont elle issue, elle a longtemps vécu dans un grand isolement et a développé une spiritualité, une théologie, des usages liturgiques particuliers, très marqués par le modèle de l’Ancien Testament.

 

Après la colonisation italienne de l’Éthiopie puis le mandat britannique en 1941, l’Erythrée proclamera son indépendance en 1993 suivie d’une guerre de 1998 à 2000, qui fit plus de 100.000 morts et se conclut par un accord signé à Alger.

 

En Juillet 1993, les évêques du pays a fait appel au Pape Shenouda III de l’Eglise copte afin d’obtenir la séparation de l’Eglise éthiopienne et le statut d’autocéphalie.
Le 28 Septembre 1993, le Saint-Synode copte d’Egypte a répondu favorablement à cette demande.
Le patriarche Paulos d’Éthiopie et l’archevêque Philipos ont sanctionné la séparation de leurs Églises, tout en affirmant leur volonté de travailler en étroite collaboration.
Dix des futurs évêques ont alors formés à cet effet dans les monastères coptes et le 19 Juin 1994, le Pape Shenouda ordonne cinq de ces nouveaux évêques au Caire.
Le premier patriarche fut consacré toujours par le pape copte Shenouda III en 1998.

 

Les relations difficiles avec le gouvernement érythréen ont conduit à la déposition du patriarche Antonios Ier en 2005. Le siège est resté vacant pendant près de deux ans. En 2007, le remplacement à la tête de l’Église du patriarche Antoine Ier par Dioscore Ier, imposé par le gouvernement, provoque des difficultés graves au sein de l’Église d’autant que le patriarche Dioscore n’est toujours pas reconnu par les autres Églises orientales.

 

Situation actuelle :

 

 

La majorité du pays est chrétienne à 51 %, soit 2 500 000 membres sur 4 800 000 habitants. Les fidèles de l’Église tehawedo sont environ 2 000 000. Il existe également une importante diaspora, notamment aux États-Unis et en Italie. Ils parlent le tigrinya.
Depuis 2002, les seules Églises reconnues sont l’Église luthérienne, l’Église catholique romaine et l’Église tewadeho érythréenne. Les missionnaires évangéliques sont persécutés et souvent emprisonnés.
On compte 45 % de musulmans.

 

En France :

En France, et en région parisienne en particulier, la situation de l’Église orthodoxe éthiopienne est celle d’une jeune diaspora en voie de constitution, ce qui veut dire qu’elle ne dispose pas de lieux de culte propres et qu’elle est donc hébergée de manière précaire dans des paroisses catholiques ou protestantes. L’abba Zedingil Nurbegin fut prêtre étudiant à l’Institut de théologie orthodoxe Saint Serge, et chargé de s’occuper des éthiopiens. En juillet 2017 il est retourné au pays pour se faire consacrer évêque sous le nom d’abune Melketsedq pour le diocèse de Guragiez. Entre temps l’abba Woltdetensae Worken a déposé le 2 avril 2015 à la préfecture de Police de Paris les statuts de l’Église orthodoxe Tewahedo Éthiopienne Debre Gent Qedus Giorgis de France (l’Église est donc placée sous le patronage de Saint Georges). Le 30 avril 2019 l’abba Woltensae a été reçu avec Mgr Heryacos (Cyrille), le nouvel évêque éthiopien pour l’Europe de l’ouest, à l’archevêché de Paris ; le but de cette visite était de voir comment trouver des lieux de cultes pour l’Église éthiopienne en France.
Actuellement les éthiopiens sont accueillis par le diocèse de Nanterre à Chatenay-Malabry, par le diocèse d’Evry à Athis-Mons, le diocèse de saint Denis accueille des Érythréens à Montreuil. À Paris c’est la paroisse EPUdF de l’église saint-Paul, boulevard Barbès, qui reçoit une quarantaine de fidèles mais doit laisser la place pour le culte de 10h30 ; la divine liturgie est donc célébrée de 7h00 à 9h45. Pour les grandes fêtes, on leur prête les paroisses catholiques de Notre-Dame-de- Clignancourt et de saint Denis-de-la-Chapelle. Mgr Heryacos dispose d’une vingtaine d’églises d’accueil en Allemagne, de huit en Italie dont deux à Rome, et de vingt et une implantations stables dans le Grand Londres[1]
.
L’Eglise Orthodoxe tewahedo Ethiopienne est représentée par une association cultuelle qui
  • Assure l’exercice public du culte Orthodoxe Tewahedo Ethiopien en France ;
  • Pourvois aux frais et besoins du culte orthodoxe Tewahedo sous la présidence du Prêtre nommé par l’Archevêque de l’Eglise Orthodoxe Tewahedo Ethiopienne pour l’Europe du Sud-Ouest, du Sud et du Sud-Est et lui-même placé sous l’autorité du Patriarcat de l’Eglise Orthodoxe Tewahedo Ethiopienne à Addis Abeba en Ethiopie ;
  • Promeut la traduction de la liturgie (KEDASE) et les chants (MEZMUR) de l’Eglise Orthodoxe Tewahedo Ethiopienne en Français, afin de célébrer le culte dans la langue française

 

En Normandie

 

L’Eglise Orthodoxe tewahedo Erythréenne est accueillie par le diocèse de Rouen dans l’Eglise st Jean Eudes de la paroisse Sainte Marie des Nations de Bihorel-Hauts de Rouen.

 

 

La première messe orthodoxe erythréenne a été celebrée ce 17 fevrier 2019 par cinq prêtres et trois diacres.

[1] Extrait de l’ Editorial du Père Jérôme Bascoul, dans “Bulletin oecuménique information” du diocèse de Paris, été 2019: https://www.paris.catholique.fr/editorial-du-pere-bascoul-ete-2019.html


Annexe

 

1971 – La formule christologique de Vienne

 

En 1971, un premier colloque (non officiel) eut lieu entre théologiens des Églises orthodoxes orientales et de l’Église catholique. Le résultat le plus important de ce dialogue fut la définition désignée par la suite comme “formule christologique de Vienne” :

« Nous croyons que notre Seigneur et Sauveur, Jésus-Christ, est Dieu le Fils incarné ; parfait dans sa divinité et parfait dans son humanité. Sa divinité n’a pas été séparée de son humanité à un seul instant, même pas le temps d’un clin d’œil. Son humanité ne fait qu’un avec sa divinité, sans mélange, sans confusion, sans division, sans séparation.

Nous, dans notre foi commune dans le seul Seigneur Jésus-Christ, considérons son mystère inépuisable et ineffable et, pour l’esprit humain, jamais totalement compréhensible ou exprimable. »

Cette formulation fut utilisée, par la suite, dans les déclarations communes signées par les Églises.

 


Liens :

http://infocatho.cef.fr/fichiers_html/dossiers/synodemo2010/motrador35.html

https://www.jeuneafrique.com/607269/societe/ethiopie-leglise-orthodoxe-se-reconcilie-27-ans-apres-son-schisme/

https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/erythree/presentation-de-l-erythree/

 

 

 

2 réflexions sur “Eglise orthodoxe Erythréenne”

  1. Liens avec l’ Eglise d’ Ethiopie et l’Eglise d’ Egypte . L3ES 2 pATRIARCHES COMMUNIQUENT6ILS ENTRE EUX ,
    jEAN aYRAULT groupe Œc de Caen

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