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Marié, Catholique, membre engagé dans la Communauté de Chemin Neuf, Co-Président de l'Association Chrétienne Oecuménique de Normandie, délégué à l’œcuménisme et à la promotion de l'unité des chrétiens du diocèse de Rouen

Le pasteur Basile Zouma, prochain Secrétaire Général du Défap

Actuellement pasteur dans la Manche, membre du Conseil régional de l’Église protestante unie de France Nord-Normandie et engagé dans la Coordination nationale Évangéliser-Former de l’EPUdF, Basile Zouma prendra ses fonctions de Secrétaire Général du Défap au mois de juillet 2019, succédant ainsi au pasteur Jean-Luc Blanc.

Le pasteur Basile Zouma © DR

 

Le processus de recrutement entrepris au lendemain de la démission du pasteur Bertrand Vergniol a abouti à la nomination du Pasteur Basile Zouma à ce poste.

Basile Zouma est actuellement pasteur de l’Église protestante unie de France en poste dans le département de la Manche (Églises locales de Cherbourg Nord-Cotentin et Saint-Lô Manche Sud) et président du Conseil du consistoire de Basse-Normandie. Il est membre du Conseil régional de l’EPUdF Nord-Normandie et engagé dans la Coordination nationale Évangéliser-Former de l’EPUdF.

 

Au Maroc, l’accompagnement des migrants

Basile Zouma est né en Côte d’Ivoire en 1975 de parents burkinabè et a grandi dans un milieu familial multiconfessionnel. Titulaire d’un doctorat en médecine générale obtenu à Casablanca et d’un diplôme universitaire en épidémiologie et recherche clinique obtenu à Fès, il s’est engagé dans le médico-social pour l’aide, le conseil et l’accompagnement des migrants-réfugiés en transit sur le sol marocain. Son engagement ecclésial au Maroc s’est fait dans le cadre d’une suffragance dans la paroisse de Rabat ainsi que de l’aumônerie du mouvement national pour la jeunesse de l’Église.

Basile Zouma a obtenu un master professionnel de théologie à l’Institut protestant de Théologie, Faculté de Montpellier. Son ministère actuel sur le terrain s’élargit d’engagements au sein de l’ACAT (Commission Théologie) et l’ACONor (Association Chrétienne Œcuménique de Normandie) dont il assure la coprésidence.

C’est avec beaucoup de joie qu’il sera accueilli dans l’équipe et les instances du Défap ! Il prendra ses fonctions au mois de juillet 2019 et succédera ainsi au pasteur Jean-Luc Blanc qui quittera le Défap à la fin du mois de juillet.

Source: Mission-Défap


Félicitations de l’ ACONor à son co-président et futur Secrétaire Général du Défap

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Eglise Erythréenne Orthodoxe à Rouen

Dimanche dernier 17 février 2019

L’Église érythréenne orthodoxe est une Église orthodoxe orientale autocéphale. Elle fait partie de l’ensemble des Églises des trois conciles. Elle est accueillie par le diocèse de Rouen sur la paroisse Ste Marie des Nations à Bihorel.

la première messe a été célébrée par cinq prêtres venus de région parisienne et les trois diacres présents en région de Rouen.

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Mgr Kallistos Ware: “l’Ukraine fait partie de l’Église russe”

“Bien que je sois métropolite du Patriarcat œcuménique, je ne suis pas du tout du tout satisfait par la décision prise par le patriarche Bartholomée. Avec tout le respect que je dois à mon patriarche, je dois dire que je suis d’accord avec la position exprimée par le Patriarcat de Moscou sur le fait que l’Ukraine fait partie de l’Église russe”

Mgr Kallistos Ware (né Timothy Ware ) est évêque métropolite de l’Église Orthodoxe dépendant du Patriarcat œcuménique de Constantinople, en Grande Bretagne. Il est l’auteur d’ ouvrages de référence sur l’Église et la Foi chrétienne orthodoxe.

De 1966 à 2001, il a été conférencier en Études orthodoxes à l’Université d’Oxford. Depuis 1982, il est évêque titulaire de Diokleia. En 2007, il est devenu Métropolite titulaire de Diokleia.

 

Interrogé sur ce qu’il pense de la situation en Ukraine, le métropolite Kallistos note d’abord que c’est « extrêmement grave », qu’il en est très affligé et qu’il a du mal à imaginer le dénouement qui va en résulter.

Il exprime ensuite son désaccord avec le Patriarcat de Constantinople, dont il est membre : « Bien que je sois métropolite du Patriarcat œcuménique, je ne suis pas du tout du tout satisfait par la décision prise par le patriarche Bartholomée. Avec tout le respect que je dois à mon patriarche, je dois dire que je suis d’accord avec la position exprimée par le Patriarcat de Moscou sur le fait que l’Ukraine fait partie de l’Église russe. En effet, la métropole de Kiev a été transférée de l’omophore du Patriarcat œcuménique à celle du Patriarcat de Moscou par une décision de 1686. Ainsi, depuis 330 ans, l’Ukraine fait partie de l’Église russe ».

Et, comme beaucoup d’autres hiérarchies, primats et synodes, le métropolite Kallistos s’oppose ensuite au caractère unilatéral de telles actions, en particulier la révocation des documents de 1686, et ajoute : « C’est un fait historique que l’Ukraine a appartenu à l’Église russe ». Il fait aussi remarquer que donner l’autocéphalie à Philarète (Denisenko) et Macaire (Maletich), les dirigeants du « Patriarcat de Kiev » et de « l’Église orthodoxe autocéphale ukrainienne » respectivement, qui se sont rassemblés et que Mgr Kallistos nomme « évêques schismatiques », est une erreur.

Et encore une fois, en résonance avec tant d’autres voix du monde orthodoxe, le métropolite Kallistos suggère de convoquer une réunion pan-orthodoxe des primats – pas seulement de Constantinople et de Moscou, précise-il, et peut-être même une prolongation du Concile de 2016 en Crète. Selon lui, la bonne marche à suivre est d’organiser une réunion pan-orthodoxe.

 

Cependant, le métropolite Kallistos dit ne pas pouvoir non plus être d’accord avec la réponse de l’Église russe aux agissements de Constantinople : « En même temps, je suis préoccupé par les mesures prises par le patriarche de Moscou, le patriarche Cyrille et l’Église de Russie. Je suis consterné qu’ils aient rompu la communion avec Constantinople. Je crois que cette discussion sur la situation en Ukraine doit être considérée dans un esprit d’amour fraternel, sans aucune rupture de communion. Je ne peux donc pas être entièrement d’accord avec l’une ou l’autre partie. Et je prie pour qu’il y ait une réconciliation ».

En cela, Mgr Kallistos est en accord avec Sa Béatitude Anastase, archevêque de l’Église d’Albanie, qui a également exprimé ses profondes inquiétudes face aux actions de Constantinople mais aussi son mécontentement devant la réponse de l’Église russe.

Source: orthodoxie.com

 

 

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« Que cela plaise ou non, l’Église-Mère de l’Ukraine est le Patriarcat de Moscou »,

« Que cela plaise ou non, l’Église-Mère de l’Ukraine est le Patriarcat de Moscou », a déclaré l’archevêque de Boyarka Théodose (Église orthodoxe d’Ukraine)
 l’archevêque de Boyarka Théodose (Église orthodoxe d’Ukraine)

« Nous avons toujours, au cours d’un millénaire, été une seule Église. Des fonts baptismaux de Kiev en 988 a surgi l’Église russe qui a répandu la foi évangélique et la vie ecclésiale sur tout le territoire de la Russie d’alors » a déclaré l’archevêque Théodose, vicaire du diocèse métropolitain de Kiev. Comme celui-ci l’a rappelé, l’ancienne Église russe était, du point de vue canonique, un diocèse métropolitain du Patriarcat de Constantinople.

Ensuite, consécutivement aux guerres et aux destructions, la résidence du métropolite de Kiev et de toute la Russie a été transférée à Vladimir, puis à Moscou. « Le transfert du centre dirigeant de la Métropole de Kiev a été confirmé officiellement par le Synode patriarcal de Constantinople.

Ensuite, au XVème siècle, en raison des événements historiques, la métropole de Russie occidentale, avec Kiev, a été séparée du reste de l’Église russe. Cette séparation a duré presque 230 ans, et au XVIIème siècle, l’unité a été rétablie.

C’est ainsi que, spirituellement, nous avons toujours été une seule Église. Administrativement, il en était différemment » .

À la fin du XXème siècle, après l’effondrement de l’URSS et la création d’un État ukrainien indépendant, l’Église orthodoxe d’Ukraine est devenue indépendante, recevant les droits d’une large autonomie et la pleine indépendance dans son administration. En fait, notre Église ukrainienne a reçu des droits qu’elle n’avait jamais eus dans l’histoire.

Ce faisant, il reste à l’Église orthodoxe d’Ukraine un plein lien spirituel et canonique avec toute l’Église russe ».

 

Il a également précisé pourquoi l’Église orthodoxe russe est l’Église-Mère pour Kiev : « Dans la terminologie juridique ecclésiastique, l’Église-Mère (ou kyriarchique) est le Patriarcat ou l’Église locale, dans la composition de laquelle entre à un moment donné un territoire ecclésiastique, canoniquement et administrativement.

Ce n’est nullement l’Église de laquelle a été reçue en son temps la foi orthodoxe.

Dans une telle logique, l’Église kyriarchique pour l’ensemble du monde orthodoxe serait maintenant l’Église de Jérusalem. Et nulle autre. Mais ce n’est absolument pas ainsi.Pour l’Ukraine aussi, l’Église kyriarchique est l’Église orthodoxe russe, que cela plaise ou non », a déclaré l’archevêque Théodose.

Selon ses explications, même si l’on prend en compte que certains historiens du Phanar contestent le changement d’obédience de la métropole de Russie occidentale au XVIIème siècle, cela ne change rien : « Les règles canoniques déterminent une prescription trentenaire relativement à l’intangibilité de la soumission canonique d’un territoire à un évêque défini. C’est le fait de cette soumission qui compte, sans matière à polémique. Afin qu’il n’y ait pas de querelles et de désordres dans l’Église. Et ici plus de 300 ans se sont écoulés ».

L’archevêque. Il a également souligné que l’Église orthodoxe d’Ukraine dispose de possibilités et de droits d’une large autonomie bien plus grands que beaucoup d’Églises orthodoxes qui ont le statut autocéphale. « C’est un fait objectif et important : les droits d’indépendance de notre Église sont bien plus grands que dans de nombreuses Églises orthodoxes autocéphales. La majorité des fidèles de l’Église orthodoxe d’Ukraine le comprennent. Ils le comprennent et l’estiment. En même temps, ils estiment aussi l’unité spirituelle avec tout le plérôme de l’Église russe, fondée par le saint prince Vladimir… En cette étape historique, la majorité écrasante de l’épiscopat, du clergé et des fidèles de notre Église sont satisfaits de son statut canonique et n’ont pas initié son changement.

Et je suis certain que faire de l’Église une monnaie d’échange dans des jeux politiques, cela, le peuple de Dieu, ne le laissera faire à personne » a conclu l’archevêque Théodose.

Jivko Panev

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Ce qu’il y a derrière le schisme orthodoxe entre Russie et Ukraine

Le patriarche Philarète, de l'Église orthodoxe ukrainienne donne une conférence de presse à Kiev, le 11 octobre 2018. | Genya Savilov / AFP
Le patriarche Philarète, de l’Église orthodoxe ukrainienne donne une conférence de presse à Kiev, le 11 octobre 2018. | Genya Savilov / AFP

C’est plus qu’une simple guerre de clochers.

L’orthodoxie, cette galaxie chrétienne mal connue de plus de 250 millions de fidèles, sort brutalement de son sommeil à l’est de l’Europe. Elle résonne à nouveau d’un vocabulaire de guerre –«schisme», «anathème», «excommunication»– qu’on croyait enfoui dans les tréfonds de la mémoire la plus archaïque. Moscou et Constantinople, les deux «patriarcats» historiques de l’orthodoxie, en viennent aux mains –au sens propre quand ils se disputent la propriété de cathédrales et d’églises– à propos de la situation religieuse en Ukraine.

Mais en Ukraine, le religieux et le politique ne font souvent qu’un et derrière ce qui a tout l’air d’une simple «guerre de clochers», se cachent en fait des enjeux d’ampleur historique et symbolique. Il en va du sort de ces Églises orthodoxes en Russie et en Ukraine hier persécutées sous le joug soviétique et redevenues très influentes. Puis de l’avenir de relations déjà très abîmées entre Kiev et Moscou. Enfin, du devenir de cette puissante orthodoxie russe, bras droit religieux de Vladimir Poutine dans son entreprise de réarmement moral interne et d’expansion externe.

Par son énoncé même, le casus belli d’aujourd’hui résonne de manière sibylline à des oreilles peu exercées. Entouré de son Saint-Synode, le patriarche de Constantinople, primat d’honneur de l’orthodoxie mondiale, vient de reconnaître l’autocéphalie (indépendance canonique) de l’Église orthodoxe d’Ukraine. Qu’est-ce que cela veut dire?

 

La poudrière religieuse de l’Europe

Pays tiraillé depuis des siècles entre l’orthodoxie russe et l’Occident catholique, l’Ukraine est un patchwork de confessions rivales et concurrentes. Après la chute du communisme, elle est devenue l’une des poudrières religieuses de l’Europe, au cœur des affrontements entre pro-russes et pro-européens.

Laissons de côté d’abord l’Église gréco-catholique (de rite byzantin, mais rattachée à Rome et au pape), grande victime de la terreur soviétique, réhabilitée –non sans mal–, restaurée et vivante. L’essentiel de la discorde actuelle oppose, d’un côté, l’Église orthodoxe dite du «patriarcat de Moscou», dépendance directe de la Russie, rare survivance de tous les redécoupages institutionnels de l’empire soviétique. De l’autre côté, l’Église orthodoxe dissidente dite du «patriarcat de Kiev» qui, depuis l’indépendance de 1991 (où elle a rompu avec l’orthodoxie russe), milite ardemment pour détacher le pays de toute influence de Moscou et le rapprocher de l’Union européenne, soutient le président Petro Porochenko anti-russe comme elle avait soutenu la «révolution orange» de 2004 et les émeutes de Maïdan en 2014.

C’est l’aboutissement d’une guerre de près de trente ans menée par Moscou contre l’Église dissidente du patriarcat de Kiev.

C’est cette dernière Église indépendante que vient de reconnaître officiellement et pour la première fois le patriarcat de Constantinople. Ce qui, pour le patriarcat orthodoxe de Moscou et pour le Kremlin, équivaut à un acte de trahison sans précédent. Depuis l’indépendance de l’Ukraine, le pouvoir russe –Église et État confondus– faisait tout pour retenir dans son orbite une orthodoxie ukrainienne qui lui fournit plus du tiers de ses paroisses et une grande partie de ses finances, mais qui était travaillée par de dangereuses tentations d’autonomie.

L’épisode d’aujourd’hui est donc l’aboutissement d’une guerre de près de trente ans menée par Moscou contre cette Église dissidente du patriarcat de Kiev qui a repris à l’Église officielle une grande partie de son clergé, de ses fidèles, de ses finances et de ses églises. Il constitue surtout un rebondissement de la guerre pour le leadership de l’orthodoxie que se livrent les patriarcats de Moscou et de Constantinople. Depuis la fin de l’Union soviétique, l’Église orthodoxe de Russie renaissante (plus de 100 millions de fidèles, soit le tiers des orthodoxes dans le monde) dispute férocement au patriarcat de Constantinople sa domination historique sur l’orthodoxie mondiale, alors même que le patriarcat de Constantinople (Istanbul) ne cesse de s’affaiblir. Son patriarche est quasiment sans troupes et captif de la Turquie dans un palais d’Istanbul, cette mégapole musulmane à cheval sur l’Europe et l’Asie où ne demeure plus qu’une poignée de chrétiens grecs-orthodoxes.

À Moscou donc, la force numérique et politique. À Constantinople, la force symbolique et historique. Les conflits de juridictions se multiplient entre les deux aux marches de l’ex-empire soviétique (Ukraine, mais aussi Estonie); la «diaspora» orthodoxe en Europe et en Amérique fait l’objet d’une compétition sans merci entre les deux patriarcats, dont la récente inauguration à Paris par Vladimir Poutine d’une cathédrale russe est un épisode spectaculaire.

Le berceau du christianisme russe

On ne peut pas comprendre la violence de cet affrontement sans remonter à l’histoire et à la situation géopolitique particulière d’un pays comme l’Ukraine. C’est sur cette terre qu’est né le christianisme slave. En 988, le prince Vladimir de Kiev se fit baptiser dans les eaux de la Dniepr et évangélisa l’ancienne Russie (la Rous). C’est un acte fondateur, encore célébré aujourd’hui à la fois en Russie et en Ukraine. Depuis, au fil des siècles, l’Ukraine a été ballotée entre l’hégémonie russe à l’est et l’influence des puissances (grand-duché de Pologne et de Lituanie, empire des Habsbourg) qui ont dominé le centre du continent européen.

Quand, à la fin du XVIe siècle, les forces venues de l’ouest et des papes de Rome réussissent à reconquérir des territoires orthodoxes et à faire avec eux une «union» (unya) lors du traité de Brest-Litovsk (1596) –acte de naissance de l’Église gréco-catholique dite «uniate»–, s’ouvrent quatre siècles de violents affrontements entre orthodoxes et catholiques. Cette reconquête catholique dans les terres orthodoxes de l’est européen et des Balkans (il y a aussi des Églises gréco-catholiques en Roumanie, en Slovaquie, à la frontière orientale de la Pologne) est restée une écharde dans la mémoire orthodoxe. Jusqu’à aujourd’hui. Les papes de Rome Jean-Paul II, Benoît XVI et François n’ont jamais pu se rendre à Moscou.

L’Ukraine, une écharde au cœur de la Russie

C’est le camp orthodoxe lui-même qui est fracturé aujourd’hui, et ce depuis l’effondrement de l’Union soviétique et l’indépendance de l’Ukraine. Entre l’Église orthodoxe officielle, courroie de transmission de la Russie, et l’Église dissidente, nationaliste et anti-russe, dirigée par le très contesté patriarche Philarète, 89 ans, corrompu jusqu’à l’os, marié et père de famille (ce qui est interdit pour un évêque) qui, jusqu’à aujourd’hui n’était pas reconnu par le reste de l’orthodoxie mondiale, la guerre est désormais à couteaux tirés.

Pour Moscou, l’Ukraine fait partie de son «territoire canonique» dans ce que le Kremlin et le patriarcat solidaires appellent la «Russie historique». La vision religieuse du patriarche Cyrille de Moscou rejoint en effet, au kilomètre près, la vision géopolitique, nationaliste et anti-occidentale de Poutine. Le patriarcat de Moscou est la seule institution à avoir gardé ses frontières de l’ex-État soviétique: il compte 100 millions de fidèles en Russie, 30 millions en Ukraine, 10 millions en Biélorussie, 4 millions dans les États baltes. La perte de l’Ukraine serait une écharde au cœur religieux de la Russie.

Comment oublier que l’orthodoxie est un pilier de l’identité nationale russe, qu’en Russie, même si la pratique religieuse n’est pas plus élevée qu’en France, l’appartenance nationale et l’appartenance religieuse ne font qu’un? L’écrivain Soljenitsyne disait déjà: «Si nous les Russes, nous en venions à tout perdre –territoires, populations, gouvernement–, il nous resterait encore et toujours l’orthodoxie».

 

Vladimir Poutine et l’actuel patriarche Cyrille de Moscou se rejoignent dans cette même vision d’une orthodoxie comme ferment de la «civilisation russe» face à la décadence européenne et occidentale. Pour eux, c’est ce ferment qui doit librement s’exercer dans des pays comme, outre la Russie, l’Ukraine ou la Biélorussie qui constituent le même espace spirituel, celui de la Sainte Russie issue du baptême de Kiev. Autant dire que Moscou n’est pas prêt de céder la moindre parcelle de son leadership sur l’Ukraine, promue au rang de gardienne des frontières spirituelles et des valeurs de la vieille et sainte Russie.

 

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Communiqué du Conseil de l’L’Archevêché des Églises orthodoxes russes en Europe occidentale du 30 novembre 2018

L’Archevêché des Églises orthodoxes russes en Europe occidentale, qui constitue une des plus anciennes entités ecclésiales orthodoxes de nos régions, a été placé sous la responsabilité pastorale du Métropolite Euloge (Guéorguievski) par saint Tikhon, Patriarche de Moscou, par décret du 8 avril 1921.

Jetés sur les routes de l’exil par la Révolution bolchevique, les émigrés russes ont établi, avec foi et courage, une présence ecclésiale fondée sur les principes majeurs du concile inachevé de Moscou de 1917-1918.

Établi d’abord à Berlin, le siège de l’Archevêché a été transféré à Paris, à la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky, et a pris la forme d’une association de droit français, composée de communautés et paroisses établies en France et dans toute l’Europe occidentale, et le demeure jusqu’à ce jour. Les statuts de cette association, l’Union Directrice Diocésaine des Associations Orthodoxes Russes en Europe Occidentale, ont été déposés en préfecture le 26 février 1924 et sont toujours en vigueur aujourd’hui.

En 1931, pour garantir son indépendance et sa pérennité, l’Archevêché a demandé de dépendre du Patriarcat œcuménique de Constantinople, ce qui a été accepté par un Tome patriarcal et synodal du 17 février 1931, qui donnait à l’Archevêché le statut d’Exarchat provisoire du Patriarcat œcuménique.

Le 22 novembre 1965, de manière inopinée, le Patriarcat œcuménique a annoncé à l’Archevêché le retrait du statut d’Exarchat provisoire de 1931. L’Archevêché s’est alors trouvé indépendant de tout patriarcat. Il a été conduit pendant toute cette durée par l’Archevêque Georges (Tarassoff) archevêque dirigeant de 1960 à 1981.

Le 22 janvier 1971, par lettre patriarcale et synodale, le Patriarcat œcuménique a de nouveau accepté dans son giron le même archevêché, mais en ne lui accordant pas de statut canonique précis au sein même du Patriarcat.

Dès son élection archiépiscopale, l’Archevêque Serge (Konovalov) a entrepris de négocier avec le Patriarcat œcuménique une révision de son statut canonique au sein du Patriarcat. Cela a abouti à l’octroi du Tome patriarcal et synodal du 19 juin 1999, par lequel le Saint-Synode de Constantinople, à la demande formelle de l’Archevêché, suite à plusieurs années de débats internes à l’Archevêché et de négociations avec le Saint-Synode du Patriarcat œcuménique, a donné un statut d’Exarchat (non provisoire) à l’Archevêché.

 

C’est ce statut que le Saint-Synode, toutefois sans consultation préalable avec aucun organe officiel de l’Archevêché, vient de révoquer, par une décision du 27 novembre 2018.

De par son caractère inopiné, la décision synodale du Patriarcat de Constantinople de révocation du Tome du 19 juin 1999 appelle une profonde réflexion au sein de l’Archevêché. Néanmoins, il est essentiel de ne pas répondre avec brutalité à cette décision.

En effet, comme l’enseigne l’ecclésiologie orthodoxe de grands théologiens contemporains tels que le Métropolite Jean (Zizioulas) de Pergame ou le Père Nicolas Afanassieff, c’est autour de leur évêque diocésain que les communautés et les fidèles constituent l’Église dans sa catholicité.
« Plusieurs synodes orthodoxes produisent des encycliques et des directives relevant des affaires internes d’un diocèse, comme si les synodes constituaient une autorité “supérieure” dans l’Église. Certains théologiens orthodoxes avancent même que le synode est l’autorité suprême de l’Église, créant ainsi une hiérarchie ayant à sa base le diocèse, au-dessus duquel on trouve le synode régional et le concile œcuménique représentant le niveau suprême. Est-ce qu’un concile ou un synode constitue une structure située au-dessus de l’évêque ? La réponse à cette question ne peut être que négative du point de vue ecclésiologique. Ecclésiologiquement parlant, il n’y a rien de supérieur à l’évêque dans l’Église »
[L’évêque selon l’orthodoxie, dans le livre du Métropolite Jean (Zizioulas) de Pergame, L’Église et ses institutions, Paris, 2011, p. 386-387].

 

Dès lors, pour pouvoir faire éclore la voix authentique de l’Archevêché, il nous faut rester unis autour de l’Archevêque dirigeant, Son Éminence Jean de Charioupolis. Dans la fidélité à l’identité originelle de l’Archevêché, cette concertation autour de l’Archevêque dirigeant aura lieu dans les organes institués par nos statuts qui ont été approuvés par le Saint-Synode : d’abord au sein de chaque paroisse ou communauté, mais aussi dans des assemblées clérico-laïques statutaires.

Toute décision ecclésiale, pour être effective, doit être formellement reçue par l’entité qui est sujette à cette décision, tout particulièrement lorsque la décision n’a pas été sollicitée par ceux qui doivent la mettre en œuvre. Monseigneur Jean, comme Archevêque dirigeant, pourra répondre à la décision synodale, dans le respect de la catholicité de l’Église et des statuts de l’Archevêché, uniquement à l’issue de la procédure délibérative suivante.

L’Archevêque Jean invite les prêtres de l’Archevêché à une assemblée pastorale, le 15 décembre 2018, afin de se concerter avec ceux qui portent, avec lui, la charge spirituelle des paroisses et des fidèles de l’Archevêché. Dans la foulée de l’assemblée pastorale, le Conseil de l’Archevêché convoquera formellement une assemblée générale de l’Archevêché, à laquelle prendront part tous les clercs et les délégués laïcs élus par les paroisses et communautés, qui sont les associations adhérentes de l’Union diocésaine.

En vertu de son enracinement dans les sociétés d’Europe occidentale, l’Archevêché a assimilé certains éléments de la culture occidentale, notamment un attachement aux valeurs démocratiques, aux droits fondamentaux des personnes et à la liberté de chaque individu, ainsi que le principe du débat contradictoire préalablement à toute décision.

Les clercs et les communautés qui voudraient quitter le sein de l’Archevêché pour se joindre à une autre juridiction épiscopale que celle de l’Archevêque Jean devront procéder selon l’ordre canonique et demander leur congé à Mgr Jean de Charioupolis, Archevêque dirigeant. Notre préférence, cependant, va à la concertation et au dialogue en vérité, dans une assemblée délibérative régulière de l’ensemble de l’Union diocésaine.

Il convient de préciser que, au plan canonique, l’Archevêque Jean, comme Archevêque dirigeant, n’a ni demandé l’abrogation du statut d’exarchat, ni sa propre mise à la retraite. Il demeure donc pleinement en charge pastorale des Églises orthodoxes russes en Europe occidentale.

 

Dans l’attente de la réponse que l’Archevêque Jean de Charioupolis pourra donner à Sa Toute-Sainteté le Patriarche Œcuménique Bartholomée de Constantinople et à Leurs Éminences les Membres du Saint-Synode, comme fruit de la procédure transparente exposée ci-dessus, les clercs de l’Archevêché sont invités à continuer la commémoration liturgique suivante : « Pour Sa Sainteté le Patriarche Œcuménique Bartholomée de Constantinople et Son Éminence l’Archevêque Jean de Charioupolis, Archevêque dirigeant des Églises orthodoxes russes en Europe occidentale ».

Avec confiance dans l’action du Roi céleste, Consolateur, l’Esprit Saint, nous invitons tous les fidèles à la prière pour la prospérité de toutes les Églises de Dieu.

 

Source: Archevêché des Églises Orthodoxes Russes en Europe Occidentale

 

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Eglise orthodoxe Erythréenne

L’Église éthiopienne orthodoxe tehawedo

 

Fondation

L’Église éthiopienne orthodoxe est une des premières Églises chrétiennes du continent africain. Plusieurs versions ont existé quant à l’introduction du christianisme en Éthiopie.

La plus ancienne mention est celle du baptême d’un eunuque étant au service de la reine Candace par le diacre Philippe au ier siècle. Cependant rien ne prouve que cela ait eu des conséquences en Éthiopie même à cette époque. Une autre version, tirée d’un texte apocryphe, fait intervenir saint Matthieu lui-même qui serait venu baptiser un roi axoumite et y aurait connu le martyre4.

Toutefois, la version la plus vraisemblable renvoie au rôle de Frumence au ive siècle. Sa présence auprès du roi Ezana aurait permis au christianisme de devenir religion officielle du royaume d’Axoum vers 3325,6. Après sa création dans le royaume d’Aksoum, le christianisme s’étend vers l’ouest et le sud.

 

Une Église des trois conciles

L’Église d’Éthiopie est l’une des Églises d’orient de théologie miaphysite ayant rejeté les dogmes tels qu’exprimés lors du concile de Chalcédoine (451).

Au viie siècle, les conquêtes musulmanes et l’installation de plusieurs sultanats dans la Corne de l’Afrique l’isolent partiellement du reste du monde chrétien. C’est la source du mythe du royaume du prêtre Jean.

À partir du XIIIe siècle, avec la prise de pouvoir par la dynastie salomonide, l’Église connaît une période de renouveau théologique et de renforcement de ses positions. Elle diffuse la religion chrétienne dans le pays, y instaure un système éducatif, et poursuit le développement liturgique et artistique débuté sous les précédents régimes.

Au xvie siècle, avec la guerre contre le sultanat d’Adal, le christianisme éthiopien est sur le point de s’effondrer avec le Royaume, comme disparaît alors le christianisme en Nubie. C’est en partie l’arrivée de soldats portugais qui lui permet de survivre.

Les missionnaires qui les accompagnaient sont expulsés du pays en 1632 après avoir tenté de convertir le pays au catholicisme romain.

Sous les règnes de Yohannes IV et Menelik II, l’Église trouve de forts soutiens politiques, le premier tente de minimiser la présence de missionnaires étrangers tandis que le second profite des conquêtes menées pour encourager en même temps des campagnes de christianisation.

Une Eglise autocéphale :

À partir de 1926, l’Église entreprend une marche vers l’autonomie vis-à-vis du patriarcat d’Alexandrie et en 1951, elle devient officiellement autocéphale.

En 1948, un agrément entre les Églises d’Égypte et d’Éthiopie a mis en place un régime d’autocéphalie, les évêques éthiopiens obtenant le droit d’élire leur propre patriarche pour le remplacement futur de l’archevêque en poste. Jusqu’en 1959, le dirigeant de l’Église d’Éthiopie était un moine égyptien nommé archevêque (abouna) par le patriarche copte d’Alexandrie. Le terme « Église copte d’Éthiopie » était donc couramment utilisé, mais cette dénomination tend à disparaître depuis 1959.

Le premier patriarche éthiopien, l’abouna Basilios, fut désigné en 1959 et obtint une dernière fois la validation du patriarche d’Alexandrie, Cyrille VI.

En aout 2018 l’Eglise Ethiopienne se réunifie par la réconciliation des deux patriarches

L’Église est membre du Conseil œcuménique des Églises depuis 2003.

 

Église érythréenne orthodoxe tehawedo

 

 

Comme l’Église d’Éthiopie dont elle issue, elle a longtemps vécu dans un grand isolement et a développé une spiritualité, une théologie, des usages liturgiques particuliers, très marqués par le modèle de l’Ancien Testament.

 

Après la colonisation italienne de l’Éthiopie puis le mandat britannique en 1941, l’Erythrée proclamera son indépendance en 1993 suivie d’une guerre de 1998 à 2000, qui fit plus de 100.000 morts et se conclut par un accord signé à Alger.

 

En Juillet 1993, les évêques du pays a fait appel au Pape Shenouda III de l’Eglise copte afin d’obtenir la séparation de l’Eglise éthiopienne et le statut d’autocéphalie.
Le 28 Septembre 1993, le Saint-Synode copte d’Egypte a répondu favorablement à cette demande.
Le patriarche Paulos d’Éthiopie et l’archevêque Philipos ont sanctionné la séparation de leurs Églises, tout en affirmant leur volonté de travailler en étroite collaboration.
Dix des futurs évêques ont alors formés à cet effet dans les monastères coptes et le 19 Juin 1994, le Pape Shenouda ordonne cinq de ces nouveaux évêques au Caire.
Le premier patriarche fut consacré toujours par le pape copte Shenouda III en 1998.

 

Les relations difficiles avec le gouvernement érythréen ont conduit à la déposition du patriarche Antonios Ier en 2005. Le siège est resté vacant pendant près de deux ans. En 2007, le remplacement à la tête de l’Église du patriarche Antoine Ier par Dioscore Ier, imposé par le gouvernement, provoque des difficultés graves au sein de l’Église d’autant que le patriarche Dioscore n’est toujours pas reconnu par les autres Églises orientales.

 

Situation actuelle :

 

 

La majorité du pays est chrétienne à 51 %, soit 2 500 000 membres sur 4 800 000 habitants. Les fidèles de l’Église tehawedo sont environ 2 000 000. Il existe également une importante diaspora, notamment aux États-Unis et en Italie. Ils parlent le tigrinya.
Depuis 2002, les seules Églises reconnues sont l’Église luthérienne, l’Église catholique romaine et l’Église tewadeho érythréenne. Les missionnaires évangéliques sont persécutés et souvent emprisonnés.
On compte 45 % de musulmans.

 

En France :

En France, et en région parisienne en particulier, la situation de l’Église orthodoxe éthiopienne est celle d’une jeune diaspora en voie de constitution, ce qui veut dire qu’elle ne dispose pas de lieux de culte propres et qu’elle est donc hébergée de manière précaire dans des paroisses catholiques ou protestantes. L’abba Zedingil Nurbegin fut prêtre étudiant à l’Institut de théologie orthodoxe Saint Serge, et chargé de s’occuper des éthiopiens. En juillet 2017 il est retourné au pays pour se faire consacrer évêque sous le nom d’abune Melketsedq pour le diocèse de Guragiez. Entre temps l’abba Woltdetensae Worken a déposé le 2 avril 2015 à la préfecture de Police de Paris les statuts de l’Église orthodoxe Tewahedo Éthiopienne Debre Gent Qedus Giorgis de France (l’Église est donc placée sous le patronage de Saint Georges). Le 30 avril 2019 l’abba Woltensae a été reçu avec Mgr Heryacos (Cyrille), le nouvel évêque éthiopien pour l’Europe de l’ouest, à l’archevêché de Paris ; le but de cette visite était de voir comment trouver des lieux de cultes pour l’Église éthiopienne en France.
Actuellement les éthiopiens sont accueillis par le diocèse de Nanterre à Chatenay-Malabry, par le diocèse d’Evry à Athis-Mons, le diocèse de saint Denis accueille des Érythréens à Montreuil. À Paris c’est la paroisse EPUdF de l’église saint-Paul, boulevard Barbès, qui reçoit une quarantaine de fidèles mais doit laisser la place pour le culte de 10h30 ; la divine liturgie est donc célébrée de 7h00 à 9h45. Pour les grandes fêtes, on leur prête les paroisses catholiques de Notre-Dame-de- Clignancourt et de saint Denis-de-la-Chapelle. Mgr Heryacos dispose d’une vingtaine d’églises d’accueil en Allemagne, de huit en Italie dont deux à Rome, et de vingt et une implantations stables dans le Grand Londres[1]
.
L’Eglise Orthodoxe tewahedo Ethiopienne est représentée par une association cultuelle qui
  • Assure l’exercice public du culte Orthodoxe Tewahedo Ethiopien en France ;
  • Pourvois aux frais et besoins du culte orthodoxe Tewahedo sous la présidence du Prêtre nommé par l’Archevêque de l’Eglise Orthodoxe Tewahedo Ethiopienne pour l’Europe du Sud-Ouest, du Sud et du Sud-Est et lui-même placé sous l’autorité du Patriarcat de l’Eglise Orthodoxe Tewahedo Ethiopienne à Addis Abeba en Ethiopie ;
  • Promeut la traduction de la liturgie (KEDASE) et les chants (MEZMUR) de l’Eglise Orthodoxe Tewahedo Ethiopienne en Français, afin de célébrer le culte dans la langue française

 

En Normandie

 

L’Eglise Orthodoxe tewahedo Erythréenne est accueillie par le diocèse de Rouen dans l’Eglise st Jean Eudes de la paroisse Sainte Marie des Nations de Bihorel-Hauts de Rouen.

 

 

La première messe orthodoxe erythréenne a été celebrée ce 17 fevrier 2019 par cinq prêtres et trois diacres.

[1] Extrait de l’ Editorial du Père Jérôme Bascoul, dans “Bulletin oecuménique information” du diocèse de Paris, été 2019: https://www.paris.catholique.fr/editorial-du-pere-bascoul-ete-2019.html


Annexe

 

1971 – La formule christologique de Vienne

 

En 1971, un premier colloque (non officiel) eut lieu entre théologiens des Églises orthodoxes orientales et de l’Église catholique. Le résultat le plus important de ce dialogue fut la définition désignée par la suite comme “formule christologique de Vienne” :

« Nous croyons que notre Seigneur et Sauveur, Jésus-Christ, est Dieu le Fils incarné ; parfait dans sa divinité et parfait dans son humanité. Sa divinité n’a pas été séparée de son humanité à un seul instant, même pas le temps d’un clin d’œil. Son humanité ne fait qu’un avec sa divinité, sans mélange, sans confusion, sans division, sans séparation.

Nous, dans notre foi commune dans le seul Seigneur Jésus-Christ, considérons son mystère inépuisable et ineffable et, pour l’esprit humain, jamais totalement compréhensible ou exprimable. »

Cette formulation fut utilisée, par la suite, dans les déclarations communes signées par les Églises.

 


Liens :

http://infocatho.cef.fr/fichiers_html/dossiers/synodemo2010/motrador35.html

https://www.jeuneafrique.com/607269/societe/ethiopie-leglise-orthodoxe-se-reconcilie-27-ans-apres-son-schisme/

https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/erythree/presentation-de-l-erythree/

 

 

 

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Les baptisés sont membres du corps qu’est l’Église qui célèbre dans le lieu où ils se trouvent.

 

Les baptisés sont membres du corps qu’est l’Église qui célèbre dans le lieu où ils se trouvent.

 

Paris, le 23 novembre 2018. Mgr l’archevêque Jean de Charioupolis, exarque du patriarche œcuménique, a publié le communiqué qui suit :

” L’Archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale, exarchat du Patriarcat œcuménique de Constantinople, comme toutes les entités ecclésiales d’Occident, suit avec préoccupation l’évolution des relations tendues entre les Églises orthodoxes, mais les vit également de manière toute particulière en son sein.

En effet, étant enracinées dans l’héritage spirituel et culturel de l’émigration russe, les paroisses et communautés de l’Archevêché font face à de nombreuses interrogations des fidèles, en lien avec les tensions qui ont vu le jour récemment entre le Patriarcat de Moscou et le Patriarcat œcuménique dont nous dépendons. La première des questions à laquelle nos prêtres et nos laïcs sont confrontés, celle de la communion eucharistique est certainement la plus grave.

Le Patriarcat de Moscou a pris la décision unilatérale d’interrompre la communion eucharistique avec le Patriarcat œcuménique, en imposant cette décision à tous les fidèles, clercs ou laïcs. Pour l’Archevêché, habitué à concélébrer avec le Patriarcat de Moscou, cette interruption de communion est une grande souffrance. De fait, pratiquement à aucun moment de l’Histoire, l’Archevêché n’a été en rupture complète de communion avec le Patriarcat de Moscou, même dans les temps les plus sombres du 20e siècle, car tant l’Archevêché que l’ensemble du Patriarcat œcuménique de Constantinople et l’ensemble du Patriarcat de Moscou ont toujours continué de professer le même symbole de foi. C’est cette profession de foi qui est le critère de leur orthodoxie, et, jusqu’à ce jour, aucune de nos Églises n’a modifié son symbole de foi.

De par son caractère unilatéral (et selon nous disproportionné), la décision du Saint-Synode de Moscou n’est évidemment pas applicable dans les églises de l’Archevêché. Dans la situation actuelle, nos prêtres et nos diacres n’étant pas invités à concélébrer par les églises dépendant du Patriarcat de Moscou ; cela ne leur interdit pas de s’y rendre, à titre personnel, pour se joindre discrètement à la prière de toute l’Église. En revanche, pour les laïcs, c’est-à-dire pour les fidèles orthodoxes baptisés qui ne sont pas ordonnés diacres, prêtres ou évêques, cette interdiction, selon l’ecclésiologie orthodoxe, ne peut pas avoir cours. En effet, un laïc d’Europe occidentale, au plan sacramentel, appartient à l’unique Corps catholique du Christ, donc à toutes les juridictions simultanément et non à une structure hiérarchique, qu’elle soit celle de Constantinople, de Moscou ou une autre.

 

Les baptisés ne sont pas la propriété de leurs évêques, ils sont membres du corps qu’est l’Église qui célèbre dans le lieu où ils se trouvent à un moment donné.
 

Par exemple, si un fidèle habitant Saint-Pétersbourg déménage sur l’île de Crète, il cesse d’être membre de l’Église de Russie et devient pleinement membre de l’Église de Crète (qui dépend du Patriarcat œcuménique) ; contrairement à un membre du clergé, le laïc n’a pas à demander de congé canonique à son évêque pour déménager.

Le fait que, dans les pays occidentaux, plusieurs juridictions épiscopales orthodoxes coexistent sur le même territoire a pour corollaire que, sur le plan sacramentel, nos fidèles sont, en puissance, simultanément membres de toutes les entités ecclésiales qui professent le même symbole de foi. Au plan administratif, certes, les fidèles peuvent assumer des charges spécifiques dans l’une ou l’autre paroisse particulière, mais cela n’entame pas leur appartenance au corps ecclésial entier. La coexistence de juridictions multiples sur un même territoire, qui par ailleurs est souvent décriée, apparaît, dans les circonstances actuelles, comme un facteur d’unité sacramentelle.

Nous ne devons pas insulter la Grâce de Dieu, présente et agissante dans toutes nos Églises, même lorsqu’elles vivent des conflits, tant que ceux-ci n’altèrent pas l’orthodoxie de la foi. Au contraire, il nous faut laisser agir l’Esprit Saint, tout particulièrement à travers ce partage eucharistique auquel nous sommes invités. Nous assurons les membres du clergé du Patriarcat de Moscou de notre amour fraternel et espérons pouvoir, au plus vite, à nouveau concélébrer avec eux ; en ce qui concerne les laïcs, nous leur redisons notre communion de foi et d’amour et attendons, autour du Corps et du Sang de Notre Seigneur Jésus-Christ, toute personne orthodoxe laïque qui veut répondre à cette invitation du Seigneur : « Prenez et mangez, ceci est mon corps, rompu pour vous en rémission des péchés. Buvez-en tous, ceci est mon sang, celui de la nouvelle alliance, répandu pour vous et pour la multitude en rémission des péchés ».

† Archevêque Jean de Charioupolis, exarque patriarcal des paroisses orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale

 

 

Source : https://orthodoxie.com/message-pastoral-de-mgr-jean-de-charioupolis-sur-la-situation-des-clercs-et-des-fideles-face-levolution-des-relations-tendues-entre-les-eglises-orthodoxes/

 

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La réponse de Marie

Tu l’as entendu, ô Vierge : tu concevras un fils, non d’un homme – tu l’as entendu- mais de l’Esprit Saint.
L’ange, lui, attend ta réponse : il est temps pour lui de retourner vers celui qui l’a envoyé. Nous aussi, nous attendons, ô Notre Dame. Accablés misérablement par une sentence de condamnation, nous attendons une parole de pitié. Or voici, elle t’est offerte, la rançon de notre salut.Consens, et aussitôt nous serons libres. Dans le Verbe éternel de Dieu, nous avons tous été créés ; hélas, la mort fait son œuvre en nous. Une brève réponse de toi suffit pour nous recréer, de sorte que nous soyons rappelés à la vie

 

Ta réponse, ô douce Vierge, Adaml’implore tout en larmes, exilé qu’il est du paradis avec sa malheureusedescendance ;
Il l’implore, Abraham, il l’implore, David, ils la réclament tous instamment, les autres patriarches, tes ancêtres, qui habitent eux aussi au pays de l’ombre de la mort. Cette réponse, le monde entier l’attend, prosterné à tes genoux. Et ce n’est pas sans raison, puisque de ta parole dépendent le soulagement des malheureux, le rachat des captifs, la délivrance des condamnés, le salut enfin de tous les fils d’Adam, de ta race entière.

 

Ne tarde plus, Vierge Marie. Vite,réponds à l’ange, ou plutôt, par l’ange réponds au Seigneur.
Réponds une parole et accueille la Parole ; prononce la tienne et conçois celle de Dieu ; profère une parole passagère et étreins la Parole éternelle.

 
Pourquoi tarder ? Pourquoi trembler? Crois, parle selon ta foi, et fais-toi tout accueil.
Que ton humilité devienne audacieuse, ta timidité, confiante.

L’ange, lui, attend ta réponse : il est temps pour lui de retourner vers celui qui l’a envoyé. Nous aussi, nous attendons, ô Notre Dame.
Certes il ne convient pas en cet instant que la simplicité de ton cœur virginal oublie la prudence ; mais en cette rencontre unique ne crains point la présomption, Vierge prudente. Car si ta réserve fut agréable à Dieu dans le silence, plus nécessaire maintenant est l’accord empressé de ta parole. Heureuse Vierge, ouvre ton cœur à la foi, tes lèvres à l’assentiment, ton sein au Créateur.
Voici qu’au dehors le Désiré de toutes les nations frappe à ta porte. Ah! Si pendant que tu tardes il allait passer son chemin, t’obligeant à chercher de nouveau dans les larmes celui que ton cœur aime.
Lève-toi, cours, ouvre-lui : lève-toi par la foi, cours par l’empressement à sa volonté, ouvre-lui par ton consentement.

 

Voici, dit-elle, la servante du Seigneur : que tout se passe pour moi selon ta parole.

 

ST BERNARD, ABBE DE CLAIRVAUX : À la louange de la Vierge Mère. Sources Chrétiennes, n° 390.  Ed. Le Cerf. Paris 1993

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Tensions entre les patriarcats de Constantinople et de Moscou

Dans le cadre des tensions entre les patriarcats de Constantinople et de Moscou, nous reproduisons l’entretien avec Jean-François Colosimo, publié dans le Figaro.

Source: https://www.paris.catholique.fr/jean-francois-colosimo-un-geste.html

Dans son édition de ce samedi 15 septembre 2018, Le Figaro était le premier quotidien généraliste à informer amplement ses lecteurs de la crise que traverse actuellement l’Église orthodoxe. Le mérite en revient à l’éminent journaliste religieux qu’est Jean-Marie Guénois, lequel a accompagné son article de fond d’une interview de Jean- François Colosimo, président du Conseil d’administration de l’Institut Saint-Serge de Paris. On retrouvera les considérations de M. Guénois dans l’édition papier du jour ou en ligne tandis que nous donnons ici, pour rappel, le texte de l’entretien. (Orthodoxie.com)

Après leur rencontre au sommet fin août, les patriarches de Constantinople et de Moscou sont à présent au bord du schisme : la question ukrainienne est-elle seule en cause ?
L’Ukraine est le détonateur d’un conflit de pouvoir qui remonte au XVIIIe siècle. L’orthodoxie est alors l’otage de deux empires ennemis, l’ottoman et le russe. L’Etat tsariste instrumentalise l’Église au service de son expansionnisme. L’Union soviétique récupère cette politique à son profit. Le Kremlin, sous Poutine, la reprend à son compte. Moscou, la « troisième Rome », n’aura ainsi cessé d’affaiblir Constantinople, la « seconde Rome » à qui revient la primauté, en opposant la force et le nombre à l’ordre et au droit. En refusant de se rendre au Grand Concile de juin 2016, attendu depuis un siècle, Cyrille a adressé à Bartholomée la formule de Staline au pape : « Combien de divisions ? ». Tragique erreur car, dans la sphère spirituelle, le symbolique l’emporte sur le matériel. Il en paye le prix aujourd’hui : si le patriarcat de Moscou estime peser la moitié du monde orthodoxe, l’Ukraine concentre la moitié de ses ressources. Sans elle, il rentre dans le rang.

Qui exagère dans cette crise, Moscou ou Constantinople ? Ou les deux, qui se mêlent peut-être de ce qui ne les regarde pas en Ukraine ?
Le conflit de juridiction est réel mais dissymétrique. Moscou se revendique de l’histoire pour perpétuer un lien de dépendance que les Ukrainiens refusent dorénavant en grande majorité, y compris une partie notable des orthodoxes. L’affaire cause un hiatus profond entre Cyrille et Poutine, jusque-là alliés, mais aux obligations et aux stratégies désormais divergentes, l’Église russe ne pouvant envisager de perdre le berceau de sa foi. Constantinople argue du droit canon : en tant qu’Église-mère, évangélisatrice de la Kiev médiévale, elle n’a jamais concédé formellement ce territoire au patriarcat de Moscou, qui lui doit par ailleurs son existence, et, en répondant aux aspirations du peuple ukrainien, elle déclare accomplir sa fonction d’arbitrage. La politique a également sa part dans cette zone tampon où se confrontent l’Est et l’Ouest, le patriarcat œcuménique étant traditionnellement proche de Washington via l’influent lobby grec qui existe en Amérique. Mais cela, c’est l’écume. Une partie plus essentielle se joue derrière les discours souvent artificiels et surannés.

Quel est l’enjeu, en définitive ? La primauté sur l’orthodoxie mondiale ? L’indépendance de l’orthodoxie avec les politiques nationales ?
Plus encore ! L’enjeu ultime, c’est la coïncidence de l’orthodoxie avec l’évangile. Le nationalisme politico-religieux a ravagé le monde orthodoxe à partir des révolutions du XIXe siècle et porté une grave atteinte à l’unité de l’Église. Prophétiquement, le patriarcat de Constantinople a condamné en 1872 cette confusion comme une forme moderne de l’hérésie. C’est à nouveau de manière prophétique que le patriarche Bartholomée tend aux orthodoxes un miroir qui fait fi de leur habituelle cécité ou hypocrisie sur leurs manquements et faiblesses. Certes, le Trône œcuménique ne va pas sans critiques quant à ses propres embarras et lui aussi a des réformes à accomplir. Certes, son intervention sur la question d’Ukraine risque paradoxalement de renforcer un chauvinisme inadmissible, voire de susciter un schisme indésirable. Mais le fait est là : le primat de l’orthodoxie a préféré la crise, qui est un moment de vérité, à l’inertie. Il a clairement dit non à l’hégémonie d’une hiérarchie russe qui, au passage, par ses errances idéologiques, trahit jusqu’au renouveau intellectuel et à l’holocauste martyre de l’Église de Russie au XXe siècle. Et, plus généralement, il crève l’abcès de nos arrangements avec la vérité.

Peut-on encore éviter le schisme ? 
La crise similaire d’Estonie a débouché, en 1996, sur une rupture de communion qui a été résolue de la pire des façons, à savoir par la coexistence de deux épiscopats, l’un moscovite et l’autre constantinopolitain, dans une sorte de négation absolue de l’ecclésiologie. L’orthodoxie doit retrouver un exercice de la primauté qui soit conforme à son principe de communion, c’est-à-dire au service de tous, mais qui soit aussi effective et capable de relever les défis du monde actuel. C’est en ce sens que la crise ne pourra être surmontée que par un sursaut théologique. Paris, avec l’Institut Saint-Serge, doit en être l’un des lieux.
Jean-François Colosimo 14 septembre 2018
Source : Le Figaro, repris sur orthodoxie.com

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