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Marié, Catholique, membre engagé dans la Communauté de Chemin Neuf, Co-Président de l'Association Chrétienne Oecuménique de Normandie, délégué à l’œcuménisme et à la promotion de l'unité des chrétiens du diocèse de Rouen

La Bible à Rouen

 

Découverte de la rencontre du 24 avril

Pour cette dernière rencontre notre travail a porté sur les mots du ministère.

On sait que la notion de “ministère” est différente selon nos Eglises, avec entre autres, la question de la hiérarchie, et celle de la transmission. Vous trouverez en fin de page un texte sur les ministères catholiques et une définition des ministères extraite de l’encyclopédie du Protestantisme.

Nous avons étudié le vocabulaire employé dans le Nouveau Testament, son sens exact, pour voir ce qu’il en est aujourd’hui des mots qui en proviennent en français.

1) Les différentes fonctions :
Le mot “ierus” en grec
Le mot “presbutéros”
Le mot “épiscopos” a donné le mot “évêque”.
Le mot “diaconos” a donné le mot “diacre”

2) Pierre et la primauté :

3) La transmission :

Pour terminer la soirée, le texte de l’évangile de Jean 21 versets 1 à 17.

 

Lire le compte rendu complet et détaillé sur: La Bible à Rouen
Rendez-vous au premier trimestre 2017 pour un nouveau sujet :
Le sacrifice.

 

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Les acteurs de l’œcuménisme 2.0

Quelques un des titres du numéro de juin de la revue Evangélique “Christianisme aujourd’hui” sur les acteurs de l’œcuménisme 2.0

 

Gordon Margery co-préside le groupe de conversation CNEF-Eglise catholique.

La perspective du théologien

Jacques Buchhold, professeur de Nouveau Testament à la FLTE de Vaux-sur-Seine salue une meilleure compréhension mutuelle. Interview.

François, pape pour tous

Nombre d’évangéliques sont séduits, comme d’autres, par ce pape qui manifeste une ouverture sincère et sans précédent envers les «frères séparés».
L’Église catholique dispose d’un évêque et d’un collaborateur chargés de l’unité et des relations interconfessionnelles. Regards croisés entre le Père Emmanuel Gougaud et l’évêque auxiliaire de Bâle Denis Theurillat.

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Déclaration de foi de l’Eglise protestante unie de France

Le Synode national de l’Eglise protestante unie de France réuni à Lille du 25 au 28 mai 2017 adopte la Déclaration de foi qui suit : 

En Jésus de Nazareth, Dieu révèle son amour pour l’humanité et le monde.
L’Église protestante unie de France le proclame avec les autres Églises chrétiennes. Sur la lancée de la Réforme, elle annonce cette bonne nouvelle : Dieu accueille chaque être humain tel qu’il est, sans aucun mérite de sa part. Dans cet Evangile de grâce, au cœur de la Bible, se manifeste l’Esprit de Dieu. Il permet à l’Église d’être à l’écoute des textes bibliques et de se laisser conduire par eux au quotidien.

 

Dieu nous a créés, nous invitant à vivre en confiance avec lui. Nous trahissons pourtant cette confiance, et nous voilà confrontés à un monde marqué par le mal et le malheur. Mais une brèche s’est ouverte avec Jésus, reconnu comme le Christ annoncé par les prophètes : le règne de Dieu est déjà à l’œuvre parmi nous.

 

Nous croyons qu’en Jésus, le Christ crucifié et ressuscité, Dieu a pris sur lui le mal.
Père de bonté et de compassion, il habite notre fragilité et brise ainsi la puissance de la mort. Il fait toutes choses nouvelles !
Par son Fils Jésus, nous devenons ses enfants. Il nous relève sans cesse : de la peur à la confiance, de la résignation à la résistance, du désespoir à l’espérance.

L’Esprit saint nous rend libres et responsables par la promesse d’une vie plus forte que la mort. Il nous encourage à témoigner de l’amour de Dieu, en paroles et en actes.

Dieu se soucie de toutes ses créatures. Il nous appelle, avec d’autres artisans de justice et de paix, à entendre les détresses et à combattre les fléaux de toutes sortes : inquiétudes existentielles, ruptures sociales, haine de l’autre, discriminations, persécutions, violences, surexploitation de la planète, refus de toute limite.

Dans les dons qu’elle reçoit de Dieu, l’Eglise puise les ressources lui permettant de vivre et d’accomplir avec joie son service : proclamation de la Parole, célébration du baptême et de la cène, ainsi que prière, lecture de la Bible, vie communautaire et solidarité avec les plus fragiles.

L’Église protestante unie de France se comprend comme l’un des visages de l’Église universelle. Elle atteste que la vérité dont elle vit la dépasse toujours.

A celui qui est amour au-delà de tout ce que nous pouvons exprimer et imaginer, disons notre reconnaissance.
« Célébrez Dieu, car il est bon et sa fidélité dure pour toujours. » [1]

 

[1] Psaume 118,1

 

Source: eglise-protestante-unie

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“Il faut que Lui grandisse”

Le 24 juin 2017, l’Abbaye des Dombes raisonnera de chants et de fêtes à l’occasion des sept ordinations sous la présidence de Mgr Teissier, archevêque émérite d’Alger, et vingt engagements à vie dans la communauté, à la suite du Christ qui donne sa vie pour ses amis. Alleluia!!!

 

 

Témoignages:

Laurence et Vincent de Crouy-Chanel

” Sois béni, Seigneur, de nous avoir appelés ensemble à te suivre dès le début de notre mariage, marqués par cette parole de l’Evangile: « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais c’est moi qui vous ai choisis et établis pour que vous alliez et portiez du fruit et que votre fruit demeure» (Jn 15,16). Sois béni, Seigneur, de nous combler dans notre famille avec nos enfants et nos petits-enfants en nous donnant ton Amour qui nous accompagne fidèlement.

Sois béni, Seigneur, de nous avoir appelés dans la Communauté du Chemin Neuf : c’est la terre où tu nous fais grandir et dans laquelle nous avons beaucoup de joie à te servir, avec nos frères.

Sois béni, Seigneur, pour l’ordination diaconale de Vincent et toutes les grâces liées à ce ministère au sein de l’Eglise. Et en ce jour de notre engagement à vie dans la Communauté, nous te demandons la grâce d’accueillir chaque jour plus largement la présence de ton Esprit-Saint en nous et d’en témoigner autour de nous.

Pour tous ces bienfaits, Seigneur, nous te rendons grâce ! “.

 

Anne-Claire Truchot

” Depuis plusieurs années est né en moi ce désir de l’engagement à vie, que le Seigneur a purifié petit à petit.

La dernière grâce reçue fut de pouvoir accueillir profondément mon identité de fille de Dieu, comme source de toute chose dans ma vie. En premier, je suis fille de Dieu, enfant dépendante du Père… et heureuse de l’être !

Et c’est ainsi que je désire répondre OUI à cet appel fou qu’Il me fait, dans l’action de grâce aussi pour tous les trésors de la vie communautaire.

Je me rends compte que ce OUI n’est que le début et je me réjouis que cette aventure avec le Seigneur continue, sur cette belle terre de mission qu’est le Brésil et partout où il voudra m’envoyer ! “.

 

Doudou Nduelo

” L’action de grâce pour mon appel dans la Communauté du Chemin Neuf et au sacerdoce se résume en la fidélité du Seigneur que je traduirai en deux mots: promesse et miséricorde. Le Seigneur m’a appelé « à quitter ma famille, mon pays, mon confort… » avec comme promesse de recevoir « au centuple tout ce que j’aurai quitté ».

Je dirai qu’aujourd’hui Il m’a donné des frères et soeurs de plusieurs nationalités et a fait de moi « un frère universel ». Par ailleurs, je disais souvent au Seigneur : « Pourquoi choisir un pauvre pécheur comme moi ? ». Aujourd’hui je sais que sa miséricorde m’a racheté en me donnant sa vie, m’a appelé en me rendant conscient de cet être merveilleux que suis et m’accompagnera toujours sur ce chemin où je suis appelé sans cesse à me convertir, à aimer et à grandir “.

 

Source: Communauté du Chemin Neuf

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Catherine Keller, prédicateur laïque

Notre soeur Catherine Keller, qui habite à Strasbourg,
vient de terminer sa  formation au ministère de prédicateur laïque dans son église,
 l’UEPAL: Union des Eglises Protestantes (Luthériennes et Réformées) d’Alsace et de Lorraine.

 

Ce ministère sera reconnu publiquement lors d’un culte d’installation qui aura lieu en Alsace
Dimanche 25 juin à 11h au Liebfrauenberg, 220 rue du Château, 67360 Goersdorf

 

Nous sommes dans l’action de grâce pour ce nouveau ministère et prions d’ores et déjà pour qu’il porte tout son fruit.

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La Pasteure Emmanuelle Seyboldt présidente de l’EPUdF

Le synode de l’Église protestante unie de France qui regroupe luthériens et réformés a désigné Emmanuelle Seyboldt comme présidente.
La ministre de 46 ans prend la tête du plus grand courant du protestantisme français.
2 juin 2017

 

La majorité des articles annonçant votre élection titrent sur le fait que vous êtes une femme. Le fait d’avoir une femme à la tête de l’Église protestante unie de France (EPUdF) plutôt qu’un homme va-t-il changer quelque chose ?
Dans mon Église, ça ne change rien. C’est très naturel. Le fait que je sois une femme n’a pas été un facteur décisif pour la commission chargée du discernement. Mais pour d’autres à l’extérieur de cette Église, qui se posent la question de la place de la femme dans leur institution religieuse, ça peut faire réfléchir. L’omniprésence de cette mention dans les articles me concernant montre bien le décalage entre ce que l’on vit dans notre Église et le regard que porte la société sur les religions.

 

Les femmes restent toutefois sous-représentées dans les organes directeurs, même dans les milieux luthéro-réformés.
Très jeune, j’ai envisagé le pastorat, et je n’ai jamais rencontré la moindre opposition. Je me suis toujours sentie soutenue dans ce projet. C’est vrai que même au sein du protestantisme, il existe des courants pour lesquels le pastorat féminin ne va pas de soi, mais ce n’est pas du tout ce que j’ai vécu. Pour moi, pas une seule fois la question ne s’est posée. Il faut du temps pour que les femmes arrivent aux organes directeurs, mais ça vient.
Je fais peut-être partie d’une génération qui arrive après un combat pour la place des femmes, et avant le suivant. Pour les femmes de mon âge, quand nous sommes arrivées sur le marché du travail, tout semblait déjà gagné. Peut-être que la génération suivante prend conscience maintenant d’autres inégalités. […](Lire la suite sur Protestinfo)

 

 

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EXETER et BAYEUX-LISIEUX Colloque février 2017

En 2007, nous fêtions le 25e anniversaire du jumelage entre les deux diocèses à l’église St Gilles de Caen en présence de Mgr Michael Langrish, Mgr John Ford, Mgr Pierre Pican et des représentants des différentes confessions chrétiennes du Calvados. Pourtant, les liens qui unissent nos deux diocèses sont antérieurs à l’année 1982.
•Des démarches débutèrent en 1978 pour aboutir à un lien entre les deux diocèses.
•Ce lien fut établi en 1980
•C’est le lien le plus ancien qui existe entre Exeter et d’autres diocèses du monde.

En 2017 Mgr boulanger et l’équipe de Bayeux-Lisieux prennent le ferry pour rejoindre Exeter

 

Pour voir l’ensemble de l’article suivre le lien


 

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Festival Welcome to Paradise

WELCOME TO PARADISE

 

Une semaine de vacances du dimanche 6 au dimanche 13 août dans une superbe abbaye entre lac et montagne, avec des jeunes du monde entier. Aventuriers, philosophes ou apôtres, il y en a pour tous les goûts !

Nous souhaitons qu’à travers ce Festival, des jeunes soient renouvelés par l’amour gratuit de Dieu pour être, à leur tour, sel et lumière du monde.
Notre désir, c’est de faire l’expérience du royaume de Dieu sur terre et de goûter au bonheur dès maintenant.

Let Heaven Come !

 

 

Toutes les info ICI: Festival Welcome to Paradise

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50 ans du Renouveau charismatique dans l’église catholique

Le père Laurent Fabre, fondateur de la communauté du Chemin Neuf qui a en a été le responsable jusqu’en 2016, revient sur sa découverte du “baptême dans l’Esprit” dans les années 1970 et sur l’intégration du Renouveau charismatique dans l’Église catholique.

Comment avez-vous découvert le Renouveau charismatique ?

J’étais jeune jésuite et j’étudiais alors à la faculté de théologie sur la colline de Fourvière à Lyon. Nous avions la joie d’accueillir dans ma fraternité, un étudiant américain, Mike Cawdrey qui était membre du Renouveau Charismatique aux États-Unis. En 1967, en effet, un groupe d’étudiants catholiques de l’université de Duquesne, fondée par des Spiritains – ça ne s’invente pas ! – avait fait, grâce à des pentecôtistes, l’expérience du baptême dans l’Esprit.

Très vite, de nombreux groupes de prières s’étaient créés autour de cette expérience initiale et Mike, notre Américain à Lyon, en faisait partie. Il nous parlait tout le temps du Saint-Esprit, à tel point que cela nous énervait un peu. Il faut dire qu’on revenait de loin. À l’époque, on n’en parlait pas tellement dans l’Église. Le concile de Vatican II avait ouvert la porte à une redécouverte de cette personne de la Trinité, mais jusque-là, selon la formule de Joseph Ratzinger, l’Esprit Saint était vraiment ce « Dieu inconnu ».

Un jour, dans une petite chapelle de la Faculté, Mike s’était mis à parler d’une drôle de manière. C’était le chant en langue, pratique que j’ignorais bien sûr à l’époque. Je me disais : « Mais il ne va pas bien ? Que se passe-t-il ? » Nous avons discuté pendant deux heures et il m’a raconté comment il avait vécu une véritable conversion et comment il vivait vraiment du Saint-Esprit désormais. Avec Bertrand Lepesant, un autre étudiant jésuite, nous avons commencé à prier avec Mike. Face à cette nouveauté, nous avons eu une réaction de bon sens, à savoir chercher dans la Bible les références à l’Esprit Saint. Et nous avons eu la conviction que nous devions vivre, à notre tour, ce baptême dans l’Esprit.

Pouvez-vous nous raconter cette expérience ?

Nous sommes donc en 1971 et nous décidons de partir trois jours en montagne au Touvet, au-dessus de Grenoble, avec Mike et deux épiscopaliens américains, arrivés là par la providence alors qu’ils se rendent à Jérusalem en stop. Pour moi, être entouré ainsi de protestants est un certain combat. Et pourtant, ça allait être – je peux le dire aujourd’hui – le plus beau week-end de ma vie. J’étais heureux d’être jésuite, heureux d’être en formation en vue d’être ordonné, mais j’allais vivre là quelque chose qui allait me transformer.

Pendant la journée, nous priions et nous parlions ensemble, passant facilement de la vie à la prière dans une sorte d’osmose. Nous étions au coin du feu et j’ai senti que c’était le moment de demander qu’ils prient pour moi l’Esprit Saint. C’est l’un des deux épiscopaliens, Moses, un juif converti, qui a prié pour moi. Je me souviens que je n’avais pas envie de devenir protestant et que j’ai récité tout haut un « Je vous salue Marie » ! Il ne s’est rien passé d’extraordinaire, si ce n’est que je n’ai pas dormi de la nuit. Je me disais : « N’est-ce pas un peu américain tout cela ? » Bertrand, lui, avait très bien dormi. J’ai proposé que nous fassions une relecture de cette expérience. J’ai expliqué tout simplement le combat intérieur que je vivais et l’un des jeunes américains m’a expliqué, tel que l’aurait fait un vieux jésuite, que plus l’on avance vers la connaissance du Christ, plus le mauvais esprit agit et met des obstacles. Cet épiscopalien me décrivait exactement ce qu’on appelle la règle 315 dans le discernement ignacien. Nous avons alors prié le Psaume 51 choisi au hasard dans la Bible et j’ai vécu le moment le plus important de mon existence. J’étais monté dans ce chalet sur cette montagne pour découvrir le Renouveau Charismatique et en fait, j’ai découvert à la fois que j’étais pêcheur et l’amour très profond de Dieu pour moi. Je pleurais, faisant l’expérience de cette rencontre avec le Seigneur dans ma grande fragilité. Bertrand lui, souriait, tandis que les Américains, tout joyeux, lançaient des « Praise the Lord ! ». Je me disais que si quelqu’un nous voyait à ce moment-là, il nous prendrait tous pour des fous !

En redescendant à Lyon, j’ai réfléchi et écrit quinze pages de cette expérience que j’ai fait lire à mon directeur de conscience d’alors, qui a approuvé cette démarche. C’est comme cela que ça a commencé. Nous avons créé un groupe de prière, d’autres ont vécu la même chose que nous.

Comment le Renouveau Charismatique a-t-il été accueilli par l’Église ?

Dans ses débuts, la Communauté du Chemin Neuf a eu la chance d’être accompagnée par le cardinal Decourtray, archevêque de Lyon, avec qui nous nous retrouvions au moins deux heures par trimestre. Par la suite, les autres archevêques de Lyon nous ont beaucoup soutenus et cela fut pour nous une grande aide, notamment dans la crise que nous avons traversée dans les années 1995-1996.

Bien sûr, il y a eu des résistances, mais en France, particulièrement, nous avons eu de la chance. L’épiscopat français a eu dans son ensemble la sagesse d’accueillir ces communautés avec souplesse, sans chercher à les faire rentrer dans une case, et cela a porté du fruit. En Italie, la structuration du Renouveau dans une sorte de mouvement unique est presque trop forte à mon sens, tandis qu’en Allemagne, il fallait que tout passe par les paroisses.

Tout l’enjeu de l’intégration du courant charismatique dans l’ensemble de l’Église était que ces charismes à la fois ne soient pas étouffés, mais en même temps qu’ils ne dévient pas de leur but. Comme le dit Saint Paul, les charismes ne sont pas une fin en soi mais doivent construire la charité. Ils sont un don pour l’Église toute entière. À Rome, le cardinal Suenens, vis-à-vis officiel de l’Église catholique pour le Renouveau Charismatique durant trois pontificats, l’avait bien compris depuis le début. C’est lui qui avait encouragé le pape Paul VI à accueillir tous les membres du Renouveau Charismatique dès 1975 à Rome, alors que nombre de ses collaborateurs lui avaient conseillé de ne rien en faire. Je me souviens très bien, dans Saint-Pierre de Rome, des paroles prophétiques qu’il avait dites, qualifiant le Renouveau de « chance pour l’Église ».

En prenant du recul, quel a été l’apport du Renouveau à l’Église ?

Le premier aspect, reconnu par tous les évêques, c’est la vitalité insufflée dans l’Église par ce courant charismatique. Cette vitalité se traduit, entre autres, par le nombre important de prêtres venus du Renouveau, notamment de la Communauté de l’Emmanuel et qui sont donnés à l’Église. Ensuite, on pourrait parler de la formation des laïcs. Ces mêmes évêques se rendent compte que quand ils cherchent des responsables pour tel groupe, telle initiative, telle radio locale, ce sont souvent des « cadres » passés par le Renouveau qui se manifestent. Au niveau liturgique, les communautés charismatiques ont diffusé largement leur répertoire, désormais adopté dans presque toutes les paroisses. Dans ces mêmes paroisses, la prière de louange, mais aussi l’adoration eucharistique, deux pratiques ancrées dans le Renouveau Charismatique, sont maintenant bien présentes. Je note aussi un réveil missionnaire. D’une part un souci de l’évangélisation, d’autre part, un nombre important de couples et de familles qui sont prêts à tout quitter pour se mettre au service de l’Église dans le monde entier.

Certains estiment aujourd’hui que le Renouveau vit un essoufflement. Qu’en pensez-vous ?

L’histoire de l’Église est faite de renouveaux et d’essoufflements ! Il s’agit là d’un cycle normal. Concernant le Renouveau Charismatique, on peut noter une diminution du nombre de groupes de prière. De même, beaucoup de communautés ont vécu des crises plus ou moins graves et certaines d’entre elles ont disparu. De ce point de vue, je crois qu’il faut accepter que certaines choses soient faites pour être provisoires tandis que d’autres sont appelées à durer.

Parfois, des fondateurs ont voulu capter pour eux seuls l’autorité que leur donnait leur charisme et sont devenus des gourous. D’autres communautés ont survécu à des événements très douloureux car elles ont été soutenues et purifiées par l’Église.
Au Chemin Neuf, nous accueillons des membres toujours plus nombreux. Les vocations sont là. Mais l’important n’est pas tant la survie des communautés ou groupes de prière qui sont nés dans cet élan des années 70 que la transmission à l’Église entière des dons qu’ils ont reçus. Or, ce souhait de Paul VI que le Renouveau Charismatique soit une chance pour toute l’institution n’est à mon sens que partiellement réalisé. Il y a une grâce profonde qui n’a pas encore touché le cœur de l’Église.

Pourquoi ?

Je pense que le tort de beaucoup de gens est de voir le Renouveau Charismatique comme un mouvement parmi d’autres, une sensibilité.
C’est méconnaître sa nature ! La motion de l’Esprit Saint concerne toute l’Église, elle est destinée à tous les chrétiens.
Le cardinal Suenens, qui, comme nous l’avons dit plus haut, connaissait bien le sujet, l’explique en ces termes : « L’âme du Renouveau – “le baptême de l’Esprit” – est une grâce de rénovation pentecostale destinée à tous les chrétiens. Il ne s’agit pas d’un “Gulf stream” qui, ici et là, réchauffe des côtes mais d’un courant puissant destiné à pénétrer au cœur même du pays. Que nos théologiens ayant fait eux-mêmes l’expérience de “l’effusion de l’Esprit, l’analysent et la situent. Que nos pasteurs réfléchissent à ce que représente, comme possibilité de christianisation en profondeur, ce “baptême” pour les chrétiens déjà baptisés et confirmés sacramentellement. »

Je crois qu’il y a donc encore un grand travail à faire pour rendre disponible à tous le baptême dans l’Esprit Saint. C’est quelque chose que nous proposons aux fidèles dans les paroisses du Chemin Neuf, mais c’est encore trop marginal. À nous de l’expliquer, de le diffuser. C’est d’ailleurs à cela que le pape à appeler les communautés du Renouveau Charismatique en 2014 lors d’une grande rencontre : « J’attends de vous que vous partagiez avec tous, dans l’Église, la grâce du Baptême dans l’Esprit Saint. »

 

source: Communauté du Chemin Neuf_Actualité et nouvelles


 

Gagnés par le désir d’une société plus simple, les acteurs du renouveau charismatique ont été influencés par mai 68. “Je suis presque un enfant de mai 68”, témoigne  Vincent de Crouy Chanel. “C’est un esprit de fraternité qui était recherché”, convient Mélina de Courcy.

Dans un contexte de crise pour l’Église catholique de France – 4 à 5.000 prêtres quittent le sacerdoce entre 1968 et 1972 – ce réveil charismatique se traduit par un renforcement de la vie fraternelle. Au début, “ces communautés nouvelles dérangent parce qu’on ne les attend pas”, rappelle l’historien.

 

INVITÉS:
Olivier Landron , historien, spécialiste du catholicisme
Mélina de Courcy , co-référente de la communauté de l’Emmanuel pour les communautés de Paris et de Seine-Saint-Denis
Vincent de Crouy Chanel , diacre, membre de la communauté du Chemin Neuf

 

UN RETOUR AUX SOURCES
“Il y avait une aspiration à exprimer sa foi d’une manière proche des Actes des Apôtres, on avait envie de vivre ou de revivre ce que les premières communautés chrétiennes avaient vécu”, témoigne Vincent de Crouy Chanel. Le mot “charisme” vient du grec et signifie la grâce. Au sein des communautés charismatique, les fidèles prient particulièrement l’Esprit saint, l’une des trois personnes de la Trinité.
“L’Esprit saint suscite dans nos vies cette audace, cette hardiesse, cette joie aussi de manifester au monde la bonne nouvelle du Christ ressuscité”, témoigne Mélina de Courcy, membre de la plus importante des communautés charismatique aujourd’hui en France, la communauté de l’Emmanuel.

 

Ecouter sur RCF:

 

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