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Marié, Catholique, membre engagé dans la Communauté de Chemin Neuf, Co-Président de l'Association Chrétienne Oecuménique de Normandie, délégué à l’œcuménisme et à la promotion de l'unité des chrétiens du diocèse de Rouen

Aller sur la rive de l’autre: saint François et le sultan

Assise 2016: François et le sultan, Damiette, 1219
«Il ne faut pas venger nos modèles, il faut leur être fidèles!»

Voici le texte de l’intervention du P. Gwénolé Jeusset publiée par Sant’Egidio.

st-francois-et-le-sultan     Au cours de la cinquième croisade, en juin 1219, saint François quitta cette ville d’Assise pour se rendre auprès des musulmans. Sur un bateau rempli de soldats, de marchands et de quelques religieux il parvint à Saint-Jean-d’Acre, la capitale des croisés depuis la prise de Jérusalem par Saladin en 1187.
Il ne s’arrêta pas, son but était de sortir du camp chrétien et de rencontrer l’ennemi apocalyptique de l’époque, non avec les armes mais avec le coeur.
Il débarqua au milieu de la guerre, à Damiette, dans la vallée du Nil et, pendant une trêve, il réussit à passer les lignes et même à rencontrer le sultan Al Malik-al-Khamîl.

Le Poverello d’Assise avait envisagé le risque du martyre, mais il voulait à tout prix clamer dans le climat épouvantable des relations islamo-chrétiennes que Jésus était venu nous dire que nous sommes tous frères.

Le neveu de Saladin le reçut avec beaucoup de courtoisie, notent les chroniqueurs, mais cette visite fut considérée comme un échec du côté chrétien tandis que les chroniqueurs des sultans comme les historiographes des rois chrétiens avaient la charge de vanter les exploits guerriers de leurs maîtres et non de relever les aventures spirituelles. Heureusement les religieux chrétiens qui virent le départ et le retour de François furent assez étonnés pour nous donner quelques détails.

     Hélas, on ne sait pas grand-chose des entretiens et aujourd’hui encore on raconte des anecdotes inventées plus d’un siècle plus tard.
Ce qui est sûr, c’est que François parle de sa foi chrétienne, qu’il est écouté, que chacun voit l’autre prier et est amené à un regard différent sur son vis-à-vis. Le moine chrétien est respecté au point que le sultan veut lui offrir des cadeaux au moment de partir. Mais voulant être pauvre comme le Christ Jésus, frère Francesco refuse même l’étonnante proposition de remettre cela aux églises et aux pauvres. Alors le sultan donne l’ordre d’escorter jusqu’au no man’s land celui qui est venu non de la part des croisés ou du Pape mais du Dieu créateur de tous les hommes.

Dans le climat des guerres dites saintes, la lumière de cette rencontre par-dessus les barrières ethniques, sociales et religieuses ne fut pas perçue. Le saint n’avait ni converti le sultan ni obtenu le martyre, ce n’était pas digne de lui. Même ses disciples pendant sept siècles évitèrent de parler de cela dans leurs panégyriques.

Pourtant, François, de retour en Italie, avait écrit le fruit de sa méditation et de son expérience de la rencontre. Ces lignes furent  pratiquement oubliées jusqu’au 20e siècle. Les voici : «Les frères qui s’en vont parmi les musulmans et autres non-chrétiens peuvent envisager leur rôle spirituel de deux manières: ou bien, ne faire ni procès ni disputes, être soumis à toute créature humaine à cause de Dieu, et confesser simplement qu’ils sont chrétiens ; ou bien, s’ils voient que telle est la volonté de Dieu, annoncer la Parole de Dieu afin que les non-chrétiens croient au Dieu tout puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, Créateur de toutes choses, et en son Fils Rédempteur et Sauveur, se fassent baptiser et deviennent chrétiens ».

Avec la première, François d’Assise envisage une vie de témoignage évangélique avec tous ceux qui ne rentreront pas dans la foi de l’Église. Certes il ne s’agit pas de réduire ses convictions de conscience ni même de les taire, mais de vivre dans le respect de celles des autres et de vivre avec Dieu qui n’a pas créé pour que les humains se battent mais se reconnaissent devant lui égaux et frères.

Il fallut attendre sept siècles pour que soit redécouverte par Charles de Foucauld la méthode de la présence et du partage fraternel au milieu des autres.

Parallèlement, des chrétiens et des témoins d’autres religions semaient dans le silence les graines de la fraternité universelle, préparant la reprise officielle de relations dignes de Dieu.

Le document Nostra Aetate du concile Vatican II fut approuvé par de nombreux croyants et lorsque le pape Jean-Paul II appela à la Journée de Prière du 27 octobre 1986, de nombreux responsables des religions vinrent tout joyeux et tracèrent la voie de nos rencontres annuelles et de notre service interreligieux tout au long de l’année.

On peut penser, devant la montée des peurs que nous sommes ramenés au temps des guerres dites saintes et que le travail obscur des artisans de paix est considéré comme un échec. Cependant, leur œuvre d’extrémistes, – extrémistes non de la haine mais de l’amour vécue dans le quotidien -, continue à porter du fruit.

Les imams tués parce qu’ils refusent de mépriser les non-musulmans dans leurs prêches est une semence d’amour, et la mort des religieux chrétiens comme les moines de Tibhirine ou celle récente en France du P. Jacques Hamel ont montré que les foules comprenaient que la haine ne peut être une réponse à la haine. Il ne faut pas venger nos modèles, il faut leur être fidèles! Bon nombre de réactions contre les généralisations négatives nous portent à l’espérance! Dans la société et dans la politique, elles sont le fruit des artisans de la présence parmi les autres et de la persévérance dans le vivre ensemble, parfois dans des conditions bien difficiles.

     Dans l’émotion de la mort du vieux prêtre français, la décision réciproque de se rendre dans les lieux de culte de l’autre est une flamme nouvelle. Souhaitons qu’elle ne s’éteigne pas.
En 1219, Saint François a allumé une telle flamme en traversant l’océan de la haine.

Je prie pour que le huitième centenaire de la rencontre de Damiette, dans trois ans, soit aussi l’occasion pour le monde, une fois de plus, de saisir que la voie de l’amour est le chemin du ciel. Le 27 octobre 1986, Damiette est venue à Assise; en 2019, Assise doit retourner allumer la flamme à Damiette.

Il faut aller sur l’autre rive, il faut aller sur la rive de l’autre, et ensemble nous arriverons sur la rive de Dieu.

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Commémorations des cinq cent ans du début de la réforme

Commémorations des cinq cent ans du début de la réforme (1517-2017)

Dans le cadre des commémorations des cinq cent ans du début de la réforme (1517-2017) l’ACONor a suscité les communautés protestantes et  les diocèses pour organiser localement des évènements, avec en octobre 2017 un rassemblement interconfessionnel  à Caen qui aura pour titre: “Recevoir ensemble et transmettre l’Evangile de Jésus-Christ

Différents projets sont en cours de réalisation :

La paroisse protestante de Rouen avec l’église évangélique protestante de Louvetôt et le diocèse catholique de Rouen ont décidé un ensemble de célébrations et de conférences que le diocèse de Rouen a décidé d’inclure dans ses propositions de formations

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Dans la Manche, à Coutances

À l’invitation des Églises anglicane, catholique, et protestante unie de la Manche,
commémorations des cinq cent ans du début de la réforme
Rencontre œcuménique autour des 500 ans de la réforme « du conflit à la communion, un chemin de 5 siècles ».
 
aconorConférence-débat avec Sœur Colette Bence, catholique, Nicole de Villars, protestante et Donna Derrick, anglicane,
le mardi 11 octobre 2016 à 20h00
Maison diocésaine 6 rue Cardinal Guyot à Coutances.

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Le pape et Luther

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500 ans de la Réforme: «prier ensemble» et «travailler pour les pauvres»
Conférence de presse sur le vol Erevan-Rome

 

     Le pape François estime que les catholiques et les protestants doivent « prier ensemble » et « travailler pour les pauvres, pour les persécutés, pour tous ces gens qui souffrent ».
Le pape a en effet évoqué sa prochaine  visite en Suède, à Lund, en octobre 2016, à l’occasion du 500e anniversaire de la Réforme de Martin Luther. La question a été posée par un journaliste allemand lors de la conférence de presse dans l’avion Erevan-Rome, dimanche 26 juin.

 

     Il faut « travailler ensemble et prier ensemble, a répété deux fois le pape. Et que les théologiens étudient ensemble, en cherchant… Mais c’est une route longue, très longue. »
« J’ai dit en plaisantant, a-t-il poursuivi, « Je sais quand arrivera le jour de la pleine unité – Quel jour ? – Le lendemain de la venue du Fils de l’homme ». … L’Esprit Saint donnera cette grâce. Mais en attendant, il faut prier, nous aimer et travailler ensemble, surtout pour les pauvres, pour les gens qui souffrent, pour la paix et pour bien d’autres choses, contre l’exploitation des gens…Beaucoup de choses pour lesquelles il existe un travail commun.»
« Aujourd’hui, le dialogue » entre les catholiques et les protestants « est très bon », selon le pape François. « Luthériens et catholiques, avec tous les protestants, nous sommes d’accord sur la doctrine de la justification », a-t-il précisé.

 

Le pape estime que le « document sur la justification (octobre 1999, ndlr) … est un des documents œcuméniques les plus riches … et les plus profonds ». « Sur ce point très important », Martin Luther « ne s’était pas trompé », a dit le pape. « Il a fait un «médicament » pour l’Église, puis ce médicament s’est consolidé en un état de fait, en une discipline, en une manière de croire, en une façon de faire, un mode liturgique. »

 

     « Je crois que les intentions de Martin Luther n’étaient pas erronées, a affirmé le pape, c’était un réformateur » et « il était intelligent ».
« Peut-être certaines méthodes n’étaient-elles pas justes, a-t-il ajouté, mais à cette époque … nous voyons que l’Église n’était pas vraiment un modèle à imiter : il y avait de la corruption dans l’Église, il y avait de la mondanité, il y avait un attachement à l’argent et au pouvoir. Et c’est pour cela qu’il a protesté. »

 

     En ce qui concerne l’unité, le pape a souligné qu’elle n’existait pas même « au sein de l’Église luthérienne », mais « ils se respectent, ils s’aiment ».
« La diversité est ce qui a peut-être fait beaucoup de mal à nous tous et aujourd’hui, nous cherchons à reprendre la route pour nous rencontrer après cinq cents ans », a dit le pape François.

 

Source : Zenith.org ;  traduction de Constance Roques

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MANIFESTE DE LA FRATERNITE POLITIQUE

Il y a deux ans naissait la Fraternité politique du Chemin Neuf, un groupe de jeunes, déjà engagés ou désirant s’engager dans la vie politique, qui cherchaient un soutien fraternel et spirituel en s’unissant dans leur diversité de convictions.

Cet été, en Pologne, la fraternité politique a franchi une nouvelle étape de sa construction, suite à un appel lancé à Łódź lors du festival organisé par la Communauté Ils sont une quarantaine à s’être engagés à donner leur vie pour la justice et pour la paix.

Bénis par tous dans leur promesse d’engagement, ils vont se retrouver cette année dans différentes fraternités locales, à Varsovie, Londres, Paris, Lyon…, ainsi que lors de week-ends européens (Chartres, Berlin, Londres). En cette année particulièrement politisée en France, nous pouvons spécialement prier pour que ces jeunes soient forts et inspirés pour répondre aux enjeux cruciaux de leur temps.

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MANIFESTE DE LA FRATERNITE POLITIQUE 

Lodz, 24 juillet 2016

Parce que la politique est « la forme la plus haute de la charité »,
Parce que l’injustice nous indigne et que l’indifférence nous désole,
Parce que  nous ressentons une même « passion  politique »,
Nous donnons nos vies pour la justice et la paix, à travers un chemin d’engagement politique.

 

Parce que les grandes idées généreuses gagnent à être vérifiées par des réalisations concrètes,
Parce que nous n’avons pas peur de nous frotter à la réalité et de nous tromper,
Nous engageons dès aujourd’hui notre temps, notre énergie et nos talents au service des autres.

 

Parce que nous avons besoin d’« hommes politiques qui aient vraiment à cœur la société, Je peuple, la vie des pauvres » ( Evangelii Gaudium  205),
Parce que la famille est Je meilleur maillage de la  société,
Nous nous mettons en priorité au service des plus pauvres et des familles.

 

Parce que la sauvegarde de notre maison commune est aujourd’hui une question de vie ou de mort,
Parce que consommer moins et vivre sainement est devenu révolutionnaire,
Parce que nous sommes des êtres limités, et heureux de l’être,
Sans plus attendre, nous choisissons un mode de vie sobre et  joyeux.

 

Parce que le vide spirituel d’une société ouvre la voie au pire,
Parce qu’il faut du temps pour faire un homme
Parce que nous voulons nous appuyer sur nos héritages culturels pour être créatifs aujourd’hui,
Nous nous formons, et travaillons à la formation des autres.

 

Parce que nous ne sommes pas à l’abri des tentations de l’argent, de la séduction et du pouvoir;
Parce que le mal que nous combattons a aussi en nous ses  racines,
Nous nous laissons nous-mêmes réconcilier profondément.

 

Parce que la violence engendre la violence,
Parce que nous voulons construire des ponts plutôt que des murs,
Nous apprenons à pardonner à nos ennemis.

 

Parce que l’immédiat et le virtuel nous isolent,
Parce que nous avons besoin d’un lieu pour être vrais et faire confiance,
Parce que seul on va vite mais qu’ensemble on va loin,
Nous vivons la fraternité.
Parce que nos cultures, opinions et courants politiques ne sont pas des absolus,
Parce qu’il est possible de vivre paisiblement nos désaccords,
Parce que la rencontre avec l’autre différent nous rend plus intelligents,
Nous faisons  de  notre  diversité  un fondement  de notre fraternité.

 

ENSEMBLE NOUS VOULONS RESTAURER LE MONDE

© 2016 Communauté du Chemin Neuf: Photos, vidéo, textes

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L’homme merveille de Dieu

 

Bernard SESBOÜÉ
L’Homme merveille de Dieu
Essai d’anthropologie christologique
ed. Salvator, Paris 2015

Je ne saurai mieux dire que cette recension parue dans Unité des Chrétiens de ce livre passionnant, indispensable, pendant catholique du livre d’André Birmelé “l’horizon de la grâce” dont je vous ai déjà parlé. Même si il s’agit ici d’anthropologie chrétienne, le sujet du discours reste  l’homme créé, l’homme pécheur, l’homme sauvé.
20160925-lhomme-merveille-de-dieu     Il n’est point besoin de présenter Bernard Sesboüé ni de rappeler combien ses ouvrages clairs et documentés réjouissent année après année ses lecteurs. Ce dernier livre n’échappe pas à la tradition.

     Dans l’introduction l’auteur définit sa méthode et son objet : Parler de l’homme à la lumière de la révélation biblique (en particulier à la lumière de la personne du Christ), réfléchie dans la tradition de l’Église. C’est une « théologie de l’homme » qui s’intéresse principalement au rapport de l’homme à Dieu. La difficulté étant que le propos dépasse le cadre d’un enseignement religieux puisque le destinataire de la parole chrétienne sur l’homme est bien souvent l’humanité tout entière. L’anthropologie chrétienne est donc toujours en débat avec la pensée contemporaine et l’évolution anthropologique de l’humanité. Dans le mouvement de la révélation le salut est premier, il révèle à l’homme son péché et l’ouvre à la création.

     Le choix de plan du père Sesboüé : l’homme créé, l’homme pécheur, l’homme sauvé est révélateur de son goût pour la démarche historique (à la fois par l’aspect chronologique et par les nombreux dossiers historiques présents dans l’ouvrage) et contribue à la possibilité d’une lecture de l’ouvrage par des non-initiés. Enfin, contrairement à ce que pourrait laisser penser le sous-titre, l’homme est toujours placé dans une perspective trinitaire.

     Retenons de ce livre dense, des pages très didactiques sur le péché originel et sur la manière d’en parler aujourd’hui ainsi que de beaux dossiers scripturaires sur le salut à travers le dialogue de Jésus avec les hommes de son temps.

Christine Roberge

Paris, Salvator, 2015, 367 p.,23 €,

Source : revue Unité des Chrétiens, N°183 – juillet 2016

 

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LE CHRISTIANISME INTÉRIEUR

LE « CHRISTIANISME INTÉRIEUR ? »
PRÉPARATION DU 1er FORUM INTERCONFESSIONNEL
 À CAEN LES 19-20 MAI 2017

Au-delà des violences meurtrières et des désillusions collectives de notre époque paradoxale, nous constatons le jaillissement d’une quête spirituelle et l’émergence d’élans de solidarité porteurs d’espérance.

Dans cette quête, plutôt que de spiritualité nous préférons parler d’intériorité. Tout en nous situant au cœur de la réalité sociale, cette démarche exige de nous le ressourcement personnel, le travail de l’homme intérieur dont parle l’apôtre Paul et nous conduit à une fraternité qui ne se réduit pas à la recherche d’une reconnaissance sociale ou d’un salut personnel.

Nous nous situons volontairement au sein de l’héritage du christianisme intérieur porté tout au long de l’histoire dans chacune des confessions chrétiennes. Nous savons que cette histoire est marquée par de grandes personnalités reconnues par les Eglises, nous savons aussi qu’elle fut parsemée d’incompréhensions, de condamnations. Cette profondeur, trop oubliée de l’histoire est la nôtre, nombreux sont ceux qui souhaitent s’y ressourcer en redécouvrant les liens profonds qui unissent  le

« souci de soi et le souci de la Cité », l’amour de soi, de l’autre, de Dieu.

ALORS….

PARTAGEONS au sein des communautés ou des groupes auxquels nous appartenons notre expérience du christianisme intérieur. Partageons cette expérience entre chrétiens de confessions différentes et avec ceux qui sont en recherche.

RETROUVONS ensemble la riche Tradition du christianisme intérieur nourrie par la parole du Christ, par les Ecritures et l’héritage des grands spirituels chrétiens d’Orient et d’Occident, anciens ou modernes. Quelques noms pris parmi tant d’autres : Les Pères du désert, Irénée de Lyon, Basile de Césarée, Grégoire de Nysse, Cassien de Marseille, Bernard de Clairvaux, Syméon le Nouveau Théologien, François d’Assise, Maître Eckhart, Ignace de Loyola, Thérèse d’Avila ou le Caennais Jean de Bernières, Mme Guyon, John Wesley, Angélus Silésius, Séraphim de Sarov, Dietrich Bonhoeffer, Maurice Zundel, Wilfred et Théodore Monod et, puisant à la source hébraïque, Simone Weil, Etty Hillesum, Edith Stein…

CONSTRUISONS ENSEMBLE dans le cadre d’un Forum caennais  du  Christianisme  intérieur des journées fraternelles de rencontres entre catholiques, orthodoxes, protestants, anglicans pour partager nos initiatives, nos différentes pratiques et surtout nous recentrer sur la recherche de l’homme intérieur.

PREMIÈRE RENCONTRE PRÉPARATOIRE :
CAFÉ DES ARTS, 2 SQUARE DU THÉÂTRE, HÉROUVILLE ST-CLAIR,
LE 4 OCTOBRE 2016, 18H30-20H.
Intervention: Jean-Marie Gourvil, animation du débat : père Jacques Thierry.
Portent initialement ce projet :
Père Laurent Berthout, Brigitte Bourbon, père Nicolas Courtois, Gérard Fomerand, Michel Fromaget, Jean Marie Gourvil, Pascaline Lano, Christophe Scelles, père Jacques Thierry, Franck Villey.
Coordination : Jean Marie Gourvil
II ne faut pas opposer contemplation et action comme deux principes exclusifs 1’un de 1’autre. L’esprit actif connaît des moments de contemplation qui lui permettent d’échapper au temps, mais faut-il intégrer la contemplation elle-même, dans l’activité. Ce problème est particulière – ment aigu dans un temps comme le nôtre où règne le souci de 1’actualité. Ce souci de 1’actualité, né de la civilisation technique, signifie moins pour 1’esprit humain une activité qu’une passivité. L’homme se soumet passivement au rythme toujours plus rapide du temps, qui exige de lui un maximum de labeur, en tant que rouage fonctionnel du processus technique, non en tant que personne intégrale. Ce labeur détruit la personne, 1’image intégrale de L’homme. II s’accompagne d’une complète passivité spirituelle, d’une mort lente de 1’esprit et de la spiritualité. La contemplation est au contraire une activité de 1’esprit, une résistance de l’homme au processus épuisant d’une technique à la remorque de 1’actualité.
Berdiaev, 1937 (philosophe russe mort à Paris en 1948)

 

Des confins de 1’existence, un murmure nous parvient comme 1’appel lointain d’une vie plus riche à côté de laquelle nous passons sans la connaître. Tourmentés par le rythme affolant des obligations extérieures, nous le sommes aussi par un malaise intérieur, parce que nous soupçonnons qu’il y a une manière de vivre infiniment plus pleine et plus profonde que cette existence trépidante : une vie de tranquille sérénité, de paix, de force.
Thomas R. Kelly, (quaker américain, mort en 1941)

 

Ce n’est pas d’en savoir beaucoup qui rassasie et satisfait l’âme, mais de sentir et de goûter les choses intérieurement.
Ignace de Loyola (1491-1556)

 

Ouvre les yeux de mon âme, afin que je voie la Lumière du monde que tu es , Dieu, et que je devienne moi aussi fils du jour divin.
Syméon le Nouveau Théologien  (949-1022)

 

Il n’y a pas d’autre Dieu que ce Dieu intérieur à nous-même, qui est un pur dedans, qui n’a pas de dehors, qui ne peut être saisi que du dedans, c’est-à-dire par l’esprit, et à travers la nouvelle naissance où l’homme atteint à soi-même, quand “Je devient un Autre”.
Maurice  Zundel (1897-1975)

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Marche pour la Paix

 Calvados:

La 10ème Marche Internationale pour la Paix a eu lieu le 28 mai 2016 sur le thème « La Paix est toujours possible ».

Elle a rassemblé plus de 800 personnes, le samedi 28 mai 2016 à Ravenoville-plage pour une marche de 19 km vers ste Mère-Eglise.

” Paix sans frontières “, nous avançons, bambins dans les poussettes et anciens, appuyés courageusement sur leur canne, ensemble « sans frontières! ». La petite route épouse le silence des marais, c’est beau et vrai. L’accueil des communes traversées offre en cadeau simplicité et authenticité. Le chemin se déroule sous les pieds fatigués mais la joie de la marche se mérite.

L’arrivée à la Maison de la Paix n’est pas un terme. Comme sortant du ventre de la terre, farandole des maisons du monde, la beauté de la gerbe des ballons colorés qui montent vers le ciel, nous invite à nous ouvrir à plus grand que nous.

La Paix est universelle, elle est Appel, elle est Espérance.

La célébration œcuménique rassemblera en action de grâces, comme un bouquet, toutes les étincelles de partages, de rencontres, de petits et grands bonheurs de cette journée. “Dona la pace Signore a chi confida in te”, chantons-nous en supplique pour le monde.

A-Fse .A

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 Voir le site de la Marche pour la Paix

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Anglicans: l’archevêque Welby et le pape pourraient prier ensemble le 5 octobre et signer une déclaration commune

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L’archevêque anglican de Cantorbéry, Justin Welby, devrait participer avec le pape François à une prière œcuménique dans l’église romaine Saint Grégoire al Celio, le 5 octobre 2016. C’est ce qu’a annoncé le Centre anglican de Rome, le 26 août.

Le pape et le primat de l’Église d’Angleterre prêcheront tous les deux et une déclaration conjointe sera lue publiquement, précise le communiqué. Lors de ce moment œcuménique, l’office combinera des éléments de la prière du soir anglicane et des vêpres catholiques et le Chœur de la Chapelle Sixtine se joindra à celui de la Cathédrale de Canterbury.

Durant cet office, le Centre anglican de Rome annonce aussi la bénédiction et l’envoi de tandem d’évêques catholiques et anglicans de l’IARCCUM (Commission internationale anglicane-catholique romaine sur l’unité et la mission), qui s’engagent à travailler en collaboration dans leur propre pays.

Il s’agira de la troisième rencontre entre l’archevêque Welby et le pape François : le prélat anglican, intronisé deux jours après le pape argentin, est déjà venu au Vatican le 16 juin 2014 et le 14 juin 2013.

L’église de Saint-Grégoire-au-Celio, aujourd’hui desservie par les moines camaldules, est un lieu de culte important pour les pèlerins anglicans : c’est de là que le pape Grégoire le Grand (540-604) avait invité le moine Augustin – qui fut le premier archevêque de Cantorbéry – et ses compagnons à évangéliser l’Angleterre.

Le pape François sera le troisième pape à célébrer une prière œcuménique avec un primat de l’Eglise anglicane dans cette basilique, et à y signer une déclaration commune : Benoît XVI l’avait fait en mars 2012 avec l’archevêque Rowan Williams, et Jean-Paul II en octobre 1989, avec l’archevêque Robert Runcie ainsi qu’en décembre 1996 avec l’archevêque George Carey.

Durant deux jours, les 5 et 6 octobre, des représentants de la Communion anglicane et de l’Église catholique célèbreront aussi le cinquantième anniversaire de l’ouverture du Centre anglican à Rome.

(Traduction de Constance Roques)

 

Source : https://fr.zenit.org/articles/anglicans-larcheveque-welby-et-le-pape-pourraient-se-rencontrer-le-5-octobre/

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Quel bilan pour le Grand et Saint Concile Panorthodoxe

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     Le principe du consensus panorthodoxe est la base du processus préconciliaire, depuis la Conférence de Rhodes en 1961.
“Le même principe est fixé dans le Règlement de l’organisation et du travail du Saint et Grand Concile de l’Église orthodoxe, élaboré par la Synaxe des Primats des Églises orthodoxes, qui a eu lieu à Chambésy du 21 au 28 janvier 2016. Le susdit Règlement prévoit, entre autres, que le Concile « est convoqué par Sa Sainteté le Patriarche œcuménique avec l’accord de Leurs Béatitudes les Primats de toutes les Églises orthodoxes locales autocéphales reconnues de tous” (art 1). Lors de cette même Synaxe, la majorité des Primats des Églises orthodoxes locales ont approuvé la convocation du Saint et Grand Concile de l’Église orthodoxe aux dates des 18-27 juin 2016 en Crète.
     Ainsi un problème se pose dès la publication du règlement du concile : l’art 8 précise :
« 2) Ne peuvent être introduits pour être débattus dans le Concile des textes non approuvés à l’unanimité par les Conférences panorthodoxes préconciliaires et les Synaxes des Primats ou de nouveaux thèmes, hormis le Message final du Concile, dont le projet doit être préparé par un Comité spécial une semaine avant sa convocation avec l’approbation des Primats… » Or à la synaxe des primats des Églises orthodoxes à Chambésy (01/2016), le projet de décision du Concile sur le thème « Sacrement du mariage et ses empêchements » a été signé par les chefs de délégations de toutes les Églises locales, à l’exception de l’Église orthodoxe de Géorgie et de l’Église orthodoxe d’Antioche, dont les chefs de délégation ont exprimé par écrit leur désaccord sur ledit document. La délégation du Patriarcat d’Antioche a également exprimé son désaccord sur le texte du règlement des travaux du Concile, signé au nom des autres délégations ayant participé à la synaxe  ».

Stricto sensu le concile aurai dû être reporté pour aboutir à un consensus sur les textes présentés à la discussion et le règlement. Cette position « vertueuse » défendue par le  Patriarcat de Moscou accompagnée de l’annonce de sa non-participation intervenant le 13 juin -soit une semaine avant l’ouverture du concile- laisse entrevoir des arrières pensées qui ont peu à voir avec la vertu et beaucoup avec les querelles de leadership et la politique.

Il n’en reste pas moins que les débats ont eu lieu et que des résultats importants ont été obtenus et approuvés par une assemblée qui est à juste titre qualifiée de Concile Orthodoxe et qui engage dix des quatorze Eglises Orthodoxes et ne peut être ignorée par les quatre autres dont les mobiles sont divers et pas tous théologiques (voir lien).

 Il faut absolument écouter l’interview de Mgr Jean de Charioupolis[1] accordé le 1er juillet au père Guy Fontaine dans laquelle il commente les travaux et les décisions du Concile : https://www.mixcloud.com/orthodoxie/mgr-jean-de-charioupolis-sur-le-grand-et-saint-concile/
Il souligne la volonté du concile de ne pas se poser en opposition aux autres Eglises et Communauté, mais au contraire de continuer le dialogue de façon positive, et même de reconnaitre l’ecclésialité des « Eglises historiques » qui ne sont pas dans la communion orthodoxe (Eglises d’Orient et Eglise Catholique Romaine). -Le Protestantisme étant reconnu comme Communauté mais non comme Eglise.
C’est le grand sujet de dispute à l’intérieur de l’orthodoxie entre ceux qu’il nomme les « zélotes » partisans d’un intégrisme fanatique, et beaucoup de communautés monastiques qui fonctionnent sur le mode « quand on est sûr d’avoir raison, on a pas besoin de discuter avec ceux qui ont tort ».

Ce qui est intéressant, c’est que de nombreux évêques se plaignent de cette attitude.

Autre point intéressant : c’est la décision de rencontre tous les sept à dix ans pour continuer le travail commencé.
Et la tâche est immense !

Beaucoup de sujets sensibles ont été mis de côté dans ce concile qui ne traitait que d’affaires internes à l’orthodoxie. (voir article de La Croix)

     Reste à prendre connaissance des textes votés et de leur réception dans un monde orthodoxe sinon divisé au moins extrêmement diversifié :
  entre Grecs et Slaves ;
  entre tenant d’un approfondissement du dialogue théologique avec les « Eglises historiques » et les intégrismes majoritaires dans le monde slave ;
  entre les terres traditionnellement orthodoxes et les terres d’immigration (Europe, Amérique, Afrique subsaharienne) qui représentent aujourd’hui un tiers de l’effectifs de l’Eglises Orthodoxe, et qui devraient peu à peu devenir des Eglises autonomes par le biais des assemblées d’Evêques locales -comme l’ Assemblée des Evêques Orthodoxes de France (AEOF)-

 

[1] Jean Renneteau, évêque de Charioupolis, Archevêque-Exarque de l’Exarchat des églises orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale. Français, est né le 13 novembre 1942, à Bordeaux.

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Élection du nouveau responsable et du Conseil de Communauté

2016.08.12-ChapitreGeneral-HTC-58

“Le vent souffle où il veut, et tu entends sa voix ; mais tu ne sais ni d’où il vient, ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né de l’Esprit.” Jean 3, 8

14 aout 2016:

Action de grâces à l’Abbaye d’Hautecombe à l’issue des scrutins.
L’unité et l’écoute fraternelle ont accompagné ces deux jours d’élections.

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François Michon, prêtre, 50 ans, est le nouveau responsable de la Communauté du Chemin Neuf. Après avoir été responsable de la Communauté à Kinshasa pendant une dizaine d’années puis en France, il a été élu au premier tour comme berger.

Le Conseil de Communauté a été élu à son tour. Il est ainsi composé :

Etienne Vetö, prêtre, franco-américain, 52 ans, professeur à l’Université Pontificale Grégorienne à Rome,

Katarzyna Łukomska, mariée, polonaise, 52 ans, responsable de la Communauté en Pologne,

Michaela Borrmann, célibataire consacrée, allemande, 45 ans, membre de l’Eglise luthérienne, théologienne, responsable de la Communauté en Allemagne,

Dagmara Klosse, célibataire consacrée, polonaise, 42 ans, responsable internationale des célibataires consacrés de la Communauté.

Un autre conseiller a été nommé par François Michon et son Conseil :Ezéchiel Hébié, marié, burkinabé, 48 ans, responsable de la Communauté au Burkina-Faso.

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de gauche à droite : Michaela Borrmann, Ezéchiel Hébié, Katarzyna Łukomska, François Michon, Dagmara Klosse, Etienne Vetö.

Les autres nominations des conseillers (trois au maximum) se feront par la suite. Le Chapitre se poursuit pour déterminer les priorités pastorales des années à venir pour la Communauté. Que l’Esprit Saint poursuive son oeuvre au coeur de la Communauté et des 72 capitulants qui demeurent à Son écoute. Que notre intercession ne fléchisse pas.

Contact Presse : Prisca Horesnyi – communication@chemin-neuf.org
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la croix

Mercredi 17 aout

Le P. François Michon, à la tête du Chemin-Neuf

Âgé de 50 ans, ce prêtre diplômé en sciences politiques et qui a passé près de dix ans en Afrique est un proche du fondateur, le P. Laurent Fabre.

Le P. François Michon, à la tête du Chemin-Neuf

Photo: Nicolas RHONE/Communauté du Chemin Neuf

Impressionnant, exigeant… Ce sont les premiers mots qui viennent à l’esprit du P. François Michon, 50 ans, élu dimanche à la tête de la communauté du Chemin-Neuf.

Si ce prêtre originaire de Bresse connaît bien cette communauté catholique à vocation œcuménique, où il a prononcé ses premiers vœux en 1988, il n’en succède pas moins au fondateur lui-même, le jésuite Laurent Fabre, qui passe ainsi le témoin après avoir tenu la barre durant pas moins de 43 ans.

Un défi de taille qui suggère au P. Michon ces propos de Jean Vanier, le fondateur de la communauté de l’Arche : « On ne remplace, ni ne succède à un fondateur. »

Une communauté à la dimension internationale

Pour présider aux destinées de ce jeune vaisseau déjà bien installé dans le paysage de l’Église, le choix des électeurs s’est donc porté sur un religieux expérimenté. Ordonné prêtre dans l’Institut du Chemin-Neuf par le cardinal Albert Decourtray en 1994, ce diplômé en sciences politiques a déjà eu par deux fois l’occasion de diriger la communauté en France, en étroite collaboration avec son fondateur. La première fois entre 1996 et 2003, la deuxième après un séjour de près de dix ans à Kinshasa (RDC) où il est parti fonder une communauté.

En plus de quarante ans, l’intuition consistant à faire vivre en étroite communion des prêtres, des laïcs et des célibataires consacrés s’est développée dans le monde entier. Le Chemin-Neuf rassemble aujourd’hui près de 2 000 personnes, dont 350 célibataires consacrés et le nombre de novices a plutôt tendance à augmenter.

Le nouveau responsable souligne aussi la dimension internationale de sa communauté, dont les effectifs en France ne pèsent désormais plus que 40 % de l’ensemble. C’est en Europe centrale, en Afrique et au Brésil que la croissance est la plus rapide. Une tendance que reflète le conseil de communauté où hormis un prêtre franco-américain, l’Hexagone n’est plus représenté.

Un futur lieu de référence et de formation hors de France

Pour accompagner cet essor, le P. Michon sait pouvoir s’appuyer sur les atouts d’une communauté encore jeune, mais solidement enracinée dans la tradition ignatienne. Outre le choix d’un futur lieu de référence et de formation hors de France, le nouveau responsable entend mettre l’accent sur la formation.

« Il faut du temps pour former un frère. Or aujourd’hui, la pastorale et la mission nous demandent bien plus… » Autre priorité, l’attention portée aux jeunes et leur capacité à vivre l’Évangile sur de nouveaux territoires comme Internet. Mais pas seulement.

« Depuis deux ans émerge dans la communauté une petite fraternité politique rassemblant les jeunes désireux de s’investir au nom de leur foi. L’Église doit plus que jamais être présente sur ce lieu de diversité et de confrontation qu’est la politique. Et c’est cela que nous vivons au Chemin-Neuf. »

Samuel Lieven

Élection du nouveau responsable et du Conseil de Communauté Lire la suite »