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Marié, Catholique, membre engagé dans la Communauté de Chemin Neuf, Co-Président de l'Association Chrétienne Oecuménique de Normandie, délégué à l’œcuménisme et à la promotion de l'unité des chrétiens du diocèse de Rouen

Après l’assemblée des évêques catholiques à Lourdes : le chagrin et la pitié.

Mars 2023

  Alors que vient de se terminer l’assemblée des évêques catholique à Lourdes, je suis saisi par une colère sourde en lisant le rapport final d’Éric de Moulin-Beaufort, président de l’assemblée des Evêques de France.
Neuf groupes de travail constitué de façon plurielle avec au moins un témoin-victime d’abus sexuel de la part de membre du clergé, et au moins un évêque. Selon les termes mêmes du site de la cef : « On pourrait presque dire que c’est l’unique objectif des groupes de travail : faire émerger des propositions concrètes ! »
Et des propositions concrètes ont été proposées aux évêques présents.
Mais le compte-rendu des décisions nous chante une toute autre chanson : les deux tiers des propositions sont renvoyées vers des comité d’experts (qui seront constitués de clercs). De plus, « les propositions visant à associer un groupe stable de fidèles prêtres ou diacres ou laïcs ou consacrées et consacrés tant à l’assemblée plénière qu’au conseil permanent n’ont pas été retenues. ».
Au final les laïcs donnent leur avis…et les clercs décident seuls. Un concentré de cléricalisme pur. A savourer pour les adeptes du genre !
Il y a six mois j’adressais à ma Fraternité le message suivant :

La pitié sera le chagrin que nous cause un malheur dont nous sommes témoins et capable de perdre ou d’affliger une personne qui ne mérite pas d’en être atteinte, lorsque nous présumons qu’il peut nous atteindre nous-mêmes, ou quelqu’un des nôtres, et cela quand ce malheur parait être près de nous. En effet, il est évident que celui qui va être pris de pitié est dans un état d’esprit tel qu’il croira pouvoir éprouver quelque malheur, ou lui-même, ou dans la personne de quelqu’un des siens, et un malheur arrivé dans les conditions énoncées dans la définition, ou analogues, ou approchantes.

On aura de la pitié si l’on croit qu’il existe d’honnêtes gens ; car, si l’on n’a cette idée de personne, on trouve toujours que le malheur est mérité. Et, d’une manière générale, lorsqu’on sera disposé à se rappeler que la même calamité est tombée sur soi-même, ou sur les siens, ou encore à songer qu’elle peut nous atteindre, nous ou les nôtres.

Voilà pour les divers états d’esprit où l’on a de la pitié.

Quant à ce qui inspire ce sentiment, la définition donnée le montre avec évidence. Parmi les choses affligeantes et douloureuses, toutes celles qui amènent la destruction excitent la pitié, ainsi que toutes celles qui suppriment un bien, et celles dont la rencontre accidentelle est une cause de malheurs d’une grande gravité.

Aristote, Rhétorique, livre II, Chapitre VIII, 2-3 et 8

         C’est un peu le sentiment que je ressent en ce moment ou je me sens, avec l’Eglise catholique en France, submergée par une vague d’écœurement, de dégout, de tristesse, devant les scandales sexuels à répétitions de toutes sortes qui sont révélés -non parfois sans réticences et dissimulation de la part de la hiérarchie de l’Eglise- depuis la publication du rapport de la CIASE l’an dernier.
       Chagrin, oui parce que cette Eglise, je continue à croire non pas qu’ elle est « une, sainte, catholique et apostolique » comme si c’était un fait accompli, mais à son unité en Christ, à sa sainteté par Christ, à son universalité dans le salut qu’elle propose en Lui, et à la vérité de ce qui nous est transmis de la foi des Apôtres.
     Je ne crois pas que cette Eglise Catholique, Romaine ou non (et c’est aussi valable pour les Eglises orthodoxes ou Orientales si imparfaites dans leurs structures) puisse continuer comme cela sans de profonds bouleversements structurels.
« On aura de la pitié si l’on croit qu’il existe d’honnêtes gens ».:  il ne s’agit pas de jeter le bébé avec l’eau du bain, mais de changer l’eau.
Et peut-être aussi la baignoire.
      La structure hiérarchique de l’Eglise Catholique est universaliste et on perçoit bien, et de plus en plus, combien cette vision est inadaptée, obsolète, et freine les évolutions nécessaires. Le Synode des Évêques pour l’Amazonie en est un exemple retentissant: la possibilité d’ordonner prêtre des hommes mariés et des femmes diaconnesse n’a finalement pas été retenue à cause de la « contagion » possible à toute l’Eglise Romaine. (Qui à mon avis ne s’en serait pas portée plus mal).
     Cette gouvernance de l’Eglise Catholique Romaine est aujourd’hui une catastrophe. Le crime du card. Ricart est révélateur de bien des disfonctionnements : au sujet de la formation et du parcourt ecclésiastique (https://www.cath.ch/newsf/laffaire-ricard-representative-dun-manque-de-maturite-affective/) mais pas seulement.
Comment croire à la lutte contre la pédocriminalité quand elle est menée par un membre de la congrégation pour la doctrine de la foi lui-même criminel ?
Comment croire à un contrôle de la part du Vatican dans la nomination des évêques par le biais des Nonces Apostoliques, alors que Mgr Luigi Ventura nonce apostolique en France de 2009 à 2019 a été condamné à huit mois de prison pour agression sexuelle après avoir échappé à une plainte identique au Canada en 2008 en raison de son immunité diplomatique ?
     Le problème est moins un problème de personnes qu’un problème de formation de la personne [1]. Ce que Sodoma avait révélé au sein de la haute hiérarchie de l’Eglise Catholique se répercute à tous les niveaux. Les motivations des candidats au sacerdoce ont été trop longtemps sous informées. Les dégâts aujourd’hui sont immenses. Et c’est sur la grande majorité des prêtres et évêques qui se dévouent dans leur ministère que retombe la méfiance souvent imméritée et le désarroi face à une situation dont ils ne sont pas responsables et surtout qu’ils ne savent pas gérer, les « outils » dont ils disposent étant inadaptés.

La communication de la part des évêques est non seulement déficiente dans la forme et le fond mais surtout parfaitement incompréhensible et inaudible. Et les tentatives récentes (2022) de « noyer le poisson » et de se dédouaner de Mgr de Moulin-Beaufort joignent l’odieux au ridicule.

Alors ?

     C’est la structure même de l’Eglise Catholique Romaine qui est sans doute à revoir. Elle est fondée sur le pouvoir absolu d’une caste d’hommes célibataires cooptés mis à part, qui forment le haut clergé.
Dit comme cela c’est certes un peu raide, mais c’est grandement une réalité. Et il faut sans doute se poser des questions :
  • Quel rôle pour le Pape ? La monarchie quasi absolue d’aujourd’hui est-elle pertinente et nécessaire. Être le garant de l’unité veut-il dire nécessairement être garant de l’uniformité ? Nous avons peut-être a apprendre beaucoup de nos frères Anglicans et de la tache de Primat de l’évêque de Canterbury.
  • La réforme de la Curie Romaine, qui va dans le bon sens, n’est pas sans ambiguïté en cas d’élection future d’un pape conservateur mais c’est une volonté de François qui fait bouger les lignes : https://fr.wikipedia.org/wiki/Reforme_de_la_curie_romaine_sous_le_pape_François
  • Surtout, il faut une vraie cogestion du pouvoir dans l’Eglise Catholique : entre clercs et laïques, entre hommes et femmes. Le fait d’être un homme, célibataire, ordonné, compétent théologiquement, ne fait pas nécessairement une personne équilibrée et bien dans sa vie si c’est un choix par défaut. L’obligation du célibat sacerdotal dans l’Eglise Catholique ROMAINE -pas dans les autres Eglises Catholiques ! – est un non sens qui a des conséquences. La manière dont notre Eglise parle de la vie conjugale est irénique, désincarnée, hors sol. Ca ne veut pas dire qu’un clergé marié serait idéal, mais un prêtre est appelé à être serviteur parmi ses frères et sœurs. Ni à coté, ni au dessus, ni au dessous.
  • Toute cette boue qui remonte de nos égouts ecclésiastiques a un nom : domination. L’exercice d’un pouvoir discrétionnaire sur les personnes qui sont soumises consciemment ou non, volontairement ou non. Elle est le fait de quelques uns, mais ce poison a été instillé par le type de prêtre formé pendant trop longtemps. Quand j’étais au séminaire, le let-motive était que nous devions nous préparer à diriger, enseigner et conduire le « troupeau » que nous confierait l’Eglise. Et il s’agissait bien d’une relation verticale – hiérarchique, pas horizontale – fraternelle.

     Notre Eglise Catholique Romaine occidentale arrive au bout de son phénomène d’autodestruction. Manque de prêtres, oui, mais ce n’est qu’un symptôme. Il faut peut-être en passer par là pour que se pose la question principale : une Eglise pourquoi ? et ensuite une Eglise comment ?

     Le processus synodal engagé par François peut être un élément de réflexion s’il n’est pas dévoré avant par les petits cochons de la curie.

Tout le problème est de savoir s’il sera suffisant.

     Un signe d’espoir cependant qui montre qu’il est possible de bouger au moins localement : dans notre diocèse de Rouen, Mgr Dominique Lebrun à nommé Mme Carole de Villeroché, mariée et mère de famille, ancienne responsable de la catéchèse comme de Co-Modératrice de la Curie. Un nouveau ministère pour trois ans, pour travailler avec le Vicaire Général avec même pouvoir décisionnaire et même prérogatives que lui.

Un pas peut-être plus important qu’il n’y paraît….

     L’assemblée des évêque à Lourdes fin mars va à l’encontre de l’ouverture désirée par un peuple laïc dont ils ne semblent pas percevoir les attentes, ou pire s’ils les perçoivent se sentent au mieux incapables d’y répondre et au pire refusent d’y répondre.

 Aujourd’hui il apparait que nos évêques (ou du moins plus de 33%  puisque les adoptions se faisaient à la majorité qualifiée) ne souhaitent clairement pas partager les prises de décisions avec les laïcs.

La synodalité consisterai selon eux a prendre leurs avis et à décider ensuite. 

     Est-ce que ça valait vraiment la peine de mobiliser et faire travailler dur une centaine de personnes pour renvoyer les décisions à d’hypothétiques “Comités Théodule” qui rendront leurs avis dans x années  ? Un synode commun CEF/Laïcs tous les trois ans sur un sujet (choisi par qui ?) ne résoudra rien si les décisions ne sont pas prises en commun (dans tout ce qui n’est pas d’ordre dogmatique bien sur).

 
 
     Quand j’ entend qu’une majorité de clercs déclarent en privé que “la CIASE y’en a marre” je suis inquiet. La tendance de ceux qui ont peur est toujours la même: quand ils ont trop chaud , ils accusent le thermomètre.

 

 

Pendant ce temps des crimes continuent à être mis a jour en France et dans le monde.
Et les croyants désertent sans bruit, mais en masse, une église en laquelle ils n’ont plus confiance.  

Hosanna ! Jésus reviens!

 

   Georges


[1] Voir à ce sujet le livre de Josselin TRICOUT  Des soutanes et des hommes  PUF Paris 2021

 

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Dialogue œcuménique et vie des Églises : les enjeux de la réception

 

Colloque œcuménique des Facultés  de Théologie

– ISEO (Théologique, Institut Catholique de Paris)
     – Institut Protestant de Théologie de Paris
     – Institut de Théologie Orthodoxe Saint-Serge

 

     
 
Au milieu du XXe siècle, la théologie œcuménique répondait au besoin d’un renouveau ecclésial tout en ayant en vue l’impératif de réconciliation dans une visée en partie missionnaire. Ses avancées étaient attendues, diffusées, commentées. Mais les pionniers de l’œcuménisme ont vite buté sur la difficulté de la mise en œuvre de leurs travaux.
Durcissement croissant ? Entre avancées et blocages, les dialogues interconfessionnels ont-ils répondu aux attentes ?
Certes, devenue une discipline à part entière, la théologie œcuménique a acquis une technicité propre, au risque d’être mal comprise par les non-spécialistes. La soupçonnant de construire des compromis hasardeux et relativistes, beaucoup s’en défient sans la comprendre véritablement. En quoi les publications œcuméniques intègrent-elles cette difficulté ? Comment préparent-elles une réception en bonne part ? Ou faut-il questionner pour cette raison les processus de leur élaboration ?

Introduction par le professeur Frédéric Chavel [1] 

Il pose la bonne question dès la conférence d’ouverture: dialogue œcuménique et vie des Eglises ne peuvent être séparés comme si l’œcuménisme était un appendice qui venait s’ajouter à une vie ecclésiale constituée comme un “en soi”

« Cette manière de poser le problème (Dialogue œcuménique ET vie des Eglises) est déjà prédéterminé par un contexte de division confessionnel et dénominationel. C’est le pluriel “LES” dans le titre. L’envisager ainsi constitue les Eglises comme des camps constitués qui ne peut considérer la diversité que comme ce qui vient entraver la plénitude de la commuions.

Une autre approche est possible. L’Eglise n’est pas pluralité de dénominations ou de confessions, elle est d’abord le corps du Christ avec son unité fondamentalement donnée. De même l’œcuménisme n’est pas spécifiquement une procédure de la théologie contemporaine. L’œcuménicité c’est d’abord la responsabilité missionnaire de vivre le corps du christ dans toute sa dimension théologique et anthropologique, et pas simplement une tache spécialisée et récente. »

« Trop souvent dans la rencontre des Eglises, on se retrouve avec une situation comparable à celle des espèces animales que leur spécificité aurait fait se développer dans des sens très différents, et qu’on essaierait de rendre fécondes ensemble, mais ces espèces devenues différentes seraient devenues mutuellement infécondes. Ce qui n’est pas le cas. En fait, il y a une fécondité, une interpénétration des différentes formes de chrétienté et de christianisme dans notre monde. De fait, que les institutions le veuillent ou non, nos différents christianismes sont mutuellement interféconds. Mais si on a le sentiment d’un manque de fécondation entre différentes communauté ecclésiales, c’est a mon sens beaucoup plus…/…parce que nos institution ecclésiales pratiquent à haute dose l’interdiction de procréation et installent des barrières préservatives entre leurs communauté, alors même qu’elles pouvaient être mutuellement fécondes. »

En fait, les Eglises ont du mal a situer dans leur dialogue les vrais lieux de leur différences. Après avoir tourné autour de la dogmatique, de l’éthique, de l’histoire, du registre biblique, on ne trouve pas le lieu fondamental de notre désunion et les méthodes de dialogue -qui on toutes leur mérite- n’épuisent pas le sujet.

 

Professeur Peter de Mey [2] : La réception (officielle) souvent inadéquate des résultats des dialogues œcuméniques

Peter de Mey nous a montré que la réception de ces documents dans l’Eglise Catholique dépend de leur statut : dialogues bilatéraux, textes de « Foi et Constitution »(COE)
Cette réception est source de conflits entre le Conseil Pontifical pour l’Unité des Chrétiens et la Congrégation pour la Doctrine de la Foi qui trouve toujours à redire trouvant les documents pas assez conforme à la théologie catholique.
En fait (et c’est moi qui commente) le plus grand problème de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, c’est que les autres Eglises ne soient pas Catholiques Romaines.
Faut-il le regretter ? Le pape François parle de diversité réconciliée. Encore faut-il que l’autre soit reconnu comme alter-égal, légitime dans son altérité…

 

La troisième conférence qui m’a interpelée est celle du:

fr. Hyacinthe Destivelle o.p. [3]: La réception des dialogues  œcuméniques dans l’Eglise Catholique. Défis et perspectives.

Des dialogues différents

  • Meilleure connaissance
  • Recherche d’accords
  • Œcuménisme réceptif…
  • Etc…

Réactions différenciées :

  • Réception comme acceptation
  • Réception comme interrogation dans la vie de l’Eglise.

Recevabilité et réceptivité

     Recevabilité :

  • Autorisation à publier (statut et commentaire) Ne préjuge pas la valeur intrinsèque du document. Document d’étude. Commentaire doctrinal (approbation de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi)
  • Réponse officielle (BEM, ARCIC 1, Déclaration conjointe sur la justification par la foi, Foi et Constitution « L’Église : vers une vision commune).
  • Déclarations communes. (Approuvées par le Pape)
    • Avec les Eglises d’Orient  en 1994, 1997, 2023)
    • Avec les Eglises Luthérienne, Mennonite, méthodiste, la Communion mondiale d’Eglises Réformées, la Communion Anglicane, la Déclaration conjointe sur la justification par la foi.

      Réceptivité :

  • Dans la vie de l’Eglise : reçoivent et se reçoivent ; partage d’expérience
  • Importance dans le vie pastorale (principe de Lund : tout ce qu’on peut faire ensemble, faisons-le.)
  • Collaboration entre Eglises locales.
De nombreuses autres interventions passionnantes ont été données. J’ai choisi celles-ci pour ce qu’elles montrent de ce qui est appelé l’hiver œcuménique.
Mon Eglise catholique, dont la Congrégation pour la Doctrine de la Foi se comporte comme un congélateur de la doctrine de la foi, rend toute déclaration commune quasi impossible par son refus de ce qui n’est pas strictement conforme au dogme catholique.
On en revient de fait par des voies détournées, mais puissantes, à la doctrine de l’unité des chrétiens par le retour dans le sein de la “mater ecclésia” seule dépositaire de la “vraie” doctrine.
Cette prétention de l’Eglise Catholique Romaine (du moins dans l’expression de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi) à être la seule vraie Eglise est source de blocage dans la réception des dialogues entre nos Eglises et dans la marche vers l’unité. Le processus de consensus différencié adopté pour la Concorde de Leuenberg et la Déclaration conjointe sur la justification par la foi ne semble plus être d’actualité. 
Que sur l’ensemble des dialogues et travaux avec Foi et Constitution et le COE menés, l’Eglise Catholique Romaine n’en valide que quatre m’interroge sur la capacité réelle de la structure vaticane à représenter la réalité de l’ Eglise.

 

Professeur Olivier Abel [4]: la capacité à recevoir

Olivier Abel nous faisait remarquer que la capacité de recevoir suppose à la fois la capacité d’accueillir et la capacité de refuser. Elle suppose aussi la capacité d’en rendre -ou plutôt d’en donner- une interprétation inattendue.
Le don n’apparaît comme don que dans « l’agir du moi » (selon l’expression de P. Ricoeur) et peut se révéler comme don positif ou toxique selon ce que j’en fait (Parabole des talents)
Dans la réception il y a une certaine autonomie du texte. Sa signification initiale telle que l’a pensé l’émetteur, peut se trouver reçue dans une « fidélité créatrice » qui va faire évoluer le sens.
On peut donc dire que :
transmettre, c’est se laisser recevoir,
transmettre, c’est accepter une réinterprétation.
L’œcuménisme suppose la pluralité (de oikos = famille, maisonnée). A la Pentecôte Pierre parle et chacun entend la même chose, mais dans sa propre langue.
L’œcuménisme suppose l’hospitalité, en se souvenant qu’en français hôte désigne aussi bien celui qui reçoit que celui qui est reçu.

 

Pour parvenir à l’unité, peut-être faudra-t-il que chacun fasse le deuil de sa propre vision de l’unité.

  Geo

 


[1] Pasteur Luthérien (EPUdF). Docteur en Théologie, Professeur à l’Institut Protestant de Théologie (IPT) de Paris, assesseur protestant et chargé d’enseignement à l’Institut Supérieur d’Études Œcuméniques (ISEO) et chargé d’enseignement à la Faculté de droit canonique de l’ Institut Catholique de Paris (ICP)

[2]   Peter De Mey est professeur titulaire d’ecclésiologie catholique romaine et d’œcuménisme à l’ unité de recherche Théologie systématique et étude des religions , Faculté de théologie et d’études religieuses de l’université catholique de Louvain
Il est impliqué dans le Centre de recherche œcuménique , le Centre d’étude du Concile Vatican II et le Centre de Louvain pour le christianisme oriental et oriental (LOCEOC)
Depuis 2005, il est membre du Bureau de la Commission nationale pour l’œcuménisme (et son président depuis 2010) et co-président de la Commission de dialogue avec l’Église protestante unie de Belgique

 

[3] Dominicain, prêtre, docteur en sciences religieuses à l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge et à l’Institut catholique de Paris.
Il est official du Conseil Pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens. Il est aussi membre de la Commission mixte internationale de dialogue théologique entre l’Eglise catholique et l’Eglise orthodoxe. Il enseigne l’œcuménisme à l’Université pontificale Saint-Thomas-d’Aquin (Angelicum) à Rome.
Ancien directeur du Centre d’études et de la revue Istina, il a été également plusieurs années curé de l’église catholique Sainte-Catherine à Saint-Pétersbourg

 

[4] Professeur de philosophie éthique à l’Institut Protestant de Théologie de Montpellier. Spécialiste de Paul Ricoeur. Chercheur associe au Centre de Recherche sur les Arts et le langage de l’EHESS

 

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Colloque de l’ACONor : La Communion Anglicane

Le 18 mars 2023, au monastère des Bénédictines de Bayeux “La Joie saint Benoît” 
 l’Association Chrétienne Oecuménique de Normandie à organisé un colloque sur la Communion Anglicane

 

 

Dans la ligne de ses précédents colloques sur les Eglises présentes en Normandie :
– l’ Eglise Catholique et Vatican II en 2013,
– l’ Eglise Protestante et la Communion des Eglises Protestantes en Europe en 2014, 
– les Eglises Orthodoxes et la préparation du Saint et Grand Concile en 2015,
Nous avons organisés le 18 mars 2023 un colloque sur la Communion Anglicane

 

Nous avons été honorés de la présence du rev’d Peter Hooper Archidiacre en charge de la France et de Monaco  pour l’Eglise d’Angleterre, du P. AlexandreGérault, Vicaire Général du diocèse de Rouen et de Mr Yves Millou directeur adjoint de l’Institut Normand de Sciences Religieuses (INSR)
Etaient présents des membres de l’ Eglises Catholique, de l’ Eglise d’Angleterre et de l’Eglise Episcopalienne, de l’Eglise Protestante Unie de France, d’ une Eglise Evangélique et de l’Eglise Vieille-Catholique Mariavite.

 

Après avoir prié l’office du matin selon le rituel commun à l’Eglise catholique Romaine de France et à l’Eglise d’Angleterre,  
nous avons pu entendre et échanger avec le Rev’d Peter Hopper qui, avec Carole Hart, nous a parlé du  fonctionnement synodal et de l’exercice de l’autorité dans l’anglicanisme, et de l’implantation de l’Eglise d’Angleterre en France.
Le P. Alexandre Gérault, nous a partagé les fruits et interrogations de 25 ans de jumelage entre la cathédrale catholique de Rouen dont il est recteur, et la cathédrale anglicane de Southwark et Mr Yves Millou a apporté, en contrepoint, un regard catholique sur ce qui a été exposé.

 

Nous avons dû nous passer du concours de Canon Debbie Flach qui n’a pas jugé bon d’honorer son engagement auprès de nous et surtout de Canon Elaine Labourel, malade, pour qui nous formons des voeux de prompt rétablissement.
Ces absences ont été compensées par la souplesse et la gentillesse de rev’d Peter Hooper et de Carole Hart et Donna Derrick, Lectrices dans l’Eglise d’Angleterre qui ont pris en charge les taches de l’une et l’autre.

 

Malgré ces contretemps, nous avons pu vivre un joyeux moment d’écoute et d’échange très fraternel entre autre dans les trois  ateliers en début d’après-midi sur
   – la prière anglicane,
   – les femmes en anglicanisme: Évolutions, sacerdoce féminin
   – oecuménisme anglican et inculturation dans les pays non anglophones.
La pause de l’après-midi a été l’occasion de déguster des gateaux anglais confectionnés par nos amies anglicanes de la Manche.
Merci à elles 😀  

 

La journée s’est terminée par l’office du soir selon le rituel commun et la bénédiction de tous les ministres de cultes présents à ce colloque

 

 
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Josselin Tricou: Des soutanes et des hommes

 

 

Josselin Tricou: Des soutanes et des hommes
Enquête sur la masculinité des prêtres catholiques
Paris, P.U.F., 2021

 

L’auteur constate que la théorie catholique dégenre et désexualise le prêtre en le sacralisant. « Ceux qui prient », étant plus proche de la perfection et comparable à l’état angélique”.

“De fait, l’Église catholique n’a eu de cesse de renforcer la sacralité du prêtre : réforme dite « grégorienne », contre-réforme catholique post concile de Trente… Faut-il y voir une lente et patiente « émasculinité » (p. 38) ? Le prêtre apprend et est autorisé à mettre en pratique des valeurs codées comme féminines : l’écoute, la douceur, le soin… Pourtant, le « bon prêtre » est d’abord un prêtre virilisé, protégé par la sacralité de son sacerdoce.”

“L’ouvrage présente les années 1960 comme un tournant dans l’histoire contemporaine de l’Église. Celle-ci traverse alors une crise d’identité qui mène à la fois à une invisibilisation des signes religieux et à de nombreux départs pour une vie séculière. Les prêtres qui quittent le sacerdoce sont majoritairement des hétérosexuels qui se marient [Et qui portent des valeurs progressistes “de gauche*]. Les prêtres homosexuels [restent et seraient ainsi devenus proportionnellement plus nombreux*] dans l’Eglise Catholique Romaine que dans le reste de la société. Cette nouvelle composition a des répercussions sur le recrutement ecclésiastique. En même temps, les classes populaires se détournent de la prêtrise ; les catégories bourgeoises [Et qui portent des valeurs conservatrices “de droite”*] fournissent désormais la majorité des prêtres.”

“Josselin Tricou avance que le discours qu’il qualifie d’homophobe de l’Église lui permet à la fois de rester attractive auprès d’hommes qui ne pourraient vivre ouvertement leur homosexualité, et de mieux surveiller ses cadres et d’en obtenir parfaite obéissance.”

“Il s’appuie sur de nombreuses sources et entretiens. Sa thèse peut choquer, d’autant qu’elle ne fait jamais référence à la foi dans sa description de la vocation religieuse, mais elle intéressera celles et ceux qui cherchent à mieux comprendre le fonctionnement ecclésiastique et qui s’interrogent sur la « cléricalisation » de l’institution. En effet, selon l’auteur, le mode de recrutement influence les rapports du clergé avec les laïcs et les prises de décision sur les questions de société dont l’importance de certaines échappe au clergé.”

Extrait de l’article de Jean-Marc GOGLIN du Bulletin théologique de l’INSR 

 

Un des points soulevés par l’auteur me semble particulièrement important: “On n’est pas obligé de penser l’homosexualité comme un défaut de masculinité, ni la virilité comme une preuve d’hétérosexualité.” (p 446). Quand Josselin Tricoud parle d’homosexualité, il ne parle pas forcément de sexualité active, mais bien d’ identité sexuelle fondamentale. On ne peut penser et  comprendre a thèse sans ce rappel nécessaire.

Josselin Tricou est sociologue et son livre, dérangeant, pose cependant de vraies question qu’on ne peut évacuer simplement parce qu’elles sont iconoclastes….

*Ajout Geo

  Geo

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Veuillez, chers frères évêques, entendre mon cri

Un article de Bernard Paillot du Bulletin Théologique de l’INSR de Rouen du 6 janvier 2023
https://wordpress.com/read/feeds/59927058/posts/4478334109 )   
Paru sur le site “Nous sommes aussi l’église” (https://nsae.fr/):

 

Lettre ouverte de Jean L’hour qui est prêtre des missions étrangères de Paris, exégète et enseignant et a …plus de 90 ans! Cet âge mérite d’être souligné car cela témoigne que les années n’ont pas altéré la vigueur de sa foi, sa pensée, son expression, et sa mémoire.
Oui, il a vécu et se souvient du déroulement et des textes élaborés par les Pères conciliaires. Il en a mesuré l’ouverture au monde au nom de l’Evangile.
Il fait partie de ceux qui ne voient pas seulement dans Vatican II un concile « pastoral » dans la continuité des conciles dogmatiques de Trente puis Vatican I, auxquels il conviendrait de revenir après une parenthèse éruptive.
Pour lui, et pas seulement, l’aggiornamento et la mission d’évangélisation ne sont pas dans une « restauration catholique » de que nombre de plus jeunes s’emploient à rétablir, attendant avec impatience que les témoins de sa trempe disparaissent.  Pour certains l’amnésie n’attend pas le nombre des années; mais pas chez Jean L’Hour.

 

Vous aurez beau entendre, vous ne comprendrez pas.
Vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas.
Car le cœur de ce peuple s’est épaissi,
Ils sont devenus durs d’oreille,
Ils se sont bouché les yeux
Pour ne pas voir de leurs yeux,
Pour ne pas entendre de leurs oreilles,
Ne pas comprendre avec leur cœur,
Et pour ne pas se convertir.
(Évangile de Matthieu 13,14-15)

https://eglise.catholique.fr/conference-des-eveques-de-france/

 

Chers frères évêques de l’Église de France, c’est avec colère et indignation, mais aussi avec affection, que moi, prêtre, je vous adresse cette lettre. Voilà des mois, des années, que vos silences et le seul souci de votre honorabilité couvrent d’innombrables turpitudes au cœur même de notre communauté chrétienne et jusque chez nos plus hauts responsables.

 

Réveillez-vous, je vous en prie, ouvrez les yeux et voyez, tendez l’oreille et entendez ! La communauté dont vous avez la charge est comme un troupeau sans pasteurs. Parmi vos brebis, il en est qui s’éloignent, d’autres qui cherchent à se réfugier dans un passé révolu. Et pendant ce temps l’Évangile de Jésus Christ n’est pas proclamé, la Bonne Nouvelle de Dieu pour le monde n’est plus entendue ! Nombreux encore, heureusement, sont les témoins de Jésus qui, dans la discrétion de leur vie quotidienne, maintiennent le flambeau. Je vous en prie, ne les découragez pas !

 

Comme Jean-Baptiste, commencez par vous dépouiller de tous vos oripeaux, ces reliques d’un temps pas si lointain où l’Église faisait peser son pouvoir sur nos sociétés. L’image encore toute récente de votre assemblée à Lourdes, avec vos mitres, vos chasubles, vos bagues, vos crosses, est par elle-même un contre témoignage qui fait injure à la pauvreté de Jésus aussi bien qu’à sa préférence pour les pauvres.

La même image, sans laïcs et surtout sans femmes, est aussi une injure faite à toute la communauté chrétienne. Vous la dominez, vous prétendez parler en son nom, mais vous ne la représentez pas. Et pourtant, sans ces bataillons d’hommes et de femmes que vous maintenez en bas de l’autel, que serait notre Église aujourd’hui ?

Il ne suffit plus, chers frères évêques, de vous rouler dans la cendre en demandant pardon, de prendre des mesures canoniques supposées adéquates aux maux que vous voulez guérir.
Il ne suffit plus de nous dire une fois encore que désormais les choses vont changer radicalement, que votre parole sera transparente.
Il ne suffit plus de faire appel à des experts, psychologues, conseillers en communication, juristes…
Il ne suffit même plus de prier.
Tout cela il fallait le faire, et c’est déjà un pas important, mais c’est encore gravement insuffisant, car vous ne vous attaquez là qu’aux symptômes du mal, non à ses causes profondes. Moyennant quoi vos remèdes ne sont que des cataplasmes sur un corps qui reste gravement malade.

 

Le « mal systémique » bien diagnostiqué par le Rapport Sauvé, dont souffre notre Église est profond en effet.
N’a-t-il pas sa source dans la sacralisation du sacerdoce qui place évêques et prêtres au-dessus du peuple ? N’a-t-il pas sa source dans le renvoi des femmes à l’étage du dessous, relégation héritée des sociétés patriarcales ?
N’a-t-il pas aussi sa source dans une peur viscérale de la sexualité perçue comme un danger dont il faut surtout se garder en tenant les femmes à distance ?
Sacralisé, le prêtre est intouchable pour les personnes vulnérables que sont les enfants, les handicapés ou, tout bonnement, les simples croyants. Mais la sacralisation de son état, et non seulement de son ministère, emprisonne le prêtre lui-même qui demeure avant tout un être humain avec toutes ses facultés, ses désirs et ses pulsions.

 

Chers frères évêques, regardez vos prêtres, écoutez-les, ayez pitié d’eux, ayez pitié de vous-mêmes et reconnaissons que nous tous de simples êtres humains. Que l’Esprit de Jésus Christ vous éclaire et vous donne l’audace d’inventer un nouveau ministère sacerdotal, non plus celui d’une caste lévitique à part du peuple, mais celui d’un service au sein de ce peuple.

 

Veuillez, chers frères évêques, entendre mon cri qui est aussi celui de beaucoup d’autres frères et sœurs, je vous le demande au nom de Celui qui est venu nous libérer afin que nous vivions. Veuillez croire aussi à mon affection et à ma prière fraternelles.

 

Jean L’Hour
Prêtre des Missions Etrangères de Paris
90 ans

 

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Dialogue Catholique et Eglises Orthodoxes Orientales

 

Les sacrements dans la vie de l’Église :

 

Un nouveau document du dialogue théologique avec les Églises orthodoxes orientales

 

27 janvier 2023

 

Membres de la commission

La Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l’Église catholique et les Églises orthodoxes orientales a publié un nouveau document intitulé « Les sacrements dans la vie de l’Église ».

Ce document reflète « un large consensus…, tant dans la théologie que dans la pratique des sacrements », consensus sur le fondement duquel il recommande un renforcement de la collaboration pastorale. Après une première partie sur la définition et la signification théologique des sacrements, la seconde partie du document traite des sept sacrements : sacrements d’initiation (baptême, chrismation/confirmation, eucharistie) ; sacrements de guérison (pénitence/confession, onction des malades) ; sacrements de service et d’engagement (mariage, ordres sacrés). La troisième partie formule quelques recommandations pour une plus grande coopération pastorale entre l’Église catholique et les Églises orthodoxes orientales.

Le document, finalisé par la Commission lors de sa dernière session plénière, a été signé le 23 juin 2022 par le Cardinal Kurt Koch et l’Évêque copte orthodoxe Kyrillos de Los Angeles, co-présidents de la Commission.

Recevant les membres de la Commission le même jour, le Pape François s’est félicité de l’adoption du document « qui démontre l’existence d’un large consensus et qui, avec l’aide de Dieu, pourrait marquer un nouveau pas en avant vers la pleine communion ». Le Saint-Père a encouragé à approfondir « un œcuménisme pastoral », demandant si « sur la base du consensus théologique révélé par votre Commission, ne serait-il pas possible d’étendre et de multiplier ces accords pastoraux, surtout dans des contextes où nos fidèles se trouvent en situation de minorité et de diaspora ».

 

Pour une présentation du nouveau document, voir : article dans L’Osservatore Romano du 26 janvier 2023 du Révérend Père Hyacinthe Destivelle, OP, Co-Secrétaire de la Commission.

 

Créée en 2003, la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l’Église catholique et les Églises orthodoxes orientales est composée de représentants de l’Église catholique, de l’Église copte orthodoxe, de l’Église syro-orthodoxe d’Antioche, de l’Église apostolique arménienne (Catholicossat de tous les Arméniens – Siège d’Etchmiadzine et Catholicossa du Siège de Cilicie), de l’Église malankare orthodoxe syrienne, de l’Église orthodoxe éthiopienne Tewahedo et de l’Église orthodoxe érythréenne Tewahedo. La Commission a déjà publié deux documents, le premier en 2009 sur « Nature, constitution et mission de l’Église », le second en 2015 sur « L’exercice de la communion dans la vie de l’Église primitive et ses répercussions sur notre quête de la communion aujourd’hui ».

 

Source: Dicastère pour la promotion de l’unité des chrétiens  

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Conseils pour être pasteur

Aspire au caractère avant d’aspirer au ministère (1 Timothée 3).
Ton ministère sera toujours limité par tes failles de caractère.

 

Trop de pasteurs tentent de trouver leur identité et leur valeur dans le ministère.
Ne fais pas du ministère une idole.
L’Église est l’épouse de Christ, pas ta maîtresse.

 

La prédication n’est que la pointe de l’iceberg.
La solidité d’un prédicateur se bâtit au travers ses années de lectures bibliques quotidiennes et d’études.
Si tu n’aimes pas lire la Bible; fais autre chose de ta vie.

 

La tâche n°1 du prédicateur
n’est pas de raconter, inspirer, toucher, conseiller, coacher, révéler, prophétiser, activer ou même parler de la Bible,
mais bien d’annoncer la bonne nouvelle de la grâce de Jésus.

 

Tu ne devrais pas avoir le droit de prêcher la Bible si tu ne maîtrises pas les
 fondements de la théologie chrétienne (sotériologie, christologie, pneumatologie, eschatologie, etc…).
Pourquoi aspirer à parler de ce que tu ne connais pas?

 

Pourquoi aller à l’École biblique?
Les disciples ont passé 3 ans avec Jésus, qui leur a enseigné la Bible, le pastorat, la théologie, l’exégèse et l’herméneutique.
Un pasteur sans formation ne sera jamais crédible dans ce monde où on exige un diplôme même à un plombier.

 

Tu as besoin d’un mentor!
Trouve un pasteur à qui tu veux ressembler, sois partout dans l’église, colle-toi à lui, écris toutes tes questions sur la vie et le ministère, prends rendez-vous et bombarde-le. Répète à chaque mois!

 

La vision, le rêve et la destinée sont surévalués.
L’appel est la seule chose qui te gardera vraiment dans le ministère.
Et l’appel consiste à ces 3 humbles priorités qu’avaient les apôtres: la Parole, la Prière et les Personnes (Ac 6.4).

 

Ne cherche pas à devenir un grand leader. Cherche à devenir un grand serviteur.
Il est plus facile d’apprendre le leadership à un serviteur, que d’apprendre le service à un leader.
Suis Jésus et les autres te suivront.

 

Si Dieu t’appelle à être pasteur, n’attends pas d’avoir le titre de «pasteur» pour te comporter comme un pasteur.
Aime, prie, étudie, sers et consacre-toi comme un pasteur dès maintenant.
Le titre ne sera que la reconnaissance de ce que tu es déjà.

 

L’appel de Dieu ne fait pas de toi quelqu’un de spécial.
Tu es un simple pécheur ordinaire appelé au ministère par grâce.
Sois humble!
J’ai appris qu’il est plus utile d’inspirer les gens par nos faiblesses, que de les impressionner par nos forces.

 

Ne tarde pas à répondre à l’appel de Dieu!
Ce que tu sèmes dans ta vingtaine, tu le récolteras dans ta trentaine;
ce que tu sèmes dans ta trentaine, tu le récolteras dans ta quarantaine etc…
Les « pommes » que je récolte à 42 ans viennent du « pommier » que j’ai semé à 19 ans.

 

           Gaétan Brassard (Pasteur évangélique Quebec)

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BONNE ANNEE

 

Bonne année ?
Oui, bonne année !

 

Malgré ce monde déchiré, et souffrant, oui bonne année !
Malgré la folie du Président Russe qui met l’Europe et le monde dans le chaos,
oui bonne année !
Malgré le délire pan-russe du Patriarche de Moscou et de toute la Russie qui se fait le complice moral des crimes commis sur le sol Ukrainien,
oui bonne année !
Bonne année à tous nos frères orthodoxes déchirés dans leur foi,
et particulièrement à l’ Archevêché des églises orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale dépendant du patriarcat de Moscou, et soutien actif de l’Ukraine.

Bonne année parce que à l’abominable répond l’admirable. Devant toute ces souffrances, les cœurs, les maisons, les couvents et monastères, les communes, les pays se sont ouverts pour accueillir les réfugiés Ukrainiens fuyant la guerre. Et même notre pays en prend sa -petite- part.

 

Si on pouvait arrêter d’apprendre mois après mois que des prêtres on commis des crimes ou des délits sur des enfants ou des adolescent, ce serait une bonne année.
A tous les évêques, prêtres, laïc en responsabilité ou non, qui fidèles à leur foi et à leurs engagements souffrent de tout cela, je souhaite une bonne année. 

 

En cette fin de la semaine de prière pour l’unité des Chrétiens dont le thème « Apprenez à faire le bien, recherchez la justice » (Is 1,17) est largement ouvert sur l’accueil de l’autre, reconnu dans la dignité et la justice comme mon frère, on peut s’interroger :
si les hommes politiques de notre pays, au lieu de se demander ce que penseraient les partis d’extrême-droite et la  frange la plus droite-extrême des partis encore républicains, décidaient d’ouvrir un peu plus nos portes aux réfugiés pas seulement blancs et chrétiens, ce serai vraiment une bonne année.

Et en plus ce serait utile.

 

A vous, frères et sœurs qui lisez ces lignes, bonne et sainte année qu’elle soit fructueuse dans vos missions, riche de rencontre et de partage, de progrès chacun et ensemble vers l’ unité

 

Que le Seigneur garde et bénisse tous et chacun.
Geo

 

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Rassemblement Interconfessionnel Normand

L’anglicanisme est connu notamment par les célébrations liés à la monarchie anglaise.
Mais l’anglicanisme a une diffusion mondiale et une diversité de rites , de théologie que certains qualifient de « via media » entre catholiques et protestants .
En 2018 la Communion Anglicane a rejoint les signataires de la déclaration commune sur la justification par la foi .
En juillet 2022 la conférence de LAMBETH a réuni les primats des églises anglicanes, et le fonctionnement des institutions de la communion anglicane a encore une fois montré comment dépasser des divergences réelles entre les églises de la communion .
Notre journée se veut une introduction à l’anglicanisme et ses particularités et comment celui -ci peut être source de réflexion pour toutes nos églises.

 

Les intervenants seront :
The Archdeacon, the Rev’d Dr Peter Hooper, en charge de la France et de Monaco. (Son rôle est celui d’un évêque auxiliaire)
Rév’d Canon Elaine Labourel, (Prêtre) responsable de formation pour le Diocèse en Europe de l’Église d’Angleterre
Rév’d Charlotte Sullivan, (Prêtre)
Mme Donna Derrick, (Reader, Eglise d’Angleterre)
Intervenant catholique : monsieur Yves Millou, directeur adjoint de l’ Institut Normand de Sciences Religieuse, philosophe et théologien apportera un regard catholique ‘bienveillant) sur nos échanges.

 

Des ateliers seront proposés :
A1 La prière anglicane (Mr Yvonnic Bouche)
A2  Les femmes en anglicanisme – Évolutions – Sacerdoce féminin (Chanoine Debbie Flach)
A3 Œcuménisme Anglican (Archidiacre Peter Hooper)
A4 La cohabitation High Church – Low Church (Rev’d Elaine Labourel)
A5  L’inculturation dans les pays non anglophones (Donna Derrick)

 

Programme de la journée :
10h00 -Temps de prière anglicane en français
10h15 -Qu’est-ce que l’Anglicanisme ? (Rev’d Elaine Labourel)
10h45 -Son implantation en France (Rev’d Debbie Flach)
11h00 Pause
11h15 -L’exercice de l’autorité dans l’anglicanisme / Le fonctionnement synodal (Archidiacre Peter Hooper)
11h35 -Regard catholique (Yves Millou)
12h00 -Questions
12h30 Repas
13h45 -Ateliers
15h15 -Table ronde avec les questions issues des ateliers
16h00 -Temps de prière anglicane en français

 

ATTENTION
Il est absolument nécessaire de s’inscrire et, si vous le souhaitez de réserver votre repas
(cliquer sur ce lien)

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