Regards sur l’Évangile de Luther et Calvin
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Actualité œcuménique régionale et plus
12 MARS 2017
La pasteure Marie-Odile Wilson se réjouit que les communautés chrétiennes aiguisent leur sensibilité écologique.
Un article du journal La Croix de la mi-février fait état du passage récent et enthousiaste à l’agriculture bio de l’abbaye de Notre-Dame de Maylis dans les Landes, dont les moines suivent ainsi l’exemple d’une grosse poignée d’autres abbayes en France, engagées sur ce chemin depuis plus ou moins longtemps, comme les bénédictins de la Pierre-qui-Vire dans le Morvan.
Ce qui paraît intéressant ici, c’est ce qui a provoqué le déclic de cette communauté il y a trois ans. Il a fallu une rencontre entre deux facteurs : une infestation d’un charançon résistant aux traitements chimiques, et la parution de l’encyclique Laudato si’ (2015).
La réalité de la vie confrontée à la puissance de la parole, voilà qui devrait donner courage et audace à tous les prédicateurs du monde ! Certes, l’exhortation ne suffit pas toujours, hélas, à faire changer le regard de ses auditeurs, mais il arrive parfois que, confrontée à la réalité, elle germe et produise alors, comme dans cet exemple-ci, une conversion dans la réflexion, suivie d’une transformation radicale de l’action.
Dans ce cas précis, la conversion est effectivement profonde, puisque les moines ont choisi de passer de l’agriculture intensive et chimique à la permaculture. Nous pourrions le lire comme une parabole de ce que nous sommes tous, à notre place, appelés à faire.
Spiritualité, culture et attention
En effet, quand le frère Joseph déclare : « Avant, nous cherchions à protéger la plante, maintenant, nous nous demandons comment nourrir le sol », nous pouvons y entendre une invitation à penser plus globalement notre action, non plus sur le court terme, la productivité, et ce quels que soient nos champs d’activité, que sur le long terme, la préservation, le respect, le soin. Et cela vaut aussi pour nos relations humaines.
Il n’est plus question de prise de pouvoir, de possession, mais de mise en relation, et ici tant au niveau des plantes que des humains. Car il est question de l’attention à ce qui peut permettre au sol d’être mieux nourri, grâce aux végétaux que l’on y fait pousser, d’attention à la plante elle-même que l’on veut produire, en lui adjoignant des aides, des plantes – compagnes qui lui feront du bien. Voilà qui pourrait aussi fort utilement s’appliquer à notre société, à notre environnement humain.
En outre, ce mode de culture appelle à une mise en réseau entre les différents acteurs, localement pour le bon fonctionnement des choses : animaux, plantes et humains agissant en synergie pour obtenir un résultat optimal. Mais aussi réseau plus large entre utilisateurs de bonnes pratiques, pour le partage des découvertes, des méthodes, des processus.
Écologie et interdépendance
Cela aussi est un beau modèle de société. C’est le frère Joseph qui déclare encore dans l’article : « C’est un nouveau regard sur le frère et sur Dieu. » Voilà donc une belle démonstration de ce lien indéfectible que l’on a trop voulu ignorer dans les dernières décennies, entre l’humain, la nature et la spiritualité. Il ne s’agit de rien d’autre que de viser à notre cohérence interne, à retisser notre unité intérieure, entre notre physiologie, notre action et notre foi.
C’est sans doute cette unité-là qui nous aidera à éviter de tomber dans les tentations multiples de notre monde, individualisme, consumérisme à outrance, prise de pouvoir sur la nature et sur le frère.
Il est bon, utile et urgent de redécouvrir notre interdépendance, elle s’exprime sur de nombreux axes de notre vie.
Il est bon, utile et urgent d’en prendre grand soin, aussi bien pour nous, individuellement, que pour notre société, comme pour la Création.
Il est aussi réjouissant de voir que des communautés chrétiennes prennent leur part dans ce travail de fond-là, pour nourrir notre terreau commun, pour être le levain de la pâte, le sel de la terre, pour nous inviter, nous aussi à entrer dans ce cheminement-là.
Agriculture biologique : des monastères se convertissent Lire la suite »
En mémoire du Père François Lancelot (soc)
En 1997, j’étais étudiant à Rennes en troisième année d’audiovisuel. Cette dernière année était consacrée à la réalisation d’un projet de fin d’études. Fiction, reportage, documentaire???
En quête d’inspiration et d’idées, je fus attiré curieusement par le Mont Saint Michel, ce roc pyramidal, isolé sur l’une des plus vastes et plus étranges plages du Monde. Au détour de la Grand Rue, j’y fis la connaissance de François Lancelot, membre de la communauté Monastique dirigée à l’époque par André Fournier. Très vite le Père François s’imposa comme étant un personnage “à part” et à “part entière”. Mon idée de projet était née, et ce serait donc un documentaire sur sa vie.
Cet homme, à la fois plein d’humour, d’originalité, d’espièglerie, mais aussi parfois tête en l’air mais toujours de conviction devint malgré lui le sujet de mon projet de fin d’études. Passionné depuis toujours de photographie, François accepta de jouer modestement “la Star”, de s’ouvrir une fois de plus à l’autre via un média qu’il ne connaissait pas forcément bien.
L’ensemble de ma petite équipe, Cédric Fouré (Image), Séverin Favriau (SFv Fv) (son) et Manfred Noël (Lumière) fut admirablement accueillie par l’ensemble de la communauté. Très vite, micro, perche, caméra et lumière disparurent. François en avait fait une totale abstraction.
Chronologiquement, en s’appuyant sur ces propres photos, François se raconta on ne peut plus simplement, modestement, passionnément. Ses origines, son parcours, ses passions, son postulat, ses doutes et plus que tout sa vocation.
Casquette vissée sur la tête, barbe blanche, déambulant dans cet incroyable et majestueux monastère dont il faisait indéniablement “parti des murs”, le père François a toujours été pour tous les Montois un être attentionné.
Bien au-delà de tout cela, ce tournage fut aussi l’occasion de découvrir le Mont saint-Michel comme peu de monde. Quel privilège que ce mémorable 1er mai 1998: Tourner dans une abbaye fermée au public!
Aussi je n’oublierai jamais ma dernière question ouverte: – “François, si je te laisse trente secondes pour conclure…”
Quasiment 20 ans après, jour pour jour, à 97 ans François vient de vivre sa passionnante conclusion qu’il exprimait, plein d’entrain, de joie mais aussi d’impatience… “Alors… on continue!”
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En librairie, le 1er mars 2017
Quels désaccords, quelles différences entre catholiques et protestants ?
Pour fêter le cinq centième anniversaire de la Réforme, événement fondateur du protestantisme, deux personnalités du monde chrétien engagées dans le dialogue œcuménique « s’affrontent » et mettent en lumière les fondements historiques et théologiques de leur propre Église.
Avec courtoisie mais sans concession et avec beaucoup de pédagogie, ils discutent de thèmes variés et fondamentaux qui renvoient aussi bien à la foi qu’au dogme et à l’actualité. Un débat passionnant, plein de fougue et d’intelligence.
Jean-François Clavairoly est pasteur, président de la Fédération protestante de France depuis 2013. Il a publié en Paroles d’alliance, Dialogue entre un pasteur et un rabbin sur la société française avec Haïm Korsia, grand rabbin de France (François Bourin, 2011).
Michel Kubler, est prêtre, théologien, ancien rédacteur en chef de La Croix. Il dirige à Bucarest, le Centre œcuménique Saint Pierre – Saint André. Il a publié chez Bayard en 2014, Petit parcours de foi.
Loup Besmond de Senneville est journaliste au service religion du quotidien La Croix. Il a publié chez Bayard en 2014 Chercher Dieu et veiller sur l’homme. Repères pour une éthique chrétienne, avec Xavier Lacroix.
Format : 14,5 x 19 cm, 270 pages, 16,90 euros.
@Bayard_Ed
Protestants et Catholiques: ce qui nous sépare encore Lire la suite »
Dans le cadre de la préparation du forum sur le christianisme intérieur
qui aura lieu du 13 au 17 novembre 2017
Jean de Bernières fut un grand mystique normand dont plusieurs proches ont été canonisés (Jean Eudes, Mgr Laval, Marie de l’Incarnation) ou béatifiée (Mère Mectilde). Sa postérité a été importante en France, en Angleterre et au Québec. Mystique et homme de charité, fort apprécié par l’Eglise de son époque, ses écrits furent mis cependant à l’Index trente années après sa mort en 1689. L’Eglise du Grand Siècle avait changé, le rigorisme et le jansénisme l’emportaient sur la charité et la mystique. A la même époque de nombreux personnages connaissent le même sort, leurs écrits sont interdits. Le confesseur de St Vincent de Paul, totalement oublié Benoît de Canfel et le grand jésuite qu’apprécie le Pape Fançois, Jean-Joseph Surin, sont l’objet de la même condamnation post-mortem.
Ceux qui s’interroge sur le rapport entre Recherche de Dieu et engagement dans la Cité comprendront à travers la destinée de l’oeuvre de Bernières, le retour de la quête contemporaine de spiritualité et de fraternité.
Jourdaine de Bernières, soeur de Jean (fondatrice des Ursulines de Caen), fit écrire à partir de sa correspondance un ouvrage intitulé Chrétien intérieur, cet ouvrage imprimé à 30 000 exemplaires fut avant sa disparition, le livre de spiritualité le plus lu au XVIIème siècle .
Jean de Bernières (Caen 1602-1659) Lire la suite »
L’année Martin Luther est marquée par deux projets :
(répétée à 3 endroits, Alençon, Flers dans le Bocage, et Mortagne dans le Perche).
.Avec une historienne (qui fut professeur d’histoire à Paris), Marie-José Michel, qui situe la Réforme dans la crise/mutation vécue par l’Europe du XVIème ;
Elisabeth Gautier-Desvaux ( qui fut directrice du patrimoine, départemental et régional – maintenant présidente du conseil presbytéral de la paroisse protestante d’Alençon), qui évoque plus précisément l’émergence de la Réforme dans l’Orne. Passionnantes, toutes deux !
Un voyage – rencontre : Du désert Cévenol à Taizé.
Nous avons choisi d’aller à la rencontre de l’un des berceaux de la Réforme en France ;
PROGRAMME DU parcours
Commémoration des 500 ans de la Réforme dans le diocèse de Sées Lire la suite »
Cet événement est « le fruit de trois années de travail » mené ensemble par le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, la Faculté de théologie de la Grégorienne et l’Institut Johann-Adam-Möhler pour l’œcuménisme. Le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, interviendra sur « La Réforme et l’Église catholique ». Il y a deux jours, il soulignait l’« esprit œcuménique » de la commémoration dans L’Osservatore Romano.
Le symposium s’ouvrira dimanche 26 février avec la célébration solennelle commune des vêpres, suivie de la conférence du cardinal Koch. C’est le cardinal Gerhard Müller, préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, qui conclura les quatre jours de réflexion, par une conférence « L’Église comme un lieu de justification ».
Catholiques et luthériens se sont engagés à travailler ensemble pour l’unité des chrétiens dans une déclaration commune signée par le pape François et par le président de la Fédération luthérienne mondiale, l’évêque Munib Younan, le 31 octobre 2016, en Suède.
500 ans de la Réforme: « Luther et les sacrements » à la Grégorienne Lire la suite »
Commémorer à Rouen les 500 ans de la Réforme Lire la suite »
Nous fûmes tous très chaleureusement reçus dans des familles britanniques qui participent aux activités œcuméniques de Southwark.
Pendant ce week-end, nos amis anglicans recevaient également une délégation de quatorze Luthériens de Bergen (Norvège), afin, non seulement de renouveler le jumelage de vingt ans entre la paroisse norvégienne et Southwark, mais aussi de célébrer (avec quelques mois d’avance) les 500 ans de la publication par Luther de ses 95 Thèses, qui fondèrent le protestantisme.
Les échanges commencèrent lors d’une soirée où les « porte-paroles » de nos trois groupes présentèrent, non pas les différences entre nos trois obédiences comme initialement prévu, mais les points de convergence et les défis à relever en ce début de XXIe siècle. Ainsi, l’Evêque Jonathan Clark (de Croydon) pour les Anglicans, le Pasteur Jan Otto Myrseth pour les Luthériens, et le Père Christophe Potel pour les Catholiques, soulignèrent tous la complexité grandissante de leurs diocèses, confrontés à la multi-ethnicité des populations et à la précarité. Line (Rouen) présenta sa mission de Serviteur de Communauté, fonction qui plut beaucoup aux Anglais et aux Norvégiens.
Les interventions se poursuivirent par des échanges plus informels entre les quelques 40 participants présents dans le pub londonien privatisé pour l’occasion.
Le lendemain nous nous retrouvâmes tous à la messe à la Cathédrale de Southwark, avant d’entamer de nouvelles discussions, plus centrées sur la place des jeunes dans nos communautés, sur le rôle des bénévoles, et les caractéristiques des Eglises d’Etat, puisque tel est le statut de l’Eglise Anglicane et de l’Eglise Luthérienne norvégienne. De plus en plus de parents souhaitent que leurs enfants acquièrent des valeurs qu’eux-mêmes ont du mal à transmettre, et donc se tournent (non sans méfiance toutefois) vers l’Eglise pour assurer cette tâche. C’est là que les bénévoles ont un rôle intéressant à jouer ; le défi étant, pour les trois obédiences, de faire venir vers l’Eglise ceux qui n’osent entrer, par méconnaissance ou par crainte. Cependant, dans le cas de l’Eglise Luthérienne norvégienne, comme chaque enfant doit recevoir (c’est inscrit dans la loi depuis 1990) 315 heures d’éducation religieuse jusqu’à ses 18 ans, la quasi-totalité de la population est sensibilisée aux questions religieuses.
L’après-midi dominical s’est achevé avec une célébration à la Seamen’s Church St Olav de Londres, pour fêter les 500 ans de la Réforme. Nous avons tous apprécié le sens de l’accueil des Norvégiens pendant, et après cette messe, en présence de l’Evêque de Southwark, Christopher Chessun.
Après simplement deux jours passés à Southwark, nous avions tous l’impression d’avoir engrangé des dizaines de journées d’échanges, de partage, de moments amicaux, et regrettions de devoir repartir si vite. Assurément, des liens se sont noués, fondés sur le désir d’écouter, de communiquer, sur l’amitié, et sur la promesse de futures rencontres.
Article de Catherine Becasse pour Notre-Dame info
Source: Notre Dame info
Week End œcuménique à Londre Lire la suite »
Proposer un « pèlerinage de confiance » ! Du 28 décembre 2016 au 1er janvier 2017 a lieu la traditionnelle rencontre européenne organisée par la communauté de Taizé. Cette année, la rencontre se tient à Riga, en Lettonie, au bord de la mer Baltique. Dans cette ville de tradition luthérienne et où des liens profonds existent entre les différentes confessions chrétiennes, des dizaines de milliers de jeunes catholiques, orthodoxes et protestants vont prier et vivre un temps de partage, ensemble. « Nous aimerions que les jeunes découvrent une confiance », invite Frère Alois, Prieur de la communauté de Taizé, « découvrent que la confiance est possible, que ce n´est pas un rêve, la confiance entre les peuples et la confiance en eux-mêmes. Et c´est dans la foi, la confiance en Dieu que nous voudrions puiser ce nouvel élan ! » Un appel à ouvrir de nouveaux chemins de paix et à être, malgré les crises traversées, un signe d´espérance au cœur même de l´Europe.
source: KTO
Taizé : la rencontre européenne à Riga Lire la suite »
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