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Actualité œcuménique régionale et plus

Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre catholiques et orthodoxes

 

11 OCTOBRE 2016

Synodalité et primauté au premier millénaire. Vers une compréhension au service de l’unité de l’Église

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Sanctuaire De La Sainte-Face De Manoppello (Italie) © Anita Bourdin

 

L’unité de l’Église en Orient et en Occident au cours du premier millénaire, même si elle fut « parfois compliquée », « représente un point de référence nécessaire et une puissante source d’inspiration pour les catholiques comme pour les orthodoxes »: c’est la conclusion du document final adopté et signé au terme de la 14ème rencontre des membres de la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre catholiques et orthodoxes qui a eu lieu du 16 au 21 septembre 2016 à Francavilla al Mare (Chieti).

Intitulé  «  Synodalité et primauté au premier millénaire. Vers une compréhension au service de l’unité de l’Église », le document examine le rapport entre la synodalité et la primauté dans la vie de l’Église : la question qui a joué un rôle important dans la division entre orthodoxes et catholiques.

L’ « héritage commun de principes théologiques, de dispositions canoniques et de pratiques liturgiques du premier millénaire » est fondamental pour les deux Églises qui « cherchent à panser les plaies de leur division, en ce début de troisième millénaire », souligne le document.

C’est « sur la base de cet héritage commun » que les catholiques et les orthodoxes « doivent voir comment la primauté, la synodalité et l’interrelation qui existent entre eux peuvent être prises en compte et exercées aujourd’hui et à l’avenir ».

A l’occasion de cette rencontre, une liturgie orthodoxe a été célébrée dans l’église de Manoppello qui renferme une précieuse relique. de la Sainte-Face du Christ

Texte du document ICI

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Œcuménisme du sang: « l’ennemi ne se trompe pas », il reconnaît le chrétien

« L’ennemi ne se trompe pas, il sait bien reconnaître où est Jésus » et il n’identifie que « le chrétien »,

le pape François l’a souligné devant les participants à la Conférence des secrétaires du “Christian World Communions”. Au cours d’une audience le 12 octobre 2016 au Vatican, le pape a souligné qu’accomplir des œuvres de charité ensemble, c’était déjà faire l’unité des chrétiens.

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Prenant la parole lors de cette rencontre, le pape François a constaté que « l’ennemi nous enseigne l’œcuménisme du sang ». Un œcuménisme « aujourd’hui très actuel » : « Quand les terroristes ou les puissances mondiales persécutent les minorités chrétiennes ou les chrétiens, (…) ils ne demandent pas : ‘Mais tu es luthérien ? Tu es orthodoxe ? Tu es catholique ? Tu es réformé ? Tu es pentecôtiste ?’, non. ‘Tu es chrétien’. Ils en reconnaissent un seul : le chrétien ».

« L’ennemi ne se trompe pas, il sait bien reconnaître où est Jésus », a insisté le pape. Il a fait mémoire des 21 « frères orthodoxes coptes égorgés sur les plages de la Libye », en février 2015. « Ce sont nos frères. Ils ont donné témoignage de Jésus et sont morts en disant : ‘Jésus aide-moi !’. Avec le nom : ils ont confessé le nom de Jésus ».

Mon Jésus contre ton Jésus

Au fil d’un bref discours improvisé, le pape a aussi recommandé « l’œcuménisme de la prière, l’œcuménisme du chemin ». « Si souvent, a-t-il constaté, nous pensons que le travail œcuménique est seulement celui des théologiens ». « Il est important que les théologiens étudient, se mettent d’accord et expriment leur désaccord », a-t-il assuré, mais « entre-temps, l’œcuménisme se fait en marchant ».

Il s’agit de marcher « avec Jésus, non pas avec ‘mon’ Jésus contre ‘ton’ Jésus, mais avec ‘notre’ Jésus ». « Jésus est avec nous. (…) Jésus est en chemin avec nous, a ajouté le pape. Cela (…) me pose deux questions : suis-je capable de croire que Jésus est avec nous ? Suis-je capable de cheminer avec tous, ensemble, et avec Jésus ? »

Pour le pape, « le chemin est simple: il se fait par la prière et par l’aide aux autres ». Les chrétiens doivent « prier ensemble: l’œcuménisme de la prière, les uns pour les autres et tous pour l’unité ». Ils doivent aussi s’engager ensemble « pour tant de nécessiteux, pour tant d’hommes et de femmes qui aujourd’hui souffrent des injustices, des guerres… ces choses terribles ».

Ainsi la charité envers le prochain, a-t-il affirmé, « c’est l’œcuménisme. C’est déjà l’unité. Unité en chemin avec Jésus ».

La Conférence des secrétaires du « World Christian Communions » rassemble des représentants de diverses traditions chrétiennes pour échanger sur leurs engagements communs. Parmi les participants notamment : la Communion anglicane, l’Alliance mondiale des baptistes, les Eglises orthodoxes orientales et celle de Moscou, la Fédération luthérienne mondiale, les pentecôtistes, le Conseil mondial des méthodistes ainsi que le Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens.

Source: Zenith.org

 

 

 

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Rencontre du Pape François et du Primat de la Communion Anglicane à Rome

    Le pape François et le Dr Justin Welby, archevêque de Cantorbéry, ont marqué mercredi 5 octobre au soir à Rome les cinquante ans du rapprochement catholique-anglican au cours de vêpres communes.
 Ils tentent de donner une nouvelle impulsion à leur dialogue malgré des divergences de fond.
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   Photo: l’ Express

L’échange est symbolique : dans cette église d’où Grégoire le Grand envoya Augustin de Cantorbéry évangéliser l’Angleterre, le pape offre au primat anglican un crosseron d’ivoire, copie de celui du pape médiéval. L’archevêque de Cantorbéry, lui, enlève sa croix pectorale, faite de clous tirés des décombres de la cathédrale de Coventry, bombardée en 1940, et devenue un symbole de réconciliation, avant que le pape ne la passe immédiatement à son cou.

Le geste rappelle celui de leurs prédécesseurs, Paul VI et le Dr Michael Ramsey, le 24 mars 1966, quand le premier offrit au second son anneau pastoral. C’est l’anniversaire de cette rencontre historique que le pape François et le Dr Justin Welby ont célébré lors des vêpres mercredi 5 octobre au soir dans la petite église Saint-Grégoire-du-Celio. Ils voulaient aussi relancer un œcuménisme en difficulté, malgré leur bonne relation personnelle, et avancer sur la mission commune, alors que le dialogue théologique patine.

« Le feu de la mission nous a permis de surmonter les obstacles et de briser les barrières qui nous isolaient et rendaient impossible un chemin commun », a souligné François dans son homélie, invitant à suivre l’exemple des grands missionnaires. « Nous ne pouvons pas être tournés vers l’intérieur, nous détournant du Sauveur qui nous a précédés chez le pauvre, le migrant, l’esclave et le réfugié », a renchéri le Dr Welby.

Symbole de cette volonté missionnaire, le pape et l’archevêque ont envoyé, deux par deux, les évêques chargés du dialogue anglican-catholique. Mais cet envoi ne cachait pas les difficultés : aucune femme ne figurait dans les évêques anglicans envoyés. Pour ne pas gêner la partie catholique, Linda Nicholls, l’évêque canadienne chargée du dialogue avec les catholiques, n’avait pas fait le voyage à Rome.

Source: La croix.com

 


 

Le pape et le primat de l’Eglise Anglicane signent une déclaration commune

« Nous sommes devenus amis et compagnons de voyage »

 

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Célébration Avec L’archevêque Anglican Welby À Rome, Capture CTV

 

« Nous sommes devenus amis et compagnons de voyage, (…) en apprenant à apprécier les dons que Dieu a donné à l’autre ». C’est ce qu’affirme la Déclaration commune signée par le pape François et l’archevêque anglican de Cantorbéry Justin Welby le 5 octobre 2016 à Rome.

En fin de journée, le pape et le chef de la Communion anglicane ont présidé ensemble les vêpres en l’église de Saint-Grégoire al Celio. Cette célébration marquait le 50e anniversaire de la première rencontre entre le pape Paul VI et le primat de l’Eglise anglicane Michael Ramsey, qui signèrent une Déclaration conjointe (24 mars 1966). Un événement œcuménique qui avait été suivi par l’institution du Centre anglican de Rome.

Comme leurs prédécesseurs, au début de la célébration le pape et l’archevêque Welby ont signé à leur tour une Déclaration commune saluant le « grand progrès » réalisé en 50 ans « dans de nombreux domaines qui nous éloignaient ». « Nous sommes devenus amis et compagnons de voyage dans ce pèlerinage, en affrontant les mêmes difficultés et en nous fortifiant réciproquement, en apprenant à apprécier les dons que Dieu a donné à l’autre », affirme encore le texte.

Ils reconnaissent cependant des « nouveaux désaccords », notamment sur l’ordination des femmes et sur des questions de sexualité. Constatant de « sérieux obstacles à notre pleine unité » – comme l’exercice de l’autorité dans la communauté chrétienne – le pape et l’archevêque anglican affirment néanmoins leur confiance en Dieu. « Les divergences, assurent-ils (…) ne peuvent nous empêcher de nous reconnaître réciproquement frères et sœurs en Christ ». « La foi que nous partageons et notre joie commune dans l’Evangile sont plus grandes et plus profondes que nos divergences ».

Ces divergences, ajoutent-ils, ne doivent pas « gêner notre prière commune : non seulement nous pouvons prier ensemble, mais nous devons prier ensemble ». Et œuvrer de concert : « Le monde doit nous voir témoigner, dans nos œuvres communes, cette foi commune en Jésus », écrivent le pape et l’archevêque Welby.

Ils encouragent catholiques et anglicans à « travailler ensemble pour protéger et préserver notre maison commune » et à agir au service de l’humanité : « En tant que disciples du Christ nous considérons la personne humaine sacrée et en tant qu’apôtres du Christ nous devons être ses avocats ».

Le pape et l’archevêque anglican se disent « impatients de poursuivre pour pouvoir être pleinement unis » dans la proclamation de l’Evangile.

Au terme de l’office – qui combinait des éléments de la prière du soir des deux traditions – tous deux ont envoyé en mission des tandems d’évêques catholiques et anglicans. Membres de l’IARCCUM (Commission internationale anglicane-catholique romaine pour l’unité et la mission), ces derniers s’engagent à travailler en collaboration dans leurs propres pays.

L’église de Saint-Grégoire al Celio, aujourd’hui desservie par les moines camaldules, est un lieu de culte significatif pour les pèlerins anglicans : c’est de là que le pape Grégoire le Grand (540-604) avait invité le moine Augustin – qui fut le premier archevêque de Cantorbéry – et ses compagnons à évangéliser l’Angleterre.

Le pape François était le troisième pape à célébrer une prière œcuménique avec un primat de l’Eglise anglicane dans cette basilique, et à y signer une déclaration commune : Benoît XVI l’avait fait en mars 2012 avec l’archevêque Rowan Williams, et Jean-Paul II en octobre 1989 avec l’archevêque Robert Runcie ainsi qu’en décembre 1996 avec l’archevêque George Carey.

Texte intégral de la déclaration ICI

Source: Zenith.org

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Voyage du pape François en Géorgie

   1 octobre 2016pape-georgie-patriarche
 La dimension œcuménique du voyage du Pape s’est manifestée ce vendredi après-midi dans la rencontre du Pape avec le catholicos Ilia II, patriarche orthodoxe de toute la Géorgie, au siège du patriarcat à Tbilissi.
   Une rencontre qui s’est déroulée en présence des métropolites, archevêques et évêques membres du Saint Synode de l’Eglise géorgienne. Les deux chefs spirituels ont échangé un baiser de paix.
«Nous sommes convaincus que grâce à votre visite les rapports entre nos deux Eglises seront renforcés» a dit Ilia II au chef de l’Église catholique.« Que Dieu unisse les chrétiens sur le fondement de la vraie foi », a souhaité le patriarche Élie II.
Le catholicos-patriarche de toute la Géorgie a évoqué l’histoire difficile de la chrétienté en Géorgie et a indiqué la route pour les chrétiens d’aujourd’hui dans son discours à l’occasion de la visite du pape François à Mtskheta, Svetitskhoveli, le 1er octobre 2016.
« Le plus important, a dit le patriarche, est de montrer au Seigneur le cœur qui juge les autres avec droiture, le cœur contrit, le cœur de prière ; quand ce sera réalisé, la réalité sera différente. »

« La vraie foi, a-t-il ajouté, l’humilité, la contrition et la charité constituent le chemin le plus rapide vers le salut. Je pense qu’aujourd’hui l’humanité, nous compris, est déficiente en tout cela. »

Le Pape a fait part de sa grande joie d’être reçus par l’Église orthodoxe géorgienne.
A Mtskhéta le pape François a médité sur la tunique du Christ, sans couture:

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« La tunique sacrée, mystère d’unité, nous exhorte à éprouver une grande souffrance pour les divisions consommées entre les chrétiens au cours de l’histoire : ce sont de vraies et réelles lacérations infligées à la chair du Seigneur. Mais en même temps, l’ “unité qui vient de haut”, l’amour du Christ qui nous a rassemblés en nous donnant, non seulement son vêtement, mais son corps même, nous poussent à ne pas nous résigner et à nous offrir nous-mêmes à son exemple (cf. Rm 12, 1) : ils nous poussent à la charité sincère et à la compréhension réciproque, à réparer les lacérations, animés par un esprit de fraternité chrétienne transparente »
Le pape n’a pas nié l’exigence du chemin à parcourir pour l’unité, affirmant que « les oppositions peuvent être résolues et les obstacles enlevés » : « Tout ceci demande, assurément, un chemin patient, à entretenir avec confiance en l’autre et humilité, sans avoir peur et sans se décourager, mais au contraire dans la joyeuse certitude que l’espérance chrétienne nous fait goûter par avance. Celle-ci nous pousse à croire que les oppositions peuvent être résolues et les obstacles enlevés, elle nous invite à ne jamais renoncer aux occasions de rencontre et de dialogue, et à garder et à améliorer ensemble ce qui existe déjà. Je pense, par exemple, au dialogue en cours dans la Commission Mixte Internationale et à d’autres occasions profitables d’échanges. »

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nomination de Abba Athanasios comme Evêque Métropolite copte orthodoxe

Le Père Jaques Deschamps de la paroisse copte orthodoxe st Michel-st Bischoï
nous 20160928-metropolite_athanasiosinforme de la nomination de Abba Athanasios comme Evêque Métropolite copte orthodoxe de Marseille, Toulon, et de toute la France le 28 février 2016

Que le Seigneur lui accorde une longue vie paisible, la santé et la force d’accomplir avec l’aide du Saint Esprit sa mission.
Que le Seigneur le garde pour la joie de son peuple fidèle !

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Orthodoxes et catholiques s’accordent sur un nouveau document commun

23/09/2016 15:04

Un nouveau document a été approuvé lors de la XIVe session plénière de la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe.

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(RV) Entretien – C’est un pas supplémentaire dans le dialogue entre catholiques et orthodoxes : un document commun intitulé «Synodalité et primauté pendant le Premier millénaire : vers une compréhension commune au service de l’unité de l’Église» a été signé.Dans un communiqué final, les participants ont fait savoir que l’ensemble des Églises orthodoxes étaient représentées, à l’exception du Patriarcat de Bulgarie.

Il s’agit du premier texte depuis le document signé à Ravenne en 2007 qui porte sur la primauté et la synodalité. Cette nouvelle session s’est tenue à Chieti, dans les Abruzzes, en Italie du 15 au 22 septembre 2016, et suscitait l’espoir de nouveaux progrès pour l’œcuménisme, quelques mois après la rencontre entre le Pape François et le Patriarche de Moscou, Cyrille Ier, à Cuba le 12 février dernier.

Ce nouveau document a été signé par onze des douze participants. Seule la délégation de l’Église orthodoxe géorgienne s’est abstenue, exprimant son désaccord avec certains paragraphes du texte. C’est un document de commission qui va être soumis aux autorités des églises.

p-hyacinthe-destivelleLe père Hyacinthe Destivelle, prêtre dominicain, responsable de la session orientale du Conseil Pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, présent à Chieti, revient sur la portée de ce nouveau document et évoque le contexte dans lequel a eu lieu cette rencontre. Il est interrogé par Hélène Destombes. (ici)

 

Dans le communiqué final, les membres de la commission ont aussi exprimé leur solidarité avec les populations du Proche-Orient, évoquant notamment l’enlèvement en Syrie en 2013 des métropolites d’Alep Paul Yazigi et Youhanna Ibrahim d’Alep.

Source: Radio Vatican

La rencontre de Chieti par Mgr Palmieri source Zenith.org

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Aller sur la rive de l’autre: saint François et le sultan

Assise 2016: François et le sultan, Damiette, 1219
«Il ne faut pas venger nos modèles, il faut leur être fidèles!»

Voici le texte de l’intervention du P. Gwénolé Jeusset publiée par Sant’Egidio.

st-francois-et-le-sultan     Au cours de la cinquième croisade, en juin 1219, saint François quitta cette ville d’Assise pour se rendre auprès des musulmans. Sur un bateau rempli de soldats, de marchands et de quelques religieux il parvint à Saint-Jean-d’Acre, la capitale des croisés depuis la prise de Jérusalem par Saladin en 1187.
Il ne s’arrêta pas, son but était de sortir du camp chrétien et de rencontrer l’ennemi apocalyptique de l’époque, non avec les armes mais avec le coeur.
Il débarqua au milieu de la guerre, à Damiette, dans la vallée du Nil et, pendant une trêve, il réussit à passer les lignes et même à rencontrer le sultan Al Malik-al-Khamîl.

Le Poverello d’Assise avait envisagé le risque du martyre, mais il voulait à tout prix clamer dans le climat épouvantable des relations islamo-chrétiennes que Jésus était venu nous dire que nous sommes tous frères.

Le neveu de Saladin le reçut avec beaucoup de courtoisie, notent les chroniqueurs, mais cette visite fut considérée comme un échec du côté chrétien tandis que les chroniqueurs des sultans comme les historiographes des rois chrétiens avaient la charge de vanter les exploits guerriers de leurs maîtres et non de relever les aventures spirituelles. Heureusement les religieux chrétiens qui virent le départ et le retour de François furent assez étonnés pour nous donner quelques détails.

     Hélas, on ne sait pas grand-chose des entretiens et aujourd’hui encore on raconte des anecdotes inventées plus d’un siècle plus tard.
Ce qui est sûr, c’est que François parle de sa foi chrétienne, qu’il est écouté, que chacun voit l’autre prier et est amené à un regard différent sur son vis-à-vis. Le moine chrétien est respecté au point que le sultan veut lui offrir des cadeaux au moment de partir. Mais voulant être pauvre comme le Christ Jésus, frère Francesco refuse même l’étonnante proposition de remettre cela aux églises et aux pauvres. Alors le sultan donne l’ordre d’escorter jusqu’au no man’s land celui qui est venu non de la part des croisés ou du Pape mais du Dieu créateur de tous les hommes.

Dans le climat des guerres dites saintes, la lumière de cette rencontre par-dessus les barrières ethniques, sociales et religieuses ne fut pas perçue. Le saint n’avait ni converti le sultan ni obtenu le martyre, ce n’était pas digne de lui. Même ses disciples pendant sept siècles évitèrent de parler de cela dans leurs panégyriques.

Pourtant, François, de retour en Italie, avait écrit le fruit de sa méditation et de son expérience de la rencontre. Ces lignes furent  pratiquement oubliées jusqu’au 20e siècle. Les voici : «Les frères qui s’en vont parmi les musulmans et autres non-chrétiens peuvent envisager leur rôle spirituel de deux manières: ou bien, ne faire ni procès ni disputes, être soumis à toute créature humaine à cause de Dieu, et confesser simplement qu’ils sont chrétiens ; ou bien, s’ils voient que telle est la volonté de Dieu, annoncer la Parole de Dieu afin que les non-chrétiens croient au Dieu tout puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, Créateur de toutes choses, et en son Fils Rédempteur et Sauveur, se fassent baptiser et deviennent chrétiens ».

Avec la première, François d’Assise envisage une vie de témoignage évangélique avec tous ceux qui ne rentreront pas dans la foi de l’Église. Certes il ne s’agit pas de réduire ses convictions de conscience ni même de les taire, mais de vivre dans le respect de celles des autres et de vivre avec Dieu qui n’a pas créé pour que les humains se battent mais se reconnaissent devant lui égaux et frères.

Il fallut attendre sept siècles pour que soit redécouverte par Charles de Foucauld la méthode de la présence et du partage fraternel au milieu des autres.

Parallèlement, des chrétiens et des témoins d’autres religions semaient dans le silence les graines de la fraternité universelle, préparant la reprise officielle de relations dignes de Dieu.

Le document Nostra Aetate du concile Vatican II fut approuvé par de nombreux croyants et lorsque le pape Jean-Paul II appela à la Journée de Prière du 27 octobre 1986, de nombreux responsables des religions vinrent tout joyeux et tracèrent la voie de nos rencontres annuelles et de notre service interreligieux tout au long de l’année.

On peut penser, devant la montée des peurs que nous sommes ramenés au temps des guerres dites saintes et que le travail obscur des artisans de paix est considéré comme un échec. Cependant, leur œuvre d’extrémistes, – extrémistes non de la haine mais de l’amour vécue dans le quotidien -, continue à porter du fruit.

Les imams tués parce qu’ils refusent de mépriser les non-musulmans dans leurs prêches est une semence d’amour, et la mort des religieux chrétiens comme les moines de Tibhirine ou celle récente en France du P. Jacques Hamel ont montré que les foules comprenaient que la haine ne peut être une réponse à la haine. Il ne faut pas venger nos modèles, il faut leur être fidèles! Bon nombre de réactions contre les généralisations négatives nous portent à l’espérance! Dans la société et dans la politique, elles sont le fruit des artisans de la présence parmi les autres et de la persévérance dans le vivre ensemble, parfois dans des conditions bien difficiles.

     Dans l’émotion de la mort du vieux prêtre français, la décision réciproque de se rendre dans les lieux de culte de l’autre est une flamme nouvelle. Souhaitons qu’elle ne s’éteigne pas.
En 1219, Saint François a allumé une telle flamme en traversant l’océan de la haine.

Je prie pour que le huitième centenaire de la rencontre de Damiette, dans trois ans, soit aussi l’occasion pour le monde, une fois de plus, de saisir que la voie de l’amour est le chemin du ciel. Le 27 octobre 1986, Damiette est venue à Assise; en 2019, Assise doit retourner allumer la flamme à Damiette.

Il faut aller sur l’autre rive, il faut aller sur la rive de l’autre, et ensemble nous arriverons sur la rive de Dieu.

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Commémorations des cinq cent ans du début de la réforme

Commémorations des cinq cent ans du début de la réforme (1517-2017)

Dans le cadre des commémorations des cinq cent ans du début de la réforme (1517-2017) l’ACONor a suscité les communautés protestantes et  les diocèses pour organiser localement des évènements, avec en octobre 2017 un rassemblement interconfessionnel  à Caen qui aura pour titre: “Recevoir ensemble et transmettre l’Evangile de Jésus-Christ

Différents projets sont en cours de réalisation :

La paroisse protestante de Rouen avec l’église évangélique protestante de Louvetôt et le diocèse catholique de Rouen ont décidé un ensemble de célébrations et de conférences que le diocèse de Rouen a décidé d’inclure dans ses propositions de formations

Cliquer sur les images pour agrandir

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Dans la Manche, à Coutances

À l’invitation des Églises anglicane, catholique, et protestante unie de la Manche,
commémorations des cinq cent ans du début de la réforme
Rencontre œcuménique autour des 500 ans de la réforme « du conflit à la communion, un chemin de 5 siècles ».
 
aconorConférence-débat avec Sœur Colette Bence, catholique, Nicole de Villars, protestante et Donna Derrick, anglicane,
le mardi 11 octobre 2016 à 20h00
Maison diocésaine 6 rue Cardinal Guyot à Coutances.

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Le pape et Luther

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500 ans de la Réforme: «prier ensemble» et «travailler pour les pauvres»
Conférence de presse sur le vol Erevan-Rome

 

     Le pape François estime que les catholiques et les protestants doivent « prier ensemble » et « travailler pour les pauvres, pour les persécutés, pour tous ces gens qui souffrent ».
Le pape a en effet évoqué sa prochaine  visite en Suède, à Lund, en octobre 2016, à l’occasion du 500e anniversaire de la Réforme de Martin Luther. La question a été posée par un journaliste allemand lors de la conférence de presse dans l’avion Erevan-Rome, dimanche 26 juin.

 

     Il faut « travailler ensemble et prier ensemble, a répété deux fois le pape. Et que les théologiens étudient ensemble, en cherchant… Mais c’est une route longue, très longue. »
« J’ai dit en plaisantant, a-t-il poursuivi, « Je sais quand arrivera le jour de la pleine unité – Quel jour ? – Le lendemain de la venue du Fils de l’homme ». … L’Esprit Saint donnera cette grâce. Mais en attendant, il faut prier, nous aimer et travailler ensemble, surtout pour les pauvres, pour les gens qui souffrent, pour la paix et pour bien d’autres choses, contre l’exploitation des gens…Beaucoup de choses pour lesquelles il existe un travail commun.»
« Aujourd’hui, le dialogue » entre les catholiques et les protestants « est très bon », selon le pape François. « Luthériens et catholiques, avec tous les protestants, nous sommes d’accord sur la doctrine de la justification », a-t-il précisé.

 

Le pape estime que le « document sur la justification (octobre 1999, ndlr) … est un des documents œcuméniques les plus riches … et les plus profonds ». « Sur ce point très important », Martin Luther « ne s’était pas trompé », a dit le pape. « Il a fait un «médicament » pour l’Église, puis ce médicament s’est consolidé en un état de fait, en une discipline, en une manière de croire, en une façon de faire, un mode liturgique. »

 

     « Je crois que les intentions de Martin Luther n’étaient pas erronées, a affirmé le pape, c’était un réformateur » et « il était intelligent ».
« Peut-être certaines méthodes n’étaient-elles pas justes, a-t-il ajouté, mais à cette époque … nous voyons que l’Église n’était pas vraiment un modèle à imiter : il y avait de la corruption dans l’Église, il y avait de la mondanité, il y avait un attachement à l’argent et au pouvoir. Et c’est pour cela qu’il a protesté. »

 

     En ce qui concerne l’unité, le pape a souligné qu’elle n’existait pas même « au sein de l’Église luthérienne », mais « ils se respectent, ils s’aiment ».
« La diversité est ce qui a peut-être fait beaucoup de mal à nous tous et aujourd’hui, nous cherchons à reprendre la route pour nous rencontrer après cinq cents ans », a dit le pape François.

 

Source : Zenith.org ;  traduction de Constance Roques

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LE CHRISTIANISME INTÉRIEUR

LE « CHRISTIANISME INTÉRIEUR ? »
PRÉPARATION DU 1er FORUM INTERCONFESSIONNEL
 À CAEN LES 19-20 MAI 2017

Au-delà des violences meurtrières et des désillusions collectives de notre époque paradoxale, nous constatons le jaillissement d’une quête spirituelle et l’émergence d’élans de solidarité porteurs d’espérance.

Dans cette quête, plutôt que de spiritualité nous préférons parler d’intériorité. Tout en nous situant au cœur de la réalité sociale, cette démarche exige de nous le ressourcement personnel, le travail de l’homme intérieur dont parle l’apôtre Paul et nous conduit à une fraternité qui ne se réduit pas à la recherche d’une reconnaissance sociale ou d’un salut personnel.

Nous nous situons volontairement au sein de l’héritage du christianisme intérieur porté tout au long de l’histoire dans chacune des confessions chrétiennes. Nous savons que cette histoire est marquée par de grandes personnalités reconnues par les Eglises, nous savons aussi qu’elle fut parsemée d’incompréhensions, de condamnations. Cette profondeur, trop oubliée de l’histoire est la nôtre, nombreux sont ceux qui souhaitent s’y ressourcer en redécouvrant les liens profonds qui unissent  le

« souci de soi et le souci de la Cité », l’amour de soi, de l’autre, de Dieu.

ALORS….

PARTAGEONS au sein des communautés ou des groupes auxquels nous appartenons notre expérience du christianisme intérieur. Partageons cette expérience entre chrétiens de confessions différentes et avec ceux qui sont en recherche.

RETROUVONS ensemble la riche Tradition du christianisme intérieur nourrie par la parole du Christ, par les Ecritures et l’héritage des grands spirituels chrétiens d’Orient et d’Occident, anciens ou modernes. Quelques noms pris parmi tant d’autres : Les Pères du désert, Irénée de Lyon, Basile de Césarée, Grégoire de Nysse, Cassien de Marseille, Bernard de Clairvaux, Syméon le Nouveau Théologien, François d’Assise, Maître Eckhart, Ignace de Loyola, Thérèse d’Avila ou le Caennais Jean de Bernières, Mme Guyon, John Wesley, Angélus Silésius, Séraphim de Sarov, Dietrich Bonhoeffer, Maurice Zundel, Wilfred et Théodore Monod et, puisant à la source hébraïque, Simone Weil, Etty Hillesum, Edith Stein…

CONSTRUISONS ENSEMBLE dans le cadre d’un Forum caennais  du  Christianisme  intérieur des journées fraternelles de rencontres entre catholiques, orthodoxes, protestants, anglicans pour partager nos initiatives, nos différentes pratiques et surtout nous recentrer sur la recherche de l’homme intérieur.

PREMIÈRE RENCONTRE PRÉPARATOIRE :
CAFÉ DES ARTS, 2 SQUARE DU THÉÂTRE, HÉROUVILLE ST-CLAIR,
LE 4 OCTOBRE 2016, 18H30-20H.
Intervention: Jean-Marie Gourvil, animation du débat : père Jacques Thierry.
Portent initialement ce projet :
Père Laurent Berthout, Brigitte Bourbon, père Nicolas Courtois, Gérard Fomerand, Michel Fromaget, Jean Marie Gourvil, Pascaline Lano, Christophe Scelles, père Jacques Thierry, Franck Villey.
Coordination : Jean Marie Gourvil
II ne faut pas opposer contemplation et action comme deux principes exclusifs 1’un de 1’autre. L’esprit actif connaît des moments de contemplation qui lui permettent d’échapper au temps, mais faut-il intégrer la contemplation elle-même, dans l’activité. Ce problème est particulière – ment aigu dans un temps comme le nôtre où règne le souci de 1’actualité. Ce souci de 1’actualité, né de la civilisation technique, signifie moins pour 1’esprit humain une activité qu’une passivité. L’homme se soumet passivement au rythme toujours plus rapide du temps, qui exige de lui un maximum de labeur, en tant que rouage fonctionnel du processus technique, non en tant que personne intégrale. Ce labeur détruit la personne, 1’image intégrale de L’homme. II s’accompagne d’une complète passivité spirituelle, d’une mort lente de 1’esprit et de la spiritualité. La contemplation est au contraire une activité de 1’esprit, une résistance de l’homme au processus épuisant d’une technique à la remorque de 1’actualité.
Berdiaev, 1937 (philosophe russe mort à Paris en 1948)

 

Des confins de 1’existence, un murmure nous parvient comme 1’appel lointain d’une vie plus riche à côté de laquelle nous passons sans la connaître. Tourmentés par le rythme affolant des obligations extérieures, nous le sommes aussi par un malaise intérieur, parce que nous soupçonnons qu’il y a une manière de vivre infiniment plus pleine et plus profonde que cette existence trépidante : une vie de tranquille sérénité, de paix, de force.
Thomas R. Kelly, (quaker américain, mort en 1941)

 

Ce n’est pas d’en savoir beaucoup qui rassasie et satisfait l’âme, mais de sentir et de goûter les choses intérieurement.
Ignace de Loyola (1491-1556)

 

Ouvre les yeux de mon âme, afin que je voie la Lumière du monde que tu es , Dieu, et que je devienne moi aussi fils du jour divin.
Syméon le Nouveau Théologien  (949-1022)

 

Il n’y a pas d’autre Dieu que ce Dieu intérieur à nous-même, qui est un pur dedans, qui n’a pas de dehors, qui ne peut être saisi que du dedans, c’est-à-dire par l’esprit, et à travers la nouvelle naissance où l’homme atteint à soi-même, quand “Je devient un Autre”.
Maurice  Zundel (1897-1975)

LE CHRISTIANISME INTÉRIEUR Lire la suite »