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Actualité œcuménique régionale et plus

Eglise grecque-orthodoxe de tradition russe en France

Communiqué de l’Archevêché
suite à l’Assemblée générale du 23 février

Communiqué de l’Archevêché – 23 février 2019

L’Assemblée générale extraordinaire (AGE) de l’Archevêché, constituée de tous les membres du clergé et des laïcs délégués des paroisses, s’est réunie à Paris, le 23 février 2019, pour délibérer sur la décision du Patriarcat œcuménique de “réorganiser le statut de l’exarchat”, publiée dans le Communiqué du 29 novembre 2018 du Saint-Synode. Le Saint-Synode du Patriarcat œcuménique ayant décidé d’abolir le statut d’exarchat patriarcal, l’Archevêché devait décider selon l’article 34 des Statuts de l’union directrice diocésaine des associations orthodoxes russes en Europe occidentale si, oui ou non, il souhaitait mettre un terme à son existence propre et que, par voie de conséquence, ses quelques 120 paroisses se subordonnent aux Métropoles grecques d’Europe occidentale.

Sous la présidence de Son Éminence Jean de Charioupolis, Archevêque dirigeant, les membres de l’AGE ont décidé statutairement, à une majorité de près de 93% des voix (191 sur 206), de ne pas dissoudre l’Archevêché, mais de le conserver comme entité ecclésiale unie selon sa forme primitive (Association fondée le 26 février 1924, J. O., 28.2.1924, №58, p. 2080). Le Conseil de l’Archevêché a pris acte de cette décision de l’AGE et va communiquer rapidement la décision à Sa Toute-Sainteté le Patriarche œcuménique de Constantinople ainsi qu’à son Saint Synode et enverra une délégation au Phanar pour remettre la lettre en mains propres.

Pour l’instant, la vie de l’Archevêché se poursuit comme à la veille de l’AGE. Notamment, dans les célébrations, l’Archevêque commémore le Patriarche œcuménique et le clergé paroissial commémore l’Archevêque selon la règle canonique.

Une nouvelle AGE sera convoquée ultérieurement, probablement en juin.

Source : http://exarchat.eu/spip.php?article2333

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Eglise Erythréenne Orthodoxe à Rouen

Dimanche dernier 17 février 2019

L’Église érythréenne orthodoxe est une Église orthodoxe orientale autocéphale. Elle fait partie de l’ensemble des Églises des trois conciles. Elle est accueillie par le diocèse de Rouen sur la paroisse Ste Marie des Nations à Bihorel.

la première messe a été célébrée par cinq prêtres venus de région parisienne et les trois diacres présents en région de Rouen.

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Mgr Kallistos Ware: “l’Ukraine fait partie de l’Église russe”

“Bien que je sois métropolite du Patriarcat œcuménique, je ne suis pas du tout du tout satisfait par la décision prise par le patriarche Bartholomée. Avec tout le respect que je dois à mon patriarche, je dois dire que je suis d’accord avec la position exprimée par le Patriarcat de Moscou sur le fait que l’Ukraine fait partie de l’Église russe”

Mgr Kallistos Ware (né Timothy Ware ) est évêque métropolite de l’Église Orthodoxe dépendant du Patriarcat œcuménique de Constantinople, en Grande Bretagne. Il est l’auteur d’ ouvrages de référence sur l’Église et la Foi chrétienne orthodoxe.

De 1966 à 2001, il a été conférencier en Études orthodoxes à l’Université d’Oxford. Depuis 1982, il est évêque titulaire de Diokleia. En 2007, il est devenu Métropolite titulaire de Diokleia.

 

Interrogé sur ce qu’il pense de la situation en Ukraine, le métropolite Kallistos note d’abord que c’est « extrêmement grave », qu’il en est très affligé et qu’il a du mal à imaginer le dénouement qui va en résulter.

Il exprime ensuite son désaccord avec le Patriarcat de Constantinople, dont il est membre : « Bien que je sois métropolite du Patriarcat œcuménique, je ne suis pas du tout du tout satisfait par la décision prise par le patriarche Bartholomée. Avec tout le respect que je dois à mon patriarche, je dois dire que je suis d’accord avec la position exprimée par le Patriarcat de Moscou sur le fait que l’Ukraine fait partie de l’Église russe. En effet, la métropole de Kiev a été transférée de l’omophore du Patriarcat œcuménique à celle du Patriarcat de Moscou par une décision de 1686. Ainsi, depuis 330 ans, l’Ukraine fait partie de l’Église russe ».

Et, comme beaucoup d’autres hiérarchies, primats et synodes, le métropolite Kallistos s’oppose ensuite au caractère unilatéral de telles actions, en particulier la révocation des documents de 1686, et ajoute : « C’est un fait historique que l’Ukraine a appartenu à l’Église russe ». Il fait aussi remarquer que donner l’autocéphalie à Philarète (Denisenko) et Macaire (Maletich), les dirigeants du « Patriarcat de Kiev » et de « l’Église orthodoxe autocéphale ukrainienne » respectivement, qui se sont rassemblés et que Mgr Kallistos nomme « évêques schismatiques », est une erreur.

Et encore une fois, en résonance avec tant d’autres voix du monde orthodoxe, le métropolite Kallistos suggère de convoquer une réunion pan-orthodoxe des primats – pas seulement de Constantinople et de Moscou, précise-il, et peut-être même une prolongation du Concile de 2016 en Crète. Selon lui, la bonne marche à suivre est d’organiser une réunion pan-orthodoxe.

 

Cependant, le métropolite Kallistos dit ne pas pouvoir non plus être d’accord avec la réponse de l’Église russe aux agissements de Constantinople : « En même temps, je suis préoccupé par les mesures prises par le patriarche de Moscou, le patriarche Cyrille et l’Église de Russie. Je suis consterné qu’ils aient rompu la communion avec Constantinople. Je crois que cette discussion sur la situation en Ukraine doit être considérée dans un esprit d’amour fraternel, sans aucune rupture de communion. Je ne peux donc pas être entièrement d’accord avec l’une ou l’autre partie. Et je prie pour qu’il y ait une réconciliation ».

En cela, Mgr Kallistos est en accord avec Sa Béatitude Anastase, archevêque de l’Église d’Albanie, qui a également exprimé ses profondes inquiétudes face aux actions de Constantinople mais aussi son mécontentement devant la réponse de l’Église russe.

Source: orthodoxie.com

 

 

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« Que cela plaise ou non, l’Église-Mère de l’Ukraine est le Patriarcat de Moscou »,

« Que cela plaise ou non, l’Église-Mère de l’Ukraine est le Patriarcat de Moscou », a déclaré l’archevêque de Boyarka Théodose (Église orthodoxe d’Ukraine)
 l’archevêque de Boyarka Théodose (Église orthodoxe d’Ukraine)

« Nous avons toujours, au cours d’un millénaire, été une seule Église. Des fonts baptismaux de Kiev en 988 a surgi l’Église russe qui a répandu la foi évangélique et la vie ecclésiale sur tout le territoire de la Russie d’alors » a déclaré l’archevêque Théodose, vicaire du diocèse métropolitain de Kiev. Comme celui-ci l’a rappelé, l’ancienne Église russe était, du point de vue canonique, un diocèse métropolitain du Patriarcat de Constantinople.

Ensuite, consécutivement aux guerres et aux destructions, la résidence du métropolite de Kiev et de toute la Russie a été transférée à Vladimir, puis à Moscou. « Le transfert du centre dirigeant de la Métropole de Kiev a été confirmé officiellement par le Synode patriarcal de Constantinople.

Ensuite, au XVème siècle, en raison des événements historiques, la métropole de Russie occidentale, avec Kiev, a été séparée du reste de l’Église russe. Cette séparation a duré presque 230 ans, et au XVIIème siècle, l’unité a été rétablie.

C’est ainsi que, spirituellement, nous avons toujours été une seule Église. Administrativement, il en était différemment » .

À la fin du XXème siècle, après l’effondrement de l’URSS et la création d’un État ukrainien indépendant, l’Église orthodoxe d’Ukraine est devenue indépendante, recevant les droits d’une large autonomie et la pleine indépendance dans son administration. En fait, notre Église ukrainienne a reçu des droits qu’elle n’avait jamais eus dans l’histoire.

Ce faisant, il reste à l’Église orthodoxe d’Ukraine un plein lien spirituel et canonique avec toute l’Église russe ».

 

Il a également précisé pourquoi l’Église orthodoxe russe est l’Église-Mère pour Kiev : « Dans la terminologie juridique ecclésiastique, l’Église-Mère (ou kyriarchique) est le Patriarcat ou l’Église locale, dans la composition de laquelle entre à un moment donné un territoire ecclésiastique, canoniquement et administrativement.

Ce n’est nullement l’Église de laquelle a été reçue en son temps la foi orthodoxe.

Dans une telle logique, l’Église kyriarchique pour l’ensemble du monde orthodoxe serait maintenant l’Église de Jérusalem. Et nulle autre. Mais ce n’est absolument pas ainsi.Pour l’Ukraine aussi, l’Église kyriarchique est l’Église orthodoxe russe, que cela plaise ou non », a déclaré l’archevêque Théodose.

Selon ses explications, même si l’on prend en compte que certains historiens du Phanar contestent le changement d’obédience de la métropole de Russie occidentale au XVIIème siècle, cela ne change rien : « Les règles canoniques déterminent une prescription trentenaire relativement à l’intangibilité de la soumission canonique d’un territoire à un évêque défini. C’est le fait de cette soumission qui compte, sans matière à polémique. Afin qu’il n’y ait pas de querelles et de désordres dans l’Église. Et ici plus de 300 ans se sont écoulés ».

L’archevêque. Il a également souligné que l’Église orthodoxe d’Ukraine dispose de possibilités et de droits d’une large autonomie bien plus grands que beaucoup d’Églises orthodoxes qui ont le statut autocéphale. « C’est un fait objectif et important : les droits d’indépendance de notre Église sont bien plus grands que dans de nombreuses Églises orthodoxes autocéphales. La majorité des fidèles de l’Église orthodoxe d’Ukraine le comprennent. Ils le comprennent et l’estiment. En même temps, ils estiment aussi l’unité spirituelle avec tout le plérôme de l’Église russe, fondée par le saint prince Vladimir… En cette étape historique, la majorité écrasante de l’épiscopat, du clergé et des fidèles de notre Église sont satisfaits de son statut canonique et n’ont pas initié son changement.

Et je suis certain que faire de l’Église une monnaie d’échange dans des jeux politiques, cela, le peuple de Dieu, ne le laissera faire à personne » a conclu l’archevêque Théodose.

Jivko Panev

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Ce qu’il y a derrière le schisme orthodoxe entre Russie et Ukraine

Le patriarche Philarète, de l'Église orthodoxe ukrainienne donne une conférence de presse à Kiev, le 11 octobre 2018. | Genya Savilov / AFP
Le patriarche Philarète, de l’Église orthodoxe ukrainienne donne une conférence de presse à Kiev, le 11 octobre 2018. | Genya Savilov / AFP

C’est plus qu’une simple guerre de clochers.

L’orthodoxie, cette galaxie chrétienne mal connue de plus de 250 millions de fidèles, sort brutalement de son sommeil à l’est de l’Europe. Elle résonne à nouveau d’un vocabulaire de guerre –«schisme», «anathème», «excommunication»– qu’on croyait enfoui dans les tréfonds de la mémoire la plus archaïque. Moscou et Constantinople, les deux «patriarcats» historiques de l’orthodoxie, en viennent aux mains –au sens propre quand ils se disputent la propriété de cathédrales et d’églises– à propos de la situation religieuse en Ukraine.

Mais en Ukraine, le religieux et le politique ne font souvent qu’un et derrière ce qui a tout l’air d’une simple «guerre de clochers», se cachent en fait des enjeux d’ampleur historique et symbolique. Il en va du sort de ces Églises orthodoxes en Russie et en Ukraine hier persécutées sous le joug soviétique et redevenues très influentes. Puis de l’avenir de relations déjà très abîmées entre Kiev et Moscou. Enfin, du devenir de cette puissante orthodoxie russe, bras droit religieux de Vladimir Poutine dans son entreprise de réarmement moral interne et d’expansion externe.

Par son énoncé même, le casus belli d’aujourd’hui résonne de manière sibylline à des oreilles peu exercées. Entouré de son Saint-Synode, le patriarche de Constantinople, primat d’honneur de l’orthodoxie mondiale, vient de reconnaître l’autocéphalie (indépendance canonique) de l’Église orthodoxe d’Ukraine. Qu’est-ce que cela veut dire?

 

La poudrière religieuse de l’Europe

Pays tiraillé depuis des siècles entre l’orthodoxie russe et l’Occident catholique, l’Ukraine est un patchwork de confessions rivales et concurrentes. Après la chute du communisme, elle est devenue l’une des poudrières religieuses de l’Europe, au cœur des affrontements entre pro-russes et pro-européens.

Laissons de côté d’abord l’Église gréco-catholique (de rite byzantin, mais rattachée à Rome et au pape), grande victime de la terreur soviétique, réhabilitée –non sans mal–, restaurée et vivante. L’essentiel de la discorde actuelle oppose, d’un côté, l’Église orthodoxe dite du «patriarcat de Moscou», dépendance directe de la Russie, rare survivance de tous les redécoupages institutionnels de l’empire soviétique. De l’autre côté, l’Église orthodoxe dissidente dite du «patriarcat de Kiev» qui, depuis l’indépendance de 1991 (où elle a rompu avec l’orthodoxie russe), milite ardemment pour détacher le pays de toute influence de Moscou et le rapprocher de l’Union européenne, soutient le président Petro Porochenko anti-russe comme elle avait soutenu la «révolution orange» de 2004 et les émeutes de Maïdan en 2014.

C’est l’aboutissement d’une guerre de près de trente ans menée par Moscou contre l’Église dissidente du patriarcat de Kiev.

C’est cette dernière Église indépendante que vient de reconnaître officiellement et pour la première fois le patriarcat de Constantinople. Ce qui, pour le patriarcat orthodoxe de Moscou et pour le Kremlin, équivaut à un acte de trahison sans précédent. Depuis l’indépendance de l’Ukraine, le pouvoir russe –Église et État confondus– faisait tout pour retenir dans son orbite une orthodoxie ukrainienne qui lui fournit plus du tiers de ses paroisses et une grande partie de ses finances, mais qui était travaillée par de dangereuses tentations d’autonomie.

L’épisode d’aujourd’hui est donc l’aboutissement d’une guerre de près de trente ans menée par Moscou contre cette Église dissidente du patriarcat de Kiev qui a repris à l’Église officielle une grande partie de son clergé, de ses fidèles, de ses finances et de ses églises. Il constitue surtout un rebondissement de la guerre pour le leadership de l’orthodoxie que se livrent les patriarcats de Moscou et de Constantinople. Depuis la fin de l’Union soviétique, l’Église orthodoxe de Russie renaissante (plus de 100 millions de fidèles, soit le tiers des orthodoxes dans le monde) dispute férocement au patriarcat de Constantinople sa domination historique sur l’orthodoxie mondiale, alors même que le patriarcat de Constantinople (Istanbul) ne cesse de s’affaiblir. Son patriarche est quasiment sans troupes et captif de la Turquie dans un palais d’Istanbul, cette mégapole musulmane à cheval sur l’Europe et l’Asie où ne demeure plus qu’une poignée de chrétiens grecs-orthodoxes.

À Moscou donc, la force numérique et politique. À Constantinople, la force symbolique et historique. Les conflits de juridictions se multiplient entre les deux aux marches de l’ex-empire soviétique (Ukraine, mais aussi Estonie); la «diaspora» orthodoxe en Europe et en Amérique fait l’objet d’une compétition sans merci entre les deux patriarcats, dont la récente inauguration à Paris par Vladimir Poutine d’une cathédrale russe est un épisode spectaculaire.

Le berceau du christianisme russe

On ne peut pas comprendre la violence de cet affrontement sans remonter à l’histoire et à la situation géopolitique particulière d’un pays comme l’Ukraine. C’est sur cette terre qu’est né le christianisme slave. En 988, le prince Vladimir de Kiev se fit baptiser dans les eaux de la Dniepr et évangélisa l’ancienne Russie (la Rous). C’est un acte fondateur, encore célébré aujourd’hui à la fois en Russie et en Ukraine. Depuis, au fil des siècles, l’Ukraine a été ballotée entre l’hégémonie russe à l’est et l’influence des puissances (grand-duché de Pologne et de Lituanie, empire des Habsbourg) qui ont dominé le centre du continent européen.

Quand, à la fin du XVIe siècle, les forces venues de l’ouest et des papes de Rome réussissent à reconquérir des territoires orthodoxes et à faire avec eux une «union» (unya) lors du traité de Brest-Litovsk (1596) –acte de naissance de l’Église gréco-catholique dite «uniate»–, s’ouvrent quatre siècles de violents affrontements entre orthodoxes et catholiques. Cette reconquête catholique dans les terres orthodoxes de l’est européen et des Balkans (il y a aussi des Églises gréco-catholiques en Roumanie, en Slovaquie, à la frontière orientale de la Pologne) est restée une écharde dans la mémoire orthodoxe. Jusqu’à aujourd’hui. Les papes de Rome Jean-Paul II, Benoît XVI et François n’ont jamais pu se rendre à Moscou.

L’Ukraine, une écharde au cœur de la Russie

C’est le camp orthodoxe lui-même qui est fracturé aujourd’hui, et ce depuis l’effondrement de l’Union soviétique et l’indépendance de l’Ukraine. Entre l’Église orthodoxe officielle, courroie de transmission de la Russie, et l’Église dissidente, nationaliste et anti-russe, dirigée par le très contesté patriarche Philarète, 89 ans, corrompu jusqu’à l’os, marié et père de famille (ce qui est interdit pour un évêque) qui, jusqu’à aujourd’hui n’était pas reconnu par le reste de l’orthodoxie mondiale, la guerre est désormais à couteaux tirés.

Pour Moscou, l’Ukraine fait partie de son «territoire canonique» dans ce que le Kremlin et le patriarcat solidaires appellent la «Russie historique». La vision religieuse du patriarche Cyrille de Moscou rejoint en effet, au kilomètre près, la vision géopolitique, nationaliste et anti-occidentale de Poutine. Le patriarcat de Moscou est la seule institution à avoir gardé ses frontières de l’ex-État soviétique: il compte 100 millions de fidèles en Russie, 30 millions en Ukraine, 10 millions en Biélorussie, 4 millions dans les États baltes. La perte de l’Ukraine serait une écharde au cœur religieux de la Russie.

Comment oublier que l’orthodoxie est un pilier de l’identité nationale russe, qu’en Russie, même si la pratique religieuse n’est pas plus élevée qu’en France, l’appartenance nationale et l’appartenance religieuse ne font qu’un? L’écrivain Soljenitsyne disait déjà: «Si nous les Russes, nous en venions à tout perdre –territoires, populations, gouvernement–, il nous resterait encore et toujours l’orthodoxie».

 

Vladimir Poutine et l’actuel patriarche Cyrille de Moscou se rejoignent dans cette même vision d’une orthodoxie comme ferment de la «civilisation russe» face à la décadence européenne et occidentale. Pour eux, c’est ce ferment qui doit librement s’exercer dans des pays comme, outre la Russie, l’Ukraine ou la Biélorussie qui constituent le même espace spirituel, celui de la Sainte Russie issue du baptême de Kiev. Autant dire que Moscou n’est pas prêt de céder la moindre parcelle de son leadership sur l’Ukraine, promue au rang de gardienne des frontières spirituelles et des valeurs de la vieille et sainte Russie.

 

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Communiqué du Conseil de l’L’Archevêché des Églises orthodoxes russes en Europe occidentale du 30 novembre 2018

L’Archevêché des Églises orthodoxes russes en Europe occidentale, qui constitue une des plus anciennes entités ecclésiales orthodoxes de nos régions, a été placé sous la responsabilité pastorale du Métropolite Euloge (Guéorguievski) par saint Tikhon, Patriarche de Moscou, par décret du 8 avril 1921.

Jetés sur les routes de l’exil par la Révolution bolchevique, les émigrés russes ont établi, avec foi et courage, une présence ecclésiale fondée sur les principes majeurs du concile inachevé de Moscou de 1917-1918.

Établi d’abord à Berlin, le siège de l’Archevêché a été transféré à Paris, à la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky, et a pris la forme d’une association de droit français, composée de communautés et paroisses établies en France et dans toute l’Europe occidentale, et le demeure jusqu’à ce jour. Les statuts de cette association, l’Union Directrice Diocésaine des Associations Orthodoxes Russes en Europe Occidentale, ont été déposés en préfecture le 26 février 1924 et sont toujours en vigueur aujourd’hui.

En 1931, pour garantir son indépendance et sa pérennité, l’Archevêché a demandé de dépendre du Patriarcat œcuménique de Constantinople, ce qui a été accepté par un Tome patriarcal et synodal du 17 février 1931, qui donnait à l’Archevêché le statut d’Exarchat provisoire du Patriarcat œcuménique.

Le 22 novembre 1965, de manière inopinée, le Patriarcat œcuménique a annoncé à l’Archevêché le retrait du statut d’Exarchat provisoire de 1931. L’Archevêché s’est alors trouvé indépendant de tout patriarcat. Il a été conduit pendant toute cette durée par l’Archevêque Georges (Tarassoff) archevêque dirigeant de 1960 à 1981.

Le 22 janvier 1971, par lettre patriarcale et synodale, le Patriarcat œcuménique a de nouveau accepté dans son giron le même archevêché, mais en ne lui accordant pas de statut canonique précis au sein même du Patriarcat.

Dès son élection archiépiscopale, l’Archevêque Serge (Konovalov) a entrepris de négocier avec le Patriarcat œcuménique une révision de son statut canonique au sein du Patriarcat. Cela a abouti à l’octroi du Tome patriarcal et synodal du 19 juin 1999, par lequel le Saint-Synode de Constantinople, à la demande formelle de l’Archevêché, suite à plusieurs années de débats internes à l’Archevêché et de négociations avec le Saint-Synode du Patriarcat œcuménique, a donné un statut d’Exarchat (non provisoire) à l’Archevêché.

 

C’est ce statut que le Saint-Synode, toutefois sans consultation préalable avec aucun organe officiel de l’Archevêché, vient de révoquer, par une décision du 27 novembre 2018.

De par son caractère inopiné, la décision synodale du Patriarcat de Constantinople de révocation du Tome du 19 juin 1999 appelle une profonde réflexion au sein de l’Archevêché. Néanmoins, il est essentiel de ne pas répondre avec brutalité à cette décision.

En effet, comme l’enseigne l’ecclésiologie orthodoxe de grands théologiens contemporains tels que le Métropolite Jean (Zizioulas) de Pergame ou le Père Nicolas Afanassieff, c’est autour de leur évêque diocésain que les communautés et les fidèles constituent l’Église dans sa catholicité.
« Plusieurs synodes orthodoxes produisent des encycliques et des directives relevant des affaires internes d’un diocèse, comme si les synodes constituaient une autorité “supérieure” dans l’Église. Certains théologiens orthodoxes avancent même que le synode est l’autorité suprême de l’Église, créant ainsi une hiérarchie ayant à sa base le diocèse, au-dessus duquel on trouve le synode régional et le concile œcuménique représentant le niveau suprême. Est-ce qu’un concile ou un synode constitue une structure située au-dessus de l’évêque ? La réponse à cette question ne peut être que négative du point de vue ecclésiologique. Ecclésiologiquement parlant, il n’y a rien de supérieur à l’évêque dans l’Église »
[L’évêque selon l’orthodoxie, dans le livre du Métropolite Jean (Zizioulas) de Pergame, L’Église et ses institutions, Paris, 2011, p. 386-387].

 

Dès lors, pour pouvoir faire éclore la voix authentique de l’Archevêché, il nous faut rester unis autour de l’Archevêque dirigeant, Son Éminence Jean de Charioupolis. Dans la fidélité à l’identité originelle de l’Archevêché, cette concertation autour de l’Archevêque dirigeant aura lieu dans les organes institués par nos statuts qui ont été approuvés par le Saint-Synode : d’abord au sein de chaque paroisse ou communauté, mais aussi dans des assemblées clérico-laïques statutaires.

Toute décision ecclésiale, pour être effective, doit être formellement reçue par l’entité qui est sujette à cette décision, tout particulièrement lorsque la décision n’a pas été sollicitée par ceux qui doivent la mettre en œuvre. Monseigneur Jean, comme Archevêque dirigeant, pourra répondre à la décision synodale, dans le respect de la catholicité de l’Église et des statuts de l’Archevêché, uniquement à l’issue de la procédure délibérative suivante.

L’Archevêque Jean invite les prêtres de l’Archevêché à une assemblée pastorale, le 15 décembre 2018, afin de se concerter avec ceux qui portent, avec lui, la charge spirituelle des paroisses et des fidèles de l’Archevêché. Dans la foulée de l’assemblée pastorale, le Conseil de l’Archevêché convoquera formellement une assemblée générale de l’Archevêché, à laquelle prendront part tous les clercs et les délégués laïcs élus par les paroisses et communautés, qui sont les associations adhérentes de l’Union diocésaine.

En vertu de son enracinement dans les sociétés d’Europe occidentale, l’Archevêché a assimilé certains éléments de la culture occidentale, notamment un attachement aux valeurs démocratiques, aux droits fondamentaux des personnes et à la liberté de chaque individu, ainsi que le principe du débat contradictoire préalablement à toute décision.

Les clercs et les communautés qui voudraient quitter le sein de l’Archevêché pour se joindre à une autre juridiction épiscopale que celle de l’Archevêque Jean devront procéder selon l’ordre canonique et demander leur congé à Mgr Jean de Charioupolis, Archevêque dirigeant. Notre préférence, cependant, va à la concertation et au dialogue en vérité, dans une assemblée délibérative régulière de l’ensemble de l’Union diocésaine.

Il convient de préciser que, au plan canonique, l’Archevêque Jean, comme Archevêque dirigeant, n’a ni demandé l’abrogation du statut d’exarchat, ni sa propre mise à la retraite. Il demeure donc pleinement en charge pastorale des Églises orthodoxes russes en Europe occidentale.

 

Dans l’attente de la réponse que l’Archevêque Jean de Charioupolis pourra donner à Sa Toute-Sainteté le Patriarche Œcuménique Bartholomée de Constantinople et à Leurs Éminences les Membres du Saint-Synode, comme fruit de la procédure transparente exposée ci-dessus, les clercs de l’Archevêché sont invités à continuer la commémoration liturgique suivante : « Pour Sa Sainteté le Patriarche Œcuménique Bartholomée de Constantinople et Son Éminence l’Archevêque Jean de Charioupolis, Archevêque dirigeant des Églises orthodoxes russes en Europe occidentale ».

Avec confiance dans l’action du Roi céleste, Consolateur, l’Esprit Saint, nous invitons tous les fidèles à la prière pour la prospérité de toutes les Églises de Dieu.

 

Source: Archevêché des Églises Orthodoxes Russes en Europe Occidentale

 

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Tensions entre les patriarcats de Constantinople et de Moscou

Dans le cadre des tensions entre les patriarcats de Constantinople et de Moscou, nous reproduisons l’entretien avec Jean-François Colosimo, publié dans le Figaro.

Source: https://www.paris.catholique.fr/jean-francois-colosimo-un-geste.html

Dans son édition de ce samedi 15 septembre 2018, Le Figaro était le premier quotidien généraliste à informer amplement ses lecteurs de la crise que traverse actuellement l’Église orthodoxe. Le mérite en revient à l’éminent journaliste religieux qu’est Jean-Marie Guénois, lequel a accompagné son article de fond d’une interview de Jean- François Colosimo, président du Conseil d’administration de l’Institut Saint-Serge de Paris. On retrouvera les considérations de M. Guénois dans l’édition papier du jour ou en ligne tandis que nous donnons ici, pour rappel, le texte de l’entretien. (Orthodoxie.com)

Après leur rencontre au sommet fin août, les patriarches de Constantinople et de Moscou sont à présent au bord du schisme : la question ukrainienne est-elle seule en cause ?
L’Ukraine est le détonateur d’un conflit de pouvoir qui remonte au XVIIIe siècle. L’orthodoxie est alors l’otage de deux empires ennemis, l’ottoman et le russe. L’Etat tsariste instrumentalise l’Église au service de son expansionnisme. L’Union soviétique récupère cette politique à son profit. Le Kremlin, sous Poutine, la reprend à son compte. Moscou, la « troisième Rome », n’aura ainsi cessé d’affaiblir Constantinople, la « seconde Rome » à qui revient la primauté, en opposant la force et le nombre à l’ordre et au droit. En refusant de se rendre au Grand Concile de juin 2016, attendu depuis un siècle, Cyrille a adressé à Bartholomée la formule de Staline au pape : « Combien de divisions ? ». Tragique erreur car, dans la sphère spirituelle, le symbolique l’emporte sur le matériel. Il en paye le prix aujourd’hui : si le patriarcat de Moscou estime peser la moitié du monde orthodoxe, l’Ukraine concentre la moitié de ses ressources. Sans elle, il rentre dans le rang.

Qui exagère dans cette crise, Moscou ou Constantinople ? Ou les deux, qui se mêlent peut-être de ce qui ne les regarde pas en Ukraine ?
Le conflit de juridiction est réel mais dissymétrique. Moscou se revendique de l’histoire pour perpétuer un lien de dépendance que les Ukrainiens refusent dorénavant en grande majorité, y compris une partie notable des orthodoxes. L’affaire cause un hiatus profond entre Cyrille et Poutine, jusque-là alliés, mais aux obligations et aux stratégies désormais divergentes, l’Église russe ne pouvant envisager de perdre le berceau de sa foi. Constantinople argue du droit canon : en tant qu’Église-mère, évangélisatrice de la Kiev médiévale, elle n’a jamais concédé formellement ce territoire au patriarcat de Moscou, qui lui doit par ailleurs son existence, et, en répondant aux aspirations du peuple ukrainien, elle déclare accomplir sa fonction d’arbitrage. La politique a également sa part dans cette zone tampon où se confrontent l’Est et l’Ouest, le patriarcat œcuménique étant traditionnellement proche de Washington via l’influent lobby grec qui existe en Amérique. Mais cela, c’est l’écume. Une partie plus essentielle se joue derrière les discours souvent artificiels et surannés.

Quel est l’enjeu, en définitive ? La primauté sur l’orthodoxie mondiale ? L’indépendance de l’orthodoxie avec les politiques nationales ?
Plus encore ! L’enjeu ultime, c’est la coïncidence de l’orthodoxie avec l’évangile. Le nationalisme politico-religieux a ravagé le monde orthodoxe à partir des révolutions du XIXe siècle et porté une grave atteinte à l’unité de l’Église. Prophétiquement, le patriarcat de Constantinople a condamné en 1872 cette confusion comme une forme moderne de l’hérésie. C’est à nouveau de manière prophétique que le patriarche Bartholomée tend aux orthodoxes un miroir qui fait fi de leur habituelle cécité ou hypocrisie sur leurs manquements et faiblesses. Certes, le Trône œcuménique ne va pas sans critiques quant à ses propres embarras et lui aussi a des réformes à accomplir. Certes, son intervention sur la question d’Ukraine risque paradoxalement de renforcer un chauvinisme inadmissible, voire de susciter un schisme indésirable. Mais le fait est là : le primat de l’orthodoxie a préféré la crise, qui est un moment de vérité, à l’inertie. Il a clairement dit non à l’hégémonie d’une hiérarchie russe qui, au passage, par ses errances idéologiques, trahit jusqu’au renouveau intellectuel et à l’holocauste martyre de l’Église de Russie au XXe siècle. Et, plus généralement, il crève l’abcès de nos arrangements avec la vérité.

Peut-on encore éviter le schisme ? 
La crise similaire d’Estonie a débouché, en 1996, sur une rupture de communion qui a été résolue de la pire des façons, à savoir par la coexistence de deux épiscopats, l’un moscovite et l’autre constantinopolitain, dans une sorte de négation absolue de l’ecclésiologie. L’orthodoxie doit retrouver un exercice de la primauté qui soit conforme à son principe de communion, c’est-à-dire au service de tous, mais qui soit aussi effective et capable de relever les défis du monde actuel. C’est en ce sens que la crise ne pourra être surmontée que par un sursaut théologique. Paris, avec l’Institut Saint-Serge, doit en être l’un des lieux.
Jean-François Colosimo 14 septembre 2018
Source : Le Figaro, repris sur orthodoxie.com

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L’Eglise orthodoxe ukrainienne obtient l’autocephalie du Patriarcat oecuménique

Sous tutelle russe depuis 332 ans, l’Eglise orthodoxe ukrainienne obtient son indépendance

Source: Le Monde du 11 octobre 2018 

Le patriarche de l’Eglise orthodoxe ukrainienne, Philarète, lors d’une conférence de presse à Kiev, le 11 octobre.
Le patriarche de l’Eglise orthodoxe ukrainienne, Philarète, lors d’une conférence de presse à Kiev, le 11 octobre. GENYA SAVILOV / AFP

Le patriarcat de Constantinople, avec à sa tête Bartholomée Ier, considéré comme le « premier parmi ses pairs » dans le monde orthodoxe, a reconnu, jeudi 11 octobre, l’indépendance de l’Eglise orthodoxe ukrainienne. Une décision très politique.

Dans un communiqué rendu public à l’issue d’un synode de deux jours, le patriarcat œcuménique qui siège à Istanbul ne s’est en effet pas contenté de réitérer sa volonté « déjà acquise » d’octroyer l’autocéphalie à l’Eglise ukrainienne, ni même de « réintégrer dans ses fonctions hiérarchiques » le patriarche de Kiev, Philarète, excommunié depuis onze ans ; il a aussi « révoqué » le décret qui avait placé les croyants ukrainiens sous la tutelle directe du Patriarche de Moscou… en 1686.

C’est un séisme et sans doute le plus grave revers jamais essuyé par la puissante Eglise orthodoxe russe. « Par ses actes, le patriarcat de Constantinople a franchi une ligne rouge », a fustigé l’un de ses représentants, Alexandre Volkov, en agitant l’épouvantail d’un « schisme ». La décision « sans précédent » de lever l’anathème qui pesait sur Philarète, a renchéri Vladimir Legoïda, porte-parole de l’Eglise russe, « sape les fondements du système canonique orthodoxe ».

Le patriarcat de Moscou, qui devrait réunir son propre synode, le 15 mars 2019 à Minsk, en Biélorussie, est resté silencieux jeudi soir. Il pourrait décider de rompre totalement ses relations avec Constantinople, avec lequel les relations n’ont cessé de se tendre. Cela aboutirait, de fait, à un schisme inédit depuis mille ans dans la chrétienté.

Un conflit, aussi, politique

Dès l’indépendance de l’Ukraine en 1991, après la chute de l’Union soviétique, l’influence de l’Eglise russe avait commencé à être contestée. Ancien hiérarque du patriarcat de Moscou, Philarète avait créé une Eglise ukrainienne affranchie à la tête de laquelle il s’était autoproclamé patriarche, ce qui lui avait valu d’être excommunié en 1997.

Non reconnu jusqu’ici par aucune instance orthodoxe, sa place, relativement modeste, n’a toutefois cessé de croître après l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 et le conflit meurtrier qui oppose depuis plus de quatre ans des séparatistes prorusses et les forces loyales à Kiev dans le Donbass, à l’est du pays.

Sans doute le patriarche de Moscou paie-t-il aussi sa proximité affichée avec le président russe Vladimir Poutine. En réaction, mais aussi parfois sous la contrainte, des dizaines d’édifices religieux ont petit à petit basculé du côté du « dissident » Philarète, aujourd’hui âgé de 89 ans, surtout dans la partie ouest de l’Ukraine.

« Les gens descendront dans la rue »

Le patriarcat de Moscou règne sur 11 392 édifices et 12 328 communautés de croyants (contre 3 784 édifices et 5 114 communautés qui ont rallié sa rivale). La bataille s’annonce déjà particulièrement âpre autour de la Laure des grottes de Kiev, le principal monastère et la résidence du primat.

Le patriarche Philarète lors d’une messe à la cathédrale Volodymysky à Kiev, le 11 octobre.  Le patriarcat œcuménique orthodoxe de Constantinople a reconnu, le même jour une église indépendante en Ukraine.
Le patriarche Philarète lors d’une messe à la cathédrale Volodymysky à Kiev, le 11 octobre.  EFREM LUKATSKY / AP

Quelques minutes après la fin du synode d’Istanbul qui a levé l’anathème sur lui, le patriarche de Kiev annonçait son intention ’organiser « prochainement » un synode destiné à réunir toutes les sensibilités orthodoxes. « C’est Moscou qui veut une confrontation, nous, les Ukrainiens, n’en voulons pas », a-t-il assuré devant des journalistes et une petite foule réunis, tandis que sur les réseaux sociaux, des internautes laissaient éclater leur joie.

Interrogé pour sa part sur un éventuel appel de l’Eglise orthodoxe russe à ses fidèles pour défendre sa présence, le métropolite Hilarion, chef du département des relations extérieures du patriarcat de Moscou, avait déjà répondu à l’avance : « Bien sûr les gens descendront dans la rue pour défendre leur sanctuaire. » « C’est l’Eglise qui réunit la majorité des orthodoxes malgré les fausses statistiques qu’utilisent certains médias et que le patriarche Bartholomée a malheureusement crues », a-t-il affirmé, cité par les médias russes.

 

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UN FORUM CHRÉTIEN FRANCOPHONE SUR LYON

Les Églises de France et d’Europe Francophone (Belgique, Suisse, Luxembourg) veulent  contribuer significativement à la découverte et à la consolidation de leurs liens fraternels.
Elles vont s’appuyer sur la vision du  Forum Chrétien Mondial, formulée en 2002 afin  d’offrir un espace de rencontre entre des responsables ecclésiaux de toutes traditions et expressions et sur l’expérience des premiers Forums de 2007 au Kenya, de 2011 en Indonésie et de 2018 en Colombie.
Récemment, plusieurs forums nationaux ou régionaux ont vu le jour (au Pays-Bas, au Bangladesh, en Indonésie, en Inde, en Tanzanie, en Pologne),
Le premier Forum Chrétien Francophone se tiendra  à Lyon, métropole européenne, dotée d’une intense histoire œcuménique.

Ce forum rassemblera 250 responsables ecclésiaux au Centre de conférences de Valpré, du 28  au 31 Octobre 2018. Il ne s’agit pas d’une conférence académique ou institutionnelle, mais d’une expérience à vivre.

Suivre ensemble le Christ

Le dialogue œcuménique s’est construit pendant plusieurs décennies  entre les Églises catholique, orthodoxe, anglicane et les Églises issues de la Réforme. Aujourd’hui, les Églises évangéliques et pentecôtistes en croissance apportent des changements significatifs dans le paysage mondial du christianisme.
Face à cette évolution, l’idée d’un Forum Chrétien Mondial voit le jour au début du 21ème siècle.
C’est un espace de rencontre et de partage pour toutes les Eglises chrétiennes Elles témoignent ainsi de leur amour pour Jésus-Christ, plus fort que les murs  séparant leurs institutions.

Programme

Durant trois jours, les délégués :

  •  Partageront ensemble leur cheminement personnel avec Jésus (groupes de partage, tables rondes, conférences)
  • Écouteront ensemble le Seigneur qui les unit (prières, célébrations, méditations de la Parole de Dieu autour du texte de Marc 3, 13-14)
  • Témoigneront ensemble  de Jésus Christ en paroles et en actes

 

Le mardi 30 octobre 2018, une soirée ouverte à tous se déroulera dans le hall de l’université catholique-site saint Paul.
Une célébration réunira les délégués et tous ceux qui veulent découvrir la richesse de nos Eglises.

 

Pour plus d’info: Forum Chrétien Francophone

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Fin du schisme dans l’Eglise Orthodoxe Ethiopienne

IMPOSSIBLE DE PENSER L’ÉTHIOPIE SANS PENSER À L’ÉGLISE ORTHODOXE ÉTHIOPIENNE TEWAHEDO,
SELON LE PREMIER MINISTRE M. ABIY

 

Remontant au 4e siècle, l’Église orthodoxe Ethiopienne est une église non calcédoniènne. Elle est la première d’Éthiopie (40% de la population), qui compte aussi de larges minorités musulmane (35%) et protestante (20%). M. Abiy est lui-même de confession protestante.

« Tout en notant que cet événement pour la réconciliation marque un bond historique, le Premier ministre a souligné que c’était quelque chose qui aurait dû avoir lieu il y a longtemps ».

L’Église orthodoxe éthiopienne Tewahedo s’était scindée en deux en 1991 après la nomination d’un nouveau patriarche suite à l’arrivée au pouvoir du Front démocratique révolutionnaire des peuples éthiopiens (EPRDF) et à la fin du brutal régime militaro-marxiste du Derg.

Une Église dissidente avait alors été fondée aux États-Unis autour du patriarche, l’abuna Merkorios, nommé du temps du Derg et dont certains membres de l’Église considéraient que la coutume voulait qu’il occupât ce rôle à vie.

Les discussions entre les deux mouvements avaient commencé il y a des années, mais le réformiste Abiy Ahmed, nommé en avril, est crédité d’avoir accéléré le processus de réconciliation.

Retour de l’abuna Merkorios en Éthiopie

Pour sa première visite aux États-Unis, le Premier ministre a pris part jeudi à une cérémonie de réunification à Washington, au milieu de prêtres en soutanes noire et rouge.

« Après d’importants efforts de médiation, les deux synodes sont réunis en un Saint Synode après 27 ans de séparation »

L’accord conclu à cette occasion prévoit que l’abuna Merkorios rentrera en Ethiopie et reprendra ses fonctions de patriarche, a indiqué OCP Media Network, un site internet consacré aux différentes Églises orthodoxes, qui en publie les points principaux.
L’abuna Mathias, qui était jusque-là le seul patriarche reconnu par le pouvoir éthiopien, conservera également ce rôle et sera chargé de « mener l’Église en effectuant les tâches administratives »,selon la même source.
Aussi longtemps que les deux patriarches seront vivants, ils seront considérés sur un pied d’égalité par l’Église, prévoit encore l’accord, qui précise bien qu’à compter de ce jour il n’y a plus qu’une Église unifiée.
Le comité d’unification et réconciliation a exprimé sa plus profonde gratitude au Premier ministre Abiy Ahmed pour ses efforts importants pendant le processus de réconciliation.

Source: jeuneafrique.com

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