Eglises en Normandie

Descriptions succintes de nos Eglises présentes en Normandie -d’abord- et plus largement ensuite

Les Eglises Vieilles-Catholiques vers l’unité sans l’uniformité*

*le titre est du webmestre

Le frère Marie-Elie Joseph est prêtre de l’Eglise Vieille-Catholique Mariavite, animateur de la communauté Sainte Marie à Rouen.
Il nous fait entrer dans la complexité des relations entre les différentes églises qui composent le Vieux Catholicisme, à partir de l’expérience de son Eglise

 

 

L’Eglise Vieille- Catholique Mariavite est – elle une église vieille – catholique ?
Quelques réflexions:

 

Souvent la question est posée, et en elle même elle renferme la complexité des églises vieilles- catholiques.

 

En effet celles ci peuvent se répartir en 3 vagues suivant leurs apparition :
  • l’Eglise d’Utrecht qui est la première a se séparer de Rome au XVIII° avec la consécration sans mandat pontifical par une évêque romain, Mgr Varlet qui en 1724 ordonne  premier évêque , Cornelis Steenoven .
  • puis suite au concile Vatican I et le refus de l’infaibillité pontifcale des prêtres allemands, et suisse à partir de 1875, constituent des églises nationales et demandent les ordres à l’Eglise d’Utrecht qui consacre alors des évêques pour ces pays. l’Autriche viendra ensuite au XX°.
  • en 1906, aux Etats-Unis et en Pologne, deux groupes de prêtres rejettent la juridiction romaine pour des raisons de sensibilités spirituelles, et cela donnent la PNCC [1]  aux USA, et l’Eglise Vieille -Catholique Mariavite en Pologne.

 

Ces différentes Eglises sont regroupées d’abord dans une “Union d’Utrecht” en 1889 sur la base de principes théologiques ( contenu de la foi  et des dogmes définis dans les 7° conciles œcuméniques , refus des dogmes nouveaux ( mariaux) et de l’infaillibilité pontificale….).
L’Union d’Utrecht est donc postérieure aux différentes consécrations épiscopales et relève à la fois d’un principe organisationnel mais surtout de principes théologiques et ecclésiologiques  notamment qui veut que l’Eglise du Christ soit une communauté de communautés réunies…
L’ecclésiologie vieille -catholique tient ensemble deux piliers :
  1. la primauté des églises locales ( nationales avec leurs synodes )
  2. et la communion  des églises nationales dans un ensemble plus grand qui témoigne de la communion qui fait l’Eglise ,sur le principe des églises anciennes ( d’où le nom de  « vieux- catholiques »).
L’Union d’Utrecht n’est pas une Eglise en soi, ni un super archevêché : chaque évêque avec les fidèles réunis en synode est l’Eglise. Le rôle de l’archevêque d’Utrecht est de veiller à la diversité et la communion, par et au travers cette diversité. L’image qui rassemble le mieux les églises issues d’Utrecht est celle d’une famille aux origines et cultures diverses mais manifestant tous  le même attachement à «  ce qui a été toujours cru, toujours et partout » selon le principe de St Vincent de Lérins.
De ce fait les expressions de la foi peuvent être diverses selon les pays  et il n’est que de participer aux eucharisties dans les différentes Eglises vieilles catholiques pour s’en rendre compte.

 

Les Eglises dernières entrées sont aussi celles qui sont sorties de l’Union d’Utrecht :
  • -En 2003 la PNCC quitte l’Union  principalement à cause de l’ordination des femmes et les bénédictions de couples du même sexe  et forme alors l’Union de Scranton  (siège principal de cette Eglise aux Etats-Unis).
  • En 1924 l’Eglise vieille-Catholique Mariavite sort de l’Union à la demande de celle-ci suite à des innovations de l’archevêque Vieux-Catholique Mariavite de l’époque, Jean-Michel Kowalski notamment le sacerdoce des religieuses   .
  • En 1935 le chapitre général (organe regroupant les prêtres mais aussi des fidèles pour certains d’entre eux, ce qui le rapproche d’un synode)  des Mariavites dépose l’archevêque Kowalski et revient aux  pratiques primitives et un évêque primat est chargé de coordonner l’Eglise depuis le siège de Plock.

Une minorité de fidèles, de religieuses, de prêtres suivent l’archevêque Kowalski et ses innovations  et forment l’Eglise Mariavite dite de « Felicianow « : le titre de l’Eglise est « Eglise Catholique Mariavite », leur nombre va décroitre,  et actuellement ne restent que quelques sœurs-prêtres… Il est à noter que ce groupe n’appartient pas au conseil œcuménique des Eglises et qu’il est uniquement en Pologne et parfois il y a confusion avec les Vieux-Catholiques Mariavites.

Il serait intéressant de revenir sur cet épisode de la sortie de l’Union d’Utrecht  et sur les motifs cette sortie en les replaçant dans le contexte de l’époque notamment le climat passionnel qui agitait le milieu polonais : persécution des  Vieux-Catholiques Mariavites, catholicisme polonais aux expressions dévotionnelles propres liant spiritualité et identité nationale .
Notons aussi que, malgré l’abandon des innovations de Mgr Kowalski en 1935, la seconde guerre mondiale  et la vie sous l’emprise soviétique  ainsi que  les difficultés de communications entre les blocs, ont empêché le retour rapide à une normalité des relations entre Plock et Utrecht.

 

Il faudra attendre 1972 pour que l’intercommunion entre l’Eglise Vieille-Catholique Mariavite  et le Siège d’Utrecht (et non l’Union) soit rétablie.

Cette intercommunion avec l’Eglise historique d’Utrecht, et sous la présidence de l’Archevêque qui préside à l’Union du même nom, démontre bien la proximité dans la  foi et les sacrements. D’ailleurs les archevêques d’Utrecht depuis cette date ont participé comme consécrateurs à des ordinations  épiscopales Vieilles-Catholiques Mariavites.
De même des évêques Vieux-Catholique Mariavites ont été co-consacréateur pour un des évêque de l’Eglise Vieille-Catholique Polonaise. Ce qui montre, que même en dehors de l’appartenance à l’Union, la vie sacramentelle continue entre les membres des Eglises vivant de l’ecclésiologie vieille-catholique.
En 2009 à l’occasion du centenaire de la fondation de l’Eglise Vieille-Catholique Mariavite, l’archevêque d’Utrecht J.Vercammen, envoya une lettre à l’évêque primat de Plock  rappelant le rôle de l’Eglise d’Utrecht dans la consécration du premier évêque Vieux-Catholique Mariavite et le renouvellement des contacts depuis les années 1970 en vue d’un « renouvellement de l’adhésion à l’Union d’Utrecht ».
La présence de l’évêque Vieux-Catholique polonais à cette cérémonie en est un exemple .
Et les primat Vieux-Catholique Mariavites sont  depuis ce jour invités à la conférence des évêques vieux catholiques d’Utrecht .
En 2014 était signé par l’ensemble des évêques Vieux-Catholique Mariavites et des évêques Vieux-Catholiques de l’Union d’Utrecht  un décret de réintégration. (http://www.utrechter-union.org/2/395/communiqué_about_the_re-admissio ).
Il était demandé aux Vieux-Catholique Mariavites de s’interroger autour  des aspects  des pratiques mariales et de convoquer un synode pour acter cela .

A ce jour cela n’est pas encore fait .

Plusieurs éléments peuvent expliquer cela :
  • le dialogue a eu lieu entre évêques et de ce fait les fidèles Vieux-Catholique Mariavites n’ont pas été informé , ce qui provoqua une inquiétude des prêtres également  .
  • si les principes du vieux catholicisme sont bien reçus chez les Vieux-Catholique Mariavites depuis le début ,notamment l’essence de l’Eglise locale, l’expression liturgique et dévotionnelle propre au mariavitisme est ancrée culturellement et  il faut beaucoup d’explication de part et d’autre pour comprendre, par exemple, la place de la Vierge Marie, l’immaculée conception, l’assomption, le rôle de Notre Dame sous le vocable de Notre Dame du Perpétuel Secours, non comme  des dogmes mais comme  « opinion théologique »; il en est de même avec la pratique de l’adoration du Saint Sacrement .

Nous touchons là les limites d’une diversité dans l’unité .

Quelques précisions permettent de mieux comprendre  les différents  existants:
  • les formes de spiritualités polonaises qui ont perduré dans le mariavitisme  peuvent être perçues comme dépassées ou trop « romaines »  pour certains Vieux-Catholiques de l’Union  alors qu’elles sont fortement identitaires pour les  Vieux-Catholique Mariavites à la fois dans l’aspect spirituel mais aussi national ( par exemple la place de la Vierge dans l’identité polonaise).
  •  L’importance du milieu de naissance du mariavitisme  est celui d’un ordre religieux féminin : Les ordres religieux n’existent pas dans l’Union d’Utrecht ( même si cela commence à changer timidement ) et l’expression propre de ce mode de vie ( par exemple le rôle clef du chapitre général, la formation religieuse des mariavites avec nom de religion, habit, l’importance de la vie spirituelle ancrée sur une vie liturgique dépassant les seuls sacrements ) peut interroger des Eglises Vieilles-Catholiques éloignées de ces formes d’expression communautaire .
  • Le climat de tension dans la société polonaise (persécution des premiers mariavites dont le mémoire est encore vive ) , les tensions politiques (joug soviétique, communication difficile ) impliquent  imprégnation  moins rapide  aux évolutions  sociétales et religieuses des années 1960/1989 et à  une sécularisation moindre de la société .
  • Les diversités nationales dans les expressions religieuses dans l’Union d’Utrecht également (les chronologies diverses à accepter l’ordination des femmes -tout le monde n’avançant pas au même rythme-), font que chacun de parle pas forcement du même point  .
  • Une réticence peut être chez les Vieux-Catholique Mariavites à accepter certains points (ordination des femmes par exemple ) qui les avait fait exclure de l’Union en 1924… là encore les mémoires sont longues à guérir .
  • La présence sur une même territoire de plusieurs entités du vieux catholicisme : en Pologne et en France il y a une église Vieille-Catholique et une église Vieille-Catholique Mariavites avec chacune des évêques  d’où une réflexion sur le poids de chacune au sein de l’Union et un vrai problème ecclésiologique : doit-il y avoir qu’un seul évêque par diocèse ou peut-il y avoir des évêques liés à des rites ou des communautés particulières.

Notons que les choses avancent avec une volonté ferme des deux côtés :

  • le primat Vieux-Catholique Mariavite est toujours invité aux réunions de la conférence des évêques d’Utrecht .
  • la formation des séminaristes des 2 Eglises en Pologne a lieu dans un même endroit dans une université de Varsovie  avec des cours communs aux Vieux-Catholiques  et aux Vieux-Catholiques Mariavites, université qui accueille ensemble des orthodoxes , des protestants , des Vieux-Catholiques de l’Union.
  • une volonté partagée de témoigner de l’apport du vieux catholicisme avec les autres églises chrétiennes.

Il faudra certainement encore du temps pour que les choses soient clarifiées.  Mais comme nous l’avons vu les liens spirituels  et de communion existent. [2]

 

Evêques Vieux-Cathoiques Mariavites (a g Mrg Le Bec (France))

 

Les Eglises vieilles-catholiques ne sont pas monolithiques et l’exercice de l’union  est toujours périlleux car il demande du temps, de la patience de part et d’autres pour rencontrer chacun en vérité sans froisser les légitimes expressions de sensibilités religieuses.
Les choses ne peuvent évoluer qu’à partir d’un travail commun entre les vieux-catholique de Pologne mais ces derniers sont à la fois dans l’union d’Utrecht et liés par leur histoire à la PNCC de Scranton qui elle est sortie d’Utrecht (2003) .
Rappelons que ces deux Eglises ont entamé des discussions avec Rome à part de l’Union  d’Utrecht des 1983 pour le PNCC … ce qui montre bien que l’Union n’est pas une uniformité .
Et l’extension des liens intercommunion de l’Union d’Utrecht avec l’Eglise de Suède scellée récemment (2018) ne fait qu’augmenter la difficulté (femmes évêques par exemple) sur le sol polonais.
Alors pour répondre à la question posée au départ : les Vieux-Catholiques Mariavites sont bien des Vieux-Catholiques  par l’importance qu’ils accordent à l’ecclésiologie vieille-catholique, par leur histoire avec Utrecht.
Ils ne sont plus, ou pas encore, dans l’Union d’Utrecht, mais la communion sacramentelle avec l’Eglise d’Utrecht existe de fait, et l’on sait l’importance de cette communio in sacris constituant l’Eglise.
Ceci peut sembler bien complexe vu d’une position plus centralisatrice comme par exemple l’Eglise catholique romaine ; ceci est un défi pour tous au nom de l’Unité voulue par le Seigneur et de l’urgence de la paix entre tous.

 

Fr M.Elie-Joseph

 

[1] Polish National Catholic Church (PNCCÉglise catholique nationale polonaise) est une église catholique en dehors de la juridiction du Pape. Elle est surtout présente en Amérique du Nord et rassemble environ 30000 fidèles aux États-Unis et Canada, principalement parmi les Polono-Américains. Elle est membre du Conseil œcuménique des Églises.
[2]  Officiellement, à ce jour, cela n’a été le cas que pour l’Eglise des Pays-Bas. Il existe une commission mixte pour la discussion des questions à clarifier. Le problème des relations de l’Eglise vieille-catholique des Mariavites en Pologne avec des groupes hors de la Pologne est venu se greffer aux anciennes questions.
Malgré tout, la Conférence internationale des Evêques vieux-catholiques (IBK) espère que ces difficultés pourront être aplanies et qu’ainsi l’Union d’Utrecht ouvrira à nouveau ses portes à l’Eglise vieille-catholique des Mariavites en Pologne. voir: https://sites.google.com/site/mivicafrancophoneuniondutrecht/l-oecumenisme

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L’ Eglise Vieille-Catholique Mariavite

Au début, il s’agissait d’un mouvement intérieur visant à une réforme du clergé polonais, mais après un conflit avec des évêques polonais elle est devenue une Église séparée et indépendante qui compte actuellement suivant ses chiffres plus de 35 000 fidèles dont environ 5 000 familles en France

Le nom de « mariavite » vient des mots latins : Mariae vitam (imitans) – ([celui qui imite] la vie de Marie).

 

Histoire

Situation de l’Église catholique en Pologne sous l’Empire russe

L’histoire du mouvement mariavite remonte à la deuxième moitié du XIXe siècle.
En 1887, Feliksa Kozłowska fonda une congrégation de clarisses, ordre qui fut appelé plus tard l’Ordre des Sœurs mariavites, mais qui, au début, était une communauté religieuse catholique parmi bien d’autres.
Ces organisations religieuses étaient illégales selon les lois de l’Empire russe.

Révélation de Feliksa Kozłowska – 1893-1903

En 1893 Feliksa Kozłowska, en religion sœur Maria Franciszka, reçut sa première révélation.
Plusieurs visions de sœur Maria Franciszka entre 1893 et 1918 furent recueillies en 1922 dans le volume intitulé “L’Œuvre de la Grande Miséricorde”, qui est la source religieuse la plus importante pour les mariavites à côté de la Bible.
Dans sa révélation la fondatrice reçut l’ordre de se battre contre le déclin moral du monde, particulièrement contre les péchés du clergé.

Tentatives pour légaliser le mouvement – 1903-1906

Pour sœur Maria Franciszka et les prêtres mariavites, le mouvement qui venait de se créer devait être le moyen de fonder une mission intérieure destinée à réformer l’Église. On ne se proposait pas de créer une Église différente. Jusqu’à 1903, l’existence du mouvement n’a pas été officiellement reconnue par les autorités catholiques dans la Pologne divisée et occupée. C’est cette année-là que les provinciaux de l’ordre des mariavites décidèrent de présenter les textes des révélations et l’histoire du mouvement aux évêques de trois diocèses concernés : Płock (où sœur Maria Franciszka vivait), Varsovie et Lublin.
Les chefs du mouvement furent interrogés et les documents envoyés au Saint-Siège.
1903: Election du Minister Generalis (Ministre Général) de l’ordre, Jan Maria Michał Kowalski, qui était alors la personne la plus en vue dans le mouvement.
1904: La décision finale fut prise par la Congrégation Saint-Office en août, un mois après l’audience du pape et annoncée en décembre 1904, : les révélations de Feliksa Kozłowska étaient écartées, le mouvement était dissout et tout contact était interdit entre les prêtres et la fondatrice. Les historiens actuels reconnaissent que c’est la hiérarchie polonaise à son sommet très hostile au mouvement mariavite, qui a joué le rôle le plus important dans la prise de  décision.
Avec le temps l’attitude des mariavites changea. Au lieu d’obéir aux recommandations du Saint-Siège ils se rebellèrent contre elles.
1906: le pape Pie X prépara l’encyclique “Tribus circiter” où il approuvait la décision du Saint-Office.
En décembre 1906, Feliksa Maria Franciszka Kozłowska et Jan Maria Michel Kowalski furent excommuniés avec tous leurs disciples, prêtres et fidèles. (On comptait de cinquante à soixante mille mariavites regroupés en seize paroisses.)
Le mouvement fut légalisé par les autorités russes en tant que « secte tolérée » en novembre 1906, alors que le conflit avec la hiérarchie catholique était à son comble.

L’Église mariavite – Première période

1909: A Utrecht, consécration épiscopale du premier évêque mariavite. Adoption officielle du nom d’Église vieille-catholique des mariavites.
1912: Reconnaissance comme une Église particulière et indépendante. Choix de la langue locale comme langue liturgique.
1921: La mort de Feliksa Kozłowska marqua la fin de la première époque du mouvement. graduellement le nombre des adhérents diminua et en 1921 il ne restait plus officiellement que 43 000 mariavites.

Sous l’administration de l’archevêque Kowalski (1921-1935)

Il Introduit dans l’Église un grand nombre de changements, qui relevaient – dans un  sens très large – du modernisme théologique et dogmatique, qui suscitèrent de vives controverses, non seulement de la part des catholiques, mais chez les mariavites eux-mêmes. Entre autres:
    • la possibilité pour un prêtre d’être marié (1922-1924),
    • la communion sous les deux espèces (1922),
    • le sacerdoce des femmes (introduit en 1929, supprimé en janvier 1935),
    • la suppression des titres ecclésiastiques (1930),
    • la suppression des prérogatives du clergé (1930).
Ces changements perturbent les relations avec les Vieux-Catholiques.
1924: Sortie de l’Union d’Utrecht, mais conservation des liens d’intercommunion.

La crise de 1935

Le Chapitre Général du 29 Janvier 1935 déposa Mgr Jean Marie Michel KOWALSKI de sa fonction.
Très rapidement, il se retira de l’Église, formant avec 2 prêtres, 80 religieuses et 20% des fidèles, une scission qui dure encore aujourd’hui.
Ce même Chapitre Général supprima la plupart des nouveautés introduites par l’Archevêque KOWALSKI.
L’administration de l’Église fut basée sur le système collégial et synodal. Le premier Evêque-Primat, après la réforme et le retour aux sources du Mariavitisme fut l’Evêque Klemens Maria Filip FELDMAN.
L’Église comptait en 1935, outre les 3 évêques, 110 prêtres, 484 religieuses et 45.000 fidèles.

 

Aujourd’hui

 

Aujourd’hui, cette branche de l’Église mariavite est la plus importante et elle compte environ 25 000 adeptes en Pologne et  environ 5 000 en France (surtout à Paris) Le clergé est encore jeune et les deux tiers des prêtres ont entre 25 et 45 ans.
L’évêque-primat est Mgr M. Jan OPALA, Évêque-Primat de l’Église vieille-catholique Mariavite de Pologne depuis 2023
 L’Église vieille-catholique des mariavites est membre fondatrice du Conseil Œcuménique Polonais .

Relations avec l’église catholique

En 1972 la Conférence Épiscopale catholique romaine de Pologne, par l’intermédiaire de son secrétaire de la Commission épiscopale polonaise pour l’œcuménisme, le Père Stanislaw BAJKO, s.j.  adressa une demande de pardon à l’Église Mariavite pour toutes les persécutions dont elle fut l’objet dans le passé de la part de l’Église catholique romaine.
Également leur attitude envers Feliksa Kozłowska a changé:  le Père Bajko, a fait une étude théologique sur les révélations de Feliksa Kozłowska et n’y a trouvé aucune trace de discordance avec la doctrine catholique.
Le fait que le Saint-Siège a reconnu comme vraie la révélation à Faustyna Kowalska de la Miséricorde du Seigneur, est pour eux un signe évident de la pertinence et de la véracité du message que Dieu a adressé aux hommes par Mère Feliksa Kozłowska.
 Une commission mixte de dialogue catholique-mariavite travaille depuis 1997.
Une petite critique sur les publications de l’ Eglise Mariavite concernant les relations avec l’église catholique: il est fait état d’une mention dans un projet de rédaction du décret sur l’oecuménisme du concile Vatican II de l’église Vieille-Catholique comme pleinement église.
Il faut remarquer que ce texte est un extrait du rapport de la commission mixte internationale Catholique Romaine / Vieille-Catholique (en français; revue ISTINA, 2012,1 et sur le site du Vatican.
Cet extrait de la relation de 1964  fait état du projet d’un paragraphe exprimant la notion d’ Eglises appliquée aux communautés Vieilles-Catholiques comme elle l’est aux communautés Orthodoxes, et de fait de la reconnaissance de la validité du sacrement de l’ordre et de l’eucharistie dans leurs Eglises.
Ensuite il est question d’une note de la Congrégation pour la doctrine de la foi de 1987 autour de l’application du canon 844 .3. Par exemple ( 844.1); la note de 1987 précise que ” parmi les Eglises  , qui se trouvent dans la même situation que les églises orientales nommées dans la canon 844.3, on compte les Eglises vieilles-catholiques en Europe et l’Eglise nationale polonaise aux Etats-Unis”  et ceci  , même sans caractère officiel exprime une opinion communément admise par le Siège Apostolique“.

Ces deux textes ( le projet de relatio de 1964 et celui de 1987 ) se répondent et marquent le fait que la commission en 2012 voulait marquer déjà les acquis d’un dialogue commun .

Une autre source à consulter: le décret ” Dominus Jésus” chap. 17, qui fait la distinction entre Eglises et communautés ecclésiales sur la base de la validité du sacrement de l’ordre et de l’eucharistie.

On peut donc penser a bon droit que -dans la mesure ou l’ Eglise Mariavite est reconnue comme église Vieille-Catholique- cela s’applique à elle.

 

 

En France:

La paroisse ste Marie à Paris est fondée en 1972

Mgr M. André LE BEC, évêque, a été consacré le 21 Octobre 1979

 

La province et diocèse de France est érigé en 1989 et suite à l’effondrement du bloc communiste, la consécration épiscopale de Mgr M. André LE BEC est reconnue en 1993 dans l’église de Varsovie par l’évêque-primat.

 

En Normandie

Le Père Elie-Joseph POTTIN, (à droite de Mgr Le Bec sur la photo) anime la communauté Sainte Marie de Rouen.
Il est membre de l’ Association Chrétienne Œcuménique de Normandie.

Création du diocèse de Normandie

Le Chapitre Général tenu le 17 février 2024 au Sanctuaire de la Miséricorde et de l’Amour à Plock a intégré la Communauté de l’Église Sainte Marie de Mont-Saint-Aignan avec l’Église Vieille-Catholique Mariavite de Pologne, en érigeant un nouveau diocèse de la Province Mariavite de France:  le diocèse de Normandie.
Mgr M. Roland FLEURY a reçu l’habit  et a été intégré dans l’Eglise Vieille-Catholique Mariavite et est devenu le premier évêque mariavite du diocèse de Normandie. (voirhttps://www.oecumenisme-normandie.fr/category/eglises-en-normandie/eglise-mariavite)

 

 Pour d’autres renseignements:
– Le livre de Mgr Marie André Le Bec: Miséricorde & Amour, l’ Eglise Mariavite, ECAP Paris 2017.
– Le site de l’église mariavite en France: http://mariavite.fr/index.php/fr/bienvenue

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Église Vieille-Catholique de l’ Union d’ Utrecht

L’Église Vieille-Catholique,
dite aussi Union catholique internationale d’Utrecht

Elle regroupe depuis 1870 des fidèles qui s’affirment catholiques mais qui refusent le dogme de l’infaillibilité pontificale et surtout la juridiction universelle de l’évêque de Rome. Ces Églises autocéphales se sont rassemblées à partir de 1889 et forment une unité autour de l’IBK (Internationalen Altkatholischen Bischofskonferenz, en français Conférence internationale des évêques vieux-catholiques ou CIE) sur la base de la Déclaration d’Utrecht. Les membres de cette Église, particulièrement en Suisse, préfèrent la dénomination Église catholique-chrétienne. Il existe aussi d’autres groupes se proclamant « vieux catholiques », mais qui ne sont pas membres de l’Union d’Utrecht.

Historique

L’Église « vieille-épiscopale » d’Utrecht

L’Église catholique dans les Provinces-Unies (Hollande) avait été profondément désorganisée par la Réforme, au point que Rome avait dissous les évêchés. Mais il subsistait d’importantes communautés catholiques placées sous l’autorité du vicaire apostolique de la Mission de Hollande. Les offices étaient célébrés en secret et les laïcs avaient aussi un poids plus grand dans le gouvernement de l’Église.

En 1691, les Jésuites accusent le vicaire apostolique Petrus Codde de favoriser l’hérésie janséniste. Clément XI le suspend de ses fonctions de vicaire apostolique en 1701. Il refuse de se soumettre, jusqu’à sa démission en 1703. Ajoutons que les Jansénistes fuyant la persécution exercée par Louis XIV contre eux étaient relativement nombreux sur le territoire relevant de sa juridiction. Ils profitaient, comme beaucoup, du climat de relative tolérance religieuse existant aux Provinces-Unies. Cette présence s’accrut encore à partir de 1713 et de la proclamation de la Bulle Unigenitus par Clément XI.

Mgr Varlet

 

Mgr Dominique-Marie Varlet, évêque in partibus de Babylone, consécrateur des premiers archevêques vieux-catholiques d’Utrecht

 

 

En 1723, les Chanoines d’Utrecht, insatisfaits du vicaire apostolique nommé par Rome, décident d’élire Cornelius Steenoven comme archevêque d’Utrecht. Il est consacré évêque par Mgr Dominique Marie Varlet, un ancien évêque coadjuteur de Bossuet, qui avait été écarté de sa charge pour jansénisme et nommé évêque in partibus de Babylone. Le Pape répliqua par une excommunication du nouvel archevêque et de ses fidèles. La rupture avec le Saint-Siège est consommée. Cette rupture s’accentua encore quand un évêché catholique romain fut rétabli à Utrecht en 1851, puis le rejet par l’Église vieille-épiscopale d’Utrecht du Syllabus en 1864, ainsi que des dogmes de l’Immaculée conception et surtout de l’Infaillibilité pontificale.

Les conséquences de Vatican I

La proclamation du dogme de l’Infaillibilité pontificale en 1870 est rejetée par un certain nombre de fidèles et de prêtres, particulièrement dans les pays germaniques (Allemagne, Autriche, Suisse). Dans ces pays, des Églises se mettent en place à partir des réseaux de catholiques libéraux qui existaient auparavant. Dès le début, l’Archevêque “Vieil-épiscopal” d’Utrecht propose son assistance spirituelle et sacramentelle à ces groupes, notamment pour la Confirmation des enfants.

En septembre 1871, un congrès à Munich rassemble plus de 300 représentants de ces groupes, mais aussi des observateurs anglicans et protestants. Les grandes figures de ce congrès sont Hyacinthe Loyson et Ignaz von Döllinger, deux prêtres et théologiens catholiques opposés à l’Infaillibilité pontificale et qui viennent d’être excommuniés. Lors de ce congrès, l’archevêque « vieil-épiscopal » d’Utrecht, Mgr Loos, est reçu en triomphe. Plusieurs congrès vont alors se réunir pour organiser et structurer l’Église. En 1874, la discipline du célibat des prêtres est abandonnée dans certaines églises et, la même année, une faculté de théologie catholique-chrétienne est fondée au sein de l’Université de Berne. En 1877, les langues vernaculaires sont adoptées au sein de la liturgie.

L’organisation des « vieux-catholiques »

En 1889, une union de ces Églises est établie sous le nom d’Union d’Utrecht. Elle décide de lancer des missions vers l’Angleterre et l’Amérique du Nord. Elle confie cette tâche àMgr Arnold Harris Matthew et Joseph-René Vilatte, mais ces derniers abandonnent la communion avec Utrecht, laissant dans leur sillage de nombreux groupes et évêques errants se proclamant « vieux-catholiques ». Elle établit des liens d’intercommunion avec la Communion anglicane en 1931 par l’Accord de Bonn (Bonn Agreement), et se rapproche aussi avec d’autres groupes issus du catholicisme, mais en conflit avec le Saint-Siège, comme les Mariavites en 1909 ou Église indépendante des Philippines en 1965.

Aujourd’hui

L’Église vieille-catholique reste ancrée dans la tradition catholique. Elle connaît par exemple les mêmes sacrements que l’Église catholique romaine et tire d’ailleurs son origine apostolique de la même Église catholique romaine par Mgr Dominique Marie Varlet. Ses pratiques se sont cependant éloignées de celles de l’Église romaine sur plusieurs plans et cela à différents degrés selon les pays.

Ainsi, en Suisse, Pays-Bas, Autriche, Belgique, France et Allemagne, cette Église admet les prêtres mariés, l’ordination des femmes, les remariages après divorce, la contraception artificielle et même (localement) les bénédictions de couples homosexuels. Ce sont des choses que l’Église catholique romaine rejette (excepté l’ordination presbytérale d’hommes mariés pratiquée dans les Églises catholiques orientales, et pour les prêtres orthodoxes et anglicans ou les pasteurs protestants intégrant l’Église catholique).

La Mission vieille-catholique en France se trouve sous l’autorité de l’Archevêque d’Utrecht en tant que délégué de la Conférence internationale des évêques de l’Union d’Utrecht (de l’IBK).

L’Église vieille-catholique est en intercommunion avec les Églises de la communion anglicane. À ce titre, les ministres ont capacité à servir l’une ou l’autre communauté selon les circonstances. Elle est aussi membre fondateur du Conseil œcuménique des Églises.

L’Église vieille-catholique est active dans une vingtaine de pays et compte environ 500 000 fidèles1. Le primat d’honneur est l’archevêque d’Utrecht. Une conférence épiscopale internationale se tient tous les deux ans.

Elle est en communion avec l’Église d’Angleterre2.

Doctrine

La doctrine de l’Église vieille-catholique de l’Union d’Utrecht se veut « conforme à la foi catholique indivise ». Les accords de la commission mixte orthodoxe/vieille-catholique qui s’est réunie entre 1975 et 1987 ont montré que l’Église vieille-catholique partage les mêmes conceptions théologiques, sacramentelles et ecclésiologiques que les églises orthodoxes. Les accords de cette commission (soutenue par la conférence des évêques vieux-catholiques et le patriarcat œcuménique de Constantinophe) ont été publiés en trois langues (allemand, anglais et français) par le professeur Urs Von Arx, doyen de la faculté de théologie vieille-catholique de Berne sous le titre : Koinonia auf Altkirchlicher Basis : Deutsche Gesamtausgabe der gemeinsamen Texte des orthodox-altkatholischen Dialogs 1975-1987 mit französischer und englischer Übersetzung). Du côté orthodoxe, les représentants étaient le patriarche œcuménique de Constantinople, les évêques Jacovos et Irénée, alors métropolites d’Allemagne, et l’évêque Damaskinos, métropolite de Suisse.

Pour la doctrine, voir: Déclaration d’Utrecht.

Organisation

Union d’Utrecht des Églises vieilles-catholiques

Églises membres :

Églises dépendantes et paroisses sous la tutelle directe de l’IBK :

Églises non-membres de l’Union d’Utrecht

Ces Églises ne sont pas canoniques et appartiennent à la catégorie des Églises parallèles, telle que définies par Bernard Vignot dans son livre Le Phénomène des Églises parallèles, paru au Cerf (2010). Elles s’opposent donc aux Églises historiques (catholique romaine, anglicane, orthodoxes, vieilles-catholiques de l’Union d’Utrecht) et leur catholicité est douteuse aux yeux de ces confessions.

  • Église catholique libérale vient à l’existence suite à une réorganisation en 1915 / 1916 du mouvement vieux-catholique en Grande-Bretagne
  • Église gallicane, tradition apostolique de Gazinet
  • Église vieille-catholique romaine

En France

vieille catho france
  La communauté Vieille-Catholique de France s’en tient à la foi de l’Eglise ancienne, telle qu’elle s’est exprimée dans les définitions des 7 conciles de l’Eglise indivise du premier millénaire. Elle est partagée par les catholiques romains, les orthodoxes, les vieux-catholiques et les anglicans.

Le pontifical en vigueur est celui de l’Eglise Catholique Romaine avant Vatican II.

La liturgie embrasse les offices catholiques traditionnels dont le centre est l’Eucharistie ou Sainte Messe célébrée selon le rite traditionnel occidental.

 La communauté Vieille-Catholique de France a une grande vénération envers la Vierge Marie : Mère de Dieu et Mère des Hommes. Le chapelet peut être récité ainsi que l’angélus trois fois par jour.

En revanche elle repousse les doctrines de l’Immaculée Conception (1848) et l’Assomption (1950) en tant que dogmes car non fondés sur la bible.

Sur le plan de la morale ou éthique la communauté Vieille-Catholique de France enseigne l’indissolubilité du mariage sans condamner pour autant les divorcés remariés. Il peut y avoir des remariages lorsque le précédent a été déclaré nul par les instances de l’Eglise. Le clergé peut se marier, il n’intervient pas dans la vie privée des fidèles à moins qu’un conseil lui soit demandé. Toute personne a droit à l’amour de Dieu et à la compassion sans jugement de la part de la communauté.

Sur le plan œcuménique la communauté Vieille-Catholique participe aux réunions pour l’unité des chrétiens, entretien un dialogue constructif avec l’Eglise catholique romaine, les orthodoxes, les anglicans traditionnels et une amitié avec nos frères protestants.

La communauté Vieille-Catholique de France fait sienne la devise de Saint Augustin : “Dans les choses nécessaires : l’unité, dans les choses douteuses : la liberté, en toutes choses : la charité”.

 En Normandie

Mgr Schon et le Père Vignot

Mgr Dick Schoon, évêque vieux-catholique de Haarlem, lors de sa visite en France en juin 2011 avec les séminaristes de Hollande célèbre la messe aux côtés du Père Bernard Vignot, prêtre vieux-catholique français

Le Père Bernard Vignot, prêtre Vieux-Catholique ancien recteur pour la France des vieux catholiques d’Utrecht et aujourd’hui chanoine de la cathédrale anglicane de Paris (avenue George V) et un des animateurs de la fraternité st Vincent de Lérins réside à ND de Bondeville (76)

Il est membre du conseil d’administration de l’association Oecuménique de Normandie

 

 

Notes et références
 Dictionnaire des religions sous la direction de Paul Poupard, PUF, 1984

Église Vieille-Catholique de l’ Union d’ Utrecht Lire la suite »

La Communion Anglicane

La Communion Anglicane

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Histoire

Fondation : le rôle de la monarchie britannique

 

À l’inverse de ce qui s’est produit en Europe continentale, la séparation entre l’Église henri_VIIId’Angleterre et la papauté ne vint pas de querelles théologiques, mais avant tout politiques. Le roi d’Angleterre, Henri VIII, jusque là soutien sans faille de la papauté, avait épousé en 1509 Catherine d’Aragon. Sans héritier mâle, et par ailleurs épris de sa maîtresse Anne Boleyn, il fait parvenir au pape en 1527 une demande d’annulation de son mariage. Ayant essuyé en 1530 un refus définitif de Clément VII, il se proclame l’année suivante alors « Chef Suprême de l’Église et du Clergé d’Angleterre » et rompt toute relation diplomatique avec Rome.
Le « divorce royal » peut alors être prononcé : dès que son union avec Catherine d’Aragon est invalidée par le nouvel archevêque de Cantorbéry, Thomas Cranmer, Henri VIII épouse sa favorite le 23 mai 1533.

Ce n’est cependant qu’en 1559, avec le Règlement élisabéthain, que la situation religieuse commence à se stabiliser en Angleterre et que l’anglicanisme prend véritablement forme, avec notamment l’introduction totale du Livre de la prière commune. Des églises sœurs sont fondées en Écosse et en Irlande dès cette époque

.

William Laud essaiera en vain d’uniformiser l’anglicanisme

De 1633 à 1640, l’archevêque de Cantorbéry William Laud va tenter de mettre en œuvre une politique d’uniformisation religieuse. Elle est rejetée par les non-conformistes, notamment par les puritains qui souhaitent parachever la Réforme en Angleterre.
C’est une des causes de la Première Révolution anglaise.
À partir de la restauration de la monarchie, deux groupes se font face dans l’anglicanisme : le mouvement Haute Église qui défend la reprise d’une politique d’uniformisation et le mouvement latitudinaire, dit Basse Église, qui souhaite une ouverture plus large, notamment en direction des non conformistes [1].

 

Du XVIIe siècle au XIXe siècle, les églises anglicanes déploient une activité missionnaire de plus en plus importante. Les communautés érigées dans les colonies prennent progressivement leur indépendance et s’érigent en églises autonomes. Le souverain britannique n’occupe de fonction officielle que dans l’Église d’Angleterre
Les deux mouvements (Haute Eglise et Basse Eglise) vont persister et se transformer progressivement au cours du XIXe siècle.
En effet la première moitié de ce siècle est une phase d’intense réveil religieux, qui voit l’émergence de l’évangélisme anglican.
Parallèlement, avec le mouvement d’Oxford une part des anglicans Haute Église se tourne vers une remise en valeur de la tradition apostolique et forme un nouveau mouvement, le tractarianisme qui devient ensuite l’anglo-catholicisme. Enfin, dans la lignée du protestantisme libéral naissant, émerge un mouvement qui se dénomme Broad Church’.

 

Les sacrements

Les églises anglicanes célèbrent deux sacrements : le baptême et l’Eucharistie, ainsi que cinq autres « petits sacrements » ou rites sacramentaux : la confirmation, le mariage, l’onction des malades, la confession et l’ordination sacerdotale.
Seuls les premiers sont en effet réputés avoir été établis par le Christ lui-même et témoigner de l’adhésion pleine à la religion.
Depuis le XIXe siècle, l’éventail des positions doctrinales en matière de sacrements s’est élargi. De nombreux anglo-catholiques considèrent notamment qu’il y a bien sept véritables sacrements.
À l’opposé, certaines parties de la Communion anglicane développent une théologie d’inspiration très proche du calvinisme, qui influe sur leur conception des sacrements et des ministères.
Pour ce qui concerne l’Eucharistie, une grande variété de positions doctrinales coexistent. Quelques Anglicans considèrent l’Eucharistie (qu’ils préfèrent qualifier de repas du Seigneur) comme un simple mémorial, mais la plupart adhèrent à une forme plus ou moins forte de présence réelle du Christ dans le pain et le vin.

 

La Communion anglicane

La Communion anglicane est l’ensemble des Églises anglicanes et épiscopales (on dit “provinces”) en communion avec l’Archevêque de Cantorbéry. C’est avec l’Église catholique romaine la seule église chrétienne mondiale, présente dans 164 pays.

À proprement parler, la Communion anglicane ne fait pas partie du protestantisme. Mais les liens sont nombreux, tant historiques que théologiques.
Par certains aspects (organisation, liturgie), les Églises de cette dénomination sont des Églises catholiques nationales, indépendantes de Rome. Par d’autres aspects, ce sont des Églises réformées, surtout en ce qui concerne la place accordée à la Bible et la place des laïcs dans la gouvernance de chaque province. Pourtant, l’anglicanisme n’a pas de théologien fondateur tel un Luther ou Calvin. On parle parfois d’ « Église pont » ou de « via media » entre les deux grandes confessions.

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La communion anglicane compte 38 provinces ecclésiastiques qui sont autant d’églises indépendantes.
On y trouve:

  • les églises historiques des îles britanniques (Angleterre, Galles, Écosse, et Irlande, cette dernière correspondant à toute l’île) ;
  • des églises coïncidant avec le territoire d’un État (comme au Canada, ou en Ouganda) ;
  • des églises couvrant le territoire de plusieurs nations (comme l’Église de la Province de l’océan Indien ou celle de la Province d’Afrique centrale).
  • Il s’y ajoute cinq petites églises qualifiées d’extra-provinciales, qui sont directement rattachées au siège métropolitain de Cantorbéry, et une dernière, l’Église épiscopale de Cuba qui a un gouvernement particulier.

Parmi toutes ces églises, seule l’Église d’Angleterre a encore un statut de religion d’état

Cette forme du christianisme est aujourd’hui présente principalement dans les pays de culture anglo-saxonne, mais compte aussi quatre millions de fidèles francophones. Le plus grand diocèse de la province dite américaine est par exemple en fait en Haïti.
En Europe, à part les diocèses de l’Église d’Angleterre et de l’Église épiscopale, il existe aussi une église de l’Espagne et une du Portugal.

 

Un fonctionnement synodal

Les différentes églises qui constituent la communion anglicane portent le nom de provinces ecclésiastiques et ont chacune leurs règles de fonctionnement propres. Il y a cependant de nombreux traits communs.

Le-Dr-Justin-Welby-primat-de-la-Communion-anglicane-appelle-a-l-unite_article_mainL’unité de référence est le diocèse, dirigé par un évêque. Il comprend différentes paroisses organisées en doyennés. Chaque paroisse est prise en charge par un prêtre appelé vicaire ou recteur, sous la responsabilité de l’évêque.

A tous les niveaux à partir du doyenné, le gouvernement de l’église est confié à des synodes auxquels participent clercs et laïcs élus : synode de doyenné, synode diocésain, et enfin, le synode général qui concerne l’ensemble de la province.
Ce dernier est composé de trois “chambres”,  une chambre des évêques, une chambre des clercs et une chambre des laïcs.
Suivant la nature des questions traitées, différents types de majorité sont requis, voire l’accord de l’évêque dirigeant le diocèse.

 

 Les organes de la communion
La Communion anglicane ne possède pas de véritable gouvernement, puisque les églises qui la composent fonctionnent de façon autonome. Il existe cependant plusieurs instances qui permettent la réunion de représentants des églises membres de la communion. Elles assurent une forme de consultation et de collaboration, pour assurer le maintien d’une certaine unité en matière de doctrine et de discipline des sacrements.

 

L’archevêque de Cantorbéry

intronisation J WelbyL’archevêque de Cantorbéry est le chef symbolique de la Communion anglicane.
Pour des raisons historiques, l’archevêque de Cantorbéry possède une forme de primauté d’honneur sur les autres évêques anglicans. Il n’exerce pour autant aucun pouvoir sur les églises sœurs de la Communion anglicane. Il est considéré comme le chef spirituel de l’anglicanisme et le garant de l’unité de la Communion. Il joue notamment un rôle important dans l’œcuménisme et les relations avec les autres religions.

Il est nommé par le premier ministre britannique agissant au nom du souverain.
Depuis 2013, c’est Justin Welby qui occupe cette fonction.

Statut et rôle du clergé

Les Églises anglicanes ont une structure épiscopale : elles ont donc conservé une bonne partie de l’organisation hiérarchique catholique (sauf le cardinalat et la papauté). Une distinction importante de l’anglicanisme par rapport au catholicisme romain est le droit qu’ont les clercs séculiers (diacre, prêtres et évêques) de se marier et d’avoir des enfants, que ce soit avant ou après leur ordination. Il arrive cependant que certains clercs (notamment parmi ceux de tendance anglo-catholique) vivent leur ministère en s’engageant au célibat.
Dans la plupart des églises anglicanes, il est aussi possible pour des femmes d’être ordonnées prêtres et même évêques dans quinze Églises de confession anglicane – aux États-Unis, en Écosse, au Canada ou en Nouvelle-Zélande notamment.
Le Synode Général de York en juillet 2008 a décidé par vote d’étendre cette capacité à l’Angleterre. Cette mesure du synode a été ratifiée par le Parlement, signée par la Reine, et validée de nouveau par le synode général, réunit le 17 novembre 2014.

 

La conférence de Lambeth

FLambethconferenceLa conférence de Lambeth réunit tous les évêques de la Communion sous la présidence de l’archevêque de Cantorbéry, ce qui lui confère un poids symbolique important.
Elle se tient de façon décennale depuis 1867.
La conférence passe des résolutions, qui, sans avoir le caractère contraignant de décisions synodales, ont en général une forte influence sur l’évolution de la Communion et de l’anglicanisme. C’est ainsi que les conférences de 1978 et 1988 ont entériné la possibilité pour certaines églises de la communion d’ordonner des femmes comme prêtres puis évêques. En 1998 est affirmé que « la pratique homosexuelle est incompatible avec l’Écriture », tandis que la conférence de 2008 voit les églises de la communion très divisées, de nouveau sur la question de l’homosexualité.

 

Le conseil consultatif anglican

Ce conseil assure depuis 1968 des réunions à intervalles de deux ou trois ans entre représentants des évêques, du clergé et des laïcs de toute la Communion. Il tend à prendre un rôle de plus en plus important.

 

La conférence des primats anglicans

La conférence des primats se réunit tous les deux-trois ans environ depuis 1978.

 

Les accords d’intercommunion

La Communion anglicane est très engagée dans l’œcuménisme dont elle est un des acteurs importants depuis le début du XXe siècle. Ses positions doctrinales lui permettent en effet de prétendre au rôle de “pont” entre catholiques et protestants. Avec certaines églises, les accords sont allés jusqu’au stade de la pleine communion doctrinale et sacramentelle.
C’est le cas de l’Église d’Angleterre et l’Église vieille-catholique depuis les accords de Bonn de 1931, accords qui ont progressivement été étendus à toute la Communion anglicane. L’Église malankare Mar Thoma, de tradition syriaque, est elle aussi en pleine communion avec la Communion anglicane.
Plus récemment, en 1992, est formée la communion de Porvoo réunissant douze églises anglicanes et luthériennes d’Europe.
Malgré la profondeur du lien d’intercommunion, et la possibilité qui leur a été donnée d’assister et de voter lors des conférences de Lambeth, les églises concernées par ces accords restent des entités distinctes de la Communion anglicane.

 

[1] Les Non-conformistes,étaient ceux qui, en Angleterre, refusaient de suivre la doctrine de l’Église anglicane. Il s’agissait notamment des Puritains, des Presbytériens, des Anabaptistes ou des Calvinistes.

Sources Wikipédia

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L’Église copte orthodoxe

L’Église copte orthodoxe 

est une Église orthodoxe orientaleautocéphale. Elle fait partie de l’ensemble des Églises des trois conciles.

Pape Twardos IISon chef porte le titre de pape d’Alexandrie et patriarche de la Prédication de saint Marc et de toute l’Afrique, avec résidence au Caire (siège occupé depuis le 4 novembre 2012 par Tawadros II).

Le titre de patriarche d’Alexandrie est actuellement porté également par deux autres chefs d’Église. Cette Église professe le miaphysisme, qu’il ne faut pas confondre avec le monophysisme : elle ne reconnaît pas le concile de Chalcédoine pour des motifs dogmatiques, canoniques et politiques.

 

Histoire

20150711 st Marc

L’Église d’Alexandrie existe depuis les temps apostoliques. Elle s’est divisée en deux branches après le Concile de Chalcédoine, la majorité formant l’Église copte orthodoxe et la minorité l’Église grecque-orthodoxe d’Alexandrie (communion orthodoxe).

Selon différentes traditions largement remises en cause par la critique moderne, elle aurait été fondée par l’évangéliste Marc.

Organisation

 Siège patriarcal
Le chef de l’Église porte toujours le titre de patriarche d’Alexandrie, même si le siège patriarcal a été déplacé à plusieurs reprises :
  • d’abord dans différents monastères du désert, afin d’échapper à la répression byzantine
  • à Alexandrie, à partir de 626, après la conquête arabo-musulmane
  • dans différents monastères du delta du Nil, entre le début du ixesiècle et la fin du xie siècle
  • au Cairedepuis le patriarcat de Cyrille II (10781092)
Organisation territoriale
L‘Église copte orthodoxe compte dans le monde (fin 2006) 11 métropoles et 51 diocèses.
En Europe : 2 métropoles et 6 diocèses parmi lesquels la métropole copte orthodoxe de Toulon et de toute la FranceÉglise copte orthodoxe de France  dont le siège est à Toulon.

 

Relations avec les autres Églises
Dialogue avec l’Église catholique

 

L’Eglise Copte – Orthodoxe en France

Le 2 juin 1974, pour répondre aux besoins des coptes émigrés, Sa Sainteté Chenouda III, Pape et Patriarche d’Alexandrie envoya deux moines dumonastère Saint-Bishoy du Wadi Natroum, servir en Europe occidentale. Le moine Marcos fut ordonné évêque de Toulon-Marseille et le moine Athanasios chorévêque [1].

Des communautés d’origine égyptienne furent organisées d’abord en France à Paris et Marseille. Le siège de l’évêché fut érigé et construit à Toulon / Le Revest-les-Eaux avec une église dédiée à Marie Théotokos sous le vocable de l’« Apparition de la Mère de Dieu à Zeitoun ».

Devant la nécessité d’une pastorale adaptée pour les Occidentaux, le pape et patriarche décida le 18 juin 1994 de créer en France un diocèse ayant vocation à devenir l’Église locale du patriarcat d’Alexandrie.

Il signa un protocole d’institution et éleva son premier évêque à la dignité de métropolite et ordonna un évêque vicaire Abba Marcos qui est décédé le 11 mai 2008.
20160928-metropolite_athanasios Abba Athanasios est Chorévèque de l’Eglise Copte Orthodoxe d’Alexandrie, Evêque Métropolite de l’Eglise Copte Orthodoxe de France  depuis le 16 juin 2013. 

 

Le 28 février 2016 il a été nommé Evêque Métropolite copte orthodoxe de Marseille, Toulon, et de toute la France

 

 

L’ Eglise Copte – Orthodoxe en Normandie

La paroisse Copte – Orthodoxe Saint Michel – Saint Bischoï a été batie  (dans tous les Jacques et Marie Deschampssens du terme) et est desservie par le Père Jacques Deschamps aidé de son épouse Marie, iconographe, qui enseigne l’écriture de l’icone.

Paroisse St Michel-St Bischoï
Presbytère lieu-dit le Bourg
14350 Beaulieu

 

 

[1] Le chorévêque : Nom masculin, du latin chorepiscopus, lui-même issu du grec χώρα (khôra) signifiant « campagne » et ἐπίσκοπος (epískopos) signifiant « surveillant », chorévèque signifie donc littéralement « évêque de la campagne ».
Apparu dès les premiers siècles de l’ère chrétienne (IIe- IIIe siècles en Orient et IVe ‑ Ve siècles en Occident), le chorévèque exerce dans les zones rurales les fonctions de l’évêque dont il dépend et qui siège toujours en ville.
Alors qu’elle a disparu en Occident dès les XI-XII° siècles, la dignité de chorévèque est aujourd’hui encore conférée, le plus souvent à titre honorifique, dans les Églises chrétiennes orientales unies ou non à l’Église catholique romaine.

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Eglises Evangéliques

Eglises Evangéliques

«Évangéliques» ou «évangélistes» ?
   L’adjectif «évangélique» se réfère à l’Évangile. Il désigne certaines Églises (et chrétiens) rattachés au protestantisme. Ce terme, longtemps considéré comme synonyme de «protestant», identifie aujourd’hui un courant particulier du protestantisme.

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«Évangéliques» ou «protestants évangéliques» ?
   Les racines des évangéliques remontent au début du protestantisme, au XVIe siècle. Ils partagent encore aujourd’hui les valeurs fondamentales des réformateurs (Martin Luther, Jean Calvin…). De plus, ils se reconnaissent volontiers dans la branche de la Réforme qui a revendiqué dès l’origine la séparation des Églises et de l’État et a plaidé pour des assemblées autonomes composées de convertis.
   Il convient donc de désigner les évangéliques en France par l’expression plus complète de «protestants évangéliques». Celle-ci tient compte du passé tout en permettant de les distinguer des Églises protestantes dites historiques comme les Églises réformées ou luthériennes. Cette distinction est d’ailleurs établie par le Groupe de Sociologie des Religions et de la Laïcité du CNRS.
Le type d’organisation est en général congrégationaliste[1]. L’unité de base de l’Eglise est le rassemblement local des croyants

 

Comment définir la foi évangélique?
Celle-ci peut se résumer -succinctement- en trois points, partagés par l’ensemble des protestants évangéliques:
  • Le caractère normatif de la Bible. Elle est la référence de la foi évangélique. Elle est considérée normative à la fois sur le plan théologique et pratique.
  • L’importance d’une conversion personnelle. On ne naît pas évangélique, on le devient par choix personnel et engagement individuel. C’est ce qui explique l’importance accordée au baptême d’adulte. Celui-ci est l’expression publique d’une foi vécue et assumée, à l’opposé d’une simple tradition.
  • L’universalité du message de l’Évangile et l’importance, pour les chrétiens évangéliques, de le faire connaître autour d’eux dans le respect de la liberté individuelle.

 

 Eglise évangélique et unité
       L’unité quand on parle des églises évangéliques reste quand même une question: on dénombre une cinquantaine d’églises dans l’annuaire en ligne des églises évangéliques (www.eglises.org) qui sont réunies en des groupements de plusieurs unions ou fédérations d’églises, chaque Eglise pouvant être membre de plusieurs groupements à la fois.[2] C’est donc une logique de réseaux d’Eglises librement associées entre elles pour des actions ou des missions qui prévaut[3].
     A cette dynamique positive de la liberté dans l’association s’oppose un danger : la différentiation par l’opposition. Tant que la création d’Eglises se fait par la mission et la création de nouvelles Eglises locales le résultat -de nouveaux membres gagnés au Christ- est positif. Le danger nait dans le double mouvement ou loin de gagner de nouveaux fidèles au Christ, la création d’Eglise nouvelle se fait par transfert de membres d’une autre confession, voire par une division au sein d’une Eglise Evangélique.
La création du Conseil National des Evangéliques Français (CNEF)[4] « laisse heureusement espérer des avancées en matières ecclésiologique » pour reprendre les mots du pasteur Lhermenault[5]

 

Les Eglises Evangéliques en Normandie
2015 04 -Ev Buisson ArdentIl existe 105 Eglises Evangéliques en Normandie réparties comme suit entre les grandes associations :
  • CEPFEP = Confédération Évangélique Protestante Francophone d’Expression Pentecôtiste
  • CNEF = Conseil National Evangélique de France
  • FEF = Réseau Fraternel Evangélique Français
  • FPF = Fédération Protestante de France
En sachant que chaque Eglise peut appartenir à plusieurs associations ou à aucune.
CEPFEP
CNEF
FEF
FPF
Indépendantes
Calvados
2
13
5
3
3
Eure
2
13
1
4
1
Manche
9
4
2
Orne
1
9
3
Seine Maritime
4
21
1
15
1
[3] Voir dans Unité des  chrétiens n° 178 d’avril 2015 l’article du pasteur Lhermenault, président du CNEF, p 23 ss
[5] Voir l’article déjà cité dans Unité des  chrétiens n° 178

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Eglise Protestante Unie de France (EPUdF)

LA REFORME

Les réformateurs n’ont pas voulu créer une nouvelle Eglise, mais réformer l’Eglise catholique dans le sens d’une plus grande fidélité à l’Evangile. Et ils s’en sont trouvés exclus. Il est clair cependant que l’on ne peut parler de LA réforme mais DES réformes. Ce que l’on désigne par Réforme désigne une série d’évènements associés à la protestation de Luther.

Les principaux réformateurs :

Martin Luther (1483-1546)

Allemand, moine augustin, prêtre, docteur en théologie, enseigne l’ Ecriture Sainte à l’université de Wittenberg.

Luther-1526-1 Son intuition fondamentale est que l’homme est sauvé par la grâce seule, sans mérite de notre part. Cela le conduit à s’opposer au trafic des indulgences par l’ Eglise, qu’il dénonce à travers les 95 thèses[1] affichées à la porte de la chapelle du château de Wittenberg en 1517. C’est un opposant résolu à la scholastique médiévale, il ira jusqu’à dire que les philosophes du Moyen Âge ont livré les clés de la théologie à la morale païenne et d’avoir hellénisé la religion chrétienne. A la diète de Worms ou il comparait pour être jugé, il proteste de l’autorité absolue de l’Ecriture contre toute autorité humaine.

La plupart des princes-électeurs du saint Empire avaient choisi de suivre la réforme de Luther Lors d’une Diète impériale, à Spire, en 1526, une communication de l’empereur Charles Quint avait permis aux partisans de Luther d’espérer quelques accommodements. Trois ans plus tard, la Diète se réunit à nouveau à Spire mais, cette fois, l’empereur Charles Quint se montre intransigeant.                                                      Le 19 avril 1529, cinq princes et les représentants de 14 villes répliquent par une protestation solennelle : « Nous protestons devant Dieu, ainsi que devant tous les Hommes, que nous ne consentons ni n’adhérons au décret proposé dans toutes les choses qui sont contraires à Dieu, à sa sainte Parole, à notre bonne conscience, au salut de nos âmes ». De là l’origine du mot protestant

Ulrich Zwingli (1484-1531)

Suisse, curé rural, aumônier militaire puis curé de Zurich.

    Zwingli Ses idées rejoignent celles de Luther. il rompt avec son évêque et introduit sa réforme avec l’aide du conseil de la ville.  Sa préoccupation va être de dégager un juste enseignement de la bible dans un sens moral et social sous la motion de l’Esprit-Saint.
    Il s’oppose à Luther sur la présence eucharistique (colloque de Marbourg en 1529) Plus rationaliste que mystique, il voyait le baptême et la cène comme des cérémonies symboliques. Il se rapproche des humanistes (diminution de la gravité du péché originel). Ce qui importe, c’est la prédestination par laquelle Dieu choisit ses élus et leur donne le moyen d’obéir à sa loi.                                                                                    On peut le considérer comme l’inspirateur de Calvin qui reprendra beaucoup de ses idées.

Jean Calvin (1509-1564)

Français, docteur en droit.

     CalvinAcquis aux idées de Luther, il apporte des thèmes qui lui sont propres : rôle de l’Esprit-Saint, libération du péché pour l’action, légitimité et régulation des instances politiques. Il va s’opposer à Luther sur la doctrine de l’union sacramentale dans laquelle Christ était « dans, sous et avec la forme » du vin et du pain. Sa pensée était sur ce point similaire à celle de Zwingli. Plutôt que d’avoir une vision purement symbolique, Calvin nota qu’avec la participation du Saint-Esprit, la foi était nourrie et renforcée par le sacrement.
 À la suite de ces théologiens, le protestantisme comprend des courants théologiques très divers. Au sein de la seule fédération protestante de France, on dénombre vingt-six unions d’Églises, tandis que, sur le plan international, ce sont environ trois cent vingt Églises issues du protestantisme qui participent au conseil œcuménique des Églises, aux côtés d’une trentaine d’Églises orthodoxes et des Églises vieilles-catholiques.[2]

L’Eglise Evangélique Luthérienne

 Les Églises évangéliques luthériennes, sont des Églises protestantes de tradition luthérienne, dont la foi s’exprime dans les livres symboliques du luthéranisme, à savoir, en plus des trois credo classiques :
  • la Confession d’Augsbourg, présentée à la Diète d’Empire à Augsbourg en 1530 par Melanchthon;
  • l’Apologie de la Confession d’Hambourg (1531, du même) ;
  • le Petit catéchisme de Luther (1529) ;
  • le Grand catéchisme du même (1529) ;
  • les Articles de Smalkalde du même, et leurs annexes de Melanchthon (1537) ;
  • la Formule de Concorde pour réconcilier les différents courants du luthéranisme (1577).

L’Église Luthérienne en France

 2014 10 01 c Logo_Eglise_evangelique_lutherienne_de_FranceLa plupart des Églises qui formulent ainsi leur foi sont regroupées dans la Fédération luthérienne mondiale (FLM).
En France, les Églises évangéliques luthériennes plus souvent dénommées “Églises de la Confession d’Augsbourg”. Il y en a d’autres comme l’Église évangélique luthérienne – Synode de France et de Belgique (EEL-SFB)
En France, sont membres de cette fédération, et réunies au sein d’une Alliance nationale des Églises luthériennes de France (ANELF), deux Églises :
  • l’Église protestante de la Confession d’Augsbourg d’Alsace et de Lorraine (EPCAAL),
  • l’Église évangélique luthérienne de France.
Un autre groupe assez important est le Concile luthérien international dans laquelle l’EEL-SFB est regroupée.                                                                                                        Plusieurs communautés luthériennes ont autorisé la consécration de femmes évêques.

L’Eglise Réformée

Les Églises réformées se réclament principalement de Jean Calvin, mais aussi d’autres réformateurs tels que Ulrich Zwingli, Heinrich Bullinger, Théodore de Bèze, Guillaume Farel et John Knox.                                                                                              Ces Églises ont essaimé principalement en Suisse, Écosse, Pays-Bas et en France, et, depuis, en Afrique du Sud, Corée du Sud, Nouvelle-Calédonie, au Québec et Polynésie française, etc.                                                                                                                   Dans les pays anglo-saxons, on parle d’églises presbytériennes..

  Organisation
Les Églises réformées ont la particularité d’être indépendantes les unes des autres, aussi bien au niveau organisationnel que doctrinal. Cependant, la plupart d’entre elles sont fédérées en Églises nationales (par exemple l’Église réformée de France). Au niveau mondial l’Alliance réformée mondiale (composée de 70 millions de membres) était l’organisation la plus importante, mais un certain nombre d’Églises adhéraient au Reformed ecumenical council (Conseil œcuménique réformé), les deux organisations ont entamé depuis quelques années un travail de rapprochement, travail qui a abouti en juin 2010 par la fusion de ces deux organisations dans la Communion mondiale d’Églises réformées.
Il existe aussi deux autres organisations internationales, plus conservatrices et moins grandes que l’ARM et le COR : la Conférence internationale des églises réformées et la Confraternité réformée mondiale.
Dans la pratique, les Églises réformées sont généralement organisées selon le système presbytérien synodal, c’est-à-dire que les décisions reposent sur un équilibre entre instances locales et union. D’autres Églises réformées ont une structure congrégationaliste (l’Église locale est autonome). Au sein de la Communion mondiale d’Églises réformées, qui regroupe 230 Églises réformées et 80 millions de membres, on retrouve des Églises réformées de structure presbytérienne et congrégationaliste.

L’Eglise Réformée en France

2014 10 01 c Logo eglise_reforme_de_franceL’ERF est membre de la Fédération protestante de France, de la Communion mondiale d’Églises réformées, du Conseil œcuménique des Églises, de la Conférence des Églises protestantes des pays latins d’Europe, de la Cevaa – Communauté d’Églises en Mission, de la Conférence des Églises européennes et de la Communion d’Églises protestantes en Europe. Elle compte environ 300 000 membres, répartis de manière très inégale sur presque tout le territoire métropolitain (à l’exception de l’Alsace-Moselle et du Pays de Montbéliard). Elle est constituée d’environ 400 églises locales, regroupées en 50 consistoires et huit régions.

 

L’EGLISE PROTESTANTE UNIE DE FRANCE, Communion luthérienne et réformée

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Un processus d’union qualifié d’«historique»

     Historiquement, luthériens et réformés se sont principalement opposés sur la compréhension de la sainte cène (= repas du Seigneur, eucharistie). Ils se sont aussi distingués sur le rapport à l’autorité politique, l’articulation de l’éthique et de la foi, la liturgie, etc. Des efforts d’unité ont été menés depuis 1529.
L’évolution décisive est venue au XXème siècle, avec le mouvement œcuménique.
Né en 1910 à l’occasion de la conférence missionnaire d’Edimbourg, ce mouvement a pris son ampleur avec la fondation du Conseil œcuménique des Eglises (1948), puis le dialogue interconfessionnel rendu possible par le concile Vatican II (1962).
     Sur le plan luthéro-réformé, la déclaration de Barmen (1934) dénonçant théologiquement le nazisme et la Concorde de Leuenberg (1973), accord liant des dizaines d’Eglises protestantes en Europe, ont été des étapes marquantes vers l’unité. Pour les protestants luthéro-réformés, cette unité est comprise comme une «diversité réconciliée » : dès lors que le consensus est acquis sur ce qui est au cœur de l’Evangile et de la vie de l’Eglise (l’amour inconditionnel et libérateur de Dieu est premier, les chrétiens sont appelés à en témoigner en Eglise), toutes les diversités sont positivement reçues. L’union n’est donc ni l’uniformité, ni la fusion-absorption.

Un fonctionnement ouvert et participatif

Repères numériques                                                                                                      L’ERF représente environ 90 % et l’EELF environ 10 % de la nouvelle Église protestante unie de France.
– 2 facultés de théologie (Paris et Montpellier) réunies au sein de l’Institut protestant de          théologie
– 450 pasteurs
– 470 associations cultuelles locales pour 1 000 lieux de culte
– 1 000 dirigeants Pasteurs (pasteurs proprement dits, enseignants en théologie,                    biblistes, etc.) et
    laïcs (présidents de conseils élus)
– 10 000 responsables Membres des conseils, chargés de responsabilité paroissiale
– 110 000 personnes engagées « forces vives » Donateurs réguliers, militants, etc.
– 250 000 participants à la vie de l’Église
– 400 000 personnes font appel au ministère de l’Église protestante unie
 Un fonctionnement par conseils et assemblées  
Considérant que Jésus-Christ est le seul chef de l’Église et que son autorité n’est déléguée à personne, l’Église protestante unie est organisée selon un régime dit « presbytérien-synodal », qui cherche à favoriser la collégialité, la délégation, la rotation des mandats, le débat.
     Les paroisses ou Églises locales sont constituées en associations cultuelles, dirigées par un conseil presbytéral, élu en assemblée générale pour 4 ans.
     Les 10 régions réunissent chaque année à l’automne un synode (40 à 200 personnes selon l’importance de la région), où seuls votent les délégués, pasteurs et laïcs, désignés par les associations cultuelles.
     Le synode national se réunit chaque année, rassemblant quelques 200 personnes. Seuls les délégués, (pasteurs et laïcs) des associations cultuelles désignés par les synodes régionaux ont le droit de vote. Le synode national est le gouvernement de l’Église protestante unie de France. Entre deux sessions, il est représenté par le conseil national (20 membres élus, pasteurs et laïcs).

Un positionnement dans le dialogue

Conviction et tolérance                                                                                              L’Eglise protestante unie de France
  – se considère comme un des multiples visages de l’unique Église du Christ : elle est            pluraliste et œcuménique,
  – accueille en son sein toute personne qui confesse que « Jésus-Christ est le Seigneur »
  – a pour raison de partager l’Évangile : elle se veut confessante et missionnaire,
  – appelle chacun à s’engager de manière responsable et solidaire avec les autres.
     Par choix théologique et expérience historique, elle promeut l’autonomie du politique et l’engagement citoyen laïque. Certains de ses membres ont d’ailleurs activement participé à la préparation et même à la rédaction de la loi de séparation de 1905. En même temps, elle est attachée à ce que toutes les familles de pensée, y compris religieuses, puissent s’exprimer dans le débat public sur le vivre-ensemble et donc à ce que les convictions religieuses ne soient pas confinées à la sphère privée. Les protestants se comprennent volontiers comme des croyants laïques.
L’Église protestante unie est très attachée au dialogue œcuménique, interreligieux et avec la culture.
Des réseaux et partenariats multiples
     Première composante du protestantisme français, l’Eglise protestante unie (autrefois l’ERF et l’EELF) est cofondatrice de la Fédération protestante de France, en 1906.
Elle est présente au sein du Conseil d’Eglises chrétiennes en France (Cecef), de la Conférence des responsables de culte en France (CRCF), etc.
     De très nombreuses œuvres sociales ont pris naissance en son sein et, quoique distinctes sur un plan juridique, demeurent en lien institutionnel et de collaboration avec elle.
     Les relations internationales ont toujours été un élément important de la vie de l’Eglise protestante unie. Elle est en relation bilatérale avec une cinquantaine d’Eglises dans le monde, membre de 8 organismes européens, multicontinentaux ou mondiaux. Elle est cofondatrice du Conseil œcuménique des Eglises.
 Des débats de fond
     L’Eglise protestante unie rythme ses travaux institutionnels avec des débats de fond, en fonction de sa propre réflexion ou en lien avec des sujets de société.
Ainsi : la Diaconie (action sociale ou engagement matériel de l’église dans la société) (2010), Parentalité et famille (2007), Confesser Jésus-Christ dans une société laïque (2005), Eglise et homosexualité (2002), Les rites et les sacrements (2000), Les étrangers (1998), …
 Dans notre région :
Secteur Pays de Caux
Secteur Dieppe-Luneray
Secteur Boucles de Seine
Paroisse d’Evreux
Secteur Caen-Côte de Nacre
Paroisse du Pays d’Auge
Secteur La Manche
Paroisse du Bocage Normand
Paroisse d’Alençon

 

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L’EGLISE CATHOLIQUE

L’ Eglise Catholique

A sa tête le pape François 265° successeur de Pierre2014 09 pape-francois
Le pape est l’évêque de Rome. À ce titre il est le premier des évêques et veille à l’unité de l’Église.
L’Église catholique est constituée de toutes les Églises locales dont les évêque sont en communion avec le pape. Par la succession apostolique, tout évêque est successeur des apôtres en tant que proclamant la foi reçue des apôtres a l’église locale (le diocèse) sur laquelle il doit veiller et qu’il a mission « d’enseigner, de sanctifier et de gouverner », non comme un maître mais comme un serviteur de la communauté.[1]
L’Église catholique considère que l’Église fondée par le Christ « subsiste » en elle, mais depuis le concile Vatican II (1962-1965) elle reconnait dans les membres des églises séparées des frères:  »  Néanmoins, justifiés par la foi reçue au baptême, incorporés au Christ, ils portent à juste titre le nom de chrétiens, et les fils de l’Église catholique les reconnaissent à bon droit comme des frères dans le Seigneur [2]. » Elle est une institution permanente qui demeure de siècle en siècles depuis Jésus,  sans aucune discontinuité de succession apostolique, en préservant la foi intégrale et l’unité des croyants.
En France :

L’ Eglise Catholique Romaine:

     104 diocèses (93 diocèses territoriaux en métropole, correspondant généralement aux frontières des départements,  9 en outre-mer,  un diocèse aux armées,  et un à la mission de France)  et une prélature apostolique : la Prélature de la Sainte Croix et Opus Dei.
Chaque diocèse est placé sous l’autorité d’un évêque qui jouit des pouvoirs les plus étendus :  la structure de bas de l’Église est le diocèse.
     Les diocèses sont regroupés en 15 métropoles (de la taille d’une région), à la tête desquelles siège un archevêque. L’archevêque n’a pas d’autorité réelle sur ses évêques suffragants, mais il a un rôle de coordination pour toutes les questions qui réclament des réponses sur un territoire étendu.
Les diocèses sont subdivisés en doyennés, eux-mêmes subdivisés en paroisses, desservies par un curé (prêtre responsable).
     Il n’y a pas d’autorité catholique unique en France ; les questions spécifiques à l’Église catholique en France sont traitées par la conférence des évêques de France (CEF).

Les Eglise catholiques orientales:

Placées sous l’ordinariat du cardinal archevêque de Paris, ce sont les Eglises 

Copte, Chaldéenne, Grecque-Hellène, Grecque-Melkite, Syriaque, Gréco-Catholique Roumaine, Byzantine d’origine Russe

Sous leur propre juridiction :

l’ Eparchie de ste Croix de Paris des Arméniens catholiques de France, l’ Eparchie de Notre-Dame du Liban de Paris des maronites de France, l’Eparchie de saint Vladimir le Grand pour les Ukrainiens de rite byzantin de France.

 

En Normandie
                                                                                                                 
 Le siège de la province est l’archevêché métropolitain.
Pour la Province de Normandie le siège est à Rouen

.

2014 09 Mont st MichelLes évêques de la province sont :

-Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen, Primat de Normandie

-Mgr Jacques Habert, évêque de Bayeux et Lisieux

-Mgr Grégoire Cador évêque de Coutances et Avranches .

-Mgr Olivier de Cagny , évêque d’Evreux

-Mgr Jean-Luc Brunin, évêque du Havre

-Mgr Bruno Feillet  , évêque de Séez

 

 

 

[1] Vat II; décret conciliaire Christus Dominus (Préambule)

[2] Vat II; décret conciliaire Unitatis Redintegratio (n°3)

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