Le Pape François et les 500 ans de la Réforme

Le pape François a annoncé sa venue à Lund, en Suède, en octobre 2016, pour lancer les 500 ans de la Réforme, l’occasion de revenir sur ses relations avec les autres Églises.

Source : http://reforme.net/une/religion/pape-et-500-ans-reforme

 

Le pape François a annoncé qu’il se rendrait à Lund, en Suède, pour marquer le Pape François 500lancement du cinq centième anniversaire de la Réforme. L’Église luthérienne suédoise est liturgiquement proche du catholicisme mais, pour les œcuménistes, le lieu évoque le principe de Lund qui déclare vouloir « faire ensemble tout ce que nous ne sommes pas obligés de faire séparément ». Il a été énoncé lors de la conférence de Foi et Constitution qui s’est tenue dans cette ville en  1952.

 

Dans le domaine œcuménique, l’attitude du pape marque un infléchissement par rapport à ses prédécesseurs. Jean-Paul II était polonais, pays dont l’histoire est marquée par le face-à-face avec la Russie. Son obsession était la relation avec l’Église orthodoxe. Benoît XVI, allemand, était plus habitué au dialogue avec les protestants, mais c’était avant tout un théologien. Dans ce domaine, on est arrivé à un point où le travail de réflexion a été fait. Les différences irréductibles ont été identifiées et on voit mal quels progrès accomplir, sauf à renoncer à ce qui fonde sa tradition.

Le   pape François s’est engagé dans un « œcuménisme de la charité, de la fraternité et de l’amitié ». Cet infléchissement a été formalisé dans son encyclique La joie de l’Évangile (2013) lorsqu’il écrit : « Si nous nous concentrons sur les convictions qui nous unissent et rappelons le principe de la hiérarchie des vérités, nous pourrons marcher résolument vers des expressions communes de l’annonce, du service et du témoignage. » Pour ce pape, la fraternité est plus importante que les différences doctrinales.

 

     Il a mis en pratique ce principe en ayant des paroles fortes devant les responsables des autres dénominations :
    Francois et Bartholomée Lorsqu’il est allé à Constantinople, il s’est incliné devant le patriarche Bartholomée en lui  demandant de prier pour lui et pour l’Église de Rome : « Nous rencontrer, regarder le visage l’un de l’autre, échanger le baiser de paix, prier l’un pour l’autre sont des dimensions essentielles du chemin vers le rétablissement de la pleine communion. »
     Ses prédécesseurs étaient très soucieux du lien avec les orthodoxes, mais le pape François a élargi cette ouverture aux protestants.
Pour la première fois dans l’histoire de la papauté, il s’est rendu   dans une église pape-Francois-avec-moderateur-Eglise-evangelique-vaudoise-Eugenio-Bernardini-Turin-Italie-lundi-22-juin-2015_1_730_361vaudoise et a déclaré : « En réfléchissant à l’histoire de nos relations, nous ne   pouvons que nous attrister face aux querelles et aux violences commises au nom de la foi… De la part de l’Église catholique, je vous demande pardon pour les attitudes et les comportements non   chrétiens, voire non humains que, dans l’Histoire, nous avons eux contre vous. »
Dans la même    veine, il s’est adressé avec une grande cordialité au pasteur Giovanni Traettino, de l’Église  pentecôtiste de la réconciliation à Caserte. Encore une fois, il apape-Francois-avec-G Traettino (Pentecot) demandé pardon pour les  persécutions perpétrées à l’encontre des pentecôtistes à l’époque de l’Italie fasciste : « Je suis le pasteur des catholiques… Je vous demande pardon pour ces frères et sœurs catholiques qui n’ont pas compris qu’ils étaient tentés par le diable et qui ont fait la même chose que les frères de Joseph. Je demande au Seigneur qu’il nous donne la grâce de reconnaître et de pardonner. »
Pour qualifier son attitude, le pasteur Luca Negro, qui préside la Fédération protestante d’Italie, parle « d’un œcuménisme à 360 degrés  ».

Reprise  théologique

      Dans une perspective protestante, on ne peut reprocher au pape d’être catholique, mais nous  pouvons saluer la façon dont il considère son ministère non en surplomb, mais en fraternité, et en humilité, avec les autres dénominations. Le principe protestant veut que l’Église soit seconde par rapport à la démarche de foi, c’est pourquoi nous pouvons recevoir le pape dans un véritable accueil fraternel, quels que soient les différends théologiques qui nous séparent de lui.

D’autant que nous voulons relever deux points qui ne sont pas sans rappeler l’approche de   Luther:

Le premier est qu’il se présente d’abord comme un pécheur pardonné. Dans son livre d’entretiens, Le nom de Dieu est miséricorde, son intervieweur a rappelé que lorsqu’il a rencontré les détenus à Palmasola, en Bolivie, il a déclaré : « Devant vous se trouve un homme à qui l’on a pardonné ses nombreux péchés. » Luther a écrit à son ami Melanchthon : « Sois un pécheur, et pèche vigoureusement ; mais, avec encore plus encore de vigueur, crois et sois heureux dans le Christ qui vaincra le péché, la mort et le monde… » Dans la même perspective, le pape cite ce propos de saint François de Salles : « En un certain sens, Dieu aime les défauts, parce qu’ils lui donnent l’occasion de montrer sa miséricorde et à nous de demeurer humbles, de comprendre et d’excuser les défauts de notre prochain. »

 

 Le deuxième écho concerne l’importance de la conscience. À l’automne dernier, le pape a rendu visite à l’église luthérienne de Rome après le synode sur la famille, qui a rappelé la position de l’Église qui n’autorise pas à un protestant à communier. Il a été interpellé par une femme mariée à un catholique et qui lui disait son regret de ne pouvoir communier avec son conjoint. Il a alors répondu selon un témoin : « Faites ce que suggère votre conscience. Parlez avec le Seigneur et prenez votre responsabilité. » Comment ne pas penser à Luther qui, à la diète de Worms, a opposé sa conscience éclairée par l’Évangile aux autorités civiles et religieuses de son temps !

 

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Comprendre l’ordre du jour du concile Panorthodoxe :

http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Comprendre-l-ordre-du-jour-du-Concile_a4602.html

Comprendre l’ordre du jour du concile Panorthodoxe :

Du 21 au 28 janvier s’est réunie la synaxe des primats de l’Église orthodoxe à Chambésy (Suisse)

     C’est en Crète, et non à Istanbul (Constantinople) que se devrait se réunir, en juin 2016, le très attendu Concile réunissant toutes les Eglises orthodoxes.
     La décision de réunir le Concile Panorthodoxe en Crète et non à Constantinople a été prise en raison “de circonstances objectives extraordinaires”, révèle le site d’information orthodoxe. Une crise entre la Turquie et la Fédération de Russie est invoquée, empêchant le patriarche de Moscou Cyrille et sa délégation de se rendre à Constantinople.
     C’est aussi la raison pour laquelle, depuis le 22 janvier 2016, la réunion des primats des Églises orthodoxes se déroule à Genève. Elle était initialement prévue au Phanar, quartier historique d’Istanbul, où se trouve le siège du Patriarcat œcuménique de Constantinople.

Dans l’article de Vladimir Golovanow paru sur le site « egliserusse.eu » nous pouvons trouver un grand nombre de renseignements sur le prochain Grand Concile Panorthodoxe de la pentecôte qui vient.

Les thèmes approuvés sont : (Pour consulter les textes, suivre les liens)
–           La mission de l’Église orthodoxe dans le monde contemporain (approuvé à l’unanimité),
–           La diaspora orthodoxe, l’autonomie et la façon de la proclamer (deux documents auparavant),
–           Le sacrement du mariage et ses empêchements (réserve des ’Églises de Géorgie et d’Antioche),
–           Les relations de l’Église orthodoxe avec le reste du monde chrétien (deux documents auparavant).
–           et le règlement du concile : règlement intérieur de l’assemblée des évêques de la diaspora orthodoxe

Les thèmes qui n’ont pas trouvé de consensus :

Trois documents n’ont pas été repris faute de consensus
–         Sur la question du calendrier
–         Sur l’autocéphalie et les modes de sa proclamation pour ce qui est du mode interne au territoire des Eglises
–        Sur les dyptiques

On trouve aussi et surtout un historique et un commentaire sur la manière et la pertinence des  décisions qui ont été prises -du point de vue du Patriarcat de Moscou.

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ISÉO – Colloque 2016

Penser les réformes aujourd’hui

12-14 avril 2016 / Paris

Le prochain colloque de l’Institut supérieur d’études oecuméniques se tiendra du 12 au 14 avril 2016 sur le thème : « Penser lesR/réformes aujourd’hui »

Il s’interrogera, à la veille du cinquième centenaire de la Réforme, sur la manière d’envisager ce phénomène aujourd’hui. La première journée sera consacrée à l’examen du concept même à la lumière de la sociologie et de la Bible. La question de la continuité et la rupture des réformes sera également évoquée moyennant quelques mouvements antérieurs au XVIe siècle.

La deuxième journée s’ouvrira avec la Réforme protestante, ses débats historiographiques et ses paradoxes, sans oublier sa diversité. L’après-midi portera sur les effets de la Réforme ainsi que sur son rapport à la modernité.

Un dernier temps proposera des réformes nécessaires aujourd’hui au sein des différentes familles chrétiennes.

 

Penser les R/réformes aujourd’hui – programme agenda_-_iseo_-_programme_du_colloque_2016

Inscription uniquement en ligne. Cliquez ici.

Renseignements :
ISÉO – Institut catholique de Paris
01 44 39 52 56
iseo.theologicum@icp.fr

Source Unité des Chrétiens: http://unitedeschretiens.fr/ISEO-Colloque-des-facultes-2016.html

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Le Centre œcuménique Istina a un nouveau directeur

15 janvier 2016 / Paris

  2014 07 fr Lemaitre   Le 15 janvier 2016, à la veille de la Semaine de prière pour l’unité chrétienne, le frère Franck Lemaître, o.p., a été nommé directeur du Centre d’études œcuméniques Istina, succédant ainsi au frère Michel Mallèvre, qui reste rédacteur en chef de la revue.

       Directeur du Service national pour l’unité des chrétiens à la Conférence des évêques de France de 2009 à 2015 et rédacteur en chef de la revue Unité des Chrétiens pour la même période, Franck Lemaître a également dirigé le Centre Unité chrétienne à Lyon.
      Depuis le 22 juillet 2014, il est consulteur du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens.

Fondé en 1928 par les dominicains, le Centre Istina œuvre au rapprochement des chrétiens de toutes confessions. Son directeur est désigné par le prieur provincial de la Province dominicaine de France.

 

(Source : Unité des Chrétiens, d’après istina.eu)

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L’Eglise orthodoxe russe estime que les interventions de certains fidèles contre le rapprochement entre chrétiens sont un péché

 « L’Eglise orthodoxe russe estime que les interventions de certains fidèles contre le rapprochement entre chrétiens sont un péché »

Voici quelques extraits d’une interview accordée par le métropolite Hilarion, président du DREE du patriarcat de Moscou, à l’agence TASS

Mgr Hilarion

Q: – Que peut-on répondre à ceux des orthodoxes russes qui désapprouvent la décision du patriarche Cyrille d’accepter la rencontre et le dialogue avec le pape François ? Comment rasséréner ces croyants qui craignent l’union des Eglises et les changements de rite ?

R: – « Il y a des fidèles de l’Eglise orthodoxe russe qui estiment que la division entre chrétiens est un état de choses qui va de soi. Certains groupes vont jusqu’à dire que cette division doit se perpétuer, s’approfondir et qu’il nous faut nous appliquer de toutes de nos forces pour qu’un tel rapprochement ne se produise jamais. Est-il nécessaire de les persuader du contraire ? Ils ne changeront de toute façon pas d’attitude.
     Relisons les Evangiles : il y est dit que Jésus-Christ priait pour que ses disciples restent unis. « Père Saint, garde-les dans Ton Nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient, un comme nous (Jn, 17, 11) ». Ce commandement d’unité a été enfreint. Qui était dans son bon droit ? Il y a là matière à débat. Mais la réalité est que les chrétiens restent divisés.
     L’Eglise orthodoxe russe n’estime pas que l’Eglise en tant que telle est divisée, nous croyons en « l’Eglise, une, sainte, catholique et apostolique ». Nous croyons que l’Eglise du symbole de la foi est bien la nôtre. Cependant, nous déplorons que les chrétiens ne soient pas unis, qu’ils pensent différemment, qu’ils ne communient pas au même calice. Ce serait un péché que de penser autrement ».

Source: egliserusse.eu

Intégralité de l’article :http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Monseigneur-Hilarion-L-Eglise-orthodoxe-russe-estime-que-les-interventions-de-certains-fideles-contre-le-rapprochement_a4636.html

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Colloque Famille en Communauté

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     C’est au coeur de la Suisse, sous la neige que près de 200 personnes se sont retrouvées début mars pour trois jours de travail, de partage, de prière autour du thème « Famille en communauté: l’avenir d’une utopie ? ».
Quatorze communautés de plusieurs pays et de plusieurs traditions chrétiennes étaient représentées. Des professeurs issus de diverses institutions ont accompagné notre réflexion le matin, et les après-midi étaient consacrés à des ateliers en petits groupes sur des thématiques concrètes.
Mgr-Vincenzo-Paglia

Monseigneur Paglia, Président du Conseil Pontifical pour la Famille a introduit le colloque.

 

 

Un mot sur le titre

L’association vie de famille/vie communautaire peut donner l’impression d’être une « utopie » au sens négatif, un modèle déconnecté des exigences de la vie concrète, un vieux rêve pour des chrétiens « alternatifs ».

     En réalité, il existe un lien intuitif entre vie familiale et vie communautaire : la cellule familiale comme la communauté s’épanouissent à travers un réseau de relations qui sans cesse les déborde. Le réseau familial ou communautaire dépasse les limites qui sembleraient fixer le sens strict de l’appartenance (par exemple la parenté de sang dans la famille ou l’adhésion à une règle de vie pour la communauté).
     Ce qui fait la famille ou la communauté, ce n’est pas l’étanchéité de sa frontière avec l’extérieur, c’est au contraire la souplesse qui lui donne de rester ouverte tout en préservant sa cohérence et sa vitalité.

 

Famille et vie communautaire : une nouveauté dans l’histoire ?

Marie-Françoise Baslez a souligné que les premiers chrétiens vivaient dans des « marie-francoise.baslezmaisonnées » qui comprenaient non seulement la famille nucléaire mais aussi des enfants recueillis, des veuves, des esclaves, des affranchis. La vie de la « maisonnée » se structurait autour de l’activité professionnelle et de la pratique religieuse commune. La première église n’est donc pas tellement une « paroisse » au sens d’un territoire mais elle correspond davantage à une communauté d’activité structurée autour d’une famille. Elle est un lieu d’intégration de personnes très différentes, ouvert sur l’extérieur. Cette description fait prendre un peu de hauteur par rapport à notre perception contemporaine de la famille.

Aspects bibliques

     A travers Abraham et Ulysse, figures majeures de la tradition biblique et de la littérature de la Grèce antique, Jean-Louis Ska  nous à invité à contempler deux conceptions de l’action divine. Pour Ulysse, le voyage est d’abord et avant tout un « retour à la maison » où les Dieux interviennent pour seconder ou retarder l’initiative du héros.
Dans le récit biblique, et particulièrement dans l’histoire d’Abraham, « Dieu vient à l’improviste » et propose de « quitter » le pays, la famille, la maison de ton père (Gn12,1) mais sans révéler quel est le terme du voyage. L’Appel divin est aussi radical qu’inexpliqué. Se mettre en route pour Abraham et sa famille signifie alors accepter que l’avenir soit tout entier dans les mains de Dieu.
L’approche biblique met en lumière une expérience que les familles qui choisissent de « quitter » (un ancien style de vie, une habitation etc.) pour l’aventure de la vie communautaire ont fait : l’expérience de l’appel de Dieu, d’un Dieu qui comme pour Abraham « prend les choses en mains » dès le départ. La communauté commence avec cet appel.

07 François LestangFrançois Lestang  nous a invité à regarder un couple étonnant dans les Actes et les écrits pauliens : Priscille et Aquila. Ce couple missionnaire, hospitalier et enseignant, est emblématique des premières communautés pauliniennes où les couples n’avaient pas pour seule mission le devoir conjugal et familial, mais participaient réellement à la mission de l’évangile au titre de « coopérateurs en Jésus Christ »(Rm 16,3). Pour Priscille et Aquila, entre leur métier (fabrication de « tentes » ) et l’Annonce du Christ, il y a une une sorte de « va et vient ». L’ordinaire de la vie de famille et l’extraordinaire de la mission (ils iront jusqu’à risquer leur vie) sont les deux composantes dont Dieu se sert pour nourrir et faire grandir le couple.

Dimension œcuménique

10 André Birmelé     La question de la famille en communauté vient d’une interpellation croisée de nos églises dans laquelle chacune, avec sa richesse, fait avancer l’autre. André Birmelé a rappelé que le refus des vœux monastiques par Luther au XVI è siècle, derrière l’aspect polémique, a d’abord un motif théologique et pastoral : faire « sortir » des monastères les richesses spirituelles pour les rendre accessibles au peuple des paroisses, aux familles, et aussi au clergé. Toute vie chrétienne est une vocation, c’est à dire un appel à la sainteté. C’est ce que réaffirme le Concile Vatican II du côté catholique.
     En retour, le célibat consacré (sous la forme de la vie religieuse apostolique ou monastique) qui s’est maintenu dans les églises catholiques et orthodoxes jusqu’à aujourd’hui offre des structures de vie commune, de prière partagée qui peuvent répondre à l’attente de certaines familles désireuses d’avancer sur la chemin de la radicalité. Pour le dire de manière trop brève, l’expérience des communautés nouvelles bénéficie de cette interpellation mutuelle et œcuménique des églises.

Durant ces trois jours, plusieurs communautés de différentes confessions ont partagé sur leur mode de vie. On peut citer le « Bruderhof » (Allemagne) issu de la Réforme Radicale qui a toujours cherché à maintenir des éléments de vie communautaires au sein des églises locales ; la communauté de « Jahu » liée à l’Eglise réformée de Berne (Suisse) qui rassemble aussi des familles ; la Diakoniverein (Niedblad, Suisse) où sont engagés depuis le début du siècle couples, familles, pasteurs pour réaliser diverses mission des services et qui comporte une dimension œcuménique.

La vision théologique de la famille en communauté

     La consécration du baptême se déploie généralement dans le mariage et l’approfondissement de la conjugalité. La maternité et la paternité sont alors des chemins de sainteté bien concrets et engageant toute l’existence.
     Parmi les baptisés, certains sont appelés à une autre manière de vivre la consécration du baptême. Le célibat consacré est un signe de la primauté de Dieu sur toute chose : sur toute relation, sur toute réalisation humaine, sur toute possession (pauvreté, chasteté, obéissance).
     Le sens de la vie communautaire où des familles et des célibataires font alliance se trouve dans l’apport original, irréductible que chaque forme de vie apporte à l’autre.
     Le couple et la famille ont besoin de ces témoins de la priorité radicale de Dieu pour vivre leur vie de baptisé et leur vie de famille.
Anne-Cathy Graber  nous a parlé de la lecture que faisait Luther de la virginité comme 12 Anne-Cathy Graberdépossession, désappropriation à travers la figure de Marie. Comprise au sens large la virginité concerne tout baptisé, elle signifie la disponibilité totale à l’action divine.
     De l’autre côté, le célibataire consacré reçoit des couples le témoignage d’une fidélité à Dieu et à l’autre qui s’accorde aux rythmes de la vie, qui doit sans cesse se dépasser et intégrer des transformations, notamment à travers la croissance des enfants et les étapes de la vie du couple.
     Se déploie alors un modèle pour la transformation profonde de la société : la vie communautaire est une utopie au sens positif : une sorte d’ « accélérateur » pour vivre la non puissance, sortir du repli individualiste, livrer sa vie au nom de l’Evangile.

La question juridique

« Le droit suit la vie et la vie…suit l’Esprit Saint » : la formule, lapidaire, est pleine de sagesse. Pour l’Église catholique, l’idée que des familles puissent vivre en communauté, partager leurs biens, être envoyées en mission en famille est encore une nouveauté.

 04 Giancarlo Rocca    L’intervention de Gian Carlo Rocca a montré que les canonistes et les théologiens réfléchissent depuis le début des années 60 à ces questions, mais qu’il faudra du temps pour élaborer des structures juridiques adaptées.
     A l’heure actuelle, la notion de « vie consacrée » est entièrement dépendante de la notion de célibat, voilà pourquoi il est impossible que les couples puissent faire partie d’une institution de vie consacrée (institut religieux ou institut séculier) comme membres à part entière.
Seule la structure de l’association de fidèles (privée ou publique) permet aujourd’hui à des couples et à des célibataires de vivre une certaine forme de consécration ou un type de radicalité s’approchant des conseils évangéliques. Mais en revanche la question du statut juridique des consacrés au sein de ces associations reste entière. La patience est de mise pour trouver peu à peu des structures mixtes qui permettent à chacun de trouver sa place et d’être protégé dans sa spécificité.

Enjeux pastoraux

Beaucoup de témoignages se sont succédés, avec des approches très diverses (un couple de brésiliens de la Communauté Shalom, des couples allemands et français du Chemin Neuf, mais aussi une famille d’accueil élargie en partenariat avec la communauté locale de Vinyeard, des membres de l’Arche de Jean Vanier, de Fondacio…)

     D’une manière générale, la vie communautaire fait du bien à la vitalité, à la croissance de la famille. Elle ouvre la famille à la dynamique de la Providence et est un lieu où les relations entre chaque membre de la famille s’approfondissent.
     On a souvent parlé de l’impact des temps de réconciliation communautaire sur la vie familiale : la miséricorde trouve dans la vie entre frères et sœurs des chemins d’expression qui sont parfois plus explicites que ce dont nous avons eu l’habitude en famille : on écrit une lettre, on va rencontrer un frère pour parler, on pose un geste concret de pardon.
     Dans le même temps, les couples, avec beaucoup de sincérité, ont témoigné de la manière dont la vie communautaire est venue bousculer voire bouleverser l’équilibre qui leur était propre. La communauté est alors un miroir des forces et faiblesses de chacun, entrainant le risque du repli sur soi.
     Tout l’enjeu consistera à discerner, patiemment, quelles sont les transformations « pascales » qui permettront de trouver un nouvel équilibre. Les questions sur l’éducation des enfants, sur l’autorité et la disponibilité pour la mission, le partage financier ont été abordées à différentes occasions : autant de chantiers qui sont loin d’être clos mais qui sont de véritables « sources » pour réfléchir de manière plus consciente sur nos pratiques, nos choix.

La fraternité renouvelée

Un trait caractéristique du colloque a été l’insistance sur la fraternité nouvelle qui naît entre couples et consacrés engagés dans la vie communautaire.

 11 Yola Rzeczewska    On pourrait parler d’un véritable « charisme collectif » selon Yola Rzeczewzka, un charisme qui n’est pas donné à une personne singulière mais à un groupe d’individus qui l’accueillent et l’exercent pour autant qu’ils font « corps ».
La vie religieuse et la vie de famille mûrissent au contact l’une de l’autre. Cette relation tissée au fil du temps porte un fruit de fraternité, de charité concrète qui interpelle plus que jamais nos contemporains.

Source: chemin-neuf.frLes vidéo des interventions sont visibles sur: https://www.youtube.com/playlist?list=PLQplzPsSqWikPFFiObTe4zq9OON5qqJ8q

Intervenants à ce congrès:

  • Marie-Françoise Baslez, Paris (France), Faculté d’Histoire Paris IV-Sorbonne, Faculté jésuite de théologie de Paris (Centre Sèvres). Spécialiste de la sociologie religieuse des premiers siècles chrétiens.
  • Pasteur André Birmelé, directeur de l’École doctorale de théologie et de sciences religieuses à la Faculté de Théologie Protestante de Strasbourg (Université de Strasbourg, France), Académie Internationale des Sciences Religieuses,  Foi et Constitution (COE) Il fut l’un des co-auteurs de la Déclaration commune sur la doctrine de la justification signée le 31 Octobre 1999 par l’Eglise catholique et la Fédération luthérienne mondiale.
    Véronique et Gilles Cormier, ccn, Lyon (France), Cana International
    Catherine et Pierre-Yves Denis, ccn, Levallois (France)
    Marie-Noëlle et Yves Gélébart , ccn, Tigery (France)
    Pasteure Anne-Cathy Graber, ccn, Paris (France) pasteur mennonite itinérant, célibataire consacré.Elle est membre du Groupe des Dombes et représente la Conférence mennonite mondiale sur le comité du Forum mondial de Christian. Centre Mennonite de Paris, Docteur en Théologie (doctorat de théologie mariale à l’Université de Strasbourg)
    Père François Lestang, ccn, Abbaye des Dombes (Institut de Théologie des Dombes (ITD) (France)) Secrétaire régional de l’Association catholique française pour l’étude de la Bible, directeur des programmes de doctorat à la Faculté de Théologie de l’ Université Catholique de Lyon,
    Mgr Vincenzo Paglia, archevêque, Rome (Italie), Président du Conseil Pontifical pour la Famille
    Vola Rzeczewska , ccn,  Londres (UK) Docteur en Droit Canon
    Giancarlo Rocca, San Paolo, Rome (Italie) Faculté d’Histoire, Université Pontificale Grégorienne
    Père Jean-Louis Ska, sj, Rome (Italie) Faculté de Théologie, Institut Biblique Pontifical
    Michelina Tenace , Centra Aletti, Rome (Italie) Université Pontificale Grégorienne, doctorat en théologie à l’Université Pontificale Grégorienne. Elle y enseigne la dogmatique à la Grégorienne.
    Père Etienne Veto, ccn, Rome (Italie) agrégé de philosophie et docteur en théologie Faculté de Théologie, Université Pontificale Grégorienne

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Jéricho 2015-2016

Jéricho 2015-2016

La ville de Jéricho est la première ville du pays de Canaan conquise par Josué et les Hébreux (cf. livre de Josué). La retraite Jéricho est, elle, le premier grand temps fort de l’année pour la mission 18-30 !

     Tels les murs de Jéricho, les appréhensions et les réticences quant au projet de Dieu sur eux tombent bien souvent pour les centaines de jeunes venus faire une pause et commencer l’année avec le Seigneur.
Cette année encore, le Seigneur a fait des merveilles lors de cette retraite autour du jour de l’an. Une douzaine de pays ont proposé cette rencontre avec Dieu à travers la retraite Jéricho. En France, deux lieux accueillaient les étudiants et jeunes pros : l’abbaye d’Hautecombe (Savoie) et le cénacle de Tigery (Paris).

 

Retour en chiffres.
« Jéricho » 2015-2016, ce fut : (chiffres de Tigery et Hautecombe additionnés)
282 jeunes vivant la retraite pour eux
2×5 jours de rassemblement
2 messes qui ont commencé en 2015 et finit en 2016
11 sketchs
188 jeunes au service
114 frères et soeurs de la Communauté
12 foyers d’étudiants présents
93 accompagnateurs spirituels (pour l’ accompagnement individuel quotidien)
500 bagels et 500 hamburgers préparés pour la fête du 31 décembre
2 chemins de croix
203 chambres et dortoirs pour loger tout ce monde
35 prêtres pour la soirée réconciliation
19 enseignements sur l’Amour de Dieu, le Pêché, le projet de Dieu…
82 baptêmes dans l’Esprit saint, et donc 82 jeunes qui ont donné leur vie à Jésus !
25 engagements JCN (Jeunes du Chemin Neuf)
20 témoignages de vie
Des centaines de chants de louange
Et de nombreux cœurs renouvelés en Jésus.
Et pour le retour en images, c’est par ici :
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8 au 21 août 2016: 4° Chapitre de la Communauté

Alors que le 4ème Chapitre de la Communauté du Chemin Neuf, instance de décision, se tiendra à l’Abbaye de Hautecombe (Savoie) du 8 au 21 août 2016, la Communauté vit les 12 mois qui le précèdent tournée vers ce temps fort.

Année capitulaire

Une année capitulaire? C’est un temps pour préparer ce qui va se passer « à la tête » (du latin caput, capitis : la tête) de la Communauté.

Ce Chapitre, qui se réunit tous les 7 ans, est appelé à délibérer cette année sur la démission du responsable et fondateur de la Communauté (actuellement le Père Laurent Fabre), et donne les orientations pour les années à venir. Mais ces décisions ne sont pas le résultat d’un vote simplement technique, tel que peut le proposer le monde. L’élection du Responsable et de ses Conseillers se fait sans candidat et sans campagne… Et si le Chapitre dure 14 jours, c’est surtout pour donner de l’espace à la prière, à la fraternité et aux échanges, pour permettre à l’Esprit Saint de guider les 72 capitulants qui composent ce Chapitre. Ces derniers sont des membres élus par les différents pays et les responsables des grandes missions internationales de la Communauté. Au-delà des votes et des décisions concrètes, l’assemblée internationale ainsi constituée relit l’histoire de la Communauté depuis le dernier Chapitre et discerne les appels de l’Esprit Saint pour les années à venir.

Pour tous les membres de la Communauté, l’année qui précède le Chapitre est un temps privilégié pour ouvrir les cœurs, les âmes et les esprits, afin d’être disponibles à ce que Dieu va révéler. C’est-à-dire une année de prière, avant toute chose. En relisant, réfléchissant, priant, intercédant et discernant (cf. Constitutions de la Communauté), cette année capitulaire invite à un temps de recul, avec le Seigneur, et de conversion. Selon les pays, cela se traduit différemment. En France, les fraternités et les régions vivent une prière d’alliance au rythme des trimestres (Merci, Pardon, S’il te plaît). En Hongrie, où l’on compte beaucoup de jeunes frères et sœurs, c’est un parcours de formation spécifique qui marque l’année capitulaire. Chaque « Assemblée des engagés » (une par pays) et chaque fraternité est invitée, au fil de sa prière, de ses partages et relectures, à envoyer ses interrogations et ses intuitions au Chapitre, via une adresse mail dédiée.

Le Chapitre, loin d’être une fin en soi, constitue cependant une étape essentielle pour la Communauté du Chemin Neuf. Ce chapitre 2016 devra probablement répondre à certaines questions et enjeux pour la Communauté aujourd’hui, tant dans sa vie et son organisation propre qu’en ce qui concerne son appel et ses missions. Il devra répondre aux questions qui se lèvent face à la croissance rapide du nombre de ses membres et de ses missions dans une trentaine de pays. En somme, comment « enfoncer ses piquets alors que la tente s’élargit » (cf Isaïe 54, 2)?

Comme l’indiquent les Constitutions de la Communauté, ce Chapitre est avant tout un « Évènement de Pentecôte ».

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8 au 21 août 2016: 4° Chapitre de la Communauté Lire la suite »

Colloque Famille en Communauté

Quelque 200 personnes réfléchissent sur « Famille en communauté », dans le cadre d’un colloque international et œcuménique organisé du 3 au 6 mars en Suisse, par le Chemin-Neuf.

 

Comme d’autres communautés nouvelles, notamment les Béatitudes et le Verbe de Vie, le Chemin-Neuf a accueilli dès sa fondation des couples avec enfants. Ces familles partageant la vie des autres membres, célibataires, consacrés ou non, ont toujours été perçues comme une chance… Mais cette cohabitation a provoqué aussi incompréhensions et difficultés, en particulier pour l’éducation des enfants (lorsqu’il y avait délégation de l’autorité parentale à la communauté) ou pour l’articulation entre vie professionnelle et vie communautaire (lorsqu’un père de famille engagé à plein-temps dans la communauté ne ramenait pas d’argent à ses proches)…

D’où le besoin d’une réflexion théologique et canonique sur la place et le rôle des familles engagées en communauté.

C’est ainsi qu’un colloque international et œcuménique sur « Famille en communauté », à l’initiative du Chemin-Neuf, se tient du 3 au 6 mars, au centre œcuménique Bethanien de Sankt-Niklausen, sur les bords du lac de Sarnen, en Suisse alémanique. « Nous savions que cela était vécu chez les protestants depuis la Réforme, notamment dans l’Église mennonite où des familles vivent ensemble et mettent leurs biens en commun. Et nous souhaitions que ces autres traditions ecclésiales puissent nous éclairer sur la mission évangélisatrice des familles », explique Blandine Lagrut, consacrée de la communauté du Chemin-Neuf (CCN), professeur de philosophie au Studium de Chartres (pour les jeunes de la CCN) et coordinatrice de ce colloque suisse.

En lien avec le Synode des familles et l’Année de la Miséricorde

     Ce colloque en Suisse est une première, en lien avec le Synode des familles et l’Année de la Miséricorde. Parmi les intervenants, l’historienne Marie-Françoise Baslez, enseignante à la Sorbonne et au Centre Sèvres, a rappelé que jusqu’au début du IIIe siècle, les communautés chrétiennes étaient des maisonnées, rassemblant la famille, ses salariés et ses esclaves. « Dans une structure antique de maisonnée, tout le monde suivait la religion du chef de famille, comme on le voit avec les baptêmes collectifs dans les maisonnées de Lydie, de Philémon ou de Stephanus de Corinthe », citant les lettres de Paul et les Actes des apôtres.
D’autres experts (1) doivent prendre la parole, notamment Mgr Vincenzo Paglia, président du conseil pontifical pour la famille  (2), et le théologien jésuite Jean-Louis Ska, de l’Institut biblique de Rome.

 

     Les quelque 200 inscrits à ce colloque attendent beaucoup aussi de la quinzaine d’ateliers proposés autour de questions concrètes: « Rebondir après un échec: relecture d’une expérience communautaire difficile »; « Entre pauvreté et simplification de vie : quel chemin pour les couples? »; « Être grands-parents en communauté »…

Des ateliers qui devraient être riches, d’autant que plusieurs participants représentent des communautés protestantes ou catholiques accueillant des familles, telles « Bruderhof » et « Jesus-Bruderschaft » en Allemagne; « Cor et Lumen Christi » en Grande Bretagne; « Jahu » et « Diakonieverein » en Suisse; « Shalom » au Brésil.

Les deux significations du mot « utopie »

D’ailleurs, le sous-titre donné à ce colloque – « Famille en communauté?: l’avenir d’une utopie? » – rappelle qu’il y a deux significations au mot « utopie ». « Le modèle de familles vivant en communauté avec d’autres états de vie est-il voué à s’effondrer ou est-il une véritable espérance, en cohérence avec les origines du christianisme et la mission de l’Église? », résume Blandine Lagrut.

Le pardon placé au centre

Une telle vie commune entre différents états de vie suppose de relever de nombreux défis. « Si le pardon n’est pas placé au centre d’une vie commune entre différents états de vie, celle-ci ne durera guère plus que quelques mois », et elle insiste sur la « chance » de tenir ce colloque pendant l’Année de la miséricorde.

Quant aux communautés qui continuent d’accueillir des familles, elles constatent, assure-t-elle encore, que « cela porte du fruit ». Notamment des fruits d’évangélisation. Pour des jeunes de 18-35 ans qui ont du mal à gérer leur vie affective et sexuelle, il est « rassurant », selon elle, d’entendre le témoignage de couples. « Cela prouve que, quel que soit l’état de vie, tout baptisé reçoit un appel à suivre le Christ pauvre, humble et chaste. Et que la vocation à la sainteté est universelle. »

Claire Lesegretain, le 05/03/2016

(1) Les actes de ce colloque seront publiés dans une revue scientifique et un ouvrage rassemblera quelques témoignages de familles en communauté.

source: http://www.la-croix.com/Religion/Monde/Des-chretiens-reflechissent-au-modele-des-familles-chretiennes-vivant-en-communaute-2016-03-05-1200744442

 

(2) Mgr Paglia au Colloque international de la Communauté du Chemin Neuf : « Une alliance pour fermenter la société ».

 

Mgr-Vincenzo-Paglia

Une alliance entre la famille et la communauté chrétienne afin qu’elles ne se renferment pas dans leur cercle et qu’elles soient capables de « fermenter de façon ‘familiale’ toute la société ». C’est le souhait qu’a formulé le président du Conseil pontifical pour la famille, Mgr Vincenzo Paglia, en intervenant au Colloque international, intitulé « Famille en communauté, l’avenir d’une utopie ? », qui a été organisé par la Communauté du Chemin Neuf, en Suisse du 3 au 6 Mars 2016.

 

Au centre de cette rencontre, le rôle des familles dans l’église, avec pour objectif le fait de comprendre comment « suivre le Christ comme une famille » et être « des familles en mission » peut renouveler l’Église, en tenant compte des éléments d’harmonie qui existent entre la vocation à la famille et celle à la vie religieuse. En ce sens, Mgr Paglia a souligné la responsabilité des « nouvelles communautés » à vivre leur charisme justement d’une façon plus généreuse et créative, tout en étant solides dans la « perspective qui lie étroitement la famille et la communauté, le ministère ordonné, le sacrement nuptial et le célibat ».

 

L’utopie, qui est mentionnée dans le titre du colloque, – a ainsi expliqué le président du Conseil pontifical pour la famille – est « celle d’un nouveau mode de vie, qui ne reste pas enfermé sur lui-même, mais qui est ouvert à tous, et tout particulièrement aux pauvres. Dans une telle perspective, la responsabilité d’accueillir ceux qui n’ont pas de famille, tout comme les personnes qui sont seules et faibles afin qu’elles fassent partie de la grande famille de Dieu, devient tout à fait claire. Et c’est dans cette même perspective – a encore ajouté Mgr Paglia – que doit être également posée la question des divorcés remariés ou de ces familles imparfaites et en devenir. […] On pourrait dire que les familles sont trop peu ecclésiales, car elles se referment facilement sur elles-mêmes, et que les communautés chrétiennes sont trop peu familiales, car elles sont alourdies par la bureaucratie, voire rendues grisâtres par le fonctionnalisme ».

 

La famille – a encore poursuivi Mgr Paglia – « est une bénédiction irremplaçable pour la terre, qui est notre maison commune, la maison de tous les peuples d’hier, d’aujourd’hui et de demain. La promesse que Dieu fait à l’homme et à la femme, à l’origine de l’humanité, comprend tous les êtres humains, jusqu’à la fin de l’histoire. Si nous avons la foi – il en suffit de si peu – les familles des peuples de la terre regarderont les familles chrétiennes et les communautés chrétiennes, qui vivent déjà cette ample solidarité, et se reconnaîtront dans cette bénédiction. C’est le grand rêve de Dieu pour le monde, à savoir celui de réunir tout le monde – a enfin conclu Mgr Paglia – dans la seule et unique famille humaine ».

Source: http://www.familiam.org/pls/pcpf/v3_s2ew_consultazione.traduzione?id_pagina=12937&id_lingua=4

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