Nominations au Conseil Pontifical pour l’Unité des Chrétiens
En Juillet:
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In Memoriam
L’évêque épiscopalien Tony Palmer est décédé des suites d’un accident de moto le dimanche 20 juillet.
Que l’Esprit-Saint vienne susciter à sa suite des prophètes de l’unité, qui répandent ce virus de la fraternité et du dialogue entre confessions chrétiennes les plus éloignées.
Prions particulièrement pour sa femme et leurs deux enfants.
in memoriam: Mgr Tony Palmer Lire la suite »
le 16 juin au Vatican
Le pape Grégoire le Grand avait envoyé le moine Augustin et ses compagnons évangéliser les peuples d’Angleterre « créant une histoire de foi et de sainteté dont auraient ensuite bénéficié de nombreux autres peuples européens. Un chemin glorieux dont il reste des traces profondes dans les institutions et les traditions ecclésiales que nous partageons et qui constituent un fondement solide pour notre fraternité ». Sur des bases comme celles-ci et avec le soutien de l’ARCIC et l’IARCCUM, on peut examiner dans un esprit constructif « les défis anciens et nouveaux de l’engagement œcuménique ».
L’objectif de la pleine unité -même s’il semble lointain bien qu’il soit toujours le but de notre chemin œcuménique- et la préoccupation commune pour les maux de l’humanité, en particulier le trafic des êtres humains, ont fait partie des sujets abordés.
Rencontre du Pape François avec Mgr Justin Welby, archevêque de Canterbury. Lire la suite »
QUATRE ORDINATIONS PRESBYTÉRALES À L’ABBAYE DES DOMBES Lire la suite »
– A Lisieux le 31 mai:
Réuni au Parc des Expositions de Lisieux, le Congrès de la Fédération des Églises Évangéliques Baptistes de France (FEEBF) a adopté, le samedi 31 mai 2014, les quatre vœux suivants :
Vœu 1 – Situation en Ukraine
Le Congrès veut assurer ses frères et sœurs baptistes d’Ukraine et de Russie de son soutien dans les temps qu’ils traversent.
Vœu 2 – Intolérance religieuse
Le Congrès manifeste son inquiétude face à l’intolérance religieuse présente dans de nombreux pays. Il s’inquiète notamment de la persécution subie par les chrétiens, comme l’illustre dramatiquement la menace de mort contre la Soudanaise Meriam Yahia Ibrahim Ishag pour « apostasie ».
Vœu 3 – Pour un dialogue citoyen
En écho au vœu adopté lors du Congrès de Saint Jean de la Ruelle en 2012 visant à promouvoir « un dialogue citoyen nourri de sérénité, d’écoute et de respect mutuel », et pour faire suite à la déclaration du président de la Fédération protestante de France du 27 mai 2014 à l’occasion du résultat des élections européennes, le Congrès de la FEEBF rappelle que, quelles que soient les circonstances et les raisons, la crispation identitaire et le vote extrême ne sont jamais une solution.
Vœu 4 – Mineurs Isolés Étrangers (MIE)
Le Congrès demande au conseil de la Fédération Protestante de France d’interpeller le gouvernement (ministère des Affaires sociales et ministère de la Justice) concernant la situation des Mineurs Isolés Étrangers (MIE)
Congrès de la Fédération des Églises Évangéliques Baptistes de France (FEEBF) Lire la suite »
RENCONTRE PRIVÉE AVEC LE PATRIARCHE ŒCUMÉNIQUE DE CONSTANTINOPLE
DÉCLARATION COMMUNE
DU PAPE FRANÇOIS ET DU PATRIARCHE BARTHOLOMÉE
Délégation apostolique (Jérusalem)
Dimanche 25 mai 2014
1. Comme nos vénérables prédécesseurs, le Pape Paul VI et le Patriarche Œcuménique Athénagoras, qui se sont rencontrés ici à Jérusalem, il y a cinquante ans, nous aussi, le Pape François et le Patriarche Œcuménique Bartholomée, nous étions déterminés à nous rencontrer en Terre Sainte «où notre commun Rédempteur, le Christ Notre-Seigneur, a vécu, a enseigné, est mort, est ressuscité et monté au ciel, d’où il a envoyé le Saint Esprit sur l’Église naissante» (Communiqué commun du Pape Paul VI et du Patriarche Athénagoras, publié après leur rencontre du 6 janvier 1964). Notre nouvelle rencontre, entre les Évêques des Églises de Rome et de Constantinople, fondées respectivement par les deux Frères, les Apôtres Pierre et André, est pour nous source d’une profonde joie spirituelle. Elle offre une occasion providentielle pour réfléchir sur la profondeur et sur l’authenticité des liens existant entre nous, qui sont les fruits d’un parcours rempli de grâce au long duquel le Seigneur nous a conduits, depuis ce jour béni d’il y a cinquante ans.
2. Notre rencontre fraternelle, aujourd’hui, est une nouvelle et nécessaire étape sur la route de l’unité à laquelle seul l’Esprit Saint peut nous conduire, celle de la communion dans une légitime diversité. Nous nous rappelons, avec une profonde gratitude, les étapes que le Seigneur nous a déjà rendus capables d’entreprendre. L’accolade échangée entre le Pape Paul VI et le Patriarche Athénagoras, ici, à Jérusalem, après tant de siècles de silence, a préparé le chemin pour un geste important, le retrait de la mémoire et du sein de l’Église des actes d’excommunication mutuelle en 1054. Ce geste a été suivi par un échange de visites entre les Sièges respectifs de Rome et de Constantinople, par une correspondance régulière et, plus tard, par la décision, annoncée par le Pape Jean-Paul II et le Patriarche Dimitrios, tous deux d’heureuse mémoire, d’initier un dialogue théologique en vérité entre Catholiques et Orthodoxes. Tout au long de ces années, Dieu, source de toute paix et de tout amour, nous a enseignés à nous regarder les uns les autres comme membres de la même Famille chrétienne, sous un seul Seigneur et Sauveur, Jésus Christ, et à nous aimer les uns les autres, de sorte que nous puissions professer notre foi au même Évangile du Christ, tel qu’il fut reçu par les Apôtres, exprimé et transmis à nous par les Conciles Œcuméniques ainsi que par les Pères de l’Église. Tandis que nous sommes conscients de ne pas avoir atteint l’objectif de la pleine communion, aujourd’hui, nous confirmons notre engagement à continuer de marcher ensemble vers l’unité pour laquelle le Christ notre Seigneur a prié le Père « afin que tous soient un » (Jn 17, 21).
3. Bien conscients que l’unité est manifestée dans l’amour de Dieu et dans l’amour du prochain, nous attendons avec impatience ce jour où, finalement, nous partagerons ensemble le Banquet eucharistique. Comme chrétiens, nous sommes appelés à nous préparer à recevoir ce don de la Communion eucharistique, selon l’enseignement de Saint Irénée de Lyon (Contre les Hérésies, IV, 18, 5, PG 7, 1028), par la confession de la même foi, une prière persévérante, une conversion intérieure, une vie renouvelée et un dialogue fraternel. En atteignant ce but espéré, nous manifesterons au monde l’amour de Dieu par lequel nous sommes reconnus comme de vrais disciples de Jésus Christ (cf. Jn 13, 35).
4. À cette fin, le dialogue théologique entrepris par la Commission Mixte Internationale offre une contribution fondamentale à la recherche pour la pleine communion entre Catholiques et Orthodoxes. Aux temps successifs des Papes Jean-Paul II et Benoît XVI, et du Patriarche Dimitrios, les progrès de nos rencontres théologiques ont été substantiels. Aujourd’hui, nous exprimons notre sincère appréciation pour les acquis, tout comme pour les efforts en cours. Ceux-ci ne sont pas un pur exercice théorique, mais un exercice dans la vérité et dans l’amour qui exige une connaissance toujours plus profonde des traditions de l’autre pour les comprendre et pour apprendre à partir d’elles. Ainsi, nous affirmons une fois encore que le dialogue théologique ne recherche pas le plus petit dénominateur commun sur lequel aboutir à un compromis, mais qu’il est plutôt destiné à approfondir la compréhension de la vérité tout entière que le Christ a donnée à son Église, une vérité que nous ne cessons jamais de mieux comprendre lorsque nous suivons les impulsions de l’Esprit Saint. Par conséquent, nous affirmons ensemble que notre fidélité au Seigneur exige une rencontre fraternelle et un dialogue vrai. Une telle quête ne nous éloigne pas de la vérité ; tout au contraire, à travers un échange de dons, sous la conduite de l’Esprit Saint, elle nous mènera à la vérité tout entière (cf. Jn 16, 13).
5. Cependant, même en faisant ensemble cette route vers la pleine communion, nous avons maintenant le devoir d’offrir le témoignage commun de l’amour de Dieu envers tous, en travaillant ensemble au service de l’humanité, spécialement en défendant la dignité de la personne humaine à toutes les étapes de la vie et la sainteté de la famille basée sur le mariage, en promouvant la paix et le bien commun, et en répondant à la souffrance qui continue d’affliger notre monde. Nous reconnaissons que la faim, la pauvreté, l’analphabétisme, l’inéquitable distribution des ressources doivent constamment être affrontés. C’est notre devoir de chercher à construire une société juste et humaine dans laquelle personne ne se sente exclu ou marginalisé.
6. C’est notre profonde conviction que l’avenir de la famille humaine dépend aussi de la façon dont nous sauvegardons – à la fois prudemment et avec compassion, avec justice et équité – le don de la création que notre Créateur nous a confié. Par conséquent, nous regrettons le mauvais traitement abusif de notre planète, qui est un péché aux yeux de Dieu. Nous réaffirmons notre responsabilité et notre obligation d’encourager un sens de l’humilité et de la modération, de sorte que tous sentent la nécessité de respecter la création et de la sauvegarder avec soin. Ensemble, nous réaffirmons notre engagement à sensibiliser au sujet de la gestion de la création ; nous appelons tous les hommes de bonne volonté à considérer les manières de vivre plus sobrement, avec moins de gaspillage, manifestant moins d’avidité et plus de générosité pour la protection du monde de Dieu et pour le bénéfice de son Peuple.
7. De même, il y a une nécessité urgente pour une coopération effective et engagée des chrétiens en vue de sauvegarder partout le droit d’exprimer publiquement sa foi, et d’être traité équitablement lorsqu’on promeut ce que le Christianisme continue d’offrir à la société et à la culture contemporaines. À ce propos, nous invitons tous les chrétiens à promouvoir un authentique dialogue avec le Judaïsme, l’Islam et d’autres traditions religieuses. L’indifférence et l’ignorance mutuelles ne peuvent que conduire à la méfiance, voire, malheureusement, au conflit.
8. De cette sainte ville de Jérusalem, nous exprimons nos profondes préoccupations partagées pour la situation des chrétiens au Moyen Orient et pour leur droit de rester des citoyens à part entière de leurs patries. Avec confiance, nous nous tournons vers le Dieu tout-puissant et miséricordieux, dans une prière pour la paix en Terre Sainte et au Moyen Orient en général. Nous prions spécialement pour les Églises en Égypte, en Syrie et en Irak, qui ont souffert le plus douloureusement en raison des récents événements. Nous encourageons toutes les parties, indépendamment de leurs convictions religieuses, à continuer d’œuvrer pour la réconciliation et pour la juste reconnaissance des droits des peuples. Nous sommes persuadés que ce ne sont pas les armes, mais le dialogue, le pardon et la réconciliation qui sont les seuls moyens possibles pour obtenir la paix.
9. Dans un contexte historique marqué par la violence, l’indifférence et l’égoïsme, beaucoup d’hommes et de femmes sentent aujourd’hui qu’ils ont perdu leurs repères. C’est précisément à travers notre témoignage commun de la bonne nouvelle de l’Évangile que nous pouvons être capables d’aider nos contemporains à redécouvrir la voie qui conduit à la vérité, à la justice et à la paix. Unis dans nos intentions, et nous rappelant l’exemple, il y a cinquante ans, du Pape Paul VI et du Patriarche Athénagoras, nous lançons un appel à tous les chrétiens, ainsi qu’aux croyants de toutes les traditions religieuses et à tous les hommes de bonne volonté, à reconnaître l’urgence de l’heure qui nous oblige à chercher la réconciliation et l’unité de la famille humaine, tout en respectant pleinement les différences légitimes, pour le bien de toute l’humanité et des générations futures.
10. En entreprenant ce pèlerinage commun à l’endroit où notre unique et même Seigneur Jésus Christ a été crucifié, a été enseveli et est ressuscité, nous recommandons humblement à l’intercession de la Très Sainte et toujours Vierge Marie nos futurs pas sur le chemin vers la plénitude de l’unité, en confiant l’entière famille humaine à l’amour infini de Dieu.
« Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il se penche vers toi ! Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix ! » (Nb 6, 25-26).
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Sommaire
Texte suivi d’un article de Danièle Gousseff qui dans la revue orthodoxe “Contacts” donne une autre approche de la question de participation à l’Eucharistie dans l’orthodoxie.
Du 2 au 3 février s’est réunie la conférence des évêques de l’Église orthodoxe russe en la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou. 259 évêques y ont participé avec, à leur tête, le patriarche de Moscou, Cyrille. Plusieurs documents ont été approuvés, dont celui que nous publions ci-après, intitulé « De la participation des fidèles à l’eucharistie ». Ce document donne des directives aux archipasteurs (prélats), pasteurs et laïcs de l’Église orthodoxe russe au sujet des différents problèmes liés à la communion et à la préparation à celle-ci.
L’eucharistie est le principal mystère de l’Église, institué par le Seigneur Jésus-Christ à la veille de Ses souffrances salvatrices, de Sa mort sur la Croix et de Sa résurrection. La participation à l’eucharistie et la communion au corps et au sang du Christ constituent un commandement du Sauveur qui, par Ses disciples, a dit à tous les chrétiens : « Prenez, mangez, ceci est mon corps » et « Buvez-en tous ; car ceci est mon sang, le sang de la Nouvelle Alliance » (Matth. 26, 26-28). L’Église même est le corps du Christ et, pour cette raison, le mystère du corps et du sang du Christ manifeste de façon visible la nature mystique de l’Église, créant la communauté ecclésiale.
La vie spirituelle du chrétien orthodoxe est impensable sans la communion aux saints mystères. En communiant aux saints dons, les fidèles sont sanctifiés par la force de l’Esprit Saint et sont unis avec le Christ Sauveur et les uns avec les autres, constituant ainsi le corps unique du Christ.
Le mystère de l’eucharistie nécessite une préparation particulière. Dans l’Église, le temps même, qu’il s’agisse de celui de la vie humaine ou de l’histoire de toute l’humanité, est l’attente et la préparation à la rencontre avec le Christ, tandis que tout le rythme de la vie liturgique constitue l’attente et la préparation de la divine liturgie et par conséquent de la communion, raison pour laquelle elle est célébrée.
À l’époque apostolique déjà, la tradition s’est établie dans l’Église de célébrer l’eucharistie chaque dimanche (et si possible, plus souvent ; par exemple le jour de la mémoire des martyrs), afin que les chrétiens puissent demeurer continuellement en communion avec le Christ et aussi les uns avec les autres (cf. par exemple, I Cor. 10, 16-17 ; Actes 2, 46 et 20,7). Tous les membres de la communauté locale participaient à l’eucharistie hebdomadaire et communiaient, tandis que le refus de participer à l’eucharistie sans motifs suffisants était exposé à la réprobation : « Tous les fidèles qui restent dans l’église et entendent les Écritures, mais ne restent pas à la prière et à la sainte communion, doivent être excommuniés, comme causant du désordre dans l’Église » (9ème canon apostolique). La pratique primitive chrétienne de la communion à chaque divine liturgie reste l’idéal pour notre époque aussi, ladite pratique constituant une partie de la tradition de l’Église.
En même temps, la croissance quantitative de l’Église au IIIème et particulièrement au IVème siècle a abouti à des changements, y compris dans la vie liturgique. Avec l’augmentation du nombre de jours dédiés à la mémoire des martyrs et des fêtes, les assemblées eucharistiques ont eu lieu toujours plus souvent, et la présence de chaque chrétien à celles-ci a commencé à être considérée par beaucoup comme souhaitable, mais non obligatoire, de même que la participation à la communion.
L’Église a opposé à cela la norme canonique suivante : « Ceux qui viennent à l’église et écoutent la lecture des saints livres, mais ne veulent pas prendre part à la prière liturgique avec le peuple ou, par une sorte d’indiscipline, se détournent de la communion à la sainte eucharistie, qu’ils soient exclus de l’Église, jusqu’à ce que, s’étant confessés et ayant produit des fruits de repentir et demandé le pardon, ils aient ainsi obtenu celui-ci » (2ème canon du concile d’Antioche).
Néanmoins, l’idéal élevé d’être prêt en permanence à recevoir les saints mystères s’est avéré difficilement réalisable pour de nombreux chrétiens. Aussi, déjà dans les œuvres des saints Pères du IVe siècle, on trouve des témoignages au sujet de la coexistence de pratiques différentes concernant le rythme de la communion. C’est ainsi que saint Basile le Grand parle de la communion quatre fois dans la semaine comme d’une norme : « Communier même tous les jours et participer au saint Corps et au précieux Sang du Christ est chose bonne et profitable, car Lui-même dit clairement : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle (…) Nous, cependant, nous communions quatre fois par semaine : le dimanche, le mercredi, le vendredi et le samedi, et aussi les autres jours, si l’on y fait mémoire de quelque saint » (Lettre 93).
Moins d’un demi-siècle plus tard, saint Jean Chrysostome remarque que beaucoup – dont des moines et moniales – se sont mis à communier une ou deux fois par an : « Beaucoup, en toute une année, ne participent qu’une fois à ce sacrifice ; d’autres, deux fois ; d’autres, plusieurs fois. Je m’adresse donc à tous, non seulement à ceux qui sont présents ici, mais encore à ceux qui demeurent dans le désert ; car ceux-ci [également] communient une fois par an, et ce n’est pas rare qu’ils le fassent une fois en deux ans. Quoi donc ? Qui approuverons-nous ? Ceux qui [communient] une fois [l’an], ceux qui communient souvent, ou ceux qui [communient] rarement ? Ni les uns, ni les autres, ni les troisièmes, mais ceux-là seuls qui communient avec un cœur pur et une vie irréprochable. Que ces derniers s’approchent toujours [des saints mystères] ; quant à ceux qui ne sont pas tels [ils ne doivent pas communier], pas même une fois [dans l’année] » (Homélie sur l’épître aux Hébreux, 17,4).
Au IVe siècle a été fixée définitivement la norme qui s’était constituée, à l’époque pré-nicéenne, du jeûne eucharistique obligatoire, à savoir l’abstinence totale de nourriture et boisson le jour de la communion jusqu’à la réception des saints mystères du Christ : « Que le saint Mystère de l’autel ne soit accompli que par des hommes à jeun » (41ème canon du Concile de Carthage ; confirmé par le 29ème canon In Trullo).
Cependant, à la limite des IV e et V e siècles, certains chrétiens lièrent la communion non seulement à l’observance de l’abstinence eucharistique avant la Liturgie, mais aussi, selon le témoignage de saint Jean Chrysostome, avec le temps du grand carême. Le saint hiérarque appelle à une communion plus fréquente : « Dites-moi, lorsque vous participez à la communion une fois par an, pensez-vous que quarante jours vous suffisent pour purifier les péchés de toute cette période ? Et même encore, à peine une semaine se sera-t-elle écoulée que vous vous livrerez à vos anciens excès ! Or, si après quarante jours à peine de convalescence d’une longue maladie, vous vous permettiez sans mesure tous les aliments qui engendrent les maladies, ne perdriez-vous pas votre peine et vos efforts passés ? Car si [la santé] physique est réglée ainsi, d’autant plus [la santé] morale ! ( …) Vous accordez quarante jours, peut-être même moins, à la santé de votre âme, et vous croyez avoir apaisé votre Dieu ! (…) Je parle ainsi, non pour vous interdire d’approcher [les saints mystères] une fois par an, mais plutôt parce que je souhaiterais que vous vous en approchiez toujours » (Homélie sur l’épître aux Hébreux, 17,4).
Dans le milieu monastique de Byzance, vers les XI e et XII e siècles s’est établie la tradition de ne communier qu’après une préparation comprenant le jeûne, l’examen de sa conscience devant le père spirituel du monastère, la récitation d’une règle particulière de prières avant la communion. Cette règle est née et a commencé à se développer précisément à cette époque. C’est vers cette tradition qu’ont commencé à s’orienter également les pieux laïcs, étant donné que la spiritualité monastique, dans l’orthodoxie, a toujours été reçue comme un idéal. Cette tradition est représentée sous sa forme la plus stricte, par exemple, dans les rubriques du Typicon russe (chapitre 32) qui, à la différence du Typicon grec, mentionne le jeûne obligatoire d’une semaine avant la communion.
En 1699, dans la rédaction du liturgicon [služebnik] russe a été incluse une rubrique intitulée « Avis didactique ». Celle-ci comprend aussi, entre autres, une indication sur le délai obligatoire de préparation à la sainte communion, à savoir que, durant les quatre carêmes, tous ceux qui le souhaitent peuvent communier, tandis qu’en dehors de ces périodes il convient de jeûner sept jours, ledit délai pouvant être réduit : « Si donc, en dehors des quatre carêmes habituels, on souhaite s’approcher de la sainte communion, que l’on jeûne sept jours auparavant ; en cas de nécessité, que l’on ne jeûne que trois jours, ou un seul jour ».
En pratique, cette approche extrêmement stricte envers la préparation à la sainte communion, qui avait des côtés spirituels positifs, a néanmoins amené au fait que certains chrétiens ne communiaient pas pendant longtemps, en se référant à la nécessité d’une préparation digne. Contre une telle pratique de communion peu fréquente était dirigée, en partie, la norme de la communion obligatoire de tous les chrétiens de l’Empire russe, au moins une fois par an, contenue dans le « Règlement spirituel » : « Chaque chrétien doit communier souvent à la sainte eucharistie, ne serait-ce qu’une fois par an. Celle-ci constitue notre action de grâces la plus belle envers Dieu pour tant de choses accomplies pour notre salut par la mort du Sauveur… Aussi, si un quelconque chrétien montre qu’il s’éloigne fort de la sainte communion, il manifeste ainsi qu’il n’est pas dans le corps du Christ, c’est-à-dire qu’il ne participe pas à l’Église ».
Au XIXe et début du XXe siècle, les gens pieux aspiraient à communier au moins lors des quatre carêmes. Beaucoup de saints de cette époque, parmi lesquels saint Théophane le Reclus, saint Jean de Cronstadt et d’autres saints appelaient à s’approcher des saints mystères encore plus souvent. Selon les paroles de saint Théophane, « le rythme [de la communion] à raison d’une ou deux fois par mois, est le plus raisonnable », bien qu’on « ne puisse rien dire de désapprobateur » de la communion plus fréquente. Chaque fidèle peut se diriger par les paroles suivantes de ce saint : « Communiez aux saints mystères plus souvent, selon ce que le père spirituel l’autorise, mais efforcez-vous seulement de vous en approcher avec la préparation convenable et, encore plus, avec crainte et tremblement, afin, qu’en s’y habituant, on ne s’en approche pas avec indifférence ».
L’exploit de la confession de la foi de l’Église pendant les années de persécutions du XXe siècle a incité de nombreux prêtres et fidèles à repenser la pratique qui existait précédemment de la communion peu fréquente. Entre autres, en 1931, le Synode patriarcal provisoire, dans son décret du 13 mai, a décidé de « Reconnaître recevable le souhait concernant la possibilité de la communion fréquente des chrétiens orthodoxes et, pour ceux qui sont le plus avancés parmi eux, la communion chaque dimanche ».
Actuellement, de nombreux orthodoxes communient bien plus souvent que la majorité des chrétiens dans la Russie prérévolutionnaire. Néanmoins, la pratique de la communion fréquente ne peut être étendue automatiquement à tous les fidèles sans exception, étant donné que la fréquence de la communion dépend directement de l’état spirituel et moral de l’homme afin que, selon les paroles de St Jean Chrysostome, les fidèles s’approchent des saints Mystères « avec une conscience pure, autant que cela nous soit possible » (Discours III,4)
Danièle Gousseff
* (Membre d’une paroisse orthodoxe près de Caen (Partriarcat de Constantinople), responsable de la commission de traductions liturgique de la Fraternité Orthodoxe en France.)
la participation à l’eucharistie dans la Russie actuelle. Lire la suite »
2014-03-02
L’association chrétienne œcuménique de Normandie ( ACONor ) a ses racines dans la préparation des manifestations du 60e anniversaire du débarquement du 6 juin 1944 en Normandie. En 2004, à la demande des autorités civiles chargées de la commémoration de ces événements, des chrétiens ont organisé une célébration œcuménique. Sa préparation a nécessité plusieurs réunions de tous les représentants des confessions chrétiennes en Normandie (anglicane, catholique, orthodoxe et protestante) et a donné naissance à un « comité œcuménique ».
La mise au point de cette célébration a de facto entraîné la découverte, par les uns et les autres, de certaines particularités de chaque confession, ainsi que des modes d’expression de leur foi chrétienne propre. Après la cérémonie, le besoin s’est fait sentir de ne pas rompre le lien qui s’était créé entre nous et les membres participants ont souhaité continuer de travailler ensemble.
Notre réflexion commune nous amena à quelques conclusions. Tout d’abord, notre action devait se faire sous l’autorité de nos responsables respectifs. Par ailleurs, nous ne devions pas ajouter un élément nouveau au paysage œcuménique déjà riche mais plutôt faire le lien entre toutes les activités interconfessionnelles existantes sur la Normandie en provoquant des rencontres qui leur permettraient de se faire connaître. Enfin, il nous semblait important de nourrir notre action par une étude théologique régulière de textes à caractère œcuménique provenant des différentes Églises, du Conseil œcuménique et du Groupe des Dombes.
Pour faire ensemble ce travail, il fut donc décidé d’avoir chaque année deux journées de rencontres œcuméniques régionales. La première eut lieu en mai 2006 en présence des délégués nationaux à l’œcuménisme et des évêques normands ; leur présence à ces journées et à d’autres par la suite apporta un soutien sensible.
En lien avec le Rassemblement œcuménique européen de Sibiu, un premier rassemblement normand fut organisé en 2007 par notre comité. Axé sur la construction européenne, il eut lieu à l’abbaye du Bec-Hellouin, qui nous apporta son soutien matériel et spirituel.
À la suite d’un deuxième rassemblement le 8 mai 2010, la nécessité se fit sentir de créer une association de type loi de 1901. Elle répondait à plusieurs besoins : d’abord celui de fédérer nos forces pour que le peuple que nous formions – chrétiens de plusieurs Églises, responsables, théologiens ou simples membres – se fasse entendre au sein d’une communion fraternelle réunissant tous ceux qui sont baptisés en Christ, confessent sa seigneurie et sont nés à la vie nouvelle ; mais aussi celui d’être capables d’accomplir ensemble cette tâche essentielle pour parvenir à des avancées décisives : la « réception des accords œcuméniques ».
Dès avril 2012, un bulletin répondit au souhait exprimé par certains membres de l’assemblée constitutive de l’association : être tenus informés de ses activités afin de les relayer auprès de personnes susceptibles d’être intéressées. Pour ne pas prendre le risque de disperser notre attention, nous avons décidé de nous centrer sur les activités qui se déroulent en
Normandie ou impliquent des membres de notre association. Tous les groupes que nous représentons peuvent donc donner des informations sur les activités qu’ils organisent ainsi que sur leurs projets. Et ceci pour que tous prennent conscience que ce qui est vécu ailleurs peut en intéresser d’autres.
Au début de 2012 il a décidé de préparer, avec les partenaires expérimentés et compétents dans la responsabilité de la formation permanente, un colloque sur la portée œcuménique du concile Vatican IL II s’est déroulé les 11 et 12 février 2013 au Centre diocésain de Rouen. Il s’adressait aux prêtres, aux pasteurs, aux responsables laïcs des différentes Églises présentes sur la Normandie.
Le troisième rassemblement qui a eu lieu le 8 mai 2014 a réuni plus de 300 chrétiens de toutes les Églises autour du processus de communion entamé par les Églises protestantes d’Europe depuis 1973, année où les Églises luthériennes, réformées, unies, vaudoises et hussites ont adopté la Concorde de Leuenberg, permettant la communion de chaire et d’autel. La limite des capacités d’accueil de l’abbaye du Bec-Hellouin étant atteinte, la question se pose maintenant d’un lieu pour le prochain rassemblement. À la grâce de Dieu.
Une nouvelle association œcuménique en Normandie Lire la suite »
Depuis le début de l’année 2014 des pas importants ont été accomplis :
– En novembre dernier, Justin Welby, archevêque de Canterbury, annonçait une initiative œcuménique au sein de l’Eglise anglicane : l’installation début 2014 de quatre membres de la communauté du Chemin Neuf au Palais de Lambeth, siège de son archevêché à Londres. C’est désormais chose faite.
Ainsi, Radio Vatican rapporte que « depuis janvier, quatre membres de la communauté, un couple marié d’anglicans, un luthérien et une sœur consacrée catholique, partagent les prières quotidiennes qui rythment la journée de l’archevêque qui a voulu, par ce geste, travailler à la réalisation de l’unité des chrétiens. » Ces personnes l’aideront également dans son travail sur les questions œcuméniques et internationales.
Sur son site internet, le primat de l’Eglise anglicane décrit cette démarche comme une étape importante pour l’unité des chrétiens. C’est aussi, pour des chrétiens de confessions différentes, une belle façon d’apprendre de leurs différences, de leurs points communs et surtout d’apprendre à vivre ensemble. L’archevêque de Canterbury espère que cela portera des fruits pour toute l’Eglise.Quant à l’archevêque catholique de Westminster, Monseigneur Vincent Nichols, c’est avec une grande joie qu’il a accueilli la nouvelle. Une telle initiative illustre d’après lui le rôle essentiel de la prière dans le travail pour l’unité.
La communauté du Chemin Neuf a été fondée à Lyon en 1973 par le Père Laurent Fabre et qu’elle revêt une vocation œcuménique. C’est pourquoi le Chemin Neuf regroupe des chrétiens de toutes confessions : « les frères et sœurs de la Communauté membres de l’église Catholique, des églises Orthodoxes, de la Communion Anglicane, des églises Réformées, Luthériennes, évangéliques et Pentecôtistes,… choisissent de vivre, prier et évangéliser ensemble, sans renoncer à leur identité propre et en communion avec leurs églises respectives » (cf présentation de la Communauté). Aujourd’hui, la communauté est présente dans plus de 30 pays à travers le monde et compte environ 1600 membres.
Dans un entretien accordé à Radio Vatican, Laurent Fabre, le fondateur de la communauté, affirme que « la division est le grand scandale qui empêche vraiment l’évangélisation ». Il ajoute toutefois que cette initiative du Primat anglican est « un petit fait significatif mais important » après 480 ans de séparation avec l’Eglise catholique.
– A Istanbul, visite de Mgr Welby, primat de l’ Eglise Anglicane, à Bartholomée Ier Patriarche Œcuménique Orthodoxe de Constantinople.
– A Birmingham (Etats Unis) dialogue international entre théologiens Baptistes et Méthodistes.
– A chartres quatre « dimanches autrement » proposée par la Communauté du Chemin Neuf . Le vendredi soir présentation de la célébration par le célébrant et le dimanche célébration et repas fraternel. Ont ainsi été présenté et vécu la divine liturgie orthodoxe, un culte protestant, une messe catholique, une célébration évangélique.
– A la cathédrale st Marc du Caire, en Egypte, rencontre des responsables des Eglises anglicane, copte catholique, copte orthodoxe, grecque orthodoxe et protestante, pour fêter le premier anniversaire du Conseil des Eglises Chrétiennes en Egypte.
– Rencontre du comité de coordination entre l’ Eglise orthodoxe russe et l’Eglise Anglicane
– à Istanbul, dans la cathédrale st Georges du Phanar, les primats et représentants des quatorze Eglises orthodoxes autocéphales on annoncés la tenue à la Pentecôte 2016 du Grand et Saint Concile Panorthodoxe à l’ église ste Irène qui avait accueilli le 2° concile œcuménique en 381..
– « Conversations de Malines » entre théologiens catholiques et anglicans à Cantorbéry
Le 20 février 2014
LA COMMUNAUTÉ DU CHEMIN NEUF EST INSTALLÉE PAR L’ARCHEVÊQUE DE CANTERBURY, PRIMAT DE L’EGLISE ANGLICANE À LAMBETH PALACE
Alors que s’ouvre la Semaine de Prière pour l’Unité des Chrétiens; le 20 janvier 2014, une fraternité de la Communauté du Chemin Neuf, communauté catholique à vocation Œcuménique, va s’installer à Londres à Lambeth Palace, siège de l’Archevêque de Canterbury, Primat de la Communion Anglicane.
Cette décision a été annoncée le 18 Novembre dernier par l’Archevêque de Canterbury, Justin Welby ; il a souligné à cette occasion que « l’Eglise est sans cesse appelée à réaliser son unité donnée par Dieu. Et le Saint-Esprit qui souffle dans nos vies et nos structures nous force à entrer dans de nouvelles manières d’apprendre à s’aimer les uns les autres comme le Christ nous a aimés. » Il avait ajouté : « Je suis profondément ému que, par la grâce de Dieu, le Chemin Neuf ait accepté de faire ce pas radical et stimulant de venir vivre à Lambeth Palace pour y être une Communauté de prière, d’hospitalité et de formation. Nous prions que ce pas d’obéissance porte du fruit parmi nous et pour toute l’Eglise ».
Le Père Laurent Fabre, fondateur et Supérieur Général de la Communauté du Chemin Neuf a quant à lui déclaré : « Sur le long et difficile chemin vers l’unité des Chrétiens, il y a souvent eu des surprises. Et c’est avec grande joie que nous répondons à cette invitation stupéfiante et merveilleuse, faite par l’Archevêque de Canterbury, à venir vivre et prier quotidiennement à Lambeth Palace, dans le cœur de la Communion Anglicane. Cela démontre de sa part courage et sagesse : courage d’inviter en ce lieu une Communauté Catholique à vocation Œcuménique, et sagesse d’être tout simplement comme les disciples « ensemble dans un même lieu » et de prier avec Jésus « Père qu’ils soient uns afin que le monde puisse croire » (Jean 17,20)
Le Cardinal – Archevêque de Westminster, Président de la Conférence Episcopale d’Angleterre et du Pays de Galles, Monseigneur Vincent Nichols, avait pour sa part dit : « J’accueille chaleureusement cette annonce de l’Archevêque Justin que des membres de la Communauté du Chemin Neuf vont aller vivre à Lambeth Palace. C’est un signe clair et hardi de l’importance de la prière dans la recherche de l’unité visible des Chrétiens. Une telle unité est un don de Dieu que nous avons plus de chances de recevoir à genoux en prière. »
Pour marquer cet évènement, un service d’Action de Grace et d’installation de la Communauté a étécélébré à Lambeth Palace le 20 Février 2014.
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